Le manoir de la haine

Allegra Hinton, vingt et un ans, va être mariée à Richard Thornton, quarante cinq ans, propriétaire du domaine de Marwood. Son père vient de mourir et il lui faut une situation, d'autant qu'elle est une fille illégitime puisque ses parents n'étaient pas mariés. Allegra ne peut espérer trop pour son mariage même si, par héritage, elle est une jeune femme riche. Elle accepte donc son sort, bon gré mal gré, avec un homme de deux fois son âge.
Son futur beau-frère, Edmund, dont on lui a dépeint le comportement dépravé en lui conseillant de se méfier, vient la chercher pour la conduire jusqu'à sa future demeure où son époux l'attend pour l'épouser. le voyage se passe bien et la jeune fiancée arrive chez elle. le futur époux ne lui déplait pas – même si Edmund, de dix ans son cadet, lui aurait davantage plu – et le mariage est célébré.
La nuit de noces est catastrophique, et c'est un euphémisme. Allegra, qui espérait couler des jours heureux, devenir mère et s'occuper de son domaine avec son mari, est mise à l'écart. Son mari ne la retrouve plus le soir, il l'isole du personnel, il refuse de la voir en journée sauf aux dîners qu'il exige de prendre avec elle sans toutefois lui adresser la parole. Allegra s'étiole, déprime, ne comprend pas. Elle se rebiffe, au début, puis elle se laisse aller à une petite folie.
Edmund assiste en spectateur au naufrage de ce tout jeune couple. Il quitte Marwood pour reprendre sa vie de célibataire sans attaches. Mais, bien vite, il ressent le besoin de retourner chez lui. Il s'est pris d'amitié pour Allegra et il souhaite l'aider à gérer son frère qu'il sait être dur.
Ce retour ne sera pas anodin. Une amitié amoureuse se développe entre la mariée et le beau-frère et des mauvaises langues ont tôt fait de les dénoncer à Richard.
Celui-ci tente de les confondre dans un premier temps. Puis il y voit le moyen de se venger de sa femme, bâtarde et adultère, et de son frère qu'il jalouse depuis des années. Plus haineux que jaloux, il fera tout pour leur nuire, voire les détruire.
Ce roman est de facture classique. Pas vraiment un roman à l'eau de rose, pas vraiment un roman gothique non plus. On assiste à un triangle amoureux fatal où Richard détient les cartes. Il joue avec délectations avec ses victimes. C'est une lecture facile et plaisante où l'autrice prend un malais plaisir à malmener ses personnages.