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EAN : 9782383110033
256 pages
Les Avrils (05/01/2022)
4.27/5   121 notes
Résumé :
C’est un État en déficit chronique, où les plus riches échappent à l’impôt. Un régime à bout de souffle. Un peuple à bout de nerfs, qui réclame justice et ne voit rien venir. Un pays riche mais bloqué, en proie aux caprices d’un climat déréglé. Telle est la France à l’été 1789. Jusqu’à ce qu’en une nuit, à Versailles, tout bascule. C’est la Nuit du 4 août.
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
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Une nuit pas comme les autres.

Nous connaissons tous cet événement, mais bien peu sont en mesure de nous décrire ce qu'il s'est passé cette nuit du 4 août.
L'économie essuie crises sur crises, les riches ne paient pas d'impôt quand les pauvres étouffent sous les taxes. Ce n'est pas aujourd'hui mais en 1789. Et tout va bientôt changer...

Mené sur le ton de la confidence, Bertrand Guillot nous délivre les coulisses de cette fameuse nuit dont on a forcément entendu parler un jour, ne serait-ce que son nom "Nuit du 4 août" qui revient un peu comme une expression.

À la manière d'un Lorànt Deutsch (mais qui ne serait pas royaliste), l'auteur partage son enthousiasme et nous fait asseoir sur les bancs de la salle des Menus-Plaisir où siège l'Assemblée Constituante qui va tracer un trait sur mille ans de pouvoir féodal.

Réduire à néant mille ans d'injustices en une nuit, ce n'est pas rien... mais ce n'est pas tout non plus. Et c'est là que réduire Bertrand Guillot à ce trublion télévisuel de l'Histoire (de droite) serait mentir. Car si l'auteur nous fait vivre les points de vue des différentes parties (Clergé, Noblesse et Tiers-État), il nous immerge ensuite dans les causes et les conséquences de cet événement qui n'a rien d'anodin en ne cessant de faire des rapprochements avec des éléments de notre quotidien. Des analogies actuelles : un État au bord de la banqueroute, la chanson de la dette est déjà un tube alors même que les riches cumulent exonérations d'impôts et avantages de toutes natures.

Rien ne va plus et il devient difficile de l'ignorer quand les campagnes et les rues de 1789 s'enflamment...
Bien sûr L Histoire ne se répète pas, mais ce roman - car ce n'est pas un essai historique - apporte une petite touche virevoltante d'espoir dans notre actualité morose.
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L'Abolition des privilège par Bertrand GUILLOT (Le Métro est un sport collectif), c'est L Histoire racontée à ceux qui n'aiment pas L Histoire. Il part du principe que si on a tous appris par coeur la nuit du 4 août 1789, au détour d'un manuel entre le 14 juillet et le 26 août, ce qui s'est réellement passé la nuit du 4 août, comment, pourquoi et avec qui, ne nous est jamais vraiment conté.


Je ne suis pas une férue d'histoire, mais à la manière de raconter, vive et enlevée, j'ai su que je passerai un bon moment. Ce n'est ni un manuel d'histoire ni un roman. C'est l'Histoire racontée avec humour, recul, et mises en abîme avec la situation d'aujourd'hui. L'auteur nous délivre les découvertes et rencontres que ses recherches lui ont permises. Bourré de clins d'oeil ou de comparaisons anachroniques, le texte glisse tout seul sans pour autant dénaturer L Histoire, ni minimiser ce qui s'y joue.


Je crois que ce qui fonctionne c'est qu'on se sent à la fois acteur et voyeur (non-non-non, interdiction de fredonner^^) : Il nous raconte comme s'il nous mettait dans la confidence de choses restées secrètes, on se sent privilégiés d'assister à ces scènes importantes dans un décor d'époque, de rencontrer les « héros » et de s'asseoir à côté d'eux dans la salle des Menus Plaisirs, tandis qu'ils s'apprêtent à changer le monde. C'est un peu l'attente du sensationnel que l'on retrouve avec les chaînes d'info en direct, une tribune avant l'heure.


Le texte est divisé en trois parties : 1/ la nuit du 4 août 1789, 2/ avant cette fameuse nuit, et 3/ son après. Cette construction présente des avantages et des inconvénients : Décrire cette folle nuit en premier, c'est nous mettre dans l'ambiance électrique immédiatement, avec la garantie de nous happer - Cette première partie est pour moi la plus captivante ; Alors revenir en deuxième partie sur des faits antérieurs, pour nous faire comprendre les tenants et aboutissants de ce que l'on vient de vivre, forcément, ça semble plus fade, un peu réchauffé. Pour autant, ce n'est pas inintéressant, et l'auteur défend son plan en nous faisant remarquer que faire un tour sur soi-même pour revenir sur les lieux du crime, c'est bien en soi une révolution au sens premier. La troisième partie viendra enfoncer le clou et clôturer le dossier, rappelant le rôle des femmes dans cette révolution.


Au total, ça reste quand même un point de vue intéressant. On reprend conscience que c'est de là que nous sommes issus, à ces principes que nous sommes attachés, et sur eux que nous devons veiller. Encore aujourd'hui. Surtout aujourd'hui, alors qu'ils nous semblent acquis et que, pour cette raison, il n'en sont que plus vulnérables, et chaque jours un peu plus menacés.


Bref, 280 pages d'Histoire en s'amusant, qui se lisent comme un roman.
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Je me passionne pour l'Histoire, cet intérêt est encore plus ardent quand il est exacerbé par la lecture d'un livre réjouissant, pédagogique, intelligent « L'abolition des privilèges. »
La Révolution n'est pas ma période préférée , mais j'ai infiniment apprécié cet ouvrage . Comme le souligne fort à propos Bertrand Guillot, le 4 août 1789 est une des quelques dates phares que nous gardons en mémoire. Abolition des privilèges, certes, mais l'épopée de cette nuit historique ne fait pas l'objet de longues explications dans nos manuels historiques, et effectivement, les parties prenantes n'apparaissent pas nominativement, quelques livres scolaires avancent le patronyme de Noailles (cf collection Hatier, Malet Isaac).
Cette fameuse nuit est mise en scène comme une pièce de théâtre, à la fois, tragi-comédie et farce, et respecte les trois unités : le temps : une nuit chaude au coeur de l'été 1789 , du crépuscule au petit matin, un lieu ,l'Hôtel des Menus Plaisirs à Versailles , une action : l'abolition des privilèges.
Nous sommes spectateurs privilégiés, assis au milieu des quelques 1000 députés membres du clergé, nobles et députés du Tiers et des gazetiers, nous allons suivre les débats et être aussi portés par l'émotion générale surexcitée de tous , les assauts de surenchère de générosité pour demander l'égalité devant l'impôt, l'admission de tous aux fonctions publiques, supprimer les abus, renoncer à certains privilèges, monopoles … Et il y aurait encore tant de chose à dénoncer, à exiger…
Les principaux protagonistes prennent vie :
Adrien  Duquesnoy , venu de Lorraine qui tient un journal, Joseph Delaville, député breton, Pierre-François Lepoutre , agriculteur aisé dans le Nord, Isaac-René-Guy le Chapelier, président, le Hodey," journaliste" avant l'heure, Marin Pinelle, curé alsacien… et bien sûr Louis-Marie de Noailles qui va jouer un rôle déterminant. J'ai voulu faire plus ample connaissance avec chacun d'entre eux et j'ai recherché d'autres informations sur tous ces protagonistes (dont certains pâtirent par la suite de leurs engagements et de leurs idées et perdirent la tête)
Nuit mémorable, si toutes les promesses vont mettre longtemps, très longtemps à se concrétiser, au moins , ces heures blanches vont permettre de commencer à réaliser l'unité nationale, supprimer les différences entre les provinces et surtout de favoriser le mouvement de fédération.
Un grand merci aux Editions Les Avrils , à Babelio pour cet ouvrage reçu dans le cadre d'une masse critique, et tous mes remerciements à l'auteur pour ces heures de lecture passionnantes, enrichissantes, ludiques.

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Le Père Noël en plein mois d'Août


L'abolition des privilèges, beaucoup en rêvaient, certains l'ont fait.
C'est cette fameuse "Nuit du 4 Août" que l'auteur nous fait revivre, cette nuit qui a changé l'Histoire de notre pays, celle qui mit fin à l'Ancien Régime.


Bertrand Guillot réhabilite et redonne une petite parcelle de gloire à ces députés présents ce jour-là, ces députés, tous des illustres inconnus et dont l'Histoire ne retiendra pas les noms, par la suite. En effet, les ténors de la Révolution, les Mirabeau, Seyès sont absents des séances et les députés présents, lassés par la lenteur et la tournure que prennent les débats, décident de frapper un grand coup.

C'est cette nuit que nous raconte l'auteur. Cette nuit d'euphorie, cette nuit de folie où quelques représentants de la noblesse vont surprendre l'Assemblée en proposant de renoncer à certains de leurs privilèges. Après s'être fait un peu "prier" et quelque peu forcer, il faut le dire, le clergé renonce, à son tour, à la dîme et se prononce pour son rachat. S'ensuit une véritable surenchère, c'est à celui qui renoncera le plus, certains regrettant de n'avoir rien à céder (!). Les privilèges n'étant pas réservés uniquement aux personnes, c'est aux représentants des régions de renoncer aux leurs, outrepassant par là même leurs mandats et participant à uniformiser la France telle qu'elle est à l'heure actuelle.


Bertrand Guillot revient ensuite sur les faits qui ont conduit à cette nuit qui n'était pas tout à fait improvisée et pas totalement due au hasard. Une des principales causes fut ce que les historiens ont appelé "La Grande Peur", cette rumeur de soi-disant bandes de brigands armés qui parcourut une grande partie de la France, conduisit les paysans à s'armer et permit à certains de s'attaquer aux châteaux pour récupérer les titres de propriété et de fermage.


En conclusion, OUI, le Père Noël est bien passé au mois d'Août cette année là.
Oui, comme le précise l'auteur, il existe encore de nombreux privilèges, petits ou grands, et la question se pose :
Faut-il de nouveau une "Grande Peur" ...?


Merci à Babélio et aux éditions "Les Avrils" pour cet envoi dans le cadre d'une masse critique ……….."privilégiée" !!!...
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"Au soleil couchant, le royaume de France n'était qu'une fédération de provinces hétéroclites ; au matin du 5 Août, c'est un pays unifié qui va se réveiller. Une seule nation, un seul droit, un seul régime."
Bien sûr, la nuit du 4 août 1789 parle à tout le monde. Enfin, tout le monde… Ceux de ma génération à qui on a fait apprendre des listes de dates par coeur : 1515, 732, 800, 52 AV JC, j'en passe, j'en oublie…
14 Juillet 1789 et la prise de la Bastille, abondamment décrit et étudié dans les manuels d'histoire, nuit du 4 août 1789, peu commentée, peu étudiée en cours d'histoire. C'est du moins ce que prétend Bertrand Guillot dans cet excellent essai.
Du plus loin qu'il m'en souvienne, même si la date reste gravée dans ma mémoire, j'avoue que les détails de cette fameuse nuit m'échappent. Bertrand Guillot serait-il dans le vrai ?

A l'occasion de a lecture de « L'abolition des privilèges », quelques vagues souvenirs me reviennent ; et ce n'est pas la moindre des vertus de ce petit bouquin de remettre les choses à leur vraie place. Entre les saillies que leurs auteurs n'ont probablement jamais prononcées et les précisions dûment documentées des actions de chacun, voilà un ouvrage de première utilité.

Tout d'abord, de quoi parle-t-on quand on parle de privilèges ? Essentiellement de ristournes voire de suppression d'impôts et taxes dus au roi ou au clergé par des Provinces, des villes des congrégations et des particuliers…

Un ouvrage divisé en trois parties :
La folle nuit du 4 août où la surenchère dans les abandons de pratiques féodales est allée bon train : on a même vu des participants renoncer à des privilèges qui ne les concernaient pas…
Ce qui à précédé, sans oublier les tentatives de Louis XVI, en butte contre les aristocrates et Marie –Antoinette elle-même, pour supprimer ces fameux privilèges.
Ce qui a suivi, y compris la guillotine pour de nombreux animateurs de la fameuse nuit…
Un ouvrage instructif également dans les parallèles à peine déguisés avec notre époque. Un régal dans ces temps troublés.

Merci aux éditions Les Avrils et à Babélio pour cette masse critique privilégiée. Amusant, non ?

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critiques presse (2)
LePoint
05 août 2022
Dans un roman érudit et drôle, Bertrand Guillot raconte cette nuit de la Révolution française, quand les privilèges de l’Ancien Régime furent abolis.
Lire la critique sur le site : LePoint
SudOuestPresse
04 février 2022
Avec humour, Bertrand Guillot fait revivre la fameuse nuit du 4 août 1789 et pointe les échos avec la situation sociale actuelle.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
5 août
Lendemain de fête

La nuit a opéré sa magie. La lueur vascillante des lustres, le monde autour qui dort, les repères qui tanguent, les limites qu'on repousse, la fatigue jusqu'à la transe, cette énergie qui vient de plus loin que soi : rien de ce qui vient de survenir n'aurait pu se produire en pleine journée. Il est près de 3 heures quand les députés rentrent enfin se coucher. Et soudain je repense à ces accords internationaux dont on apprend, au petit matin, qu'ils ont été "arrachés après une longue nuit de négociations". L'union européenne a-t-elle jamais avancé autrement ?

On pourrait imaginer une autre nuit. Du côté de Bruxelles, tenez. Une Convention citoyenne européenne dont les membres se donneraient eux-mêmes pour mission d'écrire une nouvelle Constitution. Ambition folle, espoirs dans toute l'Union. Bien sûr, tout avancerait moins vite qu'espéré, on s'impatienterait, aux infos se succèderaient des scènes d'émeutes dans les centres-villes, des policiers commenceraient à faire défection, les réseaux sociaux seraient saturés de théories du complot... Et soudain, en une nuit, au lieu de débattre d'un nouveau communiqué exigeant le retour de l'ordre, les délégués de la Convention se mettraient d'accord. Les députés français commenceraient par réclamer la fin des paradis fiscaux, deux banquiers luxembourgeois riposteraient en attaquant la politique agricole commune, une patronne autrichienne une législation sur la pêche durable... Vers 2 heures du matin, coup de théâtre ! La délégation irlandaise déclarerait solennellement qu'elle renonce aux cadeaux fiscaux accordés aux multinationales, et qu'au nom du destin de l'Europe - à condition bien sûr que les autres en fassent autant (regards appuyés vers les Luxembourgeois, les Hollandais atterrés et un Maltais assoupi) - elle fera désormais payer Amazon, Apple et tous les autres. Des dizaines de milliards d'Euros entreraient soudain dans les caisses - miracle ! Et au bout de la nuit, on jetterait au feu les traités obsolètes pour annoncer une harmonisation fiscale, des impôts plus justes et un revenu universel, l'imposition des activités numériques, une taxe sur les transactions financières, la possibilité de référendums locaux et un vrai plan pour la transition écologique. Autant de mesures qui sont dans l'air depuis plus de quinze ans, et qui soudain cesseraient de n'être que chimères. Ne nous sentirions-nous pas soudain plus légers ?

Mais bien sûr, si nous apprenions tout cela au matin, nous serions sceptiques. Trop de promesses déçues nous ont enseigné la méfiance. Attendons un peu que tout cela soit ratifié, dirions-nous.

Voilà où nous en sommes, ce mercredi de 1789, quand le député Duquesnoy se glisse enfin dans son lit.
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Dans tous les manuels scolaires, c'est une date incontournable. 4 août 1789 : Abolition des privilèges. On l'apprend au collège. On l'apprend au lycée. Mais l'étudier ? Jamais.

Peut-être parce qu'elle vient juste après le 14 juillet, et que la suite est forcément mineure. Peut-être aussi parce que c'est le mois d'août et que le mois d'août, c'est les vacances : que pourrait-il bien s'y passer de sérieux ? Peut-être, surtout, parce qu'on ne connaît aucun des acteurs de ce 4 août.

Pour le 14 juillet, c'est simple : la rue s'est soulevée (autant dire, nous), c'est héroïque, c'est romanesque, aujourd'hui la date résonne en feux d'artifice et bals des pompiers. Le 4 août a pour seul décor l'Assemblée nationale tout de suite on sent la distance. Et parmi les députés, pas une seule vedette à mettre en avant ! À la limite, Sieyès. Ou alors Mirabeau, mais il est de ces héros de l'Histoire qu'on interdit aux mineurs. De toute façon, ce soir-là, Sieyès et Mirabeau avaient séché la séance. Non, vraiment, pas une seule tête connue.

Page 7, Les Avrils.
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Et pourtant, ça ne disparaît pas comme ça, des privilèges. Qu'on demande aux militants qui tentent depuis des années d'imposer une taxation des transactions financières, aux féministes qui luttent contre le privilège masculin, aux écologistes qui ferraillent contre le carbone subventionné, aux élus qui s'échinent en vain pour soumettre à l'impôt les multinationales du numérique. Il est de petites victoires, des bastilles miniatures qui chutent ici ou là, mais les privilèges contemporains se portent plutôt bien.
C'est en pensant à ces combats épuisants et à notre monde à bout de que je me suis demandé ce qui s'était vraiment passé, cette fameuse nuit du 4 août 1789.

Page 9, Les Avrils.
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Ces hommes sont presque tous des inconnus. Pour la plupart, ils le resteront. Ce sont eux, pourtant, qui sont en train d'inventer notre jeu politique. Eux qui s'apprêrent à changer la face de la France plus encore que les héros de la Bastille. Eux qui, bientôt, vont faire tomber en quelques heures un régime vieux de dix siècles. Eux qui, en une nuit, vont poser les fondements d'un nouveau système basé sur le progrès, la liberté individuelle, l'égalité publique et la propriété privée - ce système si révolutionnaire en 1789 et qui est le nôtre aujourd'hui, ce système dont nous savons maintenant qu'il ne peut pas durer, et qui pourtant a la vie dure. Mais il est déjà tard.

Page 13, Les Avrils.
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J'avais aussi l'intuition que dans la société bloquée de 1789 se cachait une clé pour débloquer la nôtre. Certes pas une clé universelle, je sais bien que l'Histoire ne se répète jamais à l'identique. Mais en comprenant comment les privilèges de l'Ancien Régime avaient résisté si longtemps avant de s'effondrer si vite, on devait bien pouvoir saisir un peu mieux la façon dont les privilèges contemporains résistent encore et toujours aux assauts du nouveau monde qui vient. J'avais déjà noté tant de similitudes troublantes : le déficit chronique et la dette insoutenable, les reformes impossibles et les alternatives étouffées, la sécession des élites (comme on dit aujourd'hui) et la fermentation des esprits (comme on disait hier)…
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Vidéo de Bertrand Guillot
Le métro, sa grisaille, ses retards, sa déprime... Les clichés ont la peau dure. Mais il est parfois possible de leur tanner le cuir et de voir au travers. Pour Bertrand Guillot, le métro est avant tout une scène sur laquelle nous défilons tous à tour de rôle (et le prix de la place défie toute concurrence). La comédie n'est pas exclue, la romance non plus, le drame pointe parfois... Bref, aujourd'hui, le romanesque est dans le métro, bien plus que dans les séries ou la télé-réalité. C'est aussi l'un des derniers lieux du « lien social », où les frontières et les séparations si solides en surface s'évanouissent subitement sur les quais. Tout est permis. Dans le métro, il n'y a plus de première classe depuis longtemps. Dans la vie « à l'air libre », c'est un peu différent... Paradoxalement, on étouffe là-haut. Le métro est un sport collectif est le fruit d'une année d'observation, de reportage, de chroniques. Bertrand Guillot traduit, avec justesse et humour, l'ambiance des stations. Son sens du portrait -- particulièrement du portrait féminin --, sa science du détail juste font merveille dans ce recueil où la délicatesse du trait n'atténue en rien le réalisme des personnages et des situations.
© éditions rue fromentin, 2012.
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