« Sang maudit » est le deuxième roman de Dashiell Hammett. le détective anonyme de la Continental y fait une nouvelle apparition. Nous quittons Personville et sa guerre des gangs pour la résidence bourgeoise des Leggett où huit diamants viennent d'être volés. L'enquête sur le larcin est confiée à notre détective sur le compte duquel nous savons toujours si peu de choses. Les premiers résultats tombent mais chaque avancée de l'enquête va avoir des incidences. Les cadavres s'accumulent et le mystère s'épaissit autour de Gabrielle, la fille unique des Leggett. La jeune-femme qui est opiomane, qui montre des signes de démence et se trouve sous l'influence d'une secte serait-elle frappée par une malédiction familiale ?
« Sang maudit » a été publié en quatre épisodes dans le magazine pulp « Black Mask » à la fin des années 20. La structure du roman en est fortement marquée puisqu'elle est composée de quatre parties. Chaque partie s'achève par des éclaircissements, l'énigme semble résolue, mais de nouveaux éléments apparaissent qui mettent en cause les conclusions précédentes. C'est brillant mais le dénouement final est quelque peu alambiqué. Il faut tout un chapitre au narrateur pour nous expliquer le fin mot de l'histoire !
« Sang maudit » semble plus classique que « Moisson rouge ». Hammett y recycle beaucoup des ressorts habituels des intrigues policières pour mieux les évacuer : cambriolage, identités cachées, liens familiaux secrets, occultisme, démence, rapt, malédiction familiale, drogue, etc. Les échanges entre le détective de la Continental et l'écrivain Owen Fitzstephan sont essentiels pour comprendre cette transition entre le roman à énigme et le roman noir. Adieu le mystère et vive le « hard-boiled » !
« Moisson rouge » et son côté « Règlement de comptes à OK Corral » m'avait laissé sur ma faim. « Sang maudit », malgré des longueurs et un final alambiqué m'a beaucoup plus convaincu. Hammett y reprend les cadres classiques de la littérature policière pour mieux les détourner. J'ai apprécié ce livre qui est souvent présenté comme étant le moins bon de l'auteur... Ma curiosité est aiguisée et j'ouvre avec gourmandise le roman suivant de Hammett : « le faucon maltais ».
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Un bon polar comme il ne s'en fait plus. Une écriture concise qui va à l'essentiel et qui n'use pas d'un retournement de situation jusqu'à n'en plus pouvoir comme on le voit un peu trop dans les thrillers.
Une intrigue qui réserve son lot de rebondissement.
Tout se passe dans les années 1920 mais finalement le roman est très moderne et pourrait se passer de nos jours.
Un bon moment de lecture.
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