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Ma femme a ramené il y a quelques mois (avant le confinement) ce tout petit livre, trouvé dans une petite (et poussiéreuse, c'est elle qui le dit) librairie parisienne. Elle me l'avait tendu à son retour en me disant "Ça se lit vite fait, je l'ai lu dans le train. Tu peux lire, ça te concerne". Le livre voyageait depuis ce moment là entre les bibliothèques et les différentes piles de livres de la maison. Tellement court qu'on se dit qu'on aura toujours le temps de le lire... plus tard.

En le trouvant juste à côté de mon ordinateur hier, je me suis dit que le livre cherchait à parvenir à son destinataire... ou que ma femme l'avait innocemment remis sous mes yeux, on ne saura jamais.

L'auteur y raconte son expérience de père en gestation en même temps que la grossesse de son épouse. Père depuis peu - un an et demi, c'est peu ou c'est déjà beaucoup ? On perd le sens de la durée en devenant parent en fait - le livre a forcément eu des échos particuliers en moi. le parallèle que l'auteur trace entre le fait de devenir père et la traduction de texte peut paraître au premier abord incongru. Mais, est-ce parce que quand on rapproche deux choses on finit toujours pas trouver des liens particuliers... toujours est-il que les images sont saisissantes de justesse.

Avoir un enfant, n'est-ce pas essayer de se traduire au monde ? Ne devenons-nous pas pour lui les traducteurs de ce monde nouveau qu'il va découvrir par les mots que nous lui fourniront pour l'appréhender ? Et le choix de son prénom, n'est-ce pas un moyen en retour de le traduire lui à ce nouveau monde, pour qu'il l'accepte en le nommant, en l'incorporant ?

Nous plonger dans des réflexions philosophico-littéraires d'une telle tenue en quelques pages, c'est une prouesse assez magique. Et donner dans le même temps à la fois envie de découvrir le reste de l'oeuvre d'Eduardo Halfon mais aussi la poésie de William Williams qu'il s'évertue à traduire pendant que son fils pousse dans le ventre de sa mère, c'est un tour de force non moins réussi.

Une riche idée en tout cas qu'ont eu les Editions de la Table Ronde que ce format de la collection la nonpareille, de livres très courts qui permettent d'emporter partout avec soi des petits bouts de littérature, des petits bouts de rêves qui nous parlent en plus ici de nos petits bouts à nous.


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Traduire, inventer les mots pour parler à son futur fils. Dans cette brève nouvelle, Eduardo Halfon poursuit sa réflexion sur le langage dont se tissent nos vies. Tout de retenue, Halfon, boy évoque les angoisses de la paternité et toutes les traductions auxquelles elles peuvent donner lieu.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Et voici un trés court texte de à peine 40 pages, toute petite, mais qui est suffisamment toujours pour mériter un petit texte.

Eduardo Halfon est en train de traduire des poémes de William Carlos Williams. Pendant ce temps, sa femme st à la maternité et va accoucher. Et les questions le taraudent. Déjà, sera-t'il un bon pére ? Mais concernant sa traduction, doit-il en respectant les erreurs, apporter sa touche ou respecter strictement le matériau original ?

Les deux seront plus liés qu'on ne le pense et la question de la traduction est légitime. Elle se pose d'ailleurs réguliérement dans le cas des doublages en France. Les questionnements sont ici suffisamment bien posé pour que le texte soit agréable à lire. En moins de 30 minutes, on en voit le bout, mais on le garde en tête, se posant les mêmes questions. Alors s'il ya bien peu à dire de plus, je vous conseille vivement de lire ce petit texte fort intéressant !
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Comme son nom l'indique, la collection « Nonpareille » a pour objectif de faire connaître des textes précieux, de calibre court et d'encourager le plaisir de lire. En ce début novembre, deux nouvelles apparaissent dans les vitrines des librairies.
Faut-il traduire les coquilles, les erreurs et les incohérences d'un texte ? Doit-on demeurer fidèle aux mots de l'auteur ou à ses idées ? Sait-on être père ou apprend-on à le devenir ? Les allergies et les névroses sont-elles héréditaires ? La fin de la littérature est-elle l'utilité ou bien la beauté ? Voilà les questions que posent Eduardo Halfon à travers « Halfon boy », alors qu'il traduit l'oeuvre du poète et romancier William Carlos Williams et que la naissance de son fils approche. À l'image de Williams qui s'adressait à son père lorsqu'il rencontrait un problème littéraire, Halfon se confie à son fils. « Je me demande, Leo, s'il n'y aurait pas un point commun entre le processus par lequel on se transforme en père et celui par lequel on se fait traducteur ; entre le fait d'imaginer comment notre enfant devient peu à peu notre enfant, et celui d'imaginer comment les mots d'un autre deviennent progressivement les nôtres.»
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Cette nouvelle collection de la Table Ronde porte le nom du plus petit corps typographique, la nonpareille. Au-delà du statut d'inédit, les textes publiés sont courts, donc le livre petit et avec un papier souple. Il tient dans la poche. La nouvelle d'Eduardo Halfon fonctionne comme une poupée russe car elle parle d'un être en construction, d'un foetus en évolution. Dans cette petite collection, dans ce petit livre, un petit être. C'est avec beaucoup de respect, de responsabilité et de tendresse que l'auteur parle de son futur enfant. Il développe ses questionnements, les errances de son esprit en attente de la réalité. Il ne se projette pas mais attend. le petit grain de raison, surnom donné à l'enfant, est présent dans tous les instants de vie de l'auteur, tant privée que professionnelle. Il traduit l'auteur William Carlos Williams et trouve dans l'oeuvre du poète un certain écho. Il est alors question de création et Halfon, tout comme Williams, met sur un pied d'égalité toutes les formes de création éliminant une quelconque frustration dans le métier de traducteur. Pour Williams, traduire les mots d'un autre, c'est quand même exprimer son regard sur le monde. Dans le prolongement de la pensée de Williams, Eduardo Halfon développe même les différents procédés possibles, la traduction littérale face à celle libre. Halfon semble prendre appui sur l'oeuvre de Williams pour construire son regard sur la paternité, sujet également de prédilection pour l'auteur américain. Halfon mûrit alors son sentiment d'être père, statut qui devient alors, avec le métier du traducteur, une sorte d'intermédiaire entre la mère et l'enfant. Cette voie semble se tracer au fur et à mesure de la nouvelle, long parcours de réflexion et de construction sensible d'un être à son nouveau rôle.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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