Citations sur Lorsque refleuriront les pêchers (69)
Il voulait la paix. Mais il savait bien qu’il ne la trouverait jamais, ni dans la douceur d’une femme ni dans les vertes collines de Louisiane. Il était trop tard pour ça. Il avait vendu son âme aux démons et trahi tout ce en quoi il croyait, dans le seul but de ne plus souffrir.
Je ne serai jamais enchaîné à un bout de terre. Ni à une femme, ni à une maison, une famille, une église. Ni à une façon de vivre. Plus jamais.
Nous avons une chose que les Britanniques ne pourront jamais conquérir avec leurs armées et leurs gouvernements, une chose qu’ils ne pourront pas nous prendre avec leurs lois et leurs prisons. Nous avons la volonté de combattre. Tant qu’il restera un homme pour lancer le cri de guerre pour la liberté, pour cracher à la face de la tyrannie et refuser de se soumettre, les Britanniques ne nous vaincront pas. C’est pour cette raison qu’ils nous haïssent, mais aussi nous craignent. Quoi qu’il advienne, c’est ce qui sauvera notre terre et notre peuple. Notre refus de plier.
Ceux d’entre vous qui attendent de voir l’Irlande se lever et secouer le joug britannique attendront en vain. Ne croyez pas que nos compatriotes descendront dans la rue pour nous suivre sur le chemin de la liberté. Ils ne le feront pas. Notre peuple est asservi depuis trop longtemps.
Gallagher est de ceux qui entretiennent la flamme. Quand ils ont quelques pintes de bière dans l’estomac, beaucoup des nôtres défient le monde entier, mais Gallagher réussira à exalter leur colère même après que le pub aura fermé ses portes. Il sait ce qu’il fait, ne l’oublie pas.
Il était un survivant. C’était même son plus grand talent. La famine, le typhus, la dysenterie, les balles, les poignards, les coups de poing n’avaient pas eu raison de lui. Mourir serait une capitulation, une défaite, et le suicide, la défaite ultime.
Elle se rappelait aussi leur poids sur sa taille. Comment des mains d’homme pouvaient-elles être à la fois assez fortes pour assommer un adversaire sur un ring de boxe, et douces au point que leur caresse donnait le vertige ?
Ce désir qui le rendait vulnérable pouvait s’avérer fatal. Pourtant il voulait étreindre de nouveau ce corps délicieusement féminin, se perdre dans sa douceur. Il ne savait plus où il en était.
Olivia n’était pas le genre de femme qu’on culbutait et qu’on quittait sans l’ombre d’un remords. Elle était chaste, elle avait le cœur pur.
La discipline, la maîtrise de soi, l’orgueil. C’était sa seule armure, qu’il avait eu tant de mal à se forger et qui était si fragile.
Impossible de s’endormir. Il pensait à elle, à la façon dont elle s’était laissée aller contre lui, et au désir qui l’avait enflammé, brutal et si intense qu’il en vibrait encore douloureusement.
Jamais il n’avait perdu le contrôle de cette manière avec une femme. L’espace d’un moment, il avait tout oublié. Après une vie de lutte pour dominer ses passions mauvaises – la haine, l’amour et la peur qui embrasaient son âme –, pour ravaler son orgueil et feindre l’indifférence. Les gardiens de la prison de Mountjoy avaient réussi à le faire plier, mais ils avaient des armes autrement plus redoutables que des yeux chocolat et une bouche tendre. Or il avait suffi d’un baiser pour anéantir tant d’années d’efforts acharnés.