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A Ellis Island, dernier rempart avant le rêve américain, de nombreux étrangers, serrés les uns contre les autres, doivent remplir certaines conditions avant de pouvoir entrer dans le pays. Une adresse où loger, avoir au moins 50 dollars en poche et ne pas être anarchiste. Sacha Stasevytch Bujak, venu tout droit de son petit village, Kamianka, en Ukraine, peut enfin prétendre au rêve américain. Il se rend chez un cousin éloigné, Pavlo. Malheureusement, sa femme ne semble guère enthousiaste à l'idée d'héberger ce cousin dans cet appartement où il y a déjà quatre enfants. Alors, il se trouve une chambre de bonne qu'il louera pour 10 dollars par mois. Il devra également s'acquitter de sortir les trois chiens, étonnamment propriétaires de l'immeuble grâce au testament un peu fou de leur maîtresse. Un soir, lors d'une promenade, il sauve la vie de Tonio, un mafieux italien, lors d'un règlement de compte. Pour le remercier, celui-ci, voyant que le travail n'afflue pas suffisamment pour combler tous ces immigrants, il lui trouve un poste d'ouvrier dans la construction de gratte-ciel...

Le rêve américain... A portée de main ou presque pour ces quelques réfugiés. Sacha, tout droit venu d'Ukraine, a réalisé son rêve. Dans cette ville gigantesque, l'on suit le parcours de cet homme plein de bonne volonté et essayant de s'adapter à l'urbanisation toujours plus folle car toujours plus haute. Un parcours initiatique depuis ces poutrelles à la mafia. Régis Hautière nous livre un premier tome rondement mené. Il s'est à nouveau entouré de David François pour mettre ce scénario en image et en beauté. le dessinateur nous offre des vues époustouflantes de New-York. Sans encrage, ses coups de pinceaux atypiques ne manquent pas de charme et sa palette de couleur s'accorde parfaitement aux différentes ambiances, quelles soient lumineuses, pluvieuses ou bleu nuit.

Partez à la rencontre d'Un homme de joie...
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1932. Sacha a quitté l'Ukraine pour ne pas crever de faim. Il débarque à New York chez un cousin éloigné et se rend compte d'emblée que Big Apple n'est pas la terre promise. le cousin ne pouvant le loger, il trouve refuge dans une chambre de bonne et doit, en plus de s'acquitter du loyer, sortir les chiens de la proprio récemment décédée. Constatant la difficulté à trouver un emploi sur des chantiers où la main d'oeuvre est bien plus nombreuse que les postes à pourvoir, Sacha est aidé par un mafieux italien à qui il a sauvé la mise un soir, dans une ruelle sombre. Son nouvel « ami », en plus de le faire embaucher comme manoeuvre à la construction de buildings, va l'entraîner dans des combines à priori sans danger. A priori seulement...

Un vrai bonheur de retrouver le duo Hautière / François après l'excellentissime « de briques et de sang » ! Sacha est un personnage comme Hautière les aime : un peu gentil, un peu naïf, un peu rêveur, sans ambition démesurée. Un personnage qui se laisse porter par les événements, qui accepte tout ce qu'on lui propose sans calcul ni arrière pensée. Un personnage qui va tomber amoureux, sans doute pour le pire. Typiquement un personnage Hautièrien quoi !

J'adore l'univers graphique de David François, dessinateur bien trop rare et coloriste de talent. Ici ses vues panoramiques de New-York, au pinceau et sans encrage, sont à tomber par terre. Il a su aussi donner à ses personnages des trognes inimitables, loin des canons de beauté que l'on croise habituellement.

Bon, je ne vous cacherais pas mon inquiétude pour Sacha. La dernière phrase de la citation d'Olivier Supiot en introduction « Cette ville est une dévoreuse d'âme » n'est à mon avis pas là par hasard et il ne m'étonnerait pas que le si attachant ukrainien suive une trajectoire similaire à celle d'Abélard. Je peux me tromper (je souhaite me tromper!) mais je ne suis guère optimiste.

Un superbe album en tout cas, de ceux qui vous font regretter de ne pas avoir immédiatement la suite sous la main. La suite et la fin d'ailleurs, puisqu' « Un homme de joie » sera un diptyque.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Avis sur le diptyque:

Je connaissais les femmes de joie mais pas les hommes. En même temps, il ne faut plus faire de discrimination alors pourquoi pas ? Cela va rester de toute façon très soft. Cela n'aura pas forcément la signification qu'on pourrait prêter au premier degré. Il y a des joies qui peuvent cacher des peines.

J'ai été attiré incontestablement par cette couverture. J'avoue avoir beaucoup d'admiration pour les Américains car ils ont bâti des gratte-ciels très hauts au beau milieu des années 20 et 30. On constate que près d'un siècle plus tard, ils ont été suivis par la plupart des pays émergents. Ces précurseurs ont beaucoup apporté au monde. Certes, il y a la misère qui est évoquée mais si on se retrousse les manches, on peut y échapper. C'est d'ailleurs ce qui va arriver à notre héros Sasha qui n'aura pas la peur des hauteurs et qui saura s'adapter à son nouvel environnement. le parfait bon émigrant !

J'ai bien aimé la construction de ce premier tome qui prend le temps d'installer le décor et ses personnages. On sent toute l'ambiance américaine de la période de la prohibition et des mafieux. La narration est parfaitement bien maîtrisée. le dessin est superbe car les couleurs sont bien dosées pour nous rendre une ambiance graphique des plus plaisantes. C'est un très bon début de diptyque.

Le second tome sera celui de la désillusion pour notre héros qui s'est mis au service d'un mafieux tout en tombant amoureux des soeurs Magdalena. On plonge avec lui dans un milieu où la prohibition, le chantage et la prostitution font bon ménage. On découvre également les dessous d'une Amérique pas aussi puritaine que cela. Graphiquement, c'est toujours aussi abouti.

Certes, cela ne va pas se terminer dans la joie et la bonne humeur mais il fallait s'y attendre. le prix à payer sera plutôt élevé. J'en retiendrais une oeuvre remarquable où la qualité est bien au rendez-vous.


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L'histoire est connue, mais elle est racontée avec rythme, humanité et tension. Les migrants déboulent à Ellis Island. Ils viennent de partout. L'Amérique, c'est l'Eldorado moderne. Toute cette immigration va se retrouver sur les chantiers, métro ou gratte-ciel, dans les bars, dans la pègre, dans les réseaux de prostitution, etc.

C'est cela que raconte ce premier tome prometteur en mettant en scène un migrant ukrainien qui sauve un petit caïd du milieu, sans trop réfléchir. Et le voilà embarqué dans un engrenage assez incontrôlable. Sans compter sur l'amour qui s'invite sous les traits d'une prostituée... tous les éléments sont en place pour le drame.

Le tout est mis en dessin de manière assez dure, brute avec une mise en couleurs très spéciale mais qui m'a plu.
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Le rêve américain a fait débarquer un grand nombre d'immigrés dans des conditions difficiles sur la côte Est des Etats-Unis. A Ellis Island, Sacha Bujak rempli les conditions d'entrée sur le territoire: il a une adresse où se loger, il n'est pas un anarchiste et a les 50 dollars requis en poche. Sacha fraîchement arrivé d'Ukraine se rend chez son cousin Pavlo, malheureusement sa femme n'est pas très hospitalière, héberger une personne de plus dans cet appartement qui abrite déjà six personnes est hors de question. Avec un peu d'aide il trouvera une chambre de bonne pour dix dollars par mois et une promenade pour les chiens de la maisonnée, dont la propriétaire décédée a légué les murs.
Un soir il sauve la vie de Tonio grâce à un des chiens, et ce mafieux italien lui trouvera un boulot pour le remercier. Sacha va se retrouver au dessus de la ville, sur un gratte-ciel.

Cet album retrace la construction d'une ville monstre grâce à ses étrangers du monde entier venus réaliser leur rêve d'une vie meilleure; Sacha est l'un d'eux, un homme de joie que la vie difficile de New York n'entame en rien sa bonne humeur et ses rêves. On perçoit à travers les dessins, assez sombre, la furieuse urbanisation de la ville dans les années 30, la présence de la mafia dans le secteur de la construction, la difficulté de se faire embaucher face à cette demande immense.
J'ai découvert cette BD sur le site de Livraddict en suivant les oeuvres de Régis Hautière dont les albums reprennent toujours un morceau de l'Histoire: Femmes en résistance, La guerre des Lulus.
Dans cet album les dessins sont surprenants, légèrement dans le flou lorsqu'il s'agit de plans de la ville et caricaturiste pour les personnages.

J'ai hâte de découvrir ce que va devenir Sacha, va-t-il sortir son épingle du jeu ou sera-t-il absorbé par la ville monstre?
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Une lecture appréciée parce que l'entre deux guerres aux États-Unis est une période que je trouve fascinante, où la fiction se nourrit de la réalité (la prohibition, la mafia, le changement perpétuel de la ville avec ses constructions et ses gratte-ciels impressionnants). C'est tout cela qui est raconté dans cette bande dessinée, avec également l'immigration, les difficultés quotidiennes et le rêve américain.
L'histoire m'a interpellée et si je n'ai pas été sensible aux traits des personnages, j'ai par contre passé du temps à admirer les planches où la ville est représentée dans toute sa hauteur et toute sa grandeur.
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Après l'introuvable « L'Étrange affaire des corps sans vie » et l'excellent « de briques et de sang », le duo Régis Hautière et David François se retrouve pour un diptyque qui nous plonge dans le New-York des années 30.

Ce premier volet invite à suivre les pas de Sacha Stasevytch Bujak, un immigrant ukrainien qui débarque à New-York dans les années trente, sans véritable rêve de fortune, mais avec juste l'espoir de s'en sortir. C'est après avoir sauvé la vie d'un truand local que Sacha finit par trouver un boulot fixe en tant que maçon au sommet d'un gratte-ciel… plus des petits boulots d'appoint pour la mafia. C'est lors d'un de ces rendez-vous nocturnes qu'il croise la route des jumelles Magdalena, dont surtout le charme de Lena ne le laisse pas indifférent…

Si ce personnage qui cherche à se trouver une place dans la métropole américaine est particulièrement attachant, la « Big Apple » est également un personnage à part entière dans ce récit. Les auteurs nous plongent dans cette ville bouillonnante d'activité qui tente de décrocher le ciel en profitant de la main-d'oeuvre bon marché qui afflue depuis les autres continents. Des immigrants qui se retrouvent confrontés à la réalité du rêve américain et à une mafia qui s'en met plein les poches en cette période de prohibition.

Visuellement, David François alterne avec grand brio les vues panoramiques lumineuses de New-York depuis les sommets des buildings avec des passages plus sombres issus des bas-fonds de la ville. Ce contraste entre la beauté et le sentiment de liberté qui accompagne ce New-York vu d'en haut et la dureté et l'atmosphère oppressante des ruelles de la cité fonctionne à merveille tout au long du récit, sans oublier le « character-design » irréprochable des personnages.

Un excellent premier tome que vous pouvez retrouver dans mon Top BD de l'année !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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L'Amérique, terre d'espoir et de promesse, est l'El Dorado de bien des immigrés. Parmi eux se trouve Sacha, un Ukrainien ayant quitté la misère de son pays pour New York. Mais rapidement, il découvre que la misère a elle aussi franchit les frontières. La crise de 1929 a durement frappé le pays, et si la main d'oeuvre est grande, le travail, lui, se fait rare. Si Sacha parvient à s'en sortir, c'est grâce à sa rencontre avec deux individus.

Dans un premier temps, j'avoue avoir été un peu déstabilisée par le trait épais et ondulant de David François. Au fil des pages, j'ai fini par apprécier son dessin restituant avec style l'ambiance du New-York des années 30. Les visages de ses personnages possèdent ce qu'il faut de caractère et d'expression.

En ce qui concerne l'écriture de Régis Hautière, elle parvient à nous immerger rapidement dans l'intrigue. A travers cet album, l'auteur montre toutes illusions et désillusions dont est source l'Amérique. A la manière de Will Eisner dans sa "New-York Trilogie", il dresse le portrait de la ville sans fards ni artifices, dans la lumière crue de la réalité.
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Cette BD nous plonge immédiatement dans le NewYork du début du 20e siècle. On suit l'arrivée dans la ville de Sacha, immigre Ukrainien qui a fuit la famine. Passionnante, la BD se dévore. Je veux la suite , maintenant !! ^^
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Sacha débarque aux États Unis, comme de nombreux migrants, avec pour seul objectif : « juste pas crever ». Il rencontre Tonio qui est pieds et poings liés avec la mafia italienne.
Un premier tome passionnant, superbement mis en images par David François.
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