Chlorophylle : Le monstre des trois sources

C'est un très bel hommage rendu à Macherot et son univers animalier, au travers de ses personnages, Chlorophylle, Minimum et tous leurs amis. Ici, il n'est point question de ligne claire, bien au contraire, le dessin est tout en aquarelles, au nuances légères, les traits sont esquissés et les contours incertains. Les caractères des personnages sont traités avec respect par rapport à la série originale, Chlorophylle, celui qui agit, Minimum, plus sentimental et rêveur, et l'exploitation du thème de Frankenstein teinté de “La Belle et la Bête”, dans cet univers fonctionne. On pourrait presque plus se sentir, par le graphisme un peu esquissé, les couleurs brune et la présence de monstre, dans l'univers d'un P'tiluc, mais sans le cynisme et la noirceur, au contraire, avec plein de compassion et un message de tolérance que n'aurait pas dénigré Macherot. Certaines scènes évoquent même les albums pour enfants, je pense par exemple aux oeuvres de Kazuo Iwamura.

Particule Piquechester, jolie souris des villes, a décidé de s'installer à la campagne, près du lac des trois sources. Minimum la musaraigne tombe de suite sous le charme de la belle et l'aide de bon coeur à aménager sa tanière. le jour où elle disparaît sans crier gare, l'amoureux transi appelle à l'aide son ami Chlorophylle. Les deux compères, accompagnés d'autres animaux de la forêt, se lancent alors sur les traces d'un kidnappeur pour le moins effrayant…

Revoilà donc Chlorophylle, série mythique du non moins mythique Raymond Macherot créée à l'origine dans les années 50. Si Zidrou et Godi avaient tenté l'an dernier une reprise pas franchement convaincante, Cornette et Hausman sont plutôt dans un hommage où l'esprit est respecté mais où l'univers graphique l'est beaucoup moins. La nuance est de taille et, pour le coup c'est bien plus intéressant.

Une histoire animalière qui ne paye pas de mine, à première vue gentillette. Mais sous ses abords un brin naïfs affleurent une réflexion sur l'amitié, l'entraide, la différence, ainsi qu'une pointe de cruauté qui est un peu la marque de fabrique d'Hausman (vous n'avez qu'à lire le fabuleux « Prince des écureuils » pour vous en convaincre). D'ailleurs, toute la puissance de l'album tient dans le trait naturaliste précis et un poil torturé de ce maître de la couleur directe dont chaque case, véritable aquarelle fourmillant de détails, est à tomber par terre. Au milieu de l'album, l'histoire bascule de façon inattendue vers un fantastique lorgnant clairement du coté de Frankenstein et de King Kong, tandis que la fin laisse en bouche une certaine amertume que Macherot lui-même, en grand adepte d'une certaine forme de noirceur et de désespoir, n'aurait pas renié.

Un conte animalier à la fois classique et surprenant, sublimé par les dessins de l'un des derniers géants de la BD franco-belge. L'objet-livre en lui-même est superbe, ce qui ne gâche rien.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..

J'ai trouvé cette bande dessinée par hasard à la médiathèque. J'ai tout de suite été attirée par les illustrations. Elles sont hypnotiques et magnifiques. J'ai directement fait le rapprochement avec La famille Souris, si chère à mon coeur d'enfant des années 90.

Je ne connais pas du tout l'univers de Chlorophylle de Raymond Macherot que j'ai découvert après avoir refermé l'album. Un graphisme totalement différent de celui-ci.

J'ai été directement prise dans l'histoire et l'univers. Des prénoms originaux. Des couleurs pastels. Des animaux tous aussi mignons les uns que les autres. Et là, une histoire terrible. Tout commence par un accident. Puis une rencontre. Puis une disparition.

Je ne pense pas que cet album soit pour les enfants. J'ai trouvé cela très dur. Mais j'ai adoré ! Les messages y sont très forts.

Vive le hazard. Vive la découverte.

Très belle découverte !
Ne connaissant pas la BD "Chlorophylle" de Macherot dont cette-dernière est l'hommage, c'était ma première immersion dans l'univers des rats.
Les illustrations sont splendides contrastant avec celles d'origines et apportant une personnalité à l'hommage sans se contenter d'une représentation identique. L'histoire est touchante et rigolote,
Magnifique !

Comment parler de Frankenstein au enfant sans faire peur?
Tout d'abord séduite par la couverture, j'ai lu l'histoire de Chlorophylle , un rat détective à la recherche d'une la souris Particule qui a disparu. Un génie dangereux est à l'origine de cette disparition.
Ce récit mélange le mythe du monstre gentil me rappelant le conte de "La Belle et la bête"
Une histoire d'amitié, d'amour et de séparation.
Une jolie réécriture avec de superbes illustrations.

N'ayant pas lu les "Chlorophylle" de Raymond Macherot, c'est avec un oeil neutre que j'ai lu cette BD.
Les dessins sont juste superbes avec ces tons pastels et brunâtres qui rappellent ceux de la forêt. L'histoire est bercée par des thèmes comme l'amitié, la peur et l'acceptation de l'autre. Il y a même cette petite touche de mystère entourant le monstre qui, dans sa "venue au monde", rappelle celui de Mary Shelley.
Le seul reproche que je peux faire à cette BD concerne la première planche (qui m'a laissée un peu perplexe). N'ayant aucune transition ni aucun lien avec les planches suivantes, ce n'est qu'à la fin de ma lecture que j'ai pu lui donner un sens. Malgré cela, j'ai passé un moment de bonheur en lisant cette BD.

Inspiré de l'univers de Raymond Macherot et de sa célèbre série animalière Chlorophylle parue dans Tintin (1954-1966). Voici l'histoire de Chlorophylle et Minimum, deux souris des champs qui partent à la rescousse de Particule, petite souris de la ville venue s'installer à la campagne, et qui s'est fait enlever par le mystérieux monstre des trois sources. Les deux souris devront prendre leur courage à deux mains pour enquêter et affronter les dangers qui guettent à chaque coin d'arbre. Les dessins plutôt sombres et réalistes servent bien l'histoire inquiétante du monstre, ainsi que les thèmes de l'amitié, du courage ou de la différence qui sont abordés.