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3,7

sur 163 notes
« La reine de Séba apprit la renommée que possédait Salomon, à la gloire de l'Eternel, et elle vint pour l'éprouver par des énigmes. Elle arriva à Jérusalem avec une suite fort nombreuse, et avec des chameaux portant des aromates, de l'or en très grande quantité, et des pierres précieuses. Elle se rendit auprès de Salomon, et elle lui dit tout ce qu'elle avait dans le coeur… ». de ce verset biblique (Premier livre des Rois 10:1), s'est inspiré Marek HALTER pour rédiger cette fabuleuse vie de « La reine de Saba » et rappeler l'alliance entre Israël et l'Ethiopie depuis l'époque de l'Exode où Moïse épousa une éthiopienne « Moïse avait épousé une femme Kouchite … » (Nom. 12 : 1). Les Égyptiens redoutaient qu'Israël se rallie à l'ennemi éthiopien « Il faut trouver un moyen pour limiter leur nombre. En cas de guerre, ils se joindraient à nos ennemis pour nous combattre et quitter le pays. » (Ex. 1 : 10).

Au X siècle avant notre ère, Makéda, fille du roi Akébo et de la reine Bilqis, prématurément disparue, nait dans un Royaume qui borde les deux rives de la « mer pourpre » et grandit sur la rive arabique dans les palais de Maryab et Makka'h jusqu'au jour où une fronde l'oblige à fuir nuitament avec son père sur la rive africaine et à gagner Axoum où son père meurt quelques années plus tard.

Les frondeurs espèrent vaincre la jeune et jolie princesse et tentent un débarquement à Sabas qui s'achève en défaite dont Makéda profite pour reconquérir les provinces arabes et restaurer la puissance de son Royaume pour le plus grand dépit du pharaon égyptien.

Alors, dans un génial mouvement stratégique, la Reine de Saba se rend à Jérusalem pour négocier avec Salomon … alliance dont nait un fils le prince Ménélik qui apporte, selon la légende, l'arche d'alliance en Ethiopie.

J'ai beaucoup apprécié cette épopée que nous décrit Marek Halter en s'appuyant sur le chant du Cantique des cantiques et en décrivant ce royaume chéri d'Almaqah. Epopée dont l'héritage nous est parvenu à travers trois millénaires car Ménélik était l'ancêtre des empereurs éthiopiens dont le dernier Hailé Sélassié fut assassiné à l'âge de 83 ans, le 27 août 1975 à Addis-Abeba, par les putschistes qui l'avaient renversé un an plus tôt.

Le 24 mai 1991, l'opération Salomon, menée par Tsahal, évacuait 14500 juifs éthiopiens en Israel … sauvant ainsi les derniers descendants de la Reine de Saba en leur permettant de rejoindre la terre promise.

Merci Marmara de m'avoir suggéré la lecture de ce roman qui semble être un des meilleurs publiés par Marek Halter

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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J'ai bien aimé même si on est loin d'un coup de coeur :-)

Oui, j'ai bien aimé mais ce genre de roman ravive ma colère contre les religions car elles sont la source des guerres bien plus que la couleur de la peau… Almaquah, dieu du peuple de Saba ; Arwé, dieu des contestataires de Saba ; Râ, dieu des égyptiens, pharaon parmi les hommes ; Yahvé, dieu des hébreux, Salomon son plus grand prêtre… Que de croyances qui se ressemblent et qui ne sont que des armes de discorde entre les mains des hommes de pouvoir qui ne pensent qu'à posséder plus de terrains, plus de richesses, plus d'esclaves :-(

Une belle histoire documentée au mieux vu le peu de 'parchemins' disponibles et qui concerne deux personnages bibliques pourtant bien connus ; Salomon, chef des Hébreux dont la présence historique ne peut être contestée et Makéda, reine de Saba, qui semble n'être qu'une légende et qui pourtant a laissé quelques traces infimes dans certaines sources religieuses. Une rencontre inévitable, un coup de foudre imprévisible, trois jours inoubliables et la naissance d'une nouvelle dynastie au royaume de Saba.

Une plume intéressante, un rythme soutenu par L Histoire tel qu'on peut l'imaginer, des personnages qui manquent un peu d'humanité pour être vraiment attachants, et de magnifiques poésies, non de l'auteur, mais du Roi Salomon en personne !

Une lecture qui ne manque pas d'intérêt et un auteur qui mérite le détour au vu de ses connaissances historiques et bibliques :-)
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Après le Kabbaliste de Prague de Marek Halter, il me tardait de découvrir ce livre-là, dont le titre, La reine de Saba, et la couverture sont évocateurs de force et de sensualité.

Ce roman est un récit historique où l'auteur décide de nous emmener à la découverte d'une femme d'exception qui vécut il y a longtemps ; neuf siècles avant notre ère. Au pays de l'or, de l'encens et de la myrrhe. le royaume de Saba, en Afrique, plus bas que les sources du Nil. Cette jeune femme, Makéda, fut à la fois une reine de guerre et de paix, une reine amoureuse et sensuelle, forte et sage. Ce récit est sa biographie puisqu'il commence lorsqu'elle a six ans et qu'elle doit fuir avec son père Maryab pour Axoum suite à une rebellion ; et qu'il finit lorsque son fils, Ménélik, a dix-sept ans. Tout du long, on découvre la force de caractère de ce personnage : courageuse, ambitieuse, emplie de vengeance, Makéda, reine de Saba, sait qu'elle est belle et désirable mais ne veut pas que les hommes ne voient que ça d'elle. Car elle est aussi cultivée et désirera apprendre l'hébreu pour mieux connaître Salomon.

Marek Halter nous expose un magnifique portrait de cette femme exceptionnelle, presque à la manière d'un peintre. En effet, ses mots sont toujours aussi beaux et plein d'émotions. Cela se ressent un peu moins au début du livre, mais la fin est digne des plus belles poésies.
Le récit est organisé en quatre parties et fini par un épilogue. Chaque partie (en comptant également l'épilogue) évoque une époque de la vie de la reine de Saba. Tout est mené avec un style parfaitement maîtrisé, avec des phrases longues ou courtes selon ce que veut l'auteur veut nous faire ressentir. Car l'écriture de Marek Halter est clairement dans le ressenti des émotions. Et cela fait que je me suis sentie nostalgique et émue lorsque j'ai refermé ce court livre de 330 pages.

Amateur de la belle langue, d'histoire, de récit court qui va directement à l'essentiel, je vous recommande ce livre et cet auteur en général.
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J'ai lu ce livre pour la rencontre entre la reine de Saba et le roi Salomon ... et j'ai été déçue que cette fameuse rencontre, véritable joute oratoire où, entre autre, des énigmes parmi les plus belles ont été posées –et résolues (enfin, parait-il parce que malheureusement je n'y étais pas), ne soit pas plus largement traitée ... Vous me direz que c'est de ma faute, que j'aurai dû me renseigner ou lire le quatrième de couverture. Ouais, je sais !!!

L'auteur raconte l'histoire de la reine de Saba, depuis la chute de son père sur la péninsule arabique jusqu'à la reconquête du royaume dans son intégralité et montre qu'une femme peut être aussi cruelle qu'un homme, qu'une femme vaut bien un homme. La reine de Saba est aussi intransigeante, aussi avide de pouvoir, aussi rusée que n'importe quel homme. Malgré sa grande beauté c'est une diablesse. Mais le romancier fait d'elle aussi une poétesse, inventant des chants à toute occasion, et là j'avoue avoir eu du mal à y croire.

Belle écriture, plaisante à lire et plaisir de découvrir de nouveaux mots, même si j'ai parfois regretté le côté « travaillé » du style, peut-être un peu trop ciselé et pas assez naturel. Mais bon ce n'est que mon humble avis ….
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Marek Halter nous livre un roman. Un vrai et un magnifique Roman. Un souffle de poésie.

J'ai vécu deux soirées au sein du Royaume de Saba qui va de l'aube du désert à la jungle du crépuscule, passé quelques heures avec le soleil de Râ et les orages d'Almaqah, remonté la mère Pourpre avec myrrhe, or et encens.


Venez voyager avec Makeda.



Cordialement, Patrick
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J'ai eu beaucoup de mal à écrire ce résumé car j'avais peur de dire trop ou pas assez. J'espère que je n'ai pas dévoilé toute l'histoire. Quoiqu'il en soit, j'ai été attiré par le titre de ce livre, qui promettait de m'emmener dans des contrées sauvages et exotiques. Qui ne connaît pas, même de nom, la fameuse reine de Saba qui enchanta tellement le roi Salomon que ce dernier lui dédia un recueil de poèmes d'amour qu'on retrouve dans la Bible ? Je m'attendais à quelque chose, je ne sais pas vraiment quoi, mais en finissant cet ouvrage, j'étais extrêmement déçue. C'est plat, c'est fade, tout est très prévisible. La rencontre avec le roi Salomon tient sur quelques pages, sans aucune poésie sans aucun mystère, sans rien. Et avant cette rencontre, on a une succession d'évènements assez ennuyeux : la guerre, la fuite, la vengeance. J'ai trouvé les descriptions mauvaises. de plus, la psychologie des personnages n'était pas assez fine : il n'y a aucune fraîcheur ou innovation. Comme je le disais précédemment tout est trop prévisible, trop caricaturale : le roi sage, entouré de bons conseillers, une fille éduquée dans la même veine et qui prend des décisions sensées, voire miraculeux. Un traître parmi les sujets comme élément perturbateur. On se croirait presque dans un conte pour enfants avec un happy ending.
Bref, une lecture plutôt lassante!


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Peut-être que certains seront contents, mais voici le dernier livre de Marek Halter que je possédais dans ma PAL ! Comme on me les a prêtés, j'ai préféré les enchaîner et ne pas les restituer trop tardivement.

La reine de Saba, comme son nom l'indique, nous parle de cette femme que beaucoup connaissent sous « la femme de Salomon ». Alors oui et non, elle fut plutôt son amante pour trois nuits. Mais tous retinrent sa beauté, son intelligence et l'amour qu'elle eut pour Salomon, amour partagé. Cette femme reste dans les mémoires et aujourd'hui Marek Halter nous livre son histoire, avant Salomon et aussi après.

J'avoue que la reine de Saba est un personnage qui m'intriguait pas mal. Elle fait partie de ces personnages un peu de légende et de ces histoires qu'on aime se raconter : elle a défié le roi Salomon, grand roi fils de David, et fut vaincue. Elle avait beaucoup de qualités pour elle et l'auteur nous les présente aussi, avec un aspect assez moderne, tout comme dans ses autres romans, d'ailleurs.

On retrouve la même tonalité que dans les autres bouquins de Marek Halter, ce qui n'a pas grand-chose de surprenant il est vrai, mais que l'on sait apprécier ! C'est toujours un bonheur de le lire parce lignes, pages et chapitres défilent avec fluidité pour nous emmener loin de notre 21ème siècle. Sa plume est belle, un peu poétique, parfois grave, exactement comme un conteur qui veut rapporter des merveilles d'un autre temps et qui connait la préciosité de ses mots. Oui, il semblerait que je devienne lyrique ou presque aussi !

Néanmoins, ce que nous découvrons n'est pas toujours de miel ou en provenance directe du pays des Bisounours. On parle de guerres, de trahisons, de pouvoir… de promesses non tenues, tout ceci au milieu de la fidélité, de l'amour, de l'espoir et de la beauté des mots comme des êtres. Il y a certes beaucoup à dire… Parfois, on a du mal à garder les yeux rivés sur les mots qui s'enchaînent, parce que la réalité dépeinte est tout sauf plaisante.

Néanmoins, au final, on se laisse bercer par cette histoire qui n'est pas si fantastique mais qui nous révèle une reine de Saba intelligente, réfléchie, sage et pourtant pleine de caractère, qui ne se laisse aucunement marcher sur les pieds et qu'on contemple déjà presque comme une légende alors que son règne vient à peine de commencer. Elle n'est cependant pas parfaite et parfois, quelques personnages secondaires s'ajoutent à l'histoire pour en faire aussi quelque chose de plus riche, plus dense, et d'avoir un cheminement jusqu'à Salomon qui est vraiment intéressant.

Ah, aussi… Salomon. On le dépeint comme un bon roi, puis après ça se dégrade… j'ai apprécié de trouver ici un roi humain qui a peur de vieillir et qui doit faire face à ses obligations. Alors oui, il est doué d'une ruse et d'une sagesse incroyable, mais il reste un homme qui parfois fait aussi des erreurs et ça nous sort de cette image si… pas divine justement mais presque que l'on trouve dans les récits.

Marek Halter signe donc un nouveau bouquin plein de rebondissements (si, si, je vous assure qu'il y a de quoi vous tenir en haleine, pas comme dans un roman d'aventure, mais quand même), avec des personnages qui sont entrés dans la légende et que l'on découvre sous un jour plus humain, plus proche et moderne, aussi. Ça se lit d'une traite, avec un excellent rythme, ça nous fait réfléchir et rêver, aussi, donc que demander de plus ?

En conclusion, La Reine de Saba est un nouveau succès à mes yeux, Marek Halter ne m'aura déçue sur aucun des 5 romans que j'ai eus sous la main. Ce nouveau personnage biblique nous apparait dans toute la force de son caractère, plus proche de nous que dans les récits, plus humaine aussi, mais avec ce quelque chose qui fait les grands de ce monde. Elle était reine et elle a laissé sa trace, la suivre ici dans ses méandres jusqu'à Salomon et après est juste un régal. Je pense que d'autres que moi seront encore conquis, parce qu'il y a de quoi, je peux vous l'assurer !
Ce sera donc un 18/20 pour moi !
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Makéda est la fille d'Akébo et Bilqis, souverains du royaume de Saba. Après des années de fuite et de soumission, elle décide de réunifier son royaume et soumet le traître Shwoba. Connue pour son exceptionnelle beauté et son talent à inventer des chants superbes, elle se révèle dans l'adversité et fait montre d'une grande sagesse. Intriguée par les messagers du roi Salomon, elle entreprend un long voyage qui la ménera devant le roi des Hébreux. Elle veut rencontrer le roi qu'on dit si sage et assouvir un désir qui grandit dans l'attente.

Quel dommage que la quatrième de couverture ne résume que les cinquante dernières pages. le reste du texte est intéressant et bien écrit. Mais la quatrième met en appétit, et en fin de lecture j'ai été déçue que l'épisode biblique qui parle de la rencontre entre Salomon et la reine de Saba soit réduit à la portion congrue. J'ai peu apprécié les trop longs extraits du cantique des cantiques qui coupent la narration. Je suis dans l'ensemble assez déçue par cet autre ouvrage de Marek Halter.
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La reine de Saba
Marek Halter (né en 1936)
Elle était noire. Elle était belle. Elle subjuguait par son esprit. Guerrière, elle imposa la paix sur le royaume de Saba. Sa plus belle bataille fut celle de l'amour et de l'intelligence. Elle défia le roi Salomon, se donna à lui pour trois éblouissantes nuits rapportées dans le Cantique des Cantiques.
Il est notoire que la vie de Makéda, Reine de Saba, fait partie de la légende tout autant que de l'Histoire. Elle est mentionnée dans les récits bibliques, coraniques et hébraïques et sa rencontre à Jérusalem avec Salomon (970-931 av. J.C.), fils de David « le Bien-Aimé » et de Bethsabée, roi de Juda et Israël, fait partie de la mémoire collective par la narration qu'en donne le Cantique des Cantiques. Origène (185-253), célèbre théologien grec d'Alexandrie, la cite dans ses exégèses. Flavius Josephe (37-100), grand historien juif, la cite aussi dans ses écrits. C'est le livre d'Esther, (VIII e siècle), vingt et unième livre de la Bible hébraïque qui donne le plus de détails sur la visite de Makéda à Jérusalem pour rencontrer le roi Salomon, « Celui qui tient la Paix ».
L'histoire se passe au Xe siècle avant J.C. en la capitale du royaume, la ville de Maryab (située dans l'actuel Yémen). le royaume de Saba est constitué de deux zones, l'une en Arabie du sud et Yémen, l'autre en Érythrée et Éthiopie
Makéda, âgée de six ans, fille unique d'Akébo roi de Saba, a perdu sa mère Bilqîs à sa naissance et c'est Kirisha, fille du seigneur de Kamma région située au nord du pays, la jeune concubine de son père depuis deux années qui prend soin d'elle au palais de Salhîm. Makéda est très attachée à Kirisha et la voudrait pour mère adoptive.
Akébo est entouré de Himyam son fidèle conseiller, un vieux sage prêtre d'Almaqah, ainsi que de Tan'Amar le chef de la garde.
Une ombre à ce tableau idyllique : c'est Shobwa, le jeune chef de la garnison de Maryab que Akébo a mis en place sans se douter qu'il ourdissait une trahison pour le compte des tribus du Nord.
Devant cette menace que Himyam a su détecter et rapporter à Akébo, l'inauguration du temple dédié à Bilqîs l'épouse défunte et éternellement bien-aimée est annulée et Akébo organise la fuite vers Axoum de l'autre côté de la mer Pourpre, aujourd'hui en Éthiopie.
Dix années ont passé ; Makéda a 16 ans. D'une jeunesse provocante et d'une beauté pleine et rayonnante, « sa silhouette conservait encore la grâce hésitante de l'adolescence, mais ses reins creusé sur une taille assez fine pour tenir entre des mains d'homme, ses épaules, comme suspendues au dessus d'une poitrine haute qui déjà tendait les tuniques, possédait cette élégance exubérante des femmes à l'aube de leur pouvoir. »
Myangabo son oncle, frère aîné de son père, revient d'Égypte où il a passé deux années. Il suggère à Akébo une sorte d'alliance commerciale avec Pharaon pour le bien du royaume de Saba. Pour commencer, il lui conseille de faire en sorte que Makéda sacrifie au dieu de Pharaon en devenant prêtresse de Râ, le dieu soleil des Égyptiens. le temple de Râ construit pour l'occasion est aussi une faveur accordée à Pharaon afin qu'il n'avance pas son poing sur le pays de Saba et que la paix nécessaire au commerce perdure.
Tan'Amar, secrètement amoureux de Makéda, découvre un jour qu'il est dans le coeur de la belle princesse qui peu à peu ourdit avec son aide sa vengeance à l'encontre de Shobwa qui a trahit le roi autrefois. Installée provisoirement en la ville côtière de Sabas, Makéda a le statut de reine à présent ayant pris en main les rênes du pouvoir, son père étant désormais trop âgé. Et Tan'Amar est son bras droit.
Un jour des naufragés sont recueillis qui viennent d'un royaume situé dans les contrées du nord et qui se nomme royaume de Juda et Israël dont le roi a pour nom Salomon. L'un d'eux, Zacharias, est porteur d'un papyrus écrit de la main du roi. Un scribe traducteur révèle la teneur du message, un message de paix et de salutations aux récipiendaires.
Makéda devient officiellement reine de Saba quand son père meurt empoisonné. Des guetteurs basés à Sabas informent la reine que Shobwa s'apprête à attaquer : une flotte ennemie s'avance vers les côtes d'Afrique. Makéda décide de devancer cette attaque et quitte Axoum avec ses troupes pour rejoindre sa flotte à Sabas. Elle veut agir avec ruse car elle pense que les forces adverses sont supérieures en nombre. Elle agit en secret car elle sait qu'une reine doit être mystérieuse pour être respectée.
Parallèlement, Makéda continue de questionner les trois Hébreux naufragés qui lui parlent avec force détail de leur roi, le sage Salomon qui l'intrigue beaucoup, un roi qui a la réputation de ne jamais chercher querelle à ses voisins, se contentant de gouverner pour le plus grand bonheur de son peuple. L'habileté de Salomon est déjà légendaire : il n'a pas seulement une grande armée, il aime aussi prendre pour épouses les filles ou les soeurs de ceux qui pourraient avoir le goût d'entrer en guerre contre lui. Salomon a plusieurs épouses évidemment. Elle décide d'adresser une ambassade avec des cadeaux et un papyrus auprès de Salomon afin de l'informer de sa victoire sur les troupes de Shobwa. Quant au sort de Shobwa, la reine s'en chargera personnellement…
Des lunes plus tard, de nouveaux messagers arrivent du royaume de Juda et Israël avec la réponse du roi Salomon. Une réponse qui fait trembler Makéda d'émotion : elle est invitée à se rendre à Jérusalem où Salomon sera son serviteur pour accomplir sa paix et son bonheur. Un pacte d'or et de fer doit être conclu devant les prêtres du Temple. Une longue navigation emmène Makéda et sa suite au port d'Ezion Guezert, (aujourd'hui Eilath) puis à Bersabée (aujourd'hui Beersheva) où l'attend avec faste Salomon. Prévenu trop tardivement pour l'accueillir à Ezion Guezert, il la reçoit à Bersabée, un lieu hautement symbolique chargé d'histoire du temps d'Abraham.
Et c'est la rencontre historique de deux êtres qui ne se sont jamais vus. Salomon est grand avec les épaules larges et se tient droit comme les tout puissants. Il a le teint pâle et mat des Hébreux. Il a alors la soixantaine. Makéda est d'une beauté aveuglante pour Salomon et de plus elle parle l'hébreu qu'elle a appris avec le scribe qui lui a aussi enseigné l'histoire des ancêtres de Salomon. Un très beau passage de ce livre d'une lecture très plaisante nous ramenant aux temps bibliques qui fascinent l'imagination.
« Elle lui dévoila son visage, ses yeux plus noirs encore que sa peau. » Salomon est fasciné.
Chacun est quelque peu sur la réserve, affrontant l'autre mais toujours dans la séduction. Et puis ce qui devait arriver arrive et alors plus rien ne les apaise même quand leurs corps sont épuisés et que les mots les incendient…
« Tu deviendras mon épouse et Juda et Israël seront à tes pieds s'écrie Salomon lorsque plus tard Makéda songe à regagner son royaume. »
Et Makéda de lui répondre : « Je suis la reine de Saba, j'ai mon royaume. Je n'ai que faire du royaume de Salomon, mais l'amour de Salomon, je le veux pour toujours…Le désir du désir n'est qu'un frôlement de rien. le plus grand pouvoir de l'amour, c'est la mémoire. »
Makéda se convertit et reconnut Yahvé comme Dieu par amour pour Salomon. Nombre de ses sujets la suivirent dans cette démarche, mais chacun fut libre d'adorer Almaqah ou Yahvé. Rentrée dans son royaume, elle eut un fils Ménélik qui fut circoncis et fut élevé dans la religion de sa mère. Il devint le premier roi d'Éthiopie et le premier d'une longue lignée de rois africains.

Comme toujours, Marek Halter nous plonge dans une époque lointaine dont il recrée l'atmosphère et décrit les détails de la vie quotidienne comme la façon de se nourrir (je pense aux délicieux petits fromages de chèvre roulés dans des brindilles d'alfalfa), et de s'habiller. Sont bien abordées aussi les relations de voisinage avec Pharaon et les autres peuples de la région, le tout dans un style somptueux et poétique.
J'ajouterai que de nos jours la communauté juive d'origine éthiopienne vivant en Israël est d'environ 150 000 personnes. Ils ont émigré d'Éthiopie vers Israël au cours des cinquante dernières années. Ils seraient descendants des israélites ayant accompagné Ménélik, fils de Salomon et de Makéda lorsque celui-ci apporta l'arche d'alliance en Éthiopie après avoir rendu visite à son père à Jérusalem.

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J'ai pu rencontrer Marek Halter au salon du livre de Paris, un homme sympa, un peu la figure d'un Moïse littéraire vu sa barbe. Et finalement, je me suis laissé tenter par un de ses livres, cette fabuleuse rencontre entre la reine de Saba et le roi Salomon. Tout un péplum en fait : mais j'ai été un peu déçue que cette fameuse histoire d'amour, véritable compétition oratoire où, entre autre, des énigmes ont été posées par le roi, mais ça tombe à plat. Puisque, l'épisode s'est soldé par l'échec des réponses de la reine qui a dû se plier, ensuite, aux étreintes du roi. Puis le charme agissant, elle en tombe finalement amoureuse ! Dommage que ce ne soit pas très élaboré dans le texte ! C'est quand même le zénith de l'histoire dans la version biblique !
Halter raconte l'histoire de la jeune reine, depuis la chute de son père sur la péninsule arabique jusqu'à la reconquête du royaume dans son intégralité, et montre qu'une femme peut être aussi impétueux, déterminé, voire sauvage qu'un homme. La reine de Saba avide de pouvoir est très rusée. Malgré sa grande beauté, c'est une tigresse. Néanmoins, l'auteur en fait une poétesse, inventant des chants à toute occasion, ce qui fait un peu "musical", comme dans les péplums des années 50. J'ai eu du mal à y croire, ça sonne juste faux !
Le style est bien, l'écriture plaisante à lire même si c'est un peu artificiel et très "posé". Reste qu'à la fin du livre, on se demande toujours si elle a véritablement existé ! Car, entre la version de la bible, puis celle de Hollywood. On est vite dépassé. Ensuite, j'ai vu qu'il y a moult écrivains qui la situent en Éthiopie ! Ce qui parait bizarre, vu que le royaume de Saba d'un point de vue archéologique,j'ai regardé sur internet, se situe au Yémen ! Alors, je pense que pour découvrir la véritable histoire de cette reine légendaire, il va nous falloir d'autres livres moins "romancés" que celui çi. C'est pas mal, mais sans plus.
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