L'Afghanistan a souvent fasciné les écrivains.
Joseph Kessel en a fait la démonstration avec son magnifique livre : le Jeu du Roi, qui relatait le voyage qu'il accomplit dans ce pays dans les années 50.
Ce récit signé
Catherine Hassan, décrit un autre Afghanistan :
Celui des années quatre-vingt, où les combats contre l'envahisseur soviétique vont rapidement tourner à une lutte de pouvoir entre différentes factions.
Au milieu de tout ce marasme, l'auteure nous raconte le sort tragique d'un homme : Habib, rencontré sur les bancs de l'université de Rennes, qui deviendra son mari et qu'elle accompagnera dans le destin qu'il s'est tracé – apporter un peu d'humanité et de réconfort aux habitants.
Malgré le soutien sans faille de la population, l'histoire va tourner au drame. Habib qui est sans doute gênant pour les chefs de guerre locaux sera assassiné, laissant pour tous un vide immense.
Je crois que cette lecture va me poursuivre pendant un long moment.
Tout d'abord, ce n'est pas forcément un livre facile à aborder, l'auteure à tendance à nous submerger d'informations pas toujours facile à comprendre ou à assimiler.
Pourtant il se dégage quelque chose. Ces combats de Catherine et d'Habib deviennent progressivement les nôtres, l'alphabétisation, le droit de se soigner et de vivre dignement….
Au gré des pages, on est gagné par l'émotion, je pense ici à ces lépreux abandonnés de tous qui sont recueillis dans le dispensaire ou de la réaction de Catherine lorsqu'elle apprend la mort de son mari.
Que reste-il de cette aventure ? Evidemment, Catherine a dû se résoudre à rentrer en France. Pourtant le combat continue, en témoignent les multiples actions qu'elle mène via l'association AFRANE.
Et puis, on peut constater ici ou là quelques vestiges de l'oeuvre d'Habib.
L'Afghanistan reste à ce jour un pays isolé et en but à une guerre de clans implacable. Malgré tout, ce livre constitue une belle bouffée d'oxygène qui mérite qu'on s'y intéresse.