It, vous ne savez sans doute, c'est le pronom neutre utilisé en anglais. Et c'est justement avec ce pronom qu'est désignée notre protagoniste Joséphine – Jo, pour les intimes. Joséphine est un garçon né dans un corps de fille. Mais cette situation embarrassante est difficile, autant pour elle, pour se le persuader, que pour ses proches, pour s'en rendre compte. Car Joséphine est très jeune et son père redoute que cela soit une lubie passagère. Mais Jo en est convaincue : elle est un garçon.
Ce très court roman aborde donc la question des transgenres et du changement de sexe. Vous avez sans doute connu des personnes dans cette situation, ou vous pouvez aisément vous référer à des personnalités célèbres qui représentent le mieux cet exemple (je pense notamment au jeune Bilal Hassani, le chanteur représentant de la France à l'Eurovision cette année, qui est un garçon qui s'habille, se coiffe et se comporte comme une fille). Des filles nées dans des corps de garçon ou inversement, c'est beaucoup plus fréquent que l'on ne le croit !
J'ai été touchée par cette jeune fille un peu introvertie et pudique, qui ne se livre pas facilement, et ne laisse rien transparaître de ses émotions. Ce qui m'a le plus émue, c'est lorsqu'elle répète inlassablement à ses parents qu'elle est un garçon… alors que ceux-ci, encore sous le choc certainement, ne prennent pas au sérieux ses dires. Son comportement d'origine est sans doute dû au fait qu'elle n'était pas elle-même jusqu'à maintenant. La Jo d'avant était un automate (avec un petit clin d'oeil à la vieille dame Heidi, la voisine de la famille chez qui le feu s'est déclenché, qui fabriquait des automates), la Jo d'après sera la vraie Jo.
Ce que je n'ai pas compris, c'est le choix de l'auteure de vouloir incorporer un contexte un peu extraordinaire au récit, alors que celui-ci n'en avait finalement pas besoin. le récit commence par l'incendie de l'immeuble dans lequel loge Jo et ses parents. Suite à cet accident, toute la famille va vivre momentanément à l'hôtel, en attendant que les travaux de rénovation se terminent. Je ne dis pas que l'idée est mauvaise, mais je ne vois absolument pas le rapport entre cet incident et la thématique centrale du récit qui est l'acceptation de soi, la différence et le regard des autres. le sujet principal est complexe à traiter, il aurait mérité un développement plus poussé, et sans doute l'épisode de l'incendie aurait mérité d'être remplacé par quelque chose de plus approprié et réaliste. Je n'ai vraiment pas compris pourquoi l'auteure s'était tant attardé sur le développement de cette partie-là du récit, au détriment de la thématique centrale, qui est donc restée superficielle.
Un récit qui a du potentiel, mais qui aurait mérité d'être plus travaillé et ordonné.
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