Eduardo Halfon poursuit son chemin avec ce troisième tome (sur 5) sur le passé de sa famille. Il a choisi un narrateur très proche de lui, mais qui n'est pas lui; on dit de l ‘auteur qu'il excelle dans l'autofictonnel. Son style est impecable, fluide, avec une prose diaphane, assez spontanée.
Chez Halfon, les sujets se répètent, apportant parfois des détails nouveaux; par exemple le passé du grand père interné en camp de concentration, et le souhait exprimé par ce grand père, à plusieurs reprises, de ne jamais se rendre en Pologne, car -disait-il- les polonais avaient trahi les juifs. Mais devant l'obstination du petit fils, il lui révélera des détails précis pour sa pérégrination.
Dans ce livre, court de 122 pages, on assiste au décès de ce grand père tant aimé, une mort douce pendant le sommeil, et l'impact que cela a eu sur le narrateur.
Aussi dans le récit réapparaît Tamara, la belle jeune juive rencontrée dans un bar au Guatemala, lorsqu'elle faisait du tourisme après son service militaire. Ils vont se croiser de façon fortuite à l'aéroport de Tel Aviv, elle, en tant qu'hôtesse de Lufthansa et lui venu au mariage de sa petite soeur avec un fondamentaliste nord américain. Il existe une forte attraction entre les deux mais le narrateur se montre très pudique dans ses commentaires.
Ce mariage d'une soeur ultra orthodoxe avec un autre fondamentaliste est intéressant car il nous éclaire sur un certain fanatisme et sur le refus du narrateur devant des pratiques religieuses trop radicales.
Une lecture intéressante malgré la répétition des sujets au fil des livres, mais l'écriture est excellente et la vision des choses comporte une certaine hauteur dans le propos.
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