Mako

Celui-là, je le sentais pas dès le départ. Quand un éditeur en arrive, sur la couverture, à devoir mettre en avant à la fois le nom du préfacier (Olivier Marchal), le caractère inédit de ladite préface (comme si elle constituait le meilleur morceau du bouquin), la consécration par VSD (qui est au journalisme et à la littérature ce que je suis aux claquettes, c'est-à-dire rien) et encore un prix avec encore un nom connu (Frédéric Beigbeder), tu te dis que le texte ne doit pas être bien terrible vu la somme d'arguments de vente déployés pour le fourguer.
Alors verdict, ben ce Mako est meilleur que ce à quoi je m'attendais au regard de mes réticences initiales. Après, c'est pas fou non plus. Ça aurait pu être un super roman dans les années 80. Sauf que voilà, quand il sort à l'aube de la décennie 2010, il n'apporte rien au genre qui n'ait déjà été dit. Un énième policier bourru, avec une énième blessure secrète et un énième lourd secret, aux éternelles méthodes expéditives, prêt à aller comme dix mille autres flic de fiction jusqu'au bout pour faire triompher la justice, quitte à franchir la ligne rouge.
En soi, Mako est un plutôt bon bouquin, assez efficace (sauf la fin ratée), mais toujours dans les clous du genre, formaté, identique à tant d'autres polars. Un combattant de plus dans cette attaque des clones embourbée depuis un bail dans la répétition d'une certaine forme de thriller, celle qui est comme par hasard la plus facilement adaptable sur petit ou grand écran, celle qui n'a plus rien à dire depuis belle lurette à force de ressasser son mantra de roman noir jusqu'à l'avoir vidé de sa substance et de son sens.
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Avec Mako , flic à la BAC avec ses rondes de nuit, ses trafics en tous genres ,drogue ,prostituées , ont plonge dans un monde glauque , violent , sans concession.

D'ailleurs Mako, dont on trouve l'âme bien noire , ct qui nous le rends fort peu aimable tout au long d'une grande partie du roman , ne s'en embarrasse pas des concessions , il fonce , prêt à en découdre avec tous les truands ; ceux qui maltraitent leurs prostituées ,ceux qui magouillent par la drogue ; il se sent investit d'une mission, il veut se venger, alors il prends tous les risques , quitte à faire de sacrés dommages collatéraux .

D'autres personnages gravitent autour de lui , malgré eux impliqués dans cette avancée sanglante ; certains l'aident , pourtant bien peu connaissent son secret , ce qui fait qu'il est devenu cet homme dur ,froid ,sans âme . le découvrant on comprends alors le pourquoi de bien de ses agissements . ce qui n'excuse rien évidemment.

Un premier roman,écrit par un homme encore policier lors de sa sortie , qui décrit avec réalisme , et pour cause ,ce monde où patauge ces hommes ,chargés de faire régner la loi et la justice . Un monde où tout n'est pas noir ou blanc et où on s'arrange parfois avec les faits , pour le bien du plus grand nombre .

J'ai bien aimé ,on ne s'ennuie pas et malgré quelques imperfections on a envie de lire ses autres romans ( en fait j'ai déjà lu black cocaîne) pour découvrir l'évolution de cet auteur