Il fallait oser superposer les scènes de crimes aux scènes du camp de concentration de Buchenwald. J'ai été épatée par le défi de l'auteur ! Même si en lisant la quatrième de couverture on se demande comment elle va construire son intrigue, elle réussi le pari audacieux de mélanger les genres et sa match du tonnerre !
Avec une rare dextérité, elle nous colle un uppercut en nous entrainant dans l'inconcevable, dans ce que l'homme a de plus sombre et de plus horrible.
Elle mène la danse d'une main de maître, sans jamais tomber dans la facilité. Ses recherches sont très bien documentées et autant le dire tout de suite, petite fille de déportés elle apporte à son intrigue une part de légitimité dans l'horreur et aborde un sujet bien réel tout en étant tabou…
Même si au départ, j'ai trouvé que les personnages de la profileuse Emily Roy et de l'écrivain Alexis Castells, dont le crédo est les tueurs en série, étaient assez clichés, l'auteur a réussi à en faire un duo qui match bien et qui va devenir peu à peu attachant.
Les crimes sont aussi sordides et horribles, le parallèle fait avec le camp de concentration avec ce qu'il s'y passe accentue l'atrocité des meurtres… C'est ce qui rend le récit encore plus percutant lui donnant une réalité insoutenable.
L'écriture est fluide, sans fioritures, l'intrigue est dense et bien rythmée au point de ne pouvoir arrêter la lecture !
L'auteur accroche son lecteur avec l'alternance des époques et des récits… Deux intrigues en une, qui semblent n'avoir aucun point commun mais c'est sans compter sur le talent de l'auteur, qui ne l'oublions pas mène la danse et ne perd pas son fil directeur…
Johana Gustawsson livre les indices avec parcimonie jusqu'au point final, elle a joué avec mes nerfs, m'a manipulé pour enfin me recracher complètement lessivée, laminée par ses révélations.
Rien n'est laissé au hasard et tout s'emboite à merveille, jusqu'à la toute fin qui m'a complètement bluffé et que je n'ai ni vu venir ni même envisagée…
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