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sur 94 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Elles sont deux. Deux sportives de haut niveau, championnes de saut en hauteur. L'une est kirghize, l'autre américaine et elles se sont affrontées pour accéder à la plus haute marche du podium. C'était à Helsinki en 1982, alors que le monde se divisait encore en deux blocs que tout opposait.

Aujourd'hui, les lignes de fracture géopolitique ne sont plus les mêmes. Sue peut librement se rendre au Kirghizistan, où Tatyana l'a invitée.
Elles se rencontrent pour la seconde fois de leur existence. Plus de rivalité sportive, plus de division idéologique pour les maintenir à l'écart l'une de l'autre. Seulement la sincérité d'un échange entre deux femmes que tout rapproche. Au fil des pages, elles se découvrent, se racontent, confrontent leurs souvenirs, dévoilent ce qu'elles n'avaient jamais révélé à quiconque, créant ainsi les conditions d'une naturelle complicité.
Chacune a connu la notoriété avant d'être oubliée, a été admirée avant d'être réduite à la solitude et à l'isolement, a vécu dans sa chair les conséquences des traitements qui lui étaient administrés pour développer ses performances.
L'une se souvient des séances d'entraînement pratiqué clandestinement, parce que, n'en déplaise aux apparatchiks, la victoire passait par cette nouvelle technique issue de "l'impérialisme américain" qu'un certain Fosbury expérimenta avec succès aux Jeux Olympiques de Mexico en 68. L'autre, qui rêvait d'intégrer une équipe de basket, se remémore la manière dont elle fut orientée vers une discipline qui ne l'attirait guère, mais qui seule, jouissant d'un faible prestige, lui garantissait d'obtenir une bourse d'études pour entrer à l'université, tant elle était boudée des autres étudiants...
Des histoires qui font écho à celles de leurs homologues masculins, champions d'haltérophilie qu'elles croisèrent au cours des championnats auxquels elles participèrent et qui disparurent prématurément de la scène sportive...

A travers le parcours de ses personnages, pour lesquels il éprouve une évidente tendresse, c'est tout l'univers du sport que révèle Jean Hatzfeld, avec ce qu'il charrie de passion, mais aussi d'enjeux dépassant tellement les principaux acteurs des compétitions qu'ils en finissent laminés, sinon complètement broyés.

Mais il restitue surtout avec élégance et sensibilité l'immense beauté du geste sportif, la virtuosité des grands champions, leur désintéressement, parfois, et leur grandeur lorsqu'ils décident de défier un pouvoir au péril de leur vie pour porter des valeurs auxquels ils sont attachés.

Un livre plein d'humanité, qui n'a pas été sans me rappeler, quoique dans un style fort différent, un autre roman que j'avais beaucoup aimé, La Petite communiste qui ne souriait jamais.




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Jean Hatzfeld, ayant été journaliste sportif, plante le décor de son roman dans la thématique qui lui est chère, et, particulièrement pendant les jeux de 1980 à Moscou et de 1984 à Los Angeles. On suit quatre athlètes, deux femmes, championnes de saut en hauteur et deux hommes, champions d'haltérophilie. Dans chaque discipline, l'un ou l'une est russe et l'autre représente les Etats -Unis. On imagine déjà que la volonté de l'auteur est bien de mêler sport et politique en pleine guerre froide. Mais cela va plus loin car, sont aussi abordés le problème du dopage et des conséquences que cela peut avoir sur les sportifs et les difficultés que rencontrent les minorités au sein de la Russie communiste. Les rivalités sont surtout politiques car les sportifs, même s'ils sont concurrents se respectent et s'admirent réciproquement. Dans la première partie de l'ouvrage, j'ai beaucoup apprécié les descriptions des corps en actions lors des épreuves olympiques et dans la seconde, c'est le dépaysement créé par l'entrée dans l'intimité de la vie, après exploits, des athlètes russes kirghizes. Un roman surprenant entre fiction et réalité, dont on ne saisit pas toujours les frontières. J'ai découvert des univers qui m'étaient totalement inconnus avec intérêt.
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« Si je comprends bien, à Helsinki, nous étions toutes les deux chargée comme de jolies mules. »
Un magnifique roman sur l'amour du sport, de l'effort, du geste parfait mille fois répété. Vingt ans après Helsinski 1982, Tatyana, la Koryo-saram et Sue l'américaine se retrouvent à Bichkek au Kirghizstan. Randy Wayne retrouve aussi en ses lieux la mémoire toujours vivante de Chabdan le héros altérophile, son adversaire d'alors.
Seules celles et ceux qui vécurent ses moments de vies extrêmes peuvent se raconter, s'écouter. Comprendre à demi-mot les stigmates du sport de haut niveau, les douleurs fulgurantes et continues ; et les pilules bleues ou blanches, démocratiques ou communistes entrainant leur lot de stérilité, impuissance, vertiges.
Jean Hatzfeld entrouvre la porte du sport de haut niveau pour le vulgum pecus. Ouvrez-là ! C'est un bonheur.


Lien : http://www.quidhodieagisti.c..
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Ce fut laborieux. Pas que ce livre soit mauvais, pas qu'il soit inintéressant, même pas qu'il soit long, mais j'ai eu tellement de mal à accrocher au début. Puis, petit à petit, on rentre dans l'histoire. Surtout dans la beauté du Kirghizistan il faut dire, même si ça n'est pas central je crois. Seulement voilà, le reste, le sport, la guerre froide, c'est pas du tout mon rayon. C'est le genre de livre qui doit demander un bagage culturel que je n'ai pas (j'ai l'impression de dire ça sans cesse ces derniers temps, je suis à deux doigts de croire que je suis stupide...)
Mais voilà, il faut découvrir la guerre froide, les tenants et aboutissants, les jeux olympiques de l'époque et leur différent boycott, la Corée aussi, le communisme, l'URSS (ou la CCCP en VO), donc j'ai passé tout le début du livre sur Wikipedia...
Bon après, soyons honnête : on peut comprendre ce livre, adhérer à l'histoire sans connaître la grande Histoire, c'est que je suis curieuse moi. Mais si on se contente de l'histoire de ces quatre sportifs, c'est vraiment intéressant. Bien sûr c'est un roman, mais je ne doute pas une seconde que la réalité soit très proche. Les envois en Sibérie, les pilules pour être plus fort que le corps humains, ce que ça provoque des années plus tard, les corps abîmés, et le mental des anciens grands champions totalement bousillés.
C'est vrai j'ai un peu souffert pendant cette lecture. Mais alors j'en ressort avec l'impression d'être rentré dans l'esprit de grands champions de l'époque, et l'impression que je verrais un peu différemment les images des jeux olympiques d'hier. (Et pourquoi pas d'aujourd'hui, le monde a-t-il vraiment changé?)
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J'ai pris plaisir à lire ce livre qui nous dévoile les arcanes du sport, que ce soit les gestes répétés inlassablement, les relations au sein d'une équipe, l'ascension, la chute. La fiction permet à l'auteur Jean Hatzfeld d'aborder les enjeux géopolitiques entre l'URSS et les Etats-Unis en pleine guerre froide. Sur l'échiquier de la scène internationale, les athlètes sont sélectionnés et préparés pour montrer la puissance de leur pays. Tous les moyens sont bons : dopage, entraînement quasi militaire.
Un bon livre instructif, plaisant à lire, et des personnages avec de l'épaisseur. C'est aussi l'occasion de découvrir une jolie contrée, le Kirghizstan.
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