La neige règne sans partage. Elle domine le paysage, elle écrase les montagnes. (...)C'est l'hiver. Les journées sont brèves et glaciales. La neige montre les dents. Les grands espaces se recroquevillent. (p. 14)
Depuis, le ciel n'en finit plus d'ensevelir le décor. L'attente domine le paysage. Et tout a été remis au printemps.
Je n'ajoute rien. Mais, en réparant la poignée de la marmite, j'ai l'intime conviction que, peu importe le sens de chacune de nos actions, l'ensemble de nos faits et gestes s'avère dérisoire.
Nous sommes pris au piège dans une mer de glace. Vingt mille lieux sous l’hiver.
Un vent chaud souffle sur la forêt. Le soleil plombe. Le décor ruisselle de partout et la neige ressemble à de gros cristaux de sel parsemés d’aiguilles de pin, de branches et de feuilles mortes. […]
Je m’assois lourdement dans la neige. Je me sens heureux et inquiet à la fois. Pour Matthias comme pour moi.
La neige règne sans partage. Elle domine le paysage, elle écrase les montagnes. Les arbres s’inclinent, ploient vers le sol, courbent l’échine. Il n’y a que les grandes épinettes qui refusent de plier. Elles encaissent, droites et noires. Elles marquent la fin de village, le début de la forêt.
Nous sommes pris au piège dans une mer de glace. Vingt mille lieues sous l’hiver.
Le seau bosselé est sous la table et la fuite dégoutte directement sur le plancher. Une petite rivière traverse la pièce en cherchant le niveau de la mer.
(,,,) j'écoute les secondes tourner en rond autour du réveil, comme si elles cherchaient à gagner du temps. (p. 168)
Je m'appuie sur les coudes et je rampe vers le divan. Mes jambes suivent derrière moi comme un long manteau alourdi par de la vase.