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3,75

sur 417 notes
Lenteur, écoulement inexorable du temps, derniers et peut-être uniques bonheurs d'une femme âgée -- son âge n'est jamais mentionné -- qui vient vivre dans une maison de poupée dont elle a mystérieusement hérité à la campagne.

Une relation confuse va la lier à une adolescente de 14 ans, confuse par ses non-dits et ce sont eux que je reproche à cette narration car la plupart des sentiments sont tus, les deux étant incapables de se dire l'essentiel.

Alors, il faut aller le chercher dans la nature et particulièrement le jardin qu'elles entretiennent et accepter, dans cette lecture, ces bribes de bonheur fuyantes, pour parvenir quand même à une belle fin sur le plan de l'écriture.

Cela m'a d'ailleurs semblé la force de ce très court texte, que l'adolescente devienne par moments la narratrice, et dans ses réflexions, questionnements sans réponse, passe l'ombre d'une communication peut-être réussie entre les deux femmes.
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Deux femmes et un jardin est l'histoire simple d'une rencontre entre une femme d'un certain âge et une adolescente timide. Entre les deux, comme un trait d'union, il y a un jardin ou plutôt une vieille maison qui abrite ce jardin.
Nous sommes dans la campagne normande, dans un village retiré de l'Orne. Au hasard d'une mystérieuse généalogie, Mariette une femme de ménage fatiguée par des années de labeur, habitant et travaillant à Paris, hérite d'une vieille bicoque perdue dans un village de Normandie. Mariette habite déjà dans ce village, elle a quatorze ans, elle est timide et rebelle, un peu voleuse, elle entre dans ce jardin comme un chat à la fois curieux et à l'affût...
Mais ce jardin est en friche, on ne s'en aperçoit pas trop l'hiver, mais au printemps quand la nature commence à exprimer toute sa joie et sa liberté, cela devient une évidence. Ce jardin en friche, il faudra bien s'en occuper, l'entretenir. Mariette qui vient de la ville est un peu désemparée... Seule elle ne sait pas trop comment s'y prendre.
Ce sont trois êtres qui vont se rencontrer puisqu'ici le jardin est un personnage à part entière. Il est le lieu,- et sans doute bien plus encore qu'un lieu, qui réunit et lie ses deux personnes qui n'étaient pas faites a priori pour se connaître.
Toutes deux vont s'apprivoiser...
Voilà deux femmes dont les vies semblaient vouées à la solitude ! Et sans doute aussi ce jardin à l'abandon livré aux mauvaises herbes... Mais qu'est-ce qu'une mauvaise herbe tant qu'on ne lui a pas donné un nom, tant qu'on ne l'a pas contemplé avec d'autres mauvaises herbes pour y voir une harmonie ?
Anne Guglielmetti, l'auteure de ce livre est au plus près d'une émotion tout en retenue dans ce récit. Son écriture est délicate, sobre, faite de poésie, même si on sait peu des personnages, si on sait peu de leurs ressentis. Parfois son écriture est déstabilisante aussi, un peu comme un jardin rebelle.
Ici bien sûr les thèmes évoqués me sont chers, tels que la mémoire, la transmission, l'amitié aussi.
La force du texte tient aussi à cette narration originale qui donne la parole successivement à chacune des femmes, elles deviennent tour à tour narratrices, spectatrices et actrices de l'histoire qui les unit presque malgré elles.
Et puis il y a au milieu de ce jardin ce vieux marronnier dans toute sa splendeur. J'ai pensé alors au châtaigner du jardin de mon enfance. Enfant, j'avais planté une châtaigne. Au fil des années elle avait donné un petit arbre, mes parents avaient respecté cela, on était fier de cet arbre. On y revenait avec plaisir sous son ombre grandissante à chaque été retrouvé. Plus tard mon père est mort, la maison a été vendue il y a près de vingt-cinq ans maintenant ... Tout récemment, passant dans cette ville où ma famille avait habité autrefois, j'ai eu envie de revenir sur les lieux. Je suis allé dans la rue qui donne sur l'arrière de la maison côté jardin. Il n'y avait plus d'arbre... Ou du moins, je ne parvenais pas à voir grand-chose avec cette humidité dans mes yeux. C'est bête un jardin qui pleure...
Malgré le sujet, je suis toujours resté un peu en lisière de ce jardin sans jamais vraiment y pénétrer. Je crois par ailleurs n'avoir jamais pu vraiment entré dans le coeur de Mariette ni celui de Louise. J'aurais aimé mieux les connaître. Mais parfois c'est peut-être aussi aux lecteurs que nous sommes de construire l'histoire au gré de notre imagination...
Cette lecture fut cependant un instant bucolique et délicat comme je les apprécie en ce moment.

LU DANS LE CADRE DU PRIX DU ROMAN CEZAM 2022.
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En un peu moins de 100 pages, Anne Guglielmetti nous parle d'une amitié aussi belle et précieuse qu'improbable.
Comment Mariette à l'automne de sa vie aurait-elle pu imaginer que Louise, une ado de 14 ans allait donner un sens à sa vieillesse ?
Mariette est arrivée seule au village avec un mince bagage et une clé, celle de la maison dont elle vient d'hériter. Pour la première fois de sa vie, elle possède une maison, elle qui s'est toujours contenté d'une chambre de bonne et qu'importe son aspect modeste, son manque de confort, Mariette est enfin chez elle.
Le jardin n'est que friche, mais qu'importe, c'est son jardin et Mariette l'apprivoise, jour après jour.
Un jour de printemps, les volets voisins s'ouvrent, une jeune fille apparaît, spontanée, généreuse. Louise est intriguée par cette dame dans sa petite maison.
Un monde et deux générations séparent les deux femmes, mais que lui importe à Mariette, pour la première fois de sa vie elle a une amie, son amie.

Ce livre n'a pas fait de bruit lors de sa parution si bien que je me considère chanceuse d'avoir eu entre les mains ce petit bijou, d'une infinie délicatesse, magnifié par une écriture fluide et tellement élégante.
L'histoire de l'éclosion de cette amitié autour de la renaissance d'un jardin laisse un sentiment d'apaisante sérénité.

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Un doux bonheur de lecture, ce court roman!

Deux personnages féminins qui m'ont émue. Mariette, qu'un héritage inattendu conduit dans un hameau de l'Orne, elle qui n'a connu que les appartements parisiens où elle faisait le ménage. Et Louise, adolescente de quatorze ans, trouvant les vacances bien longues dans ce coin perdu, s'attachant contre toute attente à cette femme vieillissante fantasque qui l'intrigue.

Leur lieu de rencontre, au coeur de l'histoire: le jardin que Mariette défriche et soigne, à qui elle redonne vie, abritant sa maison de poupée. le jardin où exister enfin pleinement, chasser les fantômes , savourer les saisons, même avec peu de moyens. Et aussi faire cette belle rencontre imprévue avec Louise. Elles échangent peu de paroles mais se sentent proches.

J'ai beaucoup aimé l'écriture, personnifiant souvent les lieux aimés, décrivant avec poésie et justesse les arbres, les fleurs.

Mariette, découvrant la petite maison abandonnée, n'a eu qu'un mot en tête pour la qualifier:" délicate" . C'est aussi l'adjectif que j'utiliserais pour ce livre touchant.
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Ce petit livre est une caresse... L'histoire,mais est-ce vraiment une histoire ? Est celle d'une rencontre improbable qui va ouvrir la voie à une autre rencontre tout aussi improbable ! Mariette hérite d'une bicoque perdue dans un trou de Normandie ,ainsi Est-elle en tout cas présentée par le notaire. Entre la dite bicoque,son jardin sauvage et Mariette née la première rencontre. Oh,ce n'est pas un coup de foudre! Non,mais la naissance d'un amour tendre,respectueux,qui nécessite du temps pour bien se connaître et s'attacher...puis la deuxième rencontre surgit. Elle a quatorze ans et s'appelle Louise.... à patte de velours elle va adopter et se faire adopter par ce petit monde, à part du monde! Je découvre quant à moi Anne Guglelmetti et je suis séduite. Sa prose n'est que poésie et délicatesse et je sais que parfois,je retournerai m'apaiser à la lecture de quelques pages,prises au hasard...
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Que j'aimerais hériter d'une "maison de poupée" au fin fond de la Normandie, même avec un jardin en friche et surtout, surtout, pas - de - voisins.
Mariette, la discrète, "l'invisible", se retrouve seule, dans cette maison dont elle ne sait même pas qui était l'ancien propriétaire.
Elle se l'approprie petit à petit, avec patience.
La voilà bientôt nantie d'un vélo que Louise, une ado qui s'ennuie, lui prête, hantée par des fantômes, charmée par le jardin à l'abandon.
Une belle histoire de rencontres et d'amitié servie par une prose poétique, par une couverture que je trouve superbe, adaptée au thème, dans son fouillis de feuillages.
Un trop court moment de bonheur de lecture.

Couverture : Dessin à l'encre de Chine d'après " La Grande Touffe d'herbe" d'Albrecht Dürer.
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Délicates et précieuses. Deux adjectifs que Mariette, la femme simple, à la vie sans éclat, n'avait jamais eu l'occasion d'utiliser pour les choses qui la concernaient. Un héritage venu de nulle part, une petite maison dans un hameau perdu de Normandie, une petite maison et un jardin exubérant, vont effacer le morne et le sans charme de sa vie. Mariette va s'installer, avec appréhension et incrédulité, dans ce cadre délicat, cette maison précieuse, ce jardin de rêve.

Une adolescente va être le témoin et l'accompagnatrice, pendant un an, au cours des vacances scolaires, de la lente appropriation de la maison par Mariette.
Et on assiste à la rencontre de ces deux femmes, rencontre toute en gêne et en pudeur, de ces deux qui n'avaient rien à se dire a priori. de ces deux qui s'apprivoisent dans une douceur silencieuse, pleine d'attente.

Un texte ravissant, tendre, poétique et émouvant. Précieux et délicat.
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Je ne me serais sans doute pas tournée vers ce livre s'il n'avait pas reçu le prix des lecteurs de la médiathèque dans laquelle j'ai travaillé durant un mois et demi, alors je suis contente d'avoir pu lire ce très court roman !

Pour l'histoire, nous suivons une femme âgée, Mariette, qui vient d'hériter - sans trop savoir pourquoi ni comment - d'une petite maison dans un lieu-dit, dans un endroit que personne connait. Elle lâche tout - son travail et sa chambre de bonne parisienne - pour partir vivre dans cet endroit. Mais Mariette est une femme peu sociable, assez étrange, qui va pourtant créer des liens inattendus avec une jeune adolescente qui est en vacances avec son père et sa belle-mère, et qui en a marre de tout. Ensemble, les deux femmes vont s'occuper du jardin de Mariette...

Ce roman, c'est l'histoire d'une amitié surprenante, une histoire qui peut sembler banale mais qui est racontée avec tant de douceur qu'on s'attache aux personnages en moins de 100 pages... C'est une déambulation contemplative et silencieuse dans la nature, dans ce jardin où tout reste à faire...

Un petit roman poétique et doux sur une belle amitié qui se tisse au fur et à mesure du jardinage en commun... C'est lent mais le style se laisse apprécier. C'était une agréable lecture qui fait du bien, même si ce n'est pas ce que je préfère comme genre littéraire !
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Les éditions Interférences nous donnent à découvrir un bien bel ouvrage, à la publication soignée, avec une jolie police de caractère et du papier épais de qualité.

A l'image de ce roman de Anne Guglielmetti, se dégage de ces pages un charme désuet, hors du temps.

Le titre est très bien choisi, car les deux femmes et un jardin sont au coeur de ce texte poétique. Nous faisons la rencontre de Mariette, femme âgée faisant des ménage à Paris, qui hérite d'une « bicoque » isolée dans le fin fond de la Normandie et qui s'y installe et de Louise qui, pour tuer l'ennui de ses quatorze ans, se lie d'amitié avec la vieille dame, autour de ce jardin qu'elles entretiennent avec amitié.

Tout en pudeur, tout en lenteur, des liens se tissent entre les deux femmes que tout éloigne. Elles apprennent à se comprendre au fil des vacances scolaires qui les réunissent. Deux solitudes qui s'apprivoisent, les saisons passant. L'entretien du jardin abandonné est prétexte a une belle histoire.

Il s'agit plus d'une déambulation contemplative dans la nature que d'une réelle histoire avec intrigue. Je conseille ce court texte à tous les amoureux.ses de botanique qui seront ravi.e.s par les descriptions de plantes et d'arbres, très réussies.

J'ai eu quelques difficultés avec l'écriture, que j'ai trouvée presque trop précieuse. de même, le personnage de Louise, quatorze ans, m'a paru peu crédible. Elle s'exprime à la première personne dans un style beaucoup trop soutenu pour son âge, qui sied mieux à Mariette.

Ce livre a reçu un très bon accueil critique par ailleurs. Et je n'aurai aucun mal à le proposer aux lectrices et lecteurs de ma médiathèque. Mais le charme n'a pas complètement opéré sur moi.

Sélection Prix du roman Cezam 2022.
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"Deux femmes et un jardin" est un court roman, le plus récent d'Anne Guglielmetti, paru en 2021.

Il évoque, à travers l'histoire d'un petit héritage imprévu la renaissance d'une maison et d'un jardin abandonnés, grâce aux soins conjugués d'une femme déjà âgée et d'une adolescente.

Cette maison et ce jardin ne sont qu'une métaphore de l'âme. le récit poétique nous rappelle que nous lui devons tous nos soins et que comme on taille les herbes envahissantes qui menacent d'étouffement arbres, plantes et fleurs, nous devons nous débarrasser de nos mauvaises herbes intérieures et des fantômes de tristesse et de déception qui nous hantent, pour croître, embellir et nous réconcilier avec nous-mêmes avant de rejoindre l'autre rive.

Il m'a semblé que ce livre était l'histoire d'une seconde chance donnée à l'héroïne (l'héritage est symbolique, c'est quelque chose qui l'a sortie de son horizon habituel et l'a propulsée vers une aventure où elle part à la recherche d'elle-même). Cette seconde chance arrive alors qu'elle a atteint ou dépassé la maturité, c'est-à-dire qu'elle est à l'heure où l'on prépare la fin du voyage et où on déblaye le terrain pour accéder à un maximum de sérénité pour vivre le mieux possible la vieillesse et accueillir la mort : et justement, il est question d'un jardin qu'elle ne cesse de travailler, et d'une toute petite maison, qui lui suffit, un fauteuil, son fauteuil, sa vraie place, enfin.... La maison et son jardin, c'est elle ou son âme, on peut l'appeler comme on veut. Chaque geste est précieux et compte : elle défriche, plante, sarcle, bine, enjolive... Là-dessus elle fait la rencontre d'une adolescente qui devient son amie. L'adolescente l'aide, elle est un témoin, une passeuse, une "bonne fée" (prêt de la bicyclette, de la tondeuse...). La jeune fille l'accompagne sur un chemin qui aurait pu être celui de la solitude. Elle apporte à l'héroïne le matériau nécessaire pour que son parcours soit une réussite : la chaleur humaine, désintéressé. On comprend que la partie est gagnée lors de la ballade en vélo qu'elles font ensemble avec le partage du repas : c'est l'apothéose, plus rien ne viendra faire obstacle à la progression, on le sent bien. La voie est tracée, la jeune fille peut s'éloigner, ni l'une ni l'autre ne resteront seules désormais, puisque leur amitié est active, présente, matérialisée par les cadeaux réciproques et les courriers... C'est une amitié généreuse et non intrusive. Enfin la jeune fille apprend la mort de son amie, mais ce n'est pas triste puisque elle sait qu'elle a atteint bon port (sérénité).
On peut espérer que la jeune fille devenue femme mûre trouvera elle aussi un ou une "passeuse" qui l'aidera comme elle a su aider la femme vieillissante quand elle en était, elle, à l'orée de sa vie : c'est le passage des générations, la plus jeune aide l'aînée à lâcher prise dans la sécurité et l'affection donnée.
Voilà comment j'ai ressenti ce livre. Il semble très modeste mais c'est un joli voyage qu'il fait parcourir, surtout si on en est à la seconde partie de sa vie.

C'est un beau livre plein de douceur.
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