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sur 312 notes
« Sublime royaume » Yaa Gyasi
La narratrice de ce roman est une jeune femme qui vit aux Etats Unis, issue d'une famille d'origine ghanéenne. Elle est chercheuse en neuro-science, après de brillantes études.
On va comprendre, au fil de sa narration, pourquoi sa famille, son frère aîné décédé, sa mère dépressive, son père reparti au Ghana, a complètement implosé, ne laissant qu'un grand vide.
Gifty fait des recherches dans son laboratoire pour comprendre les mécanismes du cerveau dans le cas des addictions aux drogues. Après une jeunesse passée dans la religion, l'église évangélique, avec une mère très pieuse, on imagine qu'elle ne croit plus ou beaucoup moins en Dieu.
Son histoire est emprunte de mélancolie, la perte de la famille, les problématiques du racisme et de la drogue, mais il reste quand même de l'espoir. Gifty se concentre sur son travail et trouve du réconfort dans la science. Un portrait de femme pudique, sincère et émouvant.
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C'est l'histoire de Gifty et de sa famille émigrée du Ghana aux USA. Tout commence par le rêve américain de sa mère qui gagne sa carte verte à la loterie. Aujourd'hui Gifty a 28 ans et elle est étudiante en doctorat de neuroscience. Elle fait souvent le parallèle entre ses études menées sur les cerveaux des souris et sa vie. Sa mère fait une dépression et elle décide de l'accueillir dans son studio.
On découvre par flashbacks différents moments de sa vie, sa relation avec sa mère, dure, très croyante. Son enfance est pauvre et marquée par le racisme ainsi que par la mort de son frère aîné, Nana, lorsqu'elle a 10-11 ans. Son père est très vite reparti au Ghana, ne supportant pas les emplois sous-payés et humiliants, les seuls accessibles aux noirs. Sa mère est aide-soignante et aide à domicile pour des personnes âgées. Yaa Gyasi dénonce à travers la mère ce dur métier peu considéré.
C'est la mort de son frère à 15 ans par overdose suite à une addiction à un antidouleur qui va faire basculer toute la vie de sa famille. Gifty consignera tous ces moments durs et honteux dans son journal intime. Notamment une conversation marquante avec sa mère :
« Tu sais que je ne voulais pas d'enfant après Nana ? Je ne désirais que Nana et maintenant je n'ai que toi. »
Au fil des pages on se rend compte que Gifty n'a pas choisi ses études au hasard. Elle veut trouver des réponses et savoir comment aider des personnes ayant des addictions ou dépressives. Elle aura toujours des difficultés à se faire des amis, à faire confiance à se camarades ou à son petit ami, déçue par la vie et n'ayant eu comme modèle que sa mère. Une mère qui ne pleure pas et retient tout en elle.
Gifty mène des recherches sur la dépression ou l'anhédonie. Elle parle des évolutions des soins psychiatriques. Elle évoque aussi à plusieurs reprise l'opposition entre religion et science. Par moment le texte devient philosophique, mais sans prise de tête rassurez-vous !
La religion et notamment la foi en Dieu tient une place importante dans le roman.
Yaa Gyasi aborde un thème dont j'ai peu lu d'écrits, la crise des opiacés qui est la première cause de décès aux Etats-Unis. Elle en parle comme d'une vraie maladie à prendre au sérieux.
L'écrivaine met en avant également un problème de société qui est plus que d'actualité avec le mouvement « Black Lives Matter », le racisme et ses effets traumatisants sur plusieurs générations.
Il y a des extraits du journal intime de Gifty. Les chapitres sont courts, l'écriture est agréable à lire, le personnage est attachant, bref ce livre se dévore tout seul ! Les sujets abordés sont graves mais l'écriture dynamique et légère de Yaa Gyasi vous emportera dans l'histoire de Gifty à coup sûr.
J'ai trouvé des références à Toni Morrison et je pense que Yaa Gyasi sera certainement une grande écrivaine américaine. J'ai très envie de lire son précédent livre, « No Home » pour lequel elle a eu de nombreux prix.
Ce roman est encore une belle découverte de cette rentrée littéraire, un vrai coup de coeur.
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Gifty, américaine d'origine ghanéeenne, est une jeune chercheuse de 26 ans qui a consacré la première partie de sa vie à faire des expérience sur des souris des laboratoire .

Alors qu'elle doit accueillir chez elle, sa mère, femme diminuée et dépressive qui n'est plus que l'ombre d'elle meme,. Gifty se lance dans une longue réflexion introspective .
Amenée à lire le journal intime qu'elle tenait dans son enfance, la voici qui s'interroge sur cette passion des sciences qui s'avère être à l'opposé des croyances ancestrales de sa famille originaire du Ghana pour tenter de comprendre pourquoi sa vie familiale est si complexe.

Ce roman qu'on pourrait, si on osait ( allez on ose) sous titrer "Des souris et des femmes" s'inscrit pleinement dans les nombreux romans de la rentrée sur la difficulté d'etre une femme noire dans notre monde moderne - on pense à Fille femme autre , des Baisers parfums tabac ou sur un Soupçcon de Liberté .

Beaucoup de sujets sont abordés, celui du poids de la religion, du racisme, du choc des générations pour les familles issues de l'immigration, dans ce roman captivant aux grilles de lectures particulièrement riches et contemporaines.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Résumé :

Gifty ne connaît que peu le Ghana, sa terre d'origine. Sa mère a immigré en Alabama avant sa naissance.
Maintenant scientifique aguerrie , elle accueille sa mère chez elle, le temps qu'elle se rétablisse.
Mais de voir sa mère dans cet état léthargique fait ressurgir les souvenirs de Gifty.
Joie, solitude, fraternité, addiction, croyance, tristesse, tout se bouscule et amène Gifty à se poser tant de questions...

Mon avis:

J'avais tellement aimé son premier livre, que je n'ai pas hésité une seconde avant d'acheter celui ci.
Malheureusement, la mayonnaise n'a pas pris cette fois.

J'ai eu énormément de mal à m'attacher aux personnages, du mal à suivre la chronologie, on remonte dans le temps à différentes époques.
Et le livre est très axé sur les questions qui découle de la religion, et ce n'est pas vraiment un sujet qui m'intéresse.

Rendez-vous manqué pour moi donc.

Cependant, la plume de l'auteur reste fidèle à elle même, je trouve qu'elle écrit très bien !
Ce sujet n'était juste pas fait pour moi cette fois !
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Gifty, 28 ans, la narratrice du roman, est une brillante chercheuse en neurosciences, d'origine ghanéenne, installée à Stanford en Californie.
Un jour, elle reçoit sa mère, âgée de 68 ans, venant de l'Alabama, dépressive à nouveau.
Avant la venue de sa mère, Gifty avait une vie monotone, plate, absorbée qu'elle est par ses travaux de recherche. Elle passe plus de temps avec les souris de son laboratoire qu'avec les gens.
Durant le séjour de sa mère chez elle, leurs relations jusque là tièdes, complexes, se réchauffent. C'est l'occasion pour elle de replonger dans son passé souvent douloureux, parfois tragique.
Ses parents et son frère Nana ont émigré aux USA, avant sa naissance. Son père n'ayant pu s'adapter, abandonne la famille et rentre définitivement au Ghana. C'est la première fracture dans la famille. Gifty n'a que 4 ans.
Nana, son frère aîné, la dépasse de 6 ans. C'était le chouchou de la famille et de l'équipe locale de basket. Il meurt prématurément d'une overdose d'héroïne. C'est la deuxième fracture dans la famille.
Sa mère est une fervente croyante, l'église est son deuxième foyer. Elle travaille comme aide-soignante à domicile. Après le suicide de son fils, elle déprime et tente de se suicider. Elle ne se remettra jamais de ce chagrin.
Gifty évoque aussi le racisme sournois, présent au quotidien dans le voisinage, à l'école et même à l'église. Ses rapports sont conflictuels avec la religion et les gens de l'église. Enfant, elle était très croyante et tenait un journal dans lequel elle communiquait avec Dieu. Elle perdra la foi progressivement à la faveur des drames familiaux, et au fur à mesure qu'elle s'imprègne de science.
Ce roman puissant, très profond, confirme tout le bien que je pensais de Yaa Gyasi après avoir lu le magistral ‘No Home'.
Je lirai son prochain roman, promis.
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C'est l'histoire d'une famille américaine immigrée, une famille tiraillée entre ses origines ghanéennes et sa patrie d'adoption.
Une famille qui a essayé de faire au mieux mais qui avait toujours la peau trop noire dans cet état de l'Alabama où le racisme fait partie du quotidien, un mot banal, un geste, une bassesse renouvelée.
Diplômée d' Harvard, c'est en Californie que Gifty est chercheuse en neurobiologie, dans son laboratoire elle étudie l'addiction à l'aide de petites souris.
La mère, tombée en profonde dépression est revenue chez la fille, elle reste alitée, elle qui jadis était si forte, pilier de l'église évangélique jusqu'au jour … où tout a basculé.
Trop de malheurs ont réduit cette famille au strict minimum : la mère et la fille.
Tout d'abord, le père, Tchin Tchin, qui un jour, les enfants encore petits, a déserté sa famille, un poids de moins pour ses épaules désinvoltes, il est rentré chez lui au Ghana, là-bas il a reconstruit une nouvelle famille jusqu'à oublier la première.
Et puis le frère, Nana, l'athlète, le sportif charismatique qui va basculer suite à une simple fracture de la cheville, Nana, joueur de basket adulé va plonger vers un âpre destin et avec lui c'est le reste de la famille qui va sombrer.
Entre souvenirs et flash-backs, on assiste à l'histoire de Gifty, sa vie de petite fille sage et obéissante mais jamais dupe de la mesquinerie des adultes. Gifty qui va devoir s'affranchir et surtout affronter son destin, combattre ses vieux démons, opposer les croyances ancestrales et la religion à la science et enfin y trouver sa survie. Gifty et son sentiment de culpabilité parce qu'elle n'a pas sauvé son frère, voudra sauver le monde.
Une petite fille que l'on a envie de prendre par la main tout au long du livre, un livre qui met à mal les relations mère-fille, un livre qui interroge sur l'immigration, sur la difficulté de porter les rêves des autres, un livre sur la résilience et la nécessité de soigner ses blessures.
Un lèger bémol sur quelques longueurs mais un livre très fort !
Traduit par Anne Damour.
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l'auteur d'origine ghanéenne vit aux usa et nous confronte à sa recherche de racines et sa négritude.je l'ai trouvé vide et ennuyeux.
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"Maman je t'en supplie, dis-je en twi. Je te supplie d'arrêter. Je te supplie de te réveiller. Je te supplie de vivre."

Gifty, américaine d'origine ghanéenne, est une jeune femme qui consacre sa vie à ses recherches en neurologie. C'est une neuroscientifique qui étudie les fonctions du cerveau et mène des recherches universitaires sur le mécanisme de l'addiction en expérimentant sur des souris de laboratoire.

Lorsqu'elle doit accueillir chez elle sa mère qui, en pleine dépression, ne quitte pas son lit de la journée, Gifty se plonge dans ses souvenirs. Nous découvrons ainsi l'histoire de sa famille qui, sous l'impulsion de sa mère, a quitté le Ghana pour l'Alabama où Gifty naît six ans après son frère Nana né au Ghana. le père rentrera au Ghana alors qu'elle n'a que quatre ans les laissant en plein désarroi. La mère élèvera alors ses deux enfants grâce à son travail d'aide soignante, devra faire face aux difficultés de Nana à l'adolescence et trouvera réconfort dans la religion. Gifty se souvient que la religion a toujours été ce qui comptait le plus pour sa mère, elles fréquentaient l'église des Premières Assemblées de Dieu, mais elle et sa mère étaient les seules Noires, elles devaient subir le mépris de la congrégation pour les gens de "leur espèce", ce ne sera pas le seul endroit où elle rencontrera les difficultés d'une femme à la peau noire en Amérique.

Comment Gifty, devenue adulte, peut-elle nourrir une passion pour la science si opposée aux croyances de sa mère et de ses ancêtres ?

Des retours en arrière, des extraits de son journal de petite fille lorsqu'elle s'adressait à Dieu éclairent bien le parcours de Gifty et de sa famille. Sa honte, ses regrets et ses remords de petite fille face aux tourments de son frère à l'adolescence, ses sentiments de petite fille puis de femme sont finement analysés. L'enfer vécu par son frère et par contrecoup par sa famille, les ravages de la dépression sont racontés de façon très juste.
Seuls petits bémols : les références et interrogations sur la religion sont un peu trop nombreuses à mon goût et si on perçoit le gros travail de documentation qu'a effectué l'auteure sur les recherches en neurologie, certains passages m'ont semblé un peu trop techniques.
Malgré ces légères réserves j'ai lu d'une traite ce roman en éprouvant une grande empathie pour la narratrice dont la solitude m'a émue. J'ai aimé sa volonté et son désir de trouver un sens à sa vie au travers de la religion puis de la science, son besoin de comprendre les drames qui ont frappé sa famille, de tenter, comme sa mère, de sauver sa famille par la prière puis par la voie de la recherche. Une auteure qui confirme son talent avec ce deuxième roman qui met en scène une héroïne au caractère très fort.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Gifty … fille de réfugiés ghanéens … fille d'un père absent … fille d'une mère ultra-croyante et dépressive … soeur d'un futur espoir du basket … soeur d'un toxico mort d'une overdose … ex-membre d'une congrégation évangéliste, au coeur de la Bible Belt … petite fille noire dans une petite ville d'Alabama peuplée de rednecks … chercheuse en neurosciences … spécialiste des addictions … membre de plusieurs communautés … plongée dans une solitude profonde…
Autant de narratrices pour ce roman tout en retenue, à l'écriture quasi clinique, qui fait mouche par sa sobriété, ses descriptions « scientifiques » des drames humains. Autant de narratrices pour un seul personnage, extraordinaire de résilience et d'intelligence, au parcours aussi improbable qu'admirable.
Gifty a tout affronté : le retour de son père au Ghana, la descente aux enfers de son frère accro aux antidouleurs, celle de sa mère, plus lente, plus insidieuse, accro à la religion et aux croyances de ses ancêtres, la solitude, le sentiment de n'exister que dans l'ombre, le racisme ordinaire, la pauvreté, la honte, l'inexpérience, le décalage permanent avec les autres … Et la voilà, à 25 ans, en pleine élaboration de sa thèse en neurobiologie dans un labo de Stanford … On pourrait la croire « tirée d'affaire », mais non ! Elle doit recueillir chez elle sa mère quasi catatonique, plongée dans une profonde dépression, ce qui la conduit à revivre sans cesse les drames de son enfance.
Et c'est ainsi que vont se croiser les fils des différentes narrations, tissant un portrait subtil de cette jeune femme si réservée, si secrète, si malmenée par la vie qu'elle semble ne pas voir à quel point elle aussi est en souffrance, au même titre que son frère ou sa mère, qui sont au coeur de son propos.
Merci à Babelio et masse critique pour cette belle découverte d'une nouvelle plume (Sublime royaume est son deuxième roman, après No Home), que je suivrai désormais avec attention.
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La sortie d'un nouveau roman de Yaa Gyasi avait éveillé en moi une fébrile impatience, alimentée par le souvenir délicieux que son premier roman, No Home, avait laissé en moi il y a déjà trois ans. J'en disais à l'époque, dans une chronique à propos de ce précédent livre, qu'il s'agissait d'une « lecture passionnante, à l'écriture maîtrisée, un roman polyphonique de personnages aussi sensibles que touchants, qu'il faut absolument découvrir » . Il n'est pas toujours évident de marcher dans les pas d'un premier succès, et si j'ai commencé Sublime Royaume avec de grands espoirs j'ai rapidement découvert que la flamme serait moins vive, le feu moins ardent, dans ce nouveau roman.

Gifty est une jeune doctorante en neurobiologie, dont la mère en profonde dépression, à la limite de la catatonie, vient s'installer dans son appartement. Pour comprendre l'origine de ce déclin, de cette perte d'élan vital, elle reviendra sur l'histoire de sa famille : de leur migration du Ghana (ce pays voisin de la Côte d'Ivoire) aux États-Unis avec leur premier enfant, son frère Nana ; de sa mort par overdose après des années de lutte contre son addiction ; de la fuite de leur père au pays parce qu'il ne parvenait pas à s'acculturer dans ce nouveau pays qui n'a jamais su guérir de sa fracture raciale.

Elle vivra une vie tiraillée entre une religion et une culture portées comme héritage dans lesquelles elle ne se reconnaît plus, et devra parvenir à dépasser son histoire familiale pour aller de l'avant. Chercheuse, elle ne parviendra pas à nouer de relations stables avec les hommes, comme jamais certaine de ses choix. C'est sur l'addiction qu'elle orientera ses travaux de recherche avec ses souris en laboratoire, pour mieux en appréhender les mécanismes physiopathologiques et tenter d'y trouver des remèdes efficaces. A travers ces souris, c'est tous les autres Nana de la planète qu'elle aimerait pouvoir aider.

Sublime Royaume est un roman intéressant qui dissèque la vie d'une jeune femme en recherche de sens, ce pourrait être un roman initiatique, celui du passage à l'âge adulte, des deuils, des choix personnels. S'il est agréable à lire il n'a pourtant pas réussi à me passionner, je n'ai pas retrouvé la chaleur de No Home et j'ai lu sans grand enthousiasme ce roman qui souffre de quelques longueurs.
Lien : https://www.hql.fr/sublime-r..
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