Cette oeuvre inédite est faible.
Elle me rappelle ce que dit
Georg Lukacs à propos de l'accueil d'
Ibsen en Europe :
" A une époque où le drame se dissout de plus en plus dans la description d'un milieu,
Ibsen construit des intrigues dramatiques concentrées, dont la densité rappelle l'antiquité au lecteur et au spectateur (pensons à la littérature contemporaine sur
les Revenants) ; à une époque où le dialogue perd de plus en plus sa tension dramatique et dégénère en un phonogramme du langage quotidien,
Ibsen écrit un dialogue où chaque phrase fait en même temps découvrir de nouveaux traits de personnages et progresser l'action d'un pas, qui est authentique au sens le plus profond, et n'est cependant jamais une simple copie du langage quotidien"
Lukacs aurait pu ajouter que dans le dialogue, on n'a pas à perdre le fil et à remonter l'avant-page précédente pour savoir qui s'exprime, et seuls des vrais personnages distincts, vraisemblables, peuvent nous procurer le relief attendu dans un dialogue.
Tout cela fait cruellement défaut dans ce roman inédit de Guilloux et inachevé. Bon, enfin si les éditions Gallimard ont voulu, j'ose leur faire confiance. Sauf avis contraire, il demeure bon gré, mal gré, une ligne éditoriale éclairée par l'aura de son âge d'or.