Comme je l'ai déjà dit, je lis peu de BD… je n'y pense pas et je ne sais donc pas trop comment faire une critique… Je me lance tout de même. Hier en visitant un nouveau lieu sympathique de lecture sur ma ville de Charleville, mi librairie (surtout BD), mi café…. endroit fort agréable de rencontres et de lecture « Plume et Bulle », je me suis laissé tenter par «
Les chasseurs de l'aube » de
René Hausman. J'aime l'histoire et la préhistoire et le dessin de la 4e de couverture m'a fait penser à Rahan, le fils des âges farouches de
Roger Lecureux (scénario) et
André Chéret (dessins), que j'aimais beaucoup quand j'étais plus jeune et donc coup de coeur achat !
L'histoire se passe au fin fond des âges, au moment si j'ai bien compris où coexistent les Néanderthaliens (ceux-qui-vont-debout) et les premiers Homos sapiens (les êtres, les Goure-Hanes ici dans l'histoire)… les seconds se sentant bien évidemment très supérieurs aux premiers qu'ils rangent dans la catégorie des animaux.
Kanh-le-chasseur, être assez solitaire, tombe amoureux (il ne sait pas vraiment ce qui lui arrive) de Reeh-qui-marche-debout, une jeune femme rencontrée au loin qui vit seule, son père venant de décéder. Elle est en fait le fruit d'un homme-qui-marche-debout et d'une femme du clan des Goure-Hanes. Kanh la ramène dans son clan, où elle n'est pas vraiment acceptée, les autres femmes se moquant d'elle méchamment et la traitant d'animal… de plus, Kanh avait repoussé une de son clan, Gaït, qui lui vouera une haine sans fin, ainsi qu'à Reeh…. Par ailleurs, la femme-sage n'est plus, elle ne protège plus le clan qui vit des heures noires de famine, les chasseurs ne rapportant plus ce qu'il faut… Zarg, le chef chasseur en veut lui aussi à Kanh. Beaucoup de haine, de jalousie, de violence règnent dans le clan aux abois.
Les 2 amoureux sont obligés de fuir et de survivre loin du clan….
Je ne vous raconte pas la suite, à vous de découvrir.
Les temps sont violents et les dessins le sont aussi, disons qu'ils sont beaux mais âpres… et parfois durs à décrypter. J'ai eu aussi un peu de mal avec les noms, le récit… mais on s'habitue, et finalement ils sont en adéquation totale avec ces temps préhistoriques.
A bien des égards, cette BD m'a fait penser à une saga préhistorique que j'ai adorée « Les enfants de la terre » de J.M. Auel ! Ayla, une jeune Homo sapiens élevée par des Néandertaliens et qui finit par rejoindre par amour les Homos sapiens qui ne l'acceptent pas facilement, la traitant là encore d'animal !
J'ai ressenti la même intolérance dans les dessins et les lignes de cette BD, la non acceptation de qui est différent… et justement l'appel au respect et au vivre ensemble tellement encore d'actualité aujourd'hui.
Une BD donc qui doit s'apprivoiser mais qui au final est très bien, à découvrir.