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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre qui m'a beaucoup marqué tant il transpire la réalité de la vie rurale , rien que le vie , dure ,âpre,mais respectée et surtout respectable . C'est un ouvrage qui nous rappelle que la modestie est indispensable . Si nous avons une vie meilleure - est- ce bien certain ?- ,c'est que d'autres ont oeuvré et il est indispensable de le savoir.Qu'on le veuille ou non , nous ne sommes que le résultat du travail , de l'abnégation , du sens de la responsabilité ,de l'amour de nos ancêtres ,ceux qui , tout comme nous aujourd'hui ,ont voulu une vie meilleure pour leurs enfants ."La vie d'un simple "quel titre , quel programme . Un livre à lire bien que ...dépassé ..... en apparence , un livre qui semble plus une fiction larmoyante, émouvante qu'une description d'une réalité rurale, méprisée aujourd'hui , mais bien réelle encore dans bien des têtes et ...des coeurs.C'était avant . Ce n'était pas mieux , non , c'était différent , tout simplement , mais c'est notre socle social et sociétal et il est bon , à défaut d'adhérer, de savoir ,et de respecter .Qui sommes- nous? Je pense que pour beaucoup d'entre -nous , la réponse est là , à portée de main.Ce n'est pas "amusant " c'est pire , et c'est beau , ça donne envie de ...continuer à vivre et à se battre. Un livre initiatique d'un rare humanisme , un hymne à la vie , un livre qui donne envie de dire " merci",un livre qui permet de savoir qui l'on est , d'où l'on vient , qui permet , à moins d'être vraiment très prétentieux, de rester humble ,tout simplement humble.Facile? Hum....pas pour tout le monde.Mais ça , c'est une autre histoire.
Je vous conseille cette lecture , vraiment . C'est un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire . Mais je vous préviens....c'était ... bien ... avant ,un autre temps que les moins de...oulala....ne peuvent pas connaître.
Pour moi , c'est entendu , je le relis...
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J'aime beaucoup les romans de terroir car ils nous ancrent dans nos racines profondes et permettent de ne pas oublier d'où nous venons. Ce livre raconte la vie d'un paysan dans la deuxième partie du XIXe siècle. Il a un double intérêt : connaître le quotidien de cette partie de la population et s'intéresser à L Histoire avec un grand H qui constitue le décor. Emile Guillaumin, l'auteur, n'est pas un romancier comme un autre puisqu'il est (ou plutôt "était" puisqu'il est décédé en 1951) un paysan lui-même (et j'utilise ici le terme non pas avec la connotation péjorative qu'il peut malheureusement avoir mais bien avec tout le sens noble qu'on peut lui conférer).

Il ne s'agit pas ici d'une autobiographie. L'auteur écrit la vie du narrateur, Etienne Bertin dit Tiennon, et de sa famille. D'après la préface, ils auraient réellement existé. C'est à travers eux qu'il va dénoncer cette dure vie de labeur, les problèmes entre métayers et propriétaires, le regard des gens du bourg sur cette classe sociale méprisée...

L'écriture est à la fois simple, claire et intéressante, il n'y a aucun temps mort. Ne comptez pas sortir le nez du bouquin avant de l'avoir fini !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Très peu, d'hommes du peuple ont écrit ou dicté leurs mémoires. le premier à l'avoir fait est généralement considéré comme étant Franz Michael Felder (1839 – 1869), simple paysan autrichien ayant cependant reçu une éducation élémentaire. Nous sommes ici dans un cas un peu similaire : Etienne Bertin naquit en 1823, et fut toute sa vie métayer dans le Bourbonnais. Lui n'avait jamais reçu d'éducation, et resta toute sa vie illettré. C'est Emile Guillaumin, écrivain français et lui-même paysan, qui recueillit ses souvenirs dans les années 1900, et les retranscrivit fidèlement en les relisant plusieurs fois à l'intéressé pour qu'il puisse corriger si besoin.

Nous pénétrons de plein pied dans la vie d'un paysan français du XIXème siècle, et le contraste est d'autant plus violent qu'Etienne Bertin parle avec une telle simplicité et un tel bon sens qu'on a parfois l'impression d'avoir affaire à un contemporain ! Non seulement sa parole est dénuée de ces tournures et manières élégantes qui nous rendent souvent les classiques laborieux, mais çà et là on y trouve quelques véritables pépites qui montrent à quel point le caractère humain, lui, reste inchangé au fil des époques !

Le moins qu'on puisse dire c'est que la vie est dure, très dure. Etienne Bertin fait partie d'une famille de métayer, c'est-à-dire de paysans ne possédant pas de terres et louant une ferme à baille. En tant que tel ils sont soumis au bon vouloir de leur propriétaire… Certains ne se gênent pas pour les arnaquer, d'autres sont incompétents, quelques-uns ne cachent pas leur mépris pour les culs-terreux en sabot qui triment sur leurs terres. le travail est permanent, éreintant. Douze ou quatorze heures, même quand la neige tombe drue ou qu'il gèle à faire éclater les arbres…

Mais la société qui nous est ici révélée est complexe, bien plus que la simpliste opposition entre bourgeois et travailleur. Une hiérarchie sociale fine existe entre, dans l'ordre, gros propriétaires terriens exploitant de vastes domaines, petits propriétaires terriens (quelques métairies), paysan indépendant propriétaire de sa ferme, chef de famille de métayer, valets et filles de fermes, et petits valets (enfants et adolescents placés). L'auteur lui-même, promis à être valet de ferme de par son statut de cadet, réussit à devenir chef de métairie grâce à un ‘beau' mariage – en épousant une fille qu'il n'aime pas mais dont les parents ont un peu de biens ; sa dote lui permettra d'acheter le matériel nécessaire pour s'installer. La malchance, et les arnaques des propriétaires ou de leurs régisseurs, entraveront ses efforts, qui sans cela lui auraient sans doute permis d'acquérir sa propre terre. Lui-même et son épouse ne se montreront pas non plus très tendres avec leurs valets – ces derniers finissant même par éviter leur service.

Une certaine mobilité sociale existe donc : le premier patron de sa famille est petit-fils de métayer – ce sera aussi le plus malhonnête avec eux. L'un de ses frères réussit un moment à acquérir sa terre – avant de tout perdre stupidement. L'une de ses soeurs se fera domestique, et son fils deviendra comptable – la visite de ce petit bourgeois parisien chez son oncle paysan est un moment à la fois drôle et triste, tant le décalage est impressionnant et les efforts des uns et des autres touchants.

Plongez dans la vie de ceux qui furent à peu près sûrement VOS ancêtres – à moins que vous n'ayez que du sang bleu. Toute la France vient de cette paysannerie. Ces hommes qui n'ont jamais été plus loin que le village voisin, qui avaient pour principal soucis ce qu'ils mangeraient l'hiver et quel champ faucher en premier, ce sont eux qui ont construit ce pays pierre par pierre, qui en ont labouré chaque champ, construit chaque route. Ils furent la France, ils ont fait la France, ils ne sont plus. Paix à eux, et laissons leur une place dans nos coeurs.
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Un vrai et rare témoignage d'une époque pas si lointaine où les paysans français vivaient pauvrement dans les campagnes fertiles, exploités par des propriétaires terriens, loin de tout ce qui existait au delà du chef lieu de Canton et sa foire. le langage est simple et l'écriture est belle ; conteur exceptionnel, l'auteur nous fait partager avec émotion la vie de cette famille, dans la seconde moitié du XIXeme siècle, dans le Berri profond. Ses réflexions politiques, très à gauche et frappées au coin du bon sens, sont très pertinentes.
J'ai retrouvé mes souvenirs d'ado, quand je passais mes vacances dans le Perche, chez des cousins, à travailler comme un journalier, partageant le pain et la soupe.
Très beau livre, à la fois témoignage indispensable de l'histoire paysanne et profondément humain.
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Belle surprise que ce livre. Je craignais une énième version de roman du terroir, mais les qualités tant ethnologiques que littéraires du roman-témoignage d'Emile Guillaumin m'ont profondément touché, et j'ai été peu à peu "capturé" par son récit. Un demi-siècle s'écoule entre le début et la fin de l'histoire (mi XIXème siècle - début XXème). Une période de changements lents mais réguliers dans le mode de vie. On se rend compte des aléas multiples auxquels tenait la survie de ces laboureurs, mais on prend aussi conscience de la cupidité de la majorité des propriétaires. Dans l'esprit de certains de ces bourgeois aisés, la place sociale de celui à qui ils louaient leurs terres n'était pas très éloignée de celle du serf au Moyen-Âge. Emile Guillaumin dénonce toutes les injustices dont il est témoin avec une certaine modération. Son héros est souvent au bord de la révolte, mais le bon sens paysan domine et limite les propos outranciers. Sans être vraiment ni "partageux" ni socialiste, on sent, tout au long des pages, l'espérance de l'auteur en une évolution de la condition paysanne vers plus d'égalité et de justice. Une belle lecture.
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L'auteur est un écrivain-paysan né en 1873 et mort en 1951 en Bourbonnais (Allier).

Son roman est un formidable témoignage de la vie des paysans au 19e siècle (plus précisément des métayers). Il a connu un très grand succès et a même failli obtenir le prix Goncourt De 1904 (soutenu par Octave Mirbeau).

C'était la première fois qu'un paysan devenait écrivain, c'était si exceptionnel que Daniel Halévy décida de faire le voyage… pour savoir si l'auteur était véritablement agriculteur !

D. Halévy écrit : « J'arrive à l'heure de la traite et le surprends dans son étable aidant sa jeune femme qui tire le lait des vaches. Il vient à moi. Quel paysan ! Démarche lente, un rien penchée, visage immuable et grave ».

Quelques vers d'Emile Guillaumin (en quelque sorte sa devise) :

Sans désirs coûteux,
Sans envie
Vivre tout simplement sa vie,
Mais la garder inasservie.

(Source : Wikipedia)
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Il était temps que lui et moi on se croise… qui ? Emile ! Et pourtant, j'ai étudié dans un collège Emile Guillaumin, mais cet ouvrage n'était pas au programme, trop « local » pour l'Education nationale, sans doute. L'auteur est en effet natif d'Ygrande, au nord-ouest de l'Allier.

Ceci dit, pour cette 1ère lecture, je suis contente d'avoir attendu. Adolescente, je n'aurais pas peut-être pas saisi toute la poésie de ce roman.

Emile Guillaumin, paysan lui-même, nous conte l'histoire de Tiennon, depuis sa tendre enfance jusqu'à sa fin de vie.
Métayer des environs d'Ygrande (on dirait aujourd'hui je pense « paysan sans terre »), il en a connu des vertes et des pas mûres. On découvre son quotidien : la dure vie aux champs, le froid, la chaleur, l'alimentation tout sauf nourrissante, les décès parfois précoces de ses proches, les patrons intraitables cherchant uniquement à s'engraisser, les guerres, etc… Des conditions difficiles typiques du 19ème siècle.

Cela ne pourrait être qu'un roman paysan instructif et classique, mais Guillaumin réussit à mettre dans la bouche de son héros quantités de phrases bien senties, dont certaines me paraissent presque des aphorismes !

Son bon sens paysan, la simplicité de sa vie, une résignation face aux soucis (on dit « acceptation », dorénavant…), une grande intelligence de coeur, une envie de regarder toujours le verre à moitié plein, et des idées qui m'ont fait comprendre que Don Miguel Ruiz n'avait rien inventé avec ses accords toltèques, tout cela m'a touchée et beaucoup plu.
Tiennon, malgré les difficultés, avance et cherche à comprendre.

L'écriture est fluide, descriptive sans être barbante, aérée. Optimiste, même !

La préface de l'auteur, d'une grande humilité, donne le ton, (Emile Guillaumin ne se considérant évidemment pas comme un écrivain, il est toujours resté surpris du succès de son bouquin) et j'ai senti dès ses/ces 1ères pages que le bonhomme allait me plaire (l'auteur, comme son personnage d'ailleurs !).

J'ai passé un excellent moment à lire ce roman, et nul doute qu'on se recroisera, lui et moi, mais peut-être aussi l'auteur et moi, à travers ses autres oeuvres. En attendant, j'essaierai d'aller voir la maison de l'écrivain, à Ygrande, je sais qu'il s'y trouve ouvert, l'été, un petit musée.
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Un petit bijou à lire absolument!
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Une fois achevé, c'est un livre qui permet de réfléchir, de se remettre un peu en question: tant sur les "temps modernes"...tant sur la nature de l'humain.
Le titre déjà révèle tant de vérités....dans la seconde moitié du 19ème siècle où vivait cet "homme simple", métayer dans le Bourbonnais, la vie était ardue: une vie consacrée entièrement au labeur agricole, où les caprices de la nature offrait satisfaction, joie ou malheur...
Ces hommes paysans, aux services de régisseurs souvent profiteurs, nous apprennent l'humilité, la modestie, les valeurs simples, sincères des sentiments, rarement extériorisés...
C'est un livre émouvant, fort "de ressenti"...les descriptions sont sensibles, pleines de finesse et de réalisme...
C'est un auteur, de part son écriture et son parcours d'homme que j'apprécie....il a contribué à rendre la vie de ses descendants, meilleure, de part son action participative paysanne et syndicaliste.
Merci Mr Emile Guillaumin.....un "vrai" écrivain!
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Je n'ai jamais lu quelque chose de comme çà.
Émile GUILLAUMIN raconte la vie du Toinon, son voisin âgé.
Retour à la fin du XIXe siècle, en Bourbonnais, vers Bourbon-l'Archambault, ce fils de métayer deviendra métayer.
Une vie en grand depuis l'enfance.
La vie d'un simple.
Cet ouvrage est passé à côté du Prix Goncourt. le jury le pensant exagérer. Pour lui, personne ne vit ainsi, comme les métayers du Bourbonnais...
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