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Ça y est, cette fois, la logique capitaliste à été poussée au paroxysme : l'entreprise est devenue le monde. Pas de vie, à peine une survie possible en dehors de Cloud. C'est flippant, terrifiant, angoissant, et pourtant certain(e)s essaient encore de se battre.
Cette dystopie est destinée à devenir un classique au même titre que Soleil vert, le meilleur des mondes ou 1984.
Allons-nous finir par entendre tous ces fabuleux auteurs qui, comme Rob Hart, sonnent l'alarme ?

#MotherCloud #RobHart #NetGalleyFrance #Netgalley #Belfond #livres #chroniques #lecture #Dystopie

Le quatrième de couverture :

Effrayant hommage à Ray Bradbury, Margaret Atwood ou George Orwell, MotherCloud nous entraîne dans un monde où le Big Business aurait supplanté Big Brother, un monde d'une perversion totale, pas si éloigné du nôtre.
Ex-petit patron désormais ruiné, Paxton n'aurait jamais pensé devoir intégrer une unité MotherCloud, cette superstructure de l'e-commerce qui a dévoré la moitié de l'économie mondiale. Pourtant, dans une société n'ayant plus rien à offrir, comment peut-il refuser un job qui propose non seulement un salaire, mais aussi un toit et à manger ?
La jeune Zinnia non plus n'aurait jamais pensé rejoindre MotherCloud, mais sa mission est tout autre : une révolution est en marche dont elle est le bras armé. Devenir salariée n'est qu'un premier pas pour infiltrer le système, en percer les secrets. le détruire.
Dans cet univers où tout est calculé, paramétré, surveillé, où l'humain disparaît au profit de la rentabilité, où l'individu n'est qu'un algorithme, Zinnia et Paxton réalisent bientôt qu'il est impossible de dévier. À moins d'être prêt à se sacrifier ?
Car derrière sa façade d'entreprise idéale, MotherCloud est une machine à broyer, impitoyable à l'égard de ceux qui oseraient se rebeller.
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Gibson est le créateur de Cloud, une société de vente en ligne avec livraison par Drone. Il est un des hommes les plus riches du monde. Il y a un MotherCloud par état aux états-unis
Le MotherCloud est une ville complète avec des logements, des commerces, ses restaurants, son hôpital, sa police et évidemment l'entrepôt immense ou s'affairent les polos rouges.
Tous les employés sont reliés par une montre qui gère leurs vies. Elle les guide, donne accès aux endroits auxquels ils sont autorisés.
Patxon dont l'entreprise a fait faillite à cause de Cloud décide malgré tout de tenter sa chance dans l'univers Mothercloud, seul vrai employeur des États-Unis. Il y fait la rencontre de Zinnia qui est elle est venue pour d'autre raison... Un roman d'anticipation qui pose la question sur l'avenir de la consommation, du monde de l'emploi et de la condition humaine. Un chose est certaine, l'argent domine le monde même si Gibson Wells n'en fait pas une priorité dans sa recherche du bien être de la planète.
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Cette fantastique dystopie nous plonge dans un futur, (peut être pas si lointain) ravagé par le réchauffement climatique.
Au beau milieu de ce paysage chaotique se dresse Mothercloud, une entreprise gigantesque qui vous livre par drones tous vos moindres désirs. Une multinationale tentaculaire qui a dévoré toute concurrence sur son passage, devenant le grand Big Brother dont nous avons tant attendu parler.
Dans cet univers, tout le monde se bat pour travailler la bas, où la concurrence est effroyable et les places très fragiles. La vie des employés est enregistrée dans une montre connectée où les moindres faits et gestes sont scrutés. Et si votre performance au travail n'est pas satisfaisante, vous êtes jetés tel un objet usagé.
C'est avec plaisir et effroi que je découvre cette histoire qui m'a totalement subjuguée ! L'auteur nous immerge dès les premières pages grâce à l'histoire de ces deux protagonistes. Un récit rempli de rebondissement anxiogènes et troublants qui nous captive tout au long du roman et que j'ai eu du mal à lâcher.
Un excellent moment de lecture qui, une fois terminé, nous donne matière à réfléchir sur notre société de consommation.
Car ce qui se passe dans ce livre n'est peut être pas éloigné de la réalité vers laquelle nous nous dirigeons et c'est ce qui a été le plus glaçant à mes yeux. Car cette société pourrait bien déjà exister...
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Bien sur facile de faire le parallèle avec amazon, surtout quand on a lu le livre "en amazonie, infiltré dans le meilleur des mondes", beaucoup de ressemblances et dans ce livre ce n'est pas de la fiction.
J'ai aimé le rythme de l'histoire et non ça ne m'a pas paru plus long que ça au début. C'est sur par contre que la fin est bien plus rythmée.
J'aime le parallèle et l'évolution mentale de 2 personnes qui ont toutes les 2 de bonnes raisons de vouloir démolir le système. Elle, c'est pour l'argent et elle est plutôt réaliste mais elle a d'autres choix, lui ne s'imagine pas avoir d'autres choix et fini même par faire corps avec les idées du groupe. Ajoutez à ça le "gentil" créateur, qui avec des discours très "béni oui oui" sur son blog arrive à se mettre tout le monde dans la poche en faisant croire à son humanisme par le récit de son parcours, sa réussite "à la force du poignet" sa famille si gentille, une femme aimante une fille parfaite pour la succession, des amis fidèles qui te sortent de la merde dès que nécessaire....non franchement on en rêve d'une vie pareille, surtout en plus si haut bout y'a la fortune. Son discour touche les gens parce qu'il emploi des mots et des idées simples, que tout le monde comprend et qui se défendent très bien, on peut se laisser subjuguer si on ne va pas voir le dessous des choses. Alors es ce notre avenir, va-t-on en arriver là, y sommes nous déjà? Oui par certains cotés on a un pied dedans si on continue à vouloir tout, tout de suite, à moindre coup et sans peser les conséquences de nos " je veux". Ce matin j'ai entendu à la radio que notre gouvernement avait fait une grosse commande de drones.... je pense pas que c'était pour des livraisons plus rapides :-(
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Un thriller efficace dans un monde effrayant créé par l'auteur mais pas si loin de ce que pourrait donner notre société de consommation à outrance. Une fiction envisageable en tirant un peu la réalité à partir d'une certaine entreprise très connue qui répond à vos besoins très rapidement. Identification qui rend ce livre encore plus inquiétant

Bienvenue chez Cloud, après un petit entretien d'embauche, si vous avez l'honneur d'être admis, vous serez guidé vers un bus qui vous emmènera vers notre complexe dont vous n'aurez plus besoin de sortir. Oui, pour optimiser la productivité, il y a tout ce qu'il faut autour de votre nouvel emploi. 

Première étape votre nouveau logement par très fringuant mais ce ne sont que les débuts et vous avez droit à des réductions la première semaine pour aménager, quand vous aurez des crédits. 

Mettez votre montre et faites lui confiance elle va vous guider, même pour les pauses pipi, vous pouvez fermer les yeux. Elle permettra aussi de vous indiquer votre taux d'efficacité au travail, les temps de pause et vous attribuera ou retirera des étoiles. Elle vous rappellera aussi de vous hydrater. 

Une fois la montre mise, découvrez votre fonction chez Cloud qui vous sera indiqué par la couleur de votre T-shirt. 

Pour Paxton, ancien gardien de prison, ca sera la bleu, il sera shérif chargé de la sécurité. Une mission lui est confiée très vite, il s'agit de cibler un réseau de trafic d'oblivion, drogue qui circule dans le complexe. Pour Zinnia, ca sera un T-shirt rouge pour préparer les commandes.  Zinnia est infiltrée, elle a été embauchée pour détourner des informations sur ce géant qui ne paie pas d'impôts grâce aux projets écologiques qu'il mène.

Ces deux là ont des objectifs pas tout à fait compatibles mais le courant passe, leur relation commence dans cet univers hautement surveillé.

Le récit alterne leur point de vue ainsi que celui du fondateur de cette entreprise, atteint d'un cancer et qui s'apprête à laisser l'entreprise à sa fille. IL revient sur les débuts de l'entreprises et ses motivations. 

C'est un monde mécanique, à la cadence effréné (Travailler/dormir/consommer/travailler/dormir/consommer) tout comme le rythme du thriller soutenu grâce à une alternance rapide de scènes et des points de vue. Un page turner captivant et très efficace en cette période durant laquelle j'ai vraiment besoin d'être saisie par ma lecture pour ne pas laisser mon esprit divaguer. 

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Un peu maso de lire un tel livre alors que nous sommes en ce moment même dans une réalité qui dépasse la fiction. J'ai hésité à m'y attaquer en me disant que je ferai mieux de lire quelque chose de plus léger, de plus positif et je me suis dit qu'au final, ce serait peut-être bien de constater que cela pourrait être pire...et c'est le cas...
Un monde où tout s'est écroulé après le massacre du Black Friday. Un monde de surconsommation parti à la dérive. Un réchauffement planétaire qui a fait de certains pays des zones invivables. MotherCloud s'impose alors comme la solution à tous les problèmes qu'ils soient d'emplois, de santé ou de logement mais à quel prix ?
Différentes voix: celles de Praxton qui débarque dans cette structure après un fiasco personnel. Celle de Zinia qui débarque aussi comme nouvelle employée mais qui semble avoir d'autres intentions que de simplement travailler et le récit, au travers de son blog, de Gibs, le multimilliardaire, concepteur de MotherCloud, qui raconte comment et pourquoi il l'a créé alors qu'il vit ses dernières heures terrassé par la maladie.
Certains diront qu'il pensait bien faire, d'autres qu'il était juste avide de pouvoir...
MotherCloud, un concept en apparence parfait. Un monde à part, où les gens semblent heureux, où tous ont un travail, un logement sans avoir à se déplacer et tout sous la main...et pourtant...
Ils font face au quotidien à un système qui évalue la performance sous peine d'être immédiatement licencié si les résultats ne sont pas ceux attendus. Les performances étant gérées par le CloudBand, un bracelet porté en permanence qui pourrait d'ailleurs faire écho à toutes ces formes de montres connectées déjà existantes.
Ils se retrouvent, tout simplement, dans un mode de dévotion à l'entreprise totale et tu n'imagines même pas jusqu'à quel point.
Un concept part parfois d'une bonne intention. le créateur a cette envie d'apporter quelque chose de plus, de changer le monde en mieux. C'est souvent l'humanité qui en fait des dérives. A entendre Gibs, c'est le cas mais est-ce le cas pour l'humanité ?
Voilà une bien grande réflexion. Je ne pense pas que les ingénieurs du CERN qui ont imaginé le web aient imaginé toutes les dérives qui s'en sont suivies. Pas plus que Steve Jobs et son smartphone.
Rob Hart t'apporte une vision terrifiante d'un monde futur qui ne fait clairement pas envie mais qui, il faut l'admettre à ce petit goût amer de réalisme...
Quelques petits bémols: Les scènes sont souvent reprises par chaque personnage. C'est parfois fort utile et intéressant d'avoir ces différents sons de cloches mais en l'occurrence, ils s'avèrent souvent redondants sans que cela n'apporte quoi que ce soit. le dénouement est pas transcendant, la finalité assez moyenne, selon moi, avec ce petit côté systématique américain, mais ça n'empêche que c'est fort intéressant et que c'est clairement à découvrir !
En ces temps difficiles, je me dis qu'une prise de conscience se fera et que nous n'en arriverons pas là, que cette crise sanitaire servira à remettre les pendules à l'heure. Et pourtant face à la crise économique qui suivra, Rob Hart n'aurait-il pas eu une boule de cristal au moment où il rédigeait ces lignes ? Période où notre cher Amazon pourrait se transforme en un valeureux MotherCloud...
Je te laisse sur cette réflexion ...
Lien : https://sangpages.com/2020/0..
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Ma lecture de Mothercloud est terminée et je m'empresse de vous donner mon avis sur ce thriller d'anticipation qui trouve sacrément résonance dans notre monde actuel et dans le futur qui pourrait nous attendre à l'aube de ces géants de la consommation qui gagnent du terrain de jour en jour, et d'autant plus en cette période de confinement.

Cloud, c'est une ville dans la ville, il y a des logements, des commerces en tout genre, des restaurants, des hôpitaux, des banques et une administration, soit tout ce dont nécessite le commun des mortels.

C'est ici qu'atterissent Zinnia espionne industrielle qui cherche à comprendre comment fonctionne cet univers parfaitement organisé et Paxton, ancien entrepreneur qui n'a eu d'autre choix que de venir y travailler suite à l'échec de son entreprise. Ils ont passé le test de recrutement et se retrouvent désormais happés par la machine.

Leur vie sera dorénavant rythmée au millimètre près, leurs performances jaugées grâce à la Cloudband, une montre connectée qui devrait presque être implantée au poignet tant elle est indispensable pour payer, ouvrir les portes, communiquer et vivre en somme.

Gibson, c'est le père fondateur de Mothercloud, qui n'a de cesse que de s'adresser à toute cette grande famille de travailleurs pour leur expliquer ses choix, les féliciter et les remercier.

Tout semble parfait dans ce petit monde bien rôdé, presque trop justement...

Malgré certains passages qui peuvent sembler répétitifs parfois, il s'agit surtout de montrer au lecteur cette robotisation de l'être humain, cette vie linéaire et plate au possible, par le biais de l'annihilation, totale des sentiments. L'homme n'est plus qu'un algorithme. Argent et performances sont le leitmotiv de cette organisation.

A mon sens, c'est un bon roman qu'il faut lire car fort intéressant et visionnaire. On en apprend des choses, on se questionne et surtout on imagine très bien se rapprocher dangereusement de ce type de société...
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» Toute ressemblance avec une entreprise existante ou ayant existé serait purement fortuite et pure coïncidence… »

Ce n'est écrit nulle part et pourtant,..

C'est dingue mais dès le départ, le nom de l'entreprise dont on ne doit pas prononcer le nom, vous savez un peu comme Voldemort dans la saga Harry Potter, m'est tout de suite apparue, un peu comme si l'auteur avait bossé pour eux et nous faisait entrer dans les coulisses de cette entreprise en caméra cachée, sur le dos d'un drone.



Lire en plus ce récit, en pleine pandémie, confinée à la maison, une parution prévue ce mois-ci, en mars 2020, me laisse songeuse, et davantage inquiète sur le devenir de notre société et de notre planète.

Rob Hart serait-il un prédicateur ? Un visionnaire ou juste un auteur qui s'inspire de ce qu'il observe tout en nous mettant en garde. Car il l'écrit lui-même dans son roman :

” C'est le marché qui décide.”

Et il suffit d'une catastrophe pour que tout s'enchaîne, tout bascule comme ce fut le cas ici après les Massacres du Black Friday.

Bien sûr c'est une fiction mais qui nous montre, les dangers de ce monde déjà ultra connecté, donc ultra surveillé, où chaque clic, chaque action s'enregistrent et se retrouvent entre les mains d'analystes prêts à tout pour révolutionner le monde.

Une fois de plus, j'ai regretté de ne pas encore avoir lu, 1984 de Georges Orwell, la servante écarlate de Margaret Atwood ou encore Fahrenheit 41 de Ray Bradbury, trois dystopies extraordinaires auxquelles on peut rajouter celle – ci : Mothercloud, sachant qu'elle est davantage plus proche de notre monde actuel.

Véritable roman contemporain d'anticipation qui soulève une foule de questions, et instaurerait presque de nouveaux sentiments d'inquiétude face à l'ampleur du désastre sanitaire actuel qui risque bien d'engendrer une peur qu'il sera difficile à surmonter pour certains d'entre nous et engendrera forcément certains changements de comportements.

En attendant la réouverture de certains vendeurs de mal bouffe, (le clin d'oeil ragoûtant dans cette histoire fera doucement sourire les végétariens) et la réouverture de nos chères et précieuses librairies, je vous encourage fortement à lire ce roman afin que chacun d'entre-vous fassent les bon choix quand sera venu le moment de reprendre le chemin de nos vies mis sur pause pour un temps indéterminé.

C'est à lire évidemment avec attention.

Le futur n'est pas si loin, il commence dès demain alors ne tardons plus à prendre de meilleurs décisions.

Chronique complète sur mon blog, lien ci-dessous
Lien : https://dealerdeligne.wordpr..
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On se trouve projeté dans le monde pas si lointain du nôtre que ça, avec MotherCloud.
On y rencontre Gibson, le créateur du Cloud, vieil homme atteint d'un cancer, qui va se remémorer la création de son empire. Il va devoir décider à qui confier la direction de son entreprise après sa mort.
Les deux personnages phares de ce roman sont Paxton, ex pdg de son entreprise dont le Cloud a provoqué la faillite, et Zinnia, une jeune femme, qui s'est introduit au Cloud, dans un but d'espionnage industriel.
Entretiens d'embauche informatisés, répartition des travailleurs selon des codes couleurs, travail à la chaîne.. chez Cloud on se réveille, on travaille, on dort, on vit Cloud...
Nous sommes donc dans un monde où l'humain devient un produit jetable, où la personne n'a pas de vie en dehors du travail. Dans cette grosse bulle, on trouve de tout : logement, resto, monnaie particulière... tout est sous contrôle grâce à une montre.
Libre arbitre & liberté de penser, passez votre chemin!!


Ce roman est vraiment original et assez criant de vérité pour une dystopie.
L'auteur a su créer ce monde confiné, ritualisé, aux actions répétitives. L'homme n'a plu le loisir de penser, donc de se rebeller.
Le style d'écriture est fluide et très agréable. L'auteur nous entraine dans les routines et nous surprend parfois par des révélations improbables. le regard sur notre société est parlant!
J'aurais aimé qu'il développe encore un peu plus ce monde de la grande distribution, de l'économie.
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Dans un futur indéterminé mais ravagé par le réchauffement climatique, MotherCloud a dévoré toutes les parts de marché et fournit, grâce à sa grouillante flotte de drones, tout et n'importe quoi à une population désormais captive. Celle-ci se bouscule aux portes de ses entrepôts géants, installés au sein de villes dédiées, pour y travailler, mais la sélection est rude.
Paxton et Zinnia figurent au nombre des nouvelles recrues. Paxton est, à son corps défendant mais compte tenu de son CV (il a dû travailler quinze ans dans une prison mais n'a jamais aimé ça) affecté au service de sécurité (polo bleu) et rapidement chargé par son chef d'une tâche spéciale : éradiquer l'Oblivion, une drogue en circulation parmi les employés.
Zinnia, elle, fait partie des manutentionnaires (polo rouge), mais en réalité elle est infiltrée, à la solde d'un employeur dont elle ignore l'identité, qui l'a chargée de découvrir en quoi consiste la réelle source d'énergie alimentant le complexe.
Parallèlement au récit de leur arrivée chez MotherCloud, on suit le blog du fondateur, Gibson : il lui reste un an à vivre et il se penche sur son passé, décrivant comment, pas à pas, il a réussi à bâtir, à partir de rien, son entreprise tentaculaire …

MotherCloud, on le découvre en vivant la journée de Zinnia, est un cauchemar d'entreprise (rappelant bien sûr, dans une certaine mesure, un géant de la vente à distance qui inquiète). Chaque individu y est suivi à la trace par sa montre, capable de le guider dans le dédale des entrepôts mais aussi de vérifier sa cadence (si elle faiblit, la jauge passe de vert à orange puis à rouge), de lui accorder ses pauses réglementaires au milieu de ses neuf heures de travail quotidiennes (2 fois 15 mn pour aller aux toilettes … qui peuvent se trouver très éloignées + une ½ heure pour déjeuner) et enfin de le noter, avec un joli petit système d'étoiles.
Comme il n'est pas difficile de se faire virer (le mot « syndicat » n'a pas droit de cité), qu'on peut, comme Paxton, avoir envie d'obtenir l'approbation de ses chefs pour se sentir reconnu, chacun obtempère, conscient qu'à l'extérieur sa place est ardemment convoitée. Il faut dire que, en dehors de MotherCloud, vivre s'apparente beaucoup à survivre, sous une chaleur de plomb et dans un environnement où tout s'est dégradé :
« Les petites villes se sont effondrées. Les villages côtiers sont sous les eaux. Les grandes cités sont pleines à craquer, aux limites de leurs capacités. Au-delà même, parfois. Certains pays du tiers-monde sont pratiquement devenus des terrains vagues. »

« le monde est dans un triste état, alors j'essaie d'aider du mieux possible », déclare Gibson, le père de MotherCloud. Au début, je l'ai presque trouvé sympathique, ce gars qui s'était fait tout seul, alors qu'il n'était pas né avec une cuiller d'argent dans la bouche. D'ailleurs il s'affiche en toute bonne conscience comme un véritable humaniste soucieux du bien-être de son prochain. Mais son credo me l'a rapidement rendu détestable, cette sentence qu'il brandit comme l'étendard de sa religion économique libérale : « C'est le marché qui décide », formule magique justifiant la manière dont il a sans scrupule englouti les petites entreprises et tous les petits en général, condamnés à disparaître par sa faute.

MotherCloud est une dystopie efficace, menée sans temps mort et qui, sous couvert de thriller d'anticipation, pose les bonnes questions. Elle nous attache derechef aux pas de ses deux principaux protagonistes, qui se croisent dès de début (et Zinnia, dans l'intérêt de sa mission, favorise leur rapprochement). Ils sont mus par des objectifs bien distincts, pourtant leurs parcours, au-delà des péripéties qui vont les jalonner, finiront par les confronter chacun à des choix lourds de conséquences. Car dans un univers entrepreneurial totalitaire, la question des libertés individuelles parvient malgré tout, parfois, à émerger à nouveau.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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