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3,1

sur 181 notes
Raphaël, ce prénom pour beaucoup c'est "Caravane", un album qui fut pour lui une consécration et lui a valu une Victoire de la musique en 2006. Auteur-compositeur-interprète et musicien, il se tourne vers l'écriture (comme son père Joël) en 2017 avec « Retourner à la mer » un recueil de nouvelles qui lui vaut le Prix Goncourt de la Nouvelle 2017, puis « Une éclipse » en 2021 un autre recueil de douze textes. Cette année il publie son tout premier roman « Avalanche » toujours chez Gallimard, un regard sur l'adolescence, celle de ceux qui n'ont qu'à lever le petit doigt pour avoir ce qu'ils veulent et celle de ceux à qui la vie n'épargne rien. Nous sommes dans les années 85/90, deux frères, Léonard 16 ans, le narrateur, et Nicolas (Nic) 12 ans ont perdu leur mère dans un accident où Léonard, passager de la voiture, en garde des séquelles physiques et psychologiques. le père ne surmontant pas le deuil, décide d'aller vivre en Guyane et de confier les deux enfants à leur grand-mère « Babouchka », puis dans un internat, en Suisse, pour gosses de riches et quelques rares boursiers comme Nic grâce à sa passion pour le piano. Tout oppose les frangins : Nic est un chétif hypersensible, une vrai tête à claques alors de Léonard est en pleine crise d'ado, fougueux, colérique, qui à honte de son statut d'enfant assisté dans ce milieu de luxure et de dépravation. À l'internat il va découvrir son corps, ses premiers émois avec une certaine confusion des sentiments notamment avec Alexia et Stefano. C'est un rebelle qui pense que le monde est pourri et que pour réussir il vaut mieux cacher ses origines et faire des courbettes aux puissants, quitte à vendre son âme au diable ! Il va trop vite passé du statut d'ado à celui de responsable pour son petit frère. Et il l'aime son frère, en témoigne certaines scènes que vous découvriez si mon retour vous a donné l'envie. L'écriture pourra paraître trop simple, trop sexuelle pour certain, pour moi elle est vivante, sombre, tourmentée. Je n'ai pas ressenti une avalanche de sensations mais beaucoup d'émotions. Ce n'est pas un coup de coeur mais un excellent moment de lecture même si je lui trouve quelques passage de « remplissage », erreur de débutant peut-être, mais ce roman est un bon début s'il persiste dans cette voie.

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À la lecture de ce roman, les pages se tournent d'elles mêmes, poussées par l'envie de partager les aventures de ces 2 frères, de leur Babouchka et de leur père.
Nous recevons la provocation de l'adolescence -agrémentée de ses rejets et d ses hontes- sur-représentée par Léonard, l'aîné des deux frères.
Nicolas est quant à lui le cadet au caractère et aux caractéristiques antonymiques.
J'ai aimé cette lecture, mais la fin me laisse sur ma faim : cela augure t-il une suite ?
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Aujourd'hui je vais évoquer Avalanche le premier roman de Raphaël Haroche, surtout connu comme chanteur sous le seul prénom de Raphaël. Ce texte est une évocation sensible de l'adolescence de deux frères marqués par la disparition de leur mère.
Avalanche se déroule en 1989. le narrateur de cette histoire intime se prénomme Léonard il a quinze ans. Il explique : « mère est morte, un accident de voiture, un camion arrêté sur le bas-côté, les feux éteints, une soirée ordinaire, rien d'exotique, à deux kilomètres de la maison, une route de mort au carrefour Meyrin-Croix-Rousse, je ne vois plus bien son visage, il a tendance à s'effacer. » Suite à cet accident ce gamin d'origine juive est recueilli avec son frère par sa bonne-maman babouchka ukrainienne tandis que son père part travailler en Guyane loin de ses garçons endeuillés et fragiles. Tous les deux vont être scolarisés à l'internat des Rochers, en Suisse, un établissement pour la progéniture de très riches qui n'ont ni le temps ni l'envie de s'occuper de leurs enfants. Nicolas et Léo vont débarquer dans cet environnement à la fois protégé et hostile et y partager (privilège) la même chambre. Sur cette institution Léo précise : « une réunion des parents d'élèves, si elle avait lieu, ressemblerait à une audience préliminaire de la Cour pénale internationale. » Certes son propos est excessif mais force est d'admettre que le lieu n'est pas un havre de paix. Nicolas est un enfant musicien, il est spirituel et religieux et garde un contact avec sa mère par l'intermédiaire de ses prières et de ses évocations. Son frère le décrit ainsi : « les notes s'envolent dans la nuit au-dessus de son lit, c'est sa manière de prier, un petit saint aux cheveux collés sur l'oreiller, il laisse résonner la symphonie céleste qu'il a dans la tête, des portées se tissent, s'entremêlent, l'aident à creuser un trou dans les murs, le plafond de l'internat. » Il subit sous l'indifférence de son aîné un bizutage corsé, il est un bouc-émissaire facile pour les plus grands qui le méprisent. de son côté Léo est perturbé, il noie son chagrin dans des débordements alcoolisés et sexualisés. Sa tristesse s'exprime avec une dépression latente qu'il verbalise ainsi : « il y a bien longtemps que je n'aime plus mes anniversaires, à quoi bon les fêter quand celle qui vous a mis au monde n'existe plus. » Ils sont, tous les deux à leur façon, inconsolables de la mort de leur mère. Ils tentent de se construire, de se forger une identité en vivant quelques expériences (randonnée sous la neige, mime de la mort, scène de la grand-mère qui vient les chercher) au cours de ces mois hivernaux dans ce pensionnat peu chaleureux. Léo constate amer : « on peut baiser avec n'importe qui, mais dormir dans les bras de quelqu'un, c'est comme connaître ses rêves. »
Avalanche est un roman qui s'inscrit dans l'époque de l'intrigue avec une bande son qui rappelle des souvenirs musicaux datés. La confrontation entre différents milieux sociaux, la honte des déclassés et les conséquences d'une perte irremplaçable en devenant orphelin sont bien mis en scène. Ce texte est intéressant sans être totalement inoubliable.
Voilà, je vous ai donc parlé d'Avalanche de Raphaël Haroche paru aux éditions Gallimard.

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Je suis complètement passée à côté de ce roman que j'ai trouvé inutile et ennuyeux. Deux jeunes garçons sont placés dans un pensionnat en Suisse. Et voilà. Rien ne me semble exploité. On retrouve les rites de bizutage, la drogue, l'alcool, le sexe, tout cela dans une narration inutilement vulgaire. le personnage du jeune frère est intéressant mais tout à fait secondaire malheureusement. Les relations familiales sont à peine évoquées. Tout est décousu et la fin m'a clairement laissée sur ma faim...
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Pas une avalanche d'émotions, mais de l'émotion quand même dans ce premier roman, notamment au travers de la relation entre les deux frères.
C'est un roman sans vraiment d'intrigue puisque c'est le récit de la vie de ces deux garçons pendant quelques mois à la fin des années 80 dans un pensionnat huppé.
Ces deux garçons, l'un entrant dans l'adolescence, l'autre en sortant et se retrouvant dans un monde assez hostile sont attachants.
La construction du roman reste parfois similaire à un recueil de nouvelles. Certains chapitres pourraient disparaître sans que cela nuisent au roman et c'est ce qui peut être un peu "déstabilisant" quand à la cohérence.
L'écriture est très fluide et le style agréable.
Bref ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais ne boudons pas notre plaisir, ce premier roman agréable à lire dénote un potentiel d'écrivain chez Raphael.
Peut-être que la notoriété de l'écrivain dépassera un jour celle du chanteur.
C'est peut-être ce que l'on peut souhaiter à ce "jeune homme" sympathique et humble rencontré grâce à Babelio.
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Mon avis sur ce roman est complexe.
Un avis "oui mais".
Avant la proposition de rencontre avec Babelio j'avais envie de le dire tout en craignant la complexité de la lecture.
J'aime beaucoup les chansons de Raphaël mais j'avoue ne pas toujours bien comprendre ce qu'il veut dire.
Une fois arrivé chez moi ce livre ne m'a pas brûlé les doigts et je n'ai jamais été enthousiaste au moment d'en reprendre la lecture. Mais une fois plongée dans le roman je n'avais pas envie d'arrêter. Quelque chose me donnait envie de continuer.
Il y a des passages durs sur le comportement des ados et les risques pris, mais ce sont des ados et le goût du risque peut faire partie de cette période de la vie.
La relation de Leonard avec sa babouchka est détestable mais on sent malgré tout l'attachement.
Il en est de même avec son petit frère.
Je trouve un manque de transition entre les chapitres mais l'écriture est agréable.
Alors comment trancher et combien mettre d'étoiles?
Peut être - et je l'espère -que ma rencontre avec Raphaël Haroche me donnera les clefs nécessaires pour une meilleure approche de son premier roman.
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Ce premier roman de Raphaël Haroche est à lui seul une avalanche de sentiments, de sensations et d'émotions. On y retrouve, sous une plume sensuelle et érotique, les tréfonds d'une adolescence naissante, dans laquelle deux frères joueront leurs premières partitions. L'écriture est parfois charnelle, sexuelle beaucoup, avec pour fil conducteur la force des relations fraternelles. Deux frères adolescents font équipe pour faire face au décès brutal de leur mère adorée, et se retrouvent dans un pensionnat où cohabiteront différentes classes sociales. L'auteur met à l'honneur l'enfance et l'adolescence, et mêle avec brio la cruauté et la violence sur fond de douceur et de tendresse. L'ambivalence des sentiments est ici merveilleusement contée, c'est beau, riche et joliment détaillé. L'aîné veille sur le cadet, tentant de combiner les rôles de mère et de grand frère. Ce livre est une parenthèse dans le tourbillon de la vie, on se perd volontiers dans des notions d'arpèges, de zombies, de neige et de sexe.
On y lit le pouvoir des victimes, on admire la force des personnages, le présent est roi et on s'y noie, même si nous avons toujours l'air d'attendre quelque chose.
Ce roman est une réussite, et même si quelques passages semblent décousus, Raphaël est un artiste complet et talentueux.
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Beau. Doux. Subtile. Sensible. Profond. La description de la fraternité , du manque déchirant de l'être disparu. La prose est fluide. le déroulé régulier. Les personnages très profonds.

Un roman qui emporte et nous fait toujours mieux nous connaître.


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Chronique triste et violente de la vie d'un l'adolescent. Perdu entre la reconnaissance de ses pairs et la désillusion d'une famille ébranlée par la vie.
Un texte assez décousu, difficile à suivre et à apprécier si l'on ne se détache pas de la fluidité et du "liant" qu'on attend d'un roman.
Pourtant si au début cela m'a provoqué de l'ennui, finalement j'ai suivi le rythme de ces scènes qui défilent dans la vie de ces frères, comme un ado qui passe d'un centre d'intérêt à un autre en un temps record, sans lien. Qui vit l'instant mais se pose mille questions. Une avalanche de situations, d'émotions, d'expériences, entre immaturité de l'enfance et responsabilité de l'adulte en devenir.
Et puis l'auteur ravive nos souvenirs d'une période riches en événements historique. 1989, chute du mur de Berlin, exécution du couple Ceausescu...
Tout cela écrit d'une belle plume riche de métaphores comme je les aime. Un sens de la formule qui enrichit ce récit.
Assez court, quelques heures suffisent pour découvrir ce premier roman.
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Roman d'atmosphère ? Chronique d'une jeunesse tourmentée mais au fond banale ? Apprentissage de la vie?

"Parfois je me dis que la vie consiste à faire semblant d'aimer ce qu'on subit, c'est sûrement ça la vie pour beaucoup de gens, essayer d'aimer ce qui nous est arrivé."

Meurtris par l'accident qui a coûté la vie à leur mère, blessés par l'absence de leur père parti travailler en Guyane, Léonard et Nicolas font leur rentrée dans un pensionnat en Suisse.


En 2000 sortait son album hôtel de l'Univers, je ne sais plus comment je l'avais découvert mais j'avais tout aimé dessus. Puis vint le succès pour lui : son duo avec Aubert et l'incroyable album caravane qui comporte selon moi certaines des plus belles chansons françaises. Sur scène il ne m'avait malheureusement pas transcendée, mais quand le chanteur devient écrivain je suis curieuse. N'aimant pas particulièrement les nouvelles, mon choix c'est porté sur ce livre.

Grandir c'est avoir envie de s'affranchir, de s'émanciper de tout mais en se retournant sans cesse vers l'enfance qui nous rassure et qu'au fond de soi on ne veut pas laisser totalement partir. Cette dualité entre l'enfance et l'adolescence se retrouve tout au long du livre avec les deux personnages.
Nicolas, l'enfant pianiste prodige, hypersensible et si fragile qu'il en est presque diaphane.
Léonard, faussement cynique, adolescent lucide et brillant, provoque, blesse et regrette aussitôt. Il a survécu à l'accident, sa culpabilité le détruit et le pousse à détruire ce qu'il y a de beau autour de lui.

En écrivant cette chronique je prends conscience de la complexité du livre. Au milieu des passages choquants et violents, il y a toute une réflexion sur l'adolescence. Il écrit la violence de grandir, volontairement il choque, il exprime la souffrance d'un adolescent et le chagrin d'un enfant.
Il y a aussi beaucoup d'amour dans ce livre. Celui qu'on ne sait pas exprimer, celui de leur babouchka, celui des premiers émois amoureux ou sexuels et celui entre frères.
Ce livre est aussi hanté par le fantôme de la maman et cette souffrance que chacun exprime différemment.
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