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Il était temps que lui et moi on se croise… qui ? Emile ! Et pourtant, j'ai étudié dans un collège Emile Guillaumin, mais cet ouvrage n'était pas au programme, trop « local » pour l'Education nationale, sans doute. L'auteur est en effet natif d'Ygrande, au nord-ouest de l'Allier.

Ceci dit, pour cette 1ère lecture, je suis contente d'avoir attendu. Adolescente, je n'aurais pas peut-être pas saisi toute la poésie de ce roman.

Emile Guillaumin, paysan lui-même, nous conte l'histoire de Tiennon, depuis sa tendre enfance jusqu'à sa fin de vie.
Métayer des environs d'Ygrande (on dirait aujourd'hui je pense « paysan sans terre »), il en a connu des vertes et des pas mûres. On découvre son quotidien : la dure vie aux champs, le froid, la chaleur, l'alimentation tout sauf nourrissante, les décès parfois précoces de ses proches, les patrons intraitables cherchant uniquement à s'engraisser, les guerres, etc… Des conditions difficiles typiques du 19ème siècle.

Cela ne pourrait être qu'un roman paysan instructif et classique, mais Guillaumin réussit à mettre dans la bouche de son héros quantités de phrases bien senties, dont certaines me paraissent presque des aphorismes !

Son bon sens paysan, la simplicité de sa vie, une résignation face aux soucis (on dit « acceptation », dorénavant…), une grande intelligence de coeur, une envie de regarder toujours le verre à moitié plein, et des idées qui m'ont fait comprendre que Don Miguel Ruiz n'avait rien inventé avec ses accords toltèques, tout cela m'a touchée et beaucoup plu.
Tiennon, malgré les difficultés, avance et cherche à comprendre.

L'écriture est fluide, descriptive sans être barbante, aérée. Optimiste, même !

La préface de l'auteur, d'une grande humilité, donne le ton, (Emile Guillaumin ne se considérant évidemment pas comme un écrivain, il est toujours resté surpris du succès de son bouquin) et j'ai senti dès ses/ces 1ères pages que le bonhomme allait me plaire (l'auteur, comme son personnage d'ailleurs !).

J'ai passé un excellent moment à lire ce roman, et nul doute qu'on se recroisera, lui et moi, mais peut-être aussi l'auteur et moi, à travers ses autres oeuvres. En attendant, j'essaierai d'aller voir la maison de l'écrivain, à Ygrande, je sais qu'il s'y trouve ouvert, l'été, un petit musée.
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Un grand merci à l'auteur d'avoir recueilli le témoignage d'un paysan né en pays Bourbon au début du XIXème siècle,et d'en avoir fait une simple histoire dans l'Histoire. On suit Etienne Bertin, dit « Tiennon », tout au long de sa vie. Avec des mots simples, l'auteur fait de ce livre une presque référence aux temps qu'on vécut nos grands-parents. On entend souvent l'expression « comme au bon vieux temps » et je ne crois pas qu'il était aussi bon que ça. Une vie de labeur, sans éducation devait être très dure et le livre transmet bien ce sentiment. Mais pour les gens qui ne connaissaient rien d'autre, c'était normal.
J'ai aimé cette histoire qui nous rattache au monde d'avant et qui fait nous souvenir d'où l'on vient.
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un très beau témoignage social (et qui dit document social dit naturalisme, mais l'est-il ?) sur la vie des métayers, si inféodés à leurs maîtres, du 19ème siècle. Un beau roman qui nous fait passer pour des décadents.
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Un petit bijou à lire absolument!
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Une fois achevé, c'est un livre qui permet de réfléchir, de se remettre un peu en question: tant sur les "temps modernes"...tant sur la nature de l'humain.
Le titre déjà révèle tant de vérités....dans la seconde moitié du 19ème siècle où vivait cet "homme simple", métayer dans le Bourbonnais, la vie était ardue: une vie consacrée entièrement au labeur agricole, où les caprices de la nature offrait satisfaction, joie ou malheur...
Ces hommes paysans, aux services de régisseurs souvent profiteurs, nous apprennent l'humilité, la modestie, les valeurs simples, sincères des sentiments, rarement extériorisés...
C'est un livre émouvant, fort "de ressenti"...les descriptions sont sensibles, pleines de finesse et de réalisme...
C'est un auteur, de part son écriture et son parcours d'homme que j'apprécie....il a contribué à rendre la vie de ses descendants, meilleure, de part son action participative paysanne et syndicaliste.
Merci Mr Emile Guillaumin.....un "vrai" écrivain!
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Ce livre restera profondément ancré dans ma mémoire. J'ai été réellement bousculée par cette description de la vie paysanne au XIXème siècle, au tournant de toutes les révolutions. Les mots sont simples et clairs, j'avais du mal à lâcher le livre. Une vraie leçon d'humilité, qui rappelle que le seul travail essentiel d'une vie c'est celui qui permet de nourrir et de se nourrir. le reste n'est qu'illusion de bonheur. Que dirait Tiennon d'aujourd'hui ? Il serait abasourdi et se retirerait sagement à l'abri des tentations.
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Bon, autant le dire de suite pour éviter les déceptions : d'un point de vue narratif, c'est moyen. Il ne faut pas lire ça en s'attendant à un roman avec intrigue, on est à l'opposé complet du polar.
En revanche, d'un point de vue ethnologique, c'est extrêmement riche. Ça plonge le lecteur dans la France profonde au cours du dix-neuvième siècle, et décrit dans le moindre détail comment vivaient les métayers et leurs familles. Travail, moeurs, vie de famille, amitiés, amours, politique, cuisine, rythmes de vie, pratiques agricoles : le narrateur raconte en détail sa vie, de l'aube du dix-neuvième siècle à son crépuscule. Chacun des cinquante-huit chapitres aborde une tranche de vie, autour d'un thème ou d'une anecdote. Ça se prête assez bien à une lecture épisodique, pour "grignoter" un passage par-ci par-là entre deux autres bouquins ou d'autres activités.
J'ai trouvé ça particulièrement intéressant au sujet des rapports de classe, entre métayers, gérants de propriétés, propriétaires, bourgeois, artisans, commerçants, etc. C'est à la fois triste de constater que les gens aient pu considérer ainsi leurs semblables du "bas de l'échelle" (ceux-là même sans lesquels ils n'auraient rien à se mettre sous la dent…), et désolant de se dire que les choses ont si peu évolué en près de deux siècles (les milieux sociaux actuels restant relativement hermétiques les uns avec les autres, même si leurs contours ont changé depuis).
Lien : https://toccacieli.wordpress..
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Je n'ai jamais lu quelque chose de comme çà.
Émile GUILLAUMIN raconte la vie du Toinon, son voisin âgé.
Retour à la fin du XIXe siècle, en Bourbonnais, vers Bourbon-l'Archambault, ce fils de métayer deviendra métayer.
Une vie en grand depuis l'enfance.
La vie d'un simple.
Cet ouvrage est passé à côté du Prix Goncourt. le jury le pensant exagérer. Pour lui, personne ne vit ainsi, comme les métayers du Bourbonnais...
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Emile Guillaumin convoque, dans ce court roman, les souvenirs de paysans du XIXème siècle.

De son écriture agréable et réaliste, on suit la vie de la famille Bertin dans les fermes de l'Allier où ils travailleront. C'est un document remarquable sur l'évolution du métier avec le chaulage, la mécanisation et finalement l'arrivée du chemin de fer.

Le récit, outre la rudesse de la vie des paysans, de la vie rurale ordinaire d'alors, aborde aussi l'exploitation par les propriétaires des fermiers et métayers et le début de constitution de fédération professionnelle.
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J'ai tout aimé de ce livre. Tiennon est un homme de la terre, raisonnable, réaliste, humble, endurant, qui dit les choses sans fioriture ni exagération. Il nous transporte vraiment dans son époque, dans sa ferme, dans ses champs, dans ses discussions. Très belle lecture !
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