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Grâce à ce roman historique et d'enquête, je suis un peu moins ignare sur l'histoire du judo. Alors que je pensais que c'était une forme ancienne des arts martiaux , il s'avère que son invention est relativement récente, 1882.

Jigoro Kano, l'homme qui a réussi à répandre cette discipline, au détriment du jujitsu et des autres formes d'arts martiaux plus anciens, est au coeur de cette enquête menée par Tosode, un ancien samouraï plus tout jeune, mais encore plein de ressources.

L'intrigue repose sur les antagonismes qui sont nés à cette époque de l'ère Meiji. L'occidentalisation voulue par l'empereur et les politiques est freinée par les franges les plus nationalistes de l'opinion. Sans oublier les idées socialistes ou anarchistes qui elles aussi ont leurs adeptes. Des crimes seront commis à cause de cette situation explosive, liés au vol d'un manuscrit d'un affreux personnage, brûlot nationaliste..

Le personnage de Tosode, héros de ce roman et des quatre précédents, m'a paru vraiment crédible et original. L'air de rien, beaucoup de soin est apporté par Charles Haquet dans la progression de son intrigue, qui se déroule en hiver. On arrive à ressentir sa dureté, surtout pour la majorité des petites gens.

En ce qui me concerne c'est une belle découverte, qui m'a donné envie d'en lire plus de cette série.
Je remercie les éditions du Masque et NetGalley pour m'avoir donné accès à son édition numérique.
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Intrigue au Kodokan Charles Haquet chez J.C. Lattès #IntrigueauKodokan #NetGalleyFrance
1882, Tokyo. L' Empereur Mutsuhito règne depuis 1867 et a décidé de transformer le Japon , fini le système féodal , vive le système industriel à l'occidentale. Mais les nationalistes conservateurs nostalgiques sont légion...
Tosode , un ancien samourai, vivote à Tokyo. Ses pas croisent le chemin d'un élève du Kodokan , lieu destiné à l'enseignement d'un nouvel art martial le Judo, crée par Jigoro Kano , à la fois mode de vie et art martial ..Son mode de pensée ouvert à la découverte de l'étranger, appelant à partager l'instruction et à gravir les échelons de la société selon ses mérites et non selon son nom de famille et sa fortune lui valent l'inimitié de beaucoup. Jusqu'où iront ils pour l'atteindre?
Tosode va ,malgré lui, être mêlé à une série de meurtres et va mettre son talent d'enquêteur à l'épreuve.
Le principal intérêt de ce roman est, à mes yeux, d'emmener son lecteur au Japon à une période charnière de son histoire lui permettant de mieux comprendre le Japon actuel. En cela cela été pour moi une lecture enrichissante, l'écriture est agréable et fluide.
Un grand merci aux éditions J.C. Lattès pour ce voyage au Pays du Soleil Levant.
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Rien ne va pour Tosode, rien, absolument rien. Sa vie est une ca-tas-trophe. Je pèse mes mots ! Lui, l'ancien samouraï, n'a plus de travail. Sa compagne l'a mis à la porte, elle en a assez de voir que Tosode perd les métiers qu'il trouve les uns après les autres. Donc, il est prié d'aller voir ailleurs. Tosode a bu, un peu, beaucoup, beaucoup trop, et le voilà en train de errer dans Tokyo, ivre, fatigué, et là, il fait une rencontre, j'ai presque envie de dire "une belle rencontre", qui lui permettra de découvrir un tout nouveau sport : le judo.
Et là, je vais vous dire, c'est un régal. J'ai lu récemment un autre roman qui parlait des arts martiaux et qui n'était pas très réussi. Là, ce n'est absolument pas le cas. Nous sommes véritablement plongés dans la création de ce sport, de sa philosophie et j'ose utiliser ce terme. Je suis admirative de la manière dont Charles Haquet a su parfaitement lié toutes les informations liées aux principes de ce sport dans une intrigue politique - parce que revendiquer l'importance du sport et de l'éducation de tous est éminemment politique.
Je le dis d'entrée de jeu, la vie de Tosode va prendre un tournant auquel il ne s'attendait pas, notamment grâce à une rencontre providentielle - pour lui. Il faut en effet pouvoir le supporter, ce cher samouraï, et trouver quelqu'un qui veuille bien de lui est presque une gageure. Je dis aussi que d'autres personnages vont être confrontés à des choix, et se demander, justement, si ceux qu'ils ont fait jusque là sont si judicieux que cela. Prendre ses décisions sans se laisser influencer, ce n'est pas aussi facile que cela en a l'air, surtout quand on est jeune et presque seul.
Et l'hiver est là. Il est presque un personnage à part entière, tant il peut être rude pour les petites gens.
Le dénouement fait allusion à un personnage croisé dans La geisha de Yokohama. Un tome 6 verra-t-il le jour ?
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Avec un entourage familial aux fortes affinités avec le judo, je ne pouvais passer à côté d'un roman dans lequel figure Jigoro Kano, qui en est le père fondateur. Avec sa couverture à la saveur de madeleine de Proust, le masque et la plume sur un fond plus rouge qu'orangé, Intrigue au Kodokan a sauté directement de l'étal de librairie dans mon étagère.
Il y a dans ce roman des aspects qui m'ont vraiment beaucoup plu. Notamment le cadre : la restitution de l'ambiance du Japon fin XIXè, à la bascule de l'ouverture à l'occident ; les inévitables soubresauts qui accompagnent ce processus, émaillé de tiraillements entre progressistes et traditionnalistes. J'ai surtout beaucoup aimé les apparitions de Jigoro Kano. Sa présence est diffuse tout au long du roman, elle illustre son approche innovante et l'influence qu'il aura par la suite. Je craignais le voir tenir le rôle d'un faire-valoir, alors qu'en fait il participe à la colonne vertébrale du roman, partie prenante d'une intrigue complexe mais réaliste. Il y a également un petit côté ‘Tigre et Dragon' avec ses combats chorégraphiés, mais sans l'épée, très plaisant. Enfin, l'intrigue est percutante, avec son environnement exotique, mais aux ramifications politiques finalement assez universelles et bien actuelles.
J'émets cependant un bémol dans cette série de louanges : la place des personnages féminins. C'est assez catastrophique. Je veux bien croire que le Japon des années 1880 ne laissait pas beaucoup de place aux ambitions féminines. Mais ne trouver en Asae, charmante jeune aveugle, pour seule et unique aspiration au bonheur d'apporter soins et repas au valeureux héros Samouraï Tosode m'a quelque peu chagrinée.
Pour autant, l'écriture de Charles Haquet est immersive, on la sent très documentée et pourtant particulièrement digeste. C'est agréable, on a l'impression de refermer le livre en étant plus intelligent et instruit, tout en ayant profité d'un bon moment de divertissement.
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J'ai découvert ce roman policier historique, Intrigue au Kodokan, un peu par hasard en remontant ma P.A.L. NetGalley, ignorant tout de Charles Haquet et de son personnage récurrent, le samouraï Tosode… En août dernier, hospitalisée, j'avais besoin de lectures captivantes, sans prise de tête.
Même si je reconnais volontiers que j'ai le clic un peu compulsif sur NetGalley, ce polar m'avait attirée parce que j'ai une certaine fascination pour les arts martiaux qui ne sont pas seulement des techniques de combat, mais une véritable philosophie, le reflet d'une manière de penser, une sorte d'éthique, le geste de devenant argument.

Nous voilà dépaysés à Tokyo, en hiver, en 1882, en pleine ère Meiji. C'est une période de grands bouleversements pour le Japon, avec la fin du système féodal, un désir d'ouverture au monde et à l'Occident et une volonté de modernisation.
Le samouraï Tosode, chassé par sa femme, sans travail, nostalgique, rumine contre ce « Japon Meiji » qui laisse si peu de place à ses anciens samouraïs, congédiés par le nouvel empereur. Dans son errance, il rencontre un homme singulier, Jigoro Kano, le fondateur du judo. Comme le jiu-jitsu et le karaté, le judo peut être considéré comme un très lointain descendant pacifiste des techniques de combats des samouraïs.
Les membres du Kodokan, l'école de judo, sont régulièrement agressés et même tués ; Tosode enquête : rivalité avec les écoles de jiu-jitsu ou enjeux plus importants… Et s'il existait des liens puissants entre les maîtres de jiu-jitsu et les politiciens véreux, si ce roman englobait aussi la scène politique où les affrontements sont violents entre les partisans de l'ouverture à l'Occident et les nationalistes ? Si Ito Hirobumi, issu d'une famille de petits samouraïs, alors secrétaire d'état aux affaires intérieures, grand partisan de la collaboration avec les puissances extérieures, était directement menacé ?

Une intrigue qui mêle sphère privée et sphère publique tout en véhiculant de beaux et intéressants messages, notamment sur le droit à l'éducation, la liberté de la presse, la révolution, l'anarchie…
J'ai retenu des préceptes inspirés de Confucius
Le recours à des personnages référentiels donne au récit un effet de réel, situe le roman dans l'Histoire… Les mots japonais qui émaillent le récit accentuent le dépaysement.
Des scènes intimes, un zeste de romance, beaucoup de violence aussi, des séances de tortures…
Des pistes évidentes, d'autres plus complexes…
Toute une ambiance hivernale où l'on ne parle que de guerre et de politique mais où l'on espère aussi qu'un jour, le judo, littéralement « voie de la souplesse » soit reconnu au Japon et en dehors du pays. L'épilogue est très didactique sur Jigaro Kano et son parcours.

Ce roman est une belle surprise. Je reviendrai vers cette série policière avec Tosode comme personnage principal…

#IntrigueauKodokan #NetGalleyFrance

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Le judo n'a pas la chance de la boxe : la littérature qui lui est consacrée est rare. Charles Haquet, grand reporter, auteur et 5° dan de judo répare un peu cela en nous propulsant à la fin du XIX° siècle dans un Japon qui hésite entre nationalisme et ouverture au monde et en nous proposant une intrigue sur fond d'émergence du judo. On croise Jigoro Kano et on assiste avec plaisir aux querelles entre jiu jitsu et judo pendant que des japs tuent d'autres japs pour des raisons obscures.

Malgré une vision assez morale du monde (le judo c'est bien, l'anarchisme c'est pas bien), Haquet nous livre une bonne petite histoire au coeur du Japon Meiji qui, faute de nous mettre ippon, nous fait passer un bon moment.
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Un plongeon dans le Japon de la fin du 19ième. L'ère moderne et le Japon traditionnel finissant se mêlent au début du Judo et à une enquête sur un complot...Instructif et plaisant.
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