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Après dix-huit années de vie commune, Astrid annonce un soir d'octobre au narrateur qu'elle part en voyage, seule. Au matin, après un dernier regard, elle quitte le domicile conjugal sans plus de précisions.
Cette séparation sans éclats, à l'image de leur mariage, le laisse désemparé et plein d'interrogations. Où est-elle partie ? Et, pourquoi a-t-elle éprouvé le besoin de s'éloigner de lui ? Si les relevés de la carte bancaire d'Astrid indique qu'elle est retournée sur leurs traces, en Espagne et au Portugal, sa deuxième question reste sans réponse. Les jours succèdent aux jours, seul et dans un silence pesant, le narrateur remonte le fil de son histoire avec Astrid pour trouver un motif à de ce surprenant départ.

Un couple de la bourgeoisie danoise. Il est historien de l'Art, elle est monteuse pour le cinéma. Deux enfants qui ont quitté le nid et une séparation sans tambour ni trompette, à l'image d'une vie de couple sereine mais routinière. Un roman introspectif où le narrateur plonge dans ses souvenirs, analyse, essaie de comprendre. de leur rencontre dans le taxi qu'il conduisait pour financer ses études à ce départ calme et silencieux en passant par leurs années communes, leur vie de parents, ses voyages pour le travail, ses coups de canif dans le contrat, sa passion passée pour Inès, peut-être son seul amour. A-t-elle compris que leur couple n'était qu'un leurre ? Sait-elle qu'il l'a trompée ? Qu'il a même envisagé de les quitter, elle et les enfants ? Pourquoi est-elle retournée sur les lieux d'un voyage qu'ils ont fait ensemble naguère ? Autant de questions sans réponses mais une occasion d'interroger sa vie. Astrid n'est pas en cause. C'est une femme honnête, entière, aimante, belle, d'une rare élégance. Une bonne mère, une bonne épouse. Mais lui qui est-il ? Un étudiant qui s'est retrouvé marié et père de famille presque par inadvertance et qui a su se composer, au fil du temps, le masque d'un spécialiste de l'art reconnu, d'un mari et père mature et fiable ?
Entre passé et présent, Jens Christian Grondhal révèle peu à peu la profondeur de ses personnages, leurs secrets, leurs failles, leurs renoncements. le rythme est (trop ?) lent, la belle écriture de l'auteur sauve de l'ennui mais sans faire frémir. Un roman à l'image du couple, élégant et routinier.
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Le silence, c'est ce qui tombe sur le narrateur lorsqu'Astrid, sa femme, quitte le domicile conjugal après 18 années de vie commune. Pourquoi ce départ ? La découverte d'une aventure passée avec Elisabeth lors d'un séjour newyorkais ? La certitude de ne pas pouvoir remplacer Inès, l'amour passionné de jeunesse, dans le coeur de son homme ? La conséquence de l'effritement de leur couple ? Ces questions ne trouveront pas vraiment de réponses. Mais l'important est ailleurs, dans ce qui pourrait être un mixte entre le « Fragment d'un discours amoureux » de Barthes ou certaines pages de la « Recherche » de Proust. le narrateur se lance dans une longue et poétique dissection de ses relations avec les femmes de sa vie, sur lesquelles il porte un regard tendre mêlé de douceur et de finesse, sans pourtant les épargner. Cet homme est clairement un amoureux de l'amour plutôt qu'un mari ou un compagnon. Historien de l'art, il analyse, sans concession ni méchanceté, le cirque social de l'élite intellectuelle danoise. Insensiblement, il glisse vers les rives plus troubles de l'introspection. Méditation, tristesse, nostalgie, le passage du temps sur les choses et les êtres sont au programme. du genre : qui suis-je, comment peut-on se construire sa vie, quelles directions lui donne-t-on ? Très belle plume indéniablement. Profonde, romantique, dense. Grondahl est sans contexte un styliste de grand talent. Malheureusement, à force de se concentrer uniquement sur le sort de son narrateur, le procédé finit par tourner à vide. Alors que je m'étais plongée avec délice dans les premiers chapitres, je me suis surprise à survoler les dernières pages.
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Une femme quitte un homme. Alors il se souvient. du début de leur histoire, de la vie d'avant, des moments forts. Il parle du temps qui passe, de l'absence, de la mémoire, de la fuite, des chemins que l'on aurait pu prendre. Il cherche à savoir si sa vie aurait pu être autre.
Un très beau roman. Sensible. Juste. Qui découpe les impressions fugitives au scalpel.
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Ce roman est celui d'une séparation où le narrateur déroule la pelote de son histoire et nous entraine à sa suite dans le flot de ses souvenirs. le récit non linéaire est raconté sans pathos, sans rancoeur, l'introspection est longue et lente, empreinte de tendre mélancolie. L'auteur signe là une oeuvre profonde et nostalgique d'une indéniable puissance romantique.
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"Je suis les fils à rebours pour trouver la logique du motif, mais les noeuds se défont entre mes doigts de sorte qu'il ne me reste que des fils lâches, rien de simple et précis, je les renoue en hésitant, parce que je sais que je n'aboutirai qu'à un seul récit parmi les nombreux que j'aurais pu tramer avec les mêmes fils."
Un matin, Astrid n'est plus là. Elle ne reviendra pas. Seuls ses relevés de carte bancaire indiquent qu'elle (re)fait un voyage qu'ils avaient accompli en amoureux, sept ans plus tôt. Son mari, le narrateur de cette histoire, va devoir mener seul cette enquête en profondeur qui vise, non seulement à trouver une explication à ce départ soudain, mais aussi à tenter de s'immiscer dans les interstices d'une histoire d'amour qui ne fut jamais lisse, où deux personnalités se sont bizarrement trouvées vingt ans auparavant et peut-être jamais réellement rencontrées.
Entre passé et présent, Grøndahl met à jour la face secrète de ses personnages au gré de ce roman ample, habité, d'une beauté irréductible.(lalibrairie.com)




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Cela fait un mois que sa compagne, Astrid, est partie. Après dix-huit ans de vie commune, elle lui a annoncé un beau matin avoir besoin de prendre de la distance, et est partie en voyage pour une durée indéterminée. Leurs enfants devenus grands ayant tous deux quitté le foyer, le narrateur se retrouve seul, pour la première fois depuis longtemps, dans leur appartement de Copenhague.

C'est une séparation sans fureur ni éclat, à l'image de l'existence routinière et sereine de ce couple bourgeois évoluant dans le monde artistique... couple élégant, cultivé, ouvert, au sein duquel ne se prononce jamais un mot plus haut que l'autre... dont l'union débuta sous des auspices romanesques : tous deux meurtris par des histoires compliquées, ils ne se sont plus quittés à partir du soir où elle est montée dans son taxi -alors étudiant, il arrondissait ainsi ses fins de mois- pour échapper à un mari volage et célèbre.

Sonné par ce départ presque furtif, le héros s'interroge, se souvient, analyse.

Il réalise que ce ne sont pas les souvenirs marquants ou les événements extraordinaires qui au final constituent le ciment de la vie commune, mais cet ensemble a priori insignifiants de rites banals, l'inlassable répétition des actes quotidiens rythmés par l'éducation des enfants et matérialisés par la création d'un langage, de gestes propres au foyer, ce lieu où l'on se sent toujours à l'aise, car chez soi au sens le plus intime du terme. Mais si tous ces éléments sont les fondements rassurants, pérennes, de la vie de couple, et par extension, de la vie de famille, ne représentent-ils pas en même temps la fin des possibles, de toutes ces perpectives -sans doute fantasmagoriques- qui semblent s'offrir à vous tant que vous n'êtes pas "installé" ? La proximité constante avec l'autre ne vous fait-elle pas évoluer dans une direction bien déterminée, au dépens d'autres chemins que vous auriez pu emprunter ? Comment être sûr dès lors que les choix que l'on a faits sont ceux qui nous ont permis d'être le plus en accord avec nous-mêmes ?

Car si les réminiscences sont dans un premier temps l'occasion de dresser le portrait d'Astrid, qu'il aime sincèrement et admire pour sa sincérité, sa dignité, son élégance naturelle, qualités auxquelles il rend un émouvant hommage, le narrateur s'interroge surtout sur lui-même, sur l'authenticité de l'homme qu'il est devenu. A-t-il acquis une véritable maturité, ou bien a-t-il simplement appris à porter avec davantage de naturel les masques derrière lesquels il dissimule ses failles et ses angoisses ? Dans sa tentative de décrypter ce qu'il est, il se demande si la conviction que sa rencontre et sa vie avec Astrid était la possibilité d'être enfin en adéquation avec lui-même, n'était pas une illusion... d'une manière générale, l'individu est-il une entité absolument indépendante, entièrement maître de ses choix et de la façon dont il se construit ? Ou bien n'est-il que la somme des influences provoquées par le regard que les autres posent sur lui ?

L'absence de sa compagne remet en question les perspectives de tout son univers, et fragilise les fondements de son équilibre intérieur. Il comprend que l'on se fourvoie en admettant la présence de l'être aimé comme une évidence, un acquis, et surtout, il prend la mesure de ce qui, malgré les années passées ensemble, reste insaisissable, impénétrable chez l'autre, ces secrets profondément intimes dont on a soi-même à peine conscience.

Il émane de "Silence en octobre" une douce mélancolie dénuée de rancoeur, et introspective : si la question des motivations qui ont poussé Astrid à s'éloigner est sous-jacente et ominprésente, la démarche du narrateur est finalement égocentrique, car surtout fondée sur la quête d'une définition de soi.

Le récit se déroule avec lenteur, dévidant le fil des souvenirs du narrateur, décortiquant ses réflexions. En fonctionnant par associations d'idées, par enchaînement de digressions, il donne parfois le sentiment de tourner en rond, revenant sur un même événement, perdant le lecteur dans une chronologie confuse.

Je retire de cette lecture un sentiment mitigé, celui d'avoir vécu une alternance de moments d'ennui et de fulgurances de beauté grâce à l'écriture toujours élégante de Jens Christian Grøndahl, et à cette dimension discrètement nostalgique qui imprègne son texte.
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Une femme quitte son homme en lui disant simplement qu'elle part en voyage.
Alors il se souvient....c'est un monologue épuisant sur sa vie...
J'avoue que je n'ai pas pu aller au bout. Je me suis ennuyée ferme, je ne supportais pas cette absence de dialogue et de communication.
J'avais l'impression qu'il regardait sa vie plus qu'il ne la vivait.
Bref, je n'ai pas du tout aimé.
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De beaux passages sur la vie d'un couple dans la durée. Malheureusement cela tourne un peu en boucle. le roman aurait gagné en concision et aurait mérité une fin plus tranchée. Dommage
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