Mako

Premier roman de Laurent Guillaume, Mako met en scène une brigade de la BAC etplus particulièrement le personnage qui donne son nom au livre, Mako, policier brutal blanchi sous le harnais pour lequel une affaire de viol va tourner à l'obsession au point, peut-être d'en perdre la raison.

Il y a certainement beaucoup de l'auteur dans ce livre. Moins bien entendu dans le personnage principal, sorte d'incarnation du héros prêt à tout subir et à tout faire subir pour voir la justice telle qu'il l'envisage triompher, que dans la description du quotidien de cet équipage de la Brigade anti-criminalité. Policier lui-même, Guillaume, s'il a bien entendu la tentation de trouver mille explications au comportement de ses personnages, n'élude pas pour autant les questions qui fâchent : les petits arrangements du quotidien avec les voyous ou les prostituées auxquelles on n'hésite parfois pas à demander une faveur, les addictions, le racisme ambiant et, d'une manière générale, une philosophie du chacun pour soi au sein de la police dès que l'on s'extrait du petit groupe habitué à travailler ensemble.
C'est avant tout dans cette peinture que tient l'intérêt principal de Mako ; la traque du héros étant avant tout destinée à servir de fil rouge, de catalyseur de la folie de Mako et, partant, de prétexte à parler de tout ce qui peut tourner autour.
Si l'écriture de Laurent Guillaume dans ce premier roman souffre parfois d'afféteries inutiles, elle n'en demeure pas moins efficace et c'est avec habileté qu'il tire son intrigue… Jusqu'à une fin malheureusement décevante, pour ne pas dire ratée, qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe et qui, en fin de compte, laisse transparaître les imperfections de jeune auteur bien gommées jusque là.

Page-turner efficace, Mako est le genre de livre dont les défauts sont atténués par le fait que l'auteur sait dès le début attraper son lecteur pour peu que celui-ci ne recherche pas plus qu'un polar destiné à le distraire. Pas indispensable mais pas indigne non plus ; une lecture de vacances.

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Premier livre de Mako que je lis (normal c'est le 1er tome!!)
Pleine d'entrain je me suis lancée dans la lecture. le style est efficace mais je déplore le vocabulaire utilisé qui m'a rebuté.
Mako est abimé par la vie et par ses nuits de patrouille.
Le livre se lit vite, mais je n'ai pas accroché au personnage principal , composante essentielle à un bon roman.
Bref, je ne renouvellerai pas l'expérience

A part le coté sombre et violent du personnage, j'ai pas trop adhéré à l'histoire. J'avais une impression de déjà vu. Tant pis pour moi, une prochaine fois peut être!!

Guillaume Laurent - "Mako", "livres de poche", 2009

J'ai dévoré en quelques heures ce roman policier.
- Bémols à noter : je me résigne dorénavant à passer outre le défaut principal de tous ces romans policiers d'aujourd'hui, à savoir la vie sempiternellement détruite du pôvre enquêteur : ici, cela atteint un sommet de ridicule, puisqu'il s'avère finalement pp. 310-312 que le Mako en question ne parlait qu'à des fantômes lorsqu'il s'adressait à sa femme enceinte, dont on apprend qu'elle est en fait décédée – bien sûr dans des conditions z'épouvantables – quelques années auparavant. Peut-être que l'auteur ne savait plus trop quoi faire de cette épouse encombrante dans l'intrigue...

En dehors de ce sommet de ridicule, l'intrigue est plutôt bien menée, à un rythme haletant. Une grande violence règne dans ces romans récents, mais je dois reconnaître que nous vivons dans une société où les malfrats n'hésitent plus à attaquer les policiers avec des armes de guerre. Est-ce une raison suffisante pour étaler ainsi des scènes de cruauté ?

Pour en revenir à ce roman, il aborde de façon crédible l'une des grandes plaies issues des récentes évolutions politiques, à savoir l'irruption des mafias des anciens pays communistes (ici : les kosovars, réputés pour leur sauvagerie) dans les trafics de drogue et de prostituées, ce qui est malheureusement avéré. L'auteur croise deux enquêtes, l'une menée par la répression du trafic de drogue, l'autre par la B.A.C. et qui convergent donc, l'un des groupes d'enquêteurs marchant sur les plate-bandes de l'autre (encore un lieu commun du roman policier, mais bon…).

Globalement, une lecture à recommander aux amateurs (et amatrices ?) de récits enlevés.