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Le résumé me donnait très envie de lire ce livre, qui est un bon livre je pense. Cependant, j'avais été transportée par "La perle et la coquille", de la même auteure, et beaucoup moins séduite par celui-ci.
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Nadia Hashimi a le don de nous transporter en Afghanistan dans chacun de ses romans. Déjà, dans la perle et la coquille, on se passionnait pour la coutume des Basha Posh et le bouleversement que le retour à leur condition de femme pouvait entrainer pour ces jeunes filles qui s'étaient si longtemps conduites en garçon et avaient si longtemps été traité comme tels.
Aujourd'hui, avec Pourvu que la nuit s'achève, on découvre la justice afghane et surtout la justice appliquée aux femmes et, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle est sommaire.
Déjà, concernant Zeba, elle est arrêtée et emprisonnée sans que la moindre enquête soit menée par la police. Pourquoi mener une enquête après tout ? C'est son mari qui a été tué et elle était juste à côté du corps. C'est donc forcément elle la coupable. Et avec la coutume Afghane de ne jamais dire du mal des morts, l'homme, violent, bon à rien, mauvais musulman (ce qui, dans ce pays est un crime), passerait presque pour un saint.
Mais ce qui m'a le plus choquée, outre l'histoire de Zeba, c'est les raisons de l'emprisonnement des autres femmes. La plupart sont là pour crimes moraux. Certes on savait qu'en Afghanistan, le fait pour une femme de tomber amoureuse, était un crime qui pouvait la conduire à la mort pour « laver l'honneur de la famille ». La plupart des femmes sont donc plus en sécurité derrière les barreaux que dans leur foyer. Mais il y a quand même des cas qui dépassent l'entendement, même dans ce pays !
Pour n'en citer que 2 qui m'ont marqués : une femme, la soixantaine, est condamnée à 30 ans de prison parce que son fils s'est enfui avec une jeune fille. le couple a été rattrapé, le fils tué, mais cela ne suffisait pas à la famille de la jeune fille. La mère a donc payé pour la « faiblesse » du fils.
Le second cas est encore plus ahurissant car il va à l'encontre même des traditions du pays. Une jeune fille est emprisonnée parce que ses parents ont refusé la demande en mariage d'un homme puis ont arrangé son mariage avec un autre. La famille du prétendant éconduit l'a donc fait emprisonnée pour « zina » comprendre « acte sexuel en dehors du mariage » alors même qu'elle n'a probablement pas eu son mot à dire dans le choix de son mari.
Le crime de zina est d'autant plus pratique que le témoignage d'une femme à moitié moins de valeur que celui d'un homme. Si un homme accuse une femme de zina, sa propre parole ne fait pas le poids contre lui.
Au fil des réunions entre l'avocat, le procureur et le juge, on tombe des nues en découvrant que l'Afghanistan est bel et bien doté d'un code pénal. Mais celui-ci est interprété selon le bon vouloir du juge, ce qui va rarement dans le sens de l'intérêt de la femme, mais plutôt selon l'intérêt de celui qui le paie le plus cher.
Le mystère de la mort du mari de Zeba se lève lentement et on ne peut que saluer le courage de cette femme qui risque la pendaison mais garde le silence, pensant aux autres avant elle-même.
J'ai aimé aussi le minuscule brin d'espoir que constituent certaines des faits que rapporte Yusuf : un violeur qui a pris 20 ans de prison, un mollah agresseur de petite fille qui a été violement sanctionné par la famille de la gamine, la réaction du père d'une des petites voisines de Zeba devant le drame vécu par sa fille. Ce ne sont que des grains de sable, mais cela reste un espoir car ces pères-là n'ont pas fait peser le poids de la honte sur leurs filles et les ont reconnus pour ce qu'elles sont : des victimes innocentes. Grain de sable par grain de sable, on ne peut qu'espérer que le sort des femmes d'Afghanistan puisse s'améliorer, avec peut-être l'aide de la pression internationale.
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Une merveilleuse découverte, Nadia Hashimi nous fait littéralement voyager dans son pays d'origine. Elle nous dépeint différents portraits très touchants qui nous permettent de mieux comprendre ce pays où les croyances et l'honneur sont au coeur, bien avant la justice et l'amour.

En effet les croyances ont une place privilégiée dans ce pays où la prière et les talismans sont pris plus au sérieux que les traitements médicaux. L'honneur d'une famille ne peut se laver que par le sang, la justice ne passe qu'après la loi des hommes et quand elle prend le relais c'est malheureusement sur des us et coutumes plus que sur les textes de lois que les jugements sont prononcés quand les juges n'ont pas été soudoyés.

L'histoire de Zeba et sa mère ainsi que celle de l'ensemble des prisonnières nous permet de découvrir que même si la femme gère son foyer à l'intérieur où elle est souvent soumise à un mari, elle n'a que très peu de droits et reste à la merci des hommes qui peuvent choisir de les déshonorer sur une simple parole et une fois le déshonneur lancé, pour elle deux possibilités : la prison ou le lynchage.

Yussuf nous permet de comprendre le chemin de ces afghans qui ont certes eu la chance de pouvoir immigrer malgré un parcours compliqué mais qui restent habités par un fort attachement à leurs racines et souhaitent « sauver » leur pays d'origine mais se heurtent à toutes ces coutumes tout en étant un étranger dans leur propre pays.

C'est donc un profond sentiment d'injustice qui nous habite une bonne partie de cette lecture. On vibre avec cette histoire bouleversante. On est fasciné par les différents personnages qui sont très attachants car leurs failles ne nous sont pas cachées.

Et malgré un roman avec une histoire sombre, j'y ai aussi trouvé beaucoup d'optimisme, avec un amour filiale plus fort que tout entre ces mères et leurs enfants, des femmes qui arrivent encore à rêver au prince charmant malgré les mariages arrangés et d'autres qui se sont émancipées en faisant des études et en travaillant. C'est cet espoir qui reste gravé en moi.

Je ne peux que vous recommander de découvrir cette autrice à la plume délicate, je suis totalement conquise et espère la redécouvrir bientôt un véritable coup de coeur.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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Ce livre nous montre comme quoi il ne faut pas grand chose pour condamner une femme afghane et les prisons en sont pleines.
Zeba est accusée d'avoir tué son mari et elle ne se défend pas, elle accepte le jugement.
Alors est-elle coupable ?
Elle risque la prison voire une condamnation à mort ?

J'ai terminé le livre pour en connaitre l'issu mais il y a tellement de lenteur que j'avoue (mea culpa) j'ai piqué plusieurs fois du nez, une nouveauté pour moi .
Etais je tellement fatiguée ??
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Ce livre nous offre une vision de l'Afghanistan dans toute son injustice et son machisme. La femme privée de tout droit, coupable de tout... l'omerta des hommes et des clans..
On y découvre les villages plein de non dits où les hommes règnent.
On y découvre une "justice à 2 niveaux", celui des hommes et celui des femmes, où les verdicts sont toujours "coupable" pour ces dernières...
On y découvre une prison pour femmes, pour des femmes coupables de meurtre, mais aussi des jeunes filles coupables de vouloir choisir leur époux plutôt que d'épouser le vieil homme à qui elles sont promises. Une prison finalement plus humaine que leurs maisons, leurs villages. Elles y sont bien nourries et y vivent en sécurité, certaines ne veulent d'ailleurs plus en sortir ..
Dur de se dire qu'au 21eme siècle, il existe encore ce genre de pays ..
Un beau livre, bien écrit que je vous conseille
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Un beau roman qui donne vie à de nombreuses figures de femmes afganes.
Celle d'une femme qui a tué son mari pour de nobles raisons que nous découvrons au fil des pages. Celle de sa mère, un peu sorcière qui cache le secret de son mariage. Celle des détenues ayant pour seul tort de vouloir choisir leur destin, de se rebeller contre l'état de leurs semblables, de protéger leurs enfants. Celle des femmes de la famille aux secrets lourds à porter. Celle des petites filles qui veulent oublier ce qu'elles ont vécu. Celle de la mère de Yussuf qui a pour seul souci de voir son fils se marier pour mener la vie de tout un chacun.
Ce roman nous plonge dans l'ambiance de l'Afganistan et nous laisse deviner la condition actuelle des femmes afganes.
L'intrigue se dévoile peu à peu au gré de zones d'ombres et de lumières, de relations complexes entre les personnages.
Un très beau roman.
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voici ma deuxième lecture Nadia Hashimi.l histoire d une femme en Afganistan qui est condamnée à mort pour le meurtre de son mari. l'à y elle vraiment tué ? Elle refuse de se défendre et elle a 4 enfants qui attendent le verdict. Sa condamnation à mort. Son avocat va se battre pour faire surgir la vérité. le sujet est très fort, l écriture est puissante, c est le sort de millions de femme en Afganistan ou tu es condamné simplement parce que tu es une femme. Je vous invite à le lire car c est bouleversant, j en ai la chair de poule!
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Zeba vit dans un village afghan, et est emprisonnée parce qu'accusée d'avoir tué son mari. C'est donc l'histoire de l'«enquête » menée par son avocat (sinon, elle est a priori coupable) : on découvre sa vie, et celle de ses parents.
On découvre à quel point en Afghanistan il est encore difficile d'être une femme (malgré certains petits progrès). On découvre aussi la prison des femmes, étonnamment espace de vie et de liberté (relative), où sont enfermées celles qui subissent les crimes des hommes, ou celles qui ont rêvé une autre vie.
Ça se laisse lire. C'est édifiant. Les personnages sont attachants.
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Pour moi c'était plutôt "pourvu que ce livre s'achève". Une 4e de couverture pleine de promesse, encore sous le charme de "La Perle et la coquille", je me réjouissais d'attaquer ce roman. Je me suis assez rapidement ennuyé. Selon moi tous les ingrédients sont là pour une histoire passionnante, basée sur un société où l'honneur de la famille passe avant la plus élémentaire justice. Mais l'auteure préfère multiplier les anecdotes pour mettre en relief les inégalités auquelles les femmes sont quotidiennement confrontées, mais sans jamais les approfondir. A cela s'ajoute un zeste de sorcellerie et de croyance bon enfant, avec comme cerise sur le gâteau un avocat sans charisme.

Ayant déjà perdu assez de temps à terminer ce roman je vais m'arrêter là et je vous conseille donc de lire "La Perle et la coquille" si ce n'est déjà fait, ou mieux un des brillants romans de Khaled Hosseini qui vous peindra un tableau beaucoup plus passionnant de la société afghane.
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ce livre ci de cette merveilleuse auteure dont j'ai adoré les deux romans précédents est un peu plus difficile d'accès pour les Européens que nous sommes tellement les principes de base nous sont étrangers, il reste malgré tout un témoignage emouvant.
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