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The Tithe tome 3 sur 2

Atilio Rojo (Illustrateur)
EAN : 9781534303799
168 pages
Image Comics (03/10/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
Samaritan goes into hiding after the events of Eden's Fall. A year later with a new President in the White House she resurfaces determined to take him and to take him down via his relationship with the largest military contractor in the world. Take down the company, the dominos will fall! And she has the means and a plan that just might work. How do you bankrupt one of the richest, most technologically advanced and successful companies in the world? You steal all th... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Islamophobia (épisodes 5 à 8) qu'il vaut mieux avoir lu avant pour comprendre l'histoire personnelle de la principale protagoniste. Il contient les 3 épisodes de la minisérie Samaritan Veritas, initialement parus en 2017, écrits par Matt Hawkins, dessinés, encrés et mis en couleurs par Atilio Rojo. Il comprend également 7 pages de note de l'auteur en fin de volume développant certains sujets abordés, et citant ses sources. En complément de cette histoire, ce tome comprend également les 3 épisodes de la minisérie Eden's fall qui avait déjà bénéficié d'un recueil Eden's fall par Matt Hawkins & Bryan Hill, Rahsan Ekedal. Cette minisérie a la particularité de faire se rencontrer les personnages de 3 séries écrites ou chapeautées par Matt Hawkins : The Tithe, Think Tank, Postal.

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- Samaritan - À Lahore au Pakistan, un commando de soldats américains intervient au cours d'une mission clandestine, pour investir une maison isolée, afin de capturer Samantha Copeland, surnommée le Samaritain, et hackeuse. Ayant fouillé la maison, ils comprennent qu'il s'agissait d'un leurre. Dans la salle de suivi de l'opération, Nick Leonelli (directeur du FBI) exprime sa conviction que Sam Copeland n'arrivera pas à leur échapper éternellement. Cette dernière appelle Dwayne Campbell, un agent du FBI pour lui donner de ses nouvelles. C'était le partenaire de Jimmy Miller dont Sam était amoureuse et qui a trouvé la mort lors d'une opération à Éden. Il y a 14 mois, après avoir été délivrée d'un fourgon pénitentiaire, Samantha Copeland s'était mise au vert en Alsace, dans une exploitation viticole et en avait profité pour prendre des cours de peinture. En apprenant qu'Owen McKitrick était devenu président des États-Unis, elle avait pris la décision de reprendre du service en tant qu'hackeuse et de révéler au grand jour ses exactions.

La première étape du plan de Samantha Copeland pour s'attaquer au président des États-Unis est de contacter David Loren (scientifique de génie au sein de la DARPA, Defense Advanced Research Projects Agency) pour qu'il lui suggère des mercenaires capables de mener à bien les actions qu'elle envisage et pour qu'il lui crée un compte monétaire de 10 millions de dollars. Elle recrute ainsi Westley, Picard, Ripley, Lando, Deckard et Tetsuo. Leur première cible est le pasteur Mark Deneve, ami de longue date du président Owen McKitrick. Sous la menace, elle lui arrache les codes de ses comptes dans le paradis fiscal des îles Cooke. Pendant ce temps, lors d'une réunion au FBI, le directeur Nick Leonelli indique à Dwayne Campbell qu'il attende de lui qu'il l'avertisse dès que Sam Copeland essaye de le contacter. À Djakarta en Indonésie, Mira Sway accompagne Ellen (exécutrice pour le compte FBI) pour une mission. Elle apprend que la mission suivante d'Ellen est d'assassiner Sam Copeland.

En fin de volume, Matt Hawkins a inclus une chronologie des tomes des séries The Tithe, Think Tank et Postal permettant de replacer le présent récit, à savoir après les événements d'Eden Falls. Dans un premier temps, le lecteur se dit qu'il va assister à une simple histoire de vengeance, Sam Copeland se lançant après le président des États-Unis, du fait des exactions qu'il a commises alors qu'il était encore sénateur et dont elle a eu connaissance dans le tome précédent. Mais en fait dès la deuxième moitié du premier épisode, il retrouve le ton si particulier de cette série. le premier tome comme le deuxième reposait sur les conventions de genre des récits de casse, un vol ou un enlèvement réalisé à partir d'un plan soigneusement ourdi, avec bien sûr des grains de sable venant dérégler le déroulement soigneusement préparé. Il sourit en découvrant les pseudonymes choisis par les mercenaires : Westley (Princesse Bride), Picard (Star Trek - The next generation), Ripley (Alien), Lando (L'empire contre-attaque), Deckard (Blade Runner) et Tetsuo (Akira). L'auteur utilise encore le nom de Q*bert, une référence à un jeu vidéo Atari. Mais le fond de l'intrigue consiste bien en un casse spectaculaire, comprenant plusieurs casses successifs. L'objectif de Sam Copeland est bel et bien de faire tomber le président des États-Unis et elle dispose des capacités intellectuelles et des moyens pour y arriver. L'une des forces de l'écriture de Matt Hawkins réside dans son utilisation intelligente de la technologie et sa curiosité scientifique. Il met à profit sa curiosité naturelle pour présenter des outils et des technologies crédibles, sans avoir besoin de les exagérer. Il en découle un plan d'action plausible et convaincant qui n'exige pas beaucoup de suspension consentie d'incrédulité de la part du lecteur.

Celui-ci observe Sam Copeland mettre en oeuvre son plan, avec une méthodologie rigoureuse et une planification perspicace. le scénariste ne force pas la dose et il montre que certaines actions ne parviennent pas au but car Samaritain ne peut pas tout prévoir. Face au Samaritain, il ne s'agit pas de génies criminels ou de dangereux psychopathes, mais d'individus normaux nourris par les faits divers, sans qu'Hawkins n'ait besoin de forcer le trait. Les exemples de politiciens tenant un discours et se comportant autrement ne manquent pas et font régulièrement la une des journaux. Les collusions entre le pouvoir et les grands groupes industriels sont également une réalité prouvée. le lecteur apprécie la témérité de la stratégie du Samaritain, ainsi que son panache et sa capacité à retourner les armes utilisées par ses adversaires contre eux. Samantha Copeland est animée par la motivation de révéler au grand jour l'hypocrisie abjecte d'Owen McKitrick, comme les lanceurs d'alerte sont révulsés par l'iniquité de certaines pratiques. D'ailleurs, le scénariste intègre une citation d'Edward Snowden en début du deuxième épisode. En outre, Matt Hawkins a conçu une intrigue millimétrée, avec un suspense et une tensions croissants. La nature du récit fait qu'il intègre naturellement plusieurs thématiques au fil de l'eau, comme la réalité du piratage, les métaux rares, les sociétés de sécurité privées, la vie des individus disposant de revenus les plaçant dans la catégorie des 1% les plus riches, etc. Matt Hawkins sait marier un thriller de haute volée, avec des thèmes abordés de manière légère et intelligente.

Par la force des choses, le lecteur ainsi emmené par un scénario intelligent et rapide en demande moins à la partie graphique. Pour cette histoire, Matt Hawkins bénéficie des dessins d'Atilio Rojo, avec qui il avait déjà collaboré pour IXth Generation Volume 2 et c'est également cet artiste qui a dessiné Eden's Fall. Cet artiste travaille à l'infographie, réalisant des cases dans lesquelles tous les éléments graphiques sont intégrés dans un tout. le lecteur peut très bien ne pas prêter attention aux techniques de dessin et se laisser porter par la narration graphique. Il apprécie que les personnages disposent tous de caractéristiques les rendant aisément identifiables, et que leur apparence soit conforme aux précédentes, que ce soit dans les tomes de The Tithe, ou dans la série Think Tank pour Mirra Sway. Il observe des individus avec des morphologies normales, des postures cohérentes avec la situation (au repos pour les dialogues ou les phases de travail, des mouvements vifs pendant les phases d'action), avec des tenues vestimentaires changeant en fonction des circonstances, comme dans la réalité normale. le jeu des acteurs est de qualité, que ce soit pour transmettre l'état d'esprit des personnages, ou pour les scènes d'action. Rojo dessine en phase avec le scénario en restant dans des paramètres visuels proches de la réalité, en évitant les exagérations. Il ne se lâche que pour les colères du directeur du FBI et pour la silhouette d'Ellen lorsqu'elle est en jupe lors de l'infiltration d'une base de l'armée dans le troisième épisode.

Tout du long des 3 épisodes, le lecteur apprécie la densité d'informations visuelles qui lui permet de se projeter dans chaque endroit avec une occupation spécifique : la taille de la vigne en Alsace, la détention des individus enlevés dans un containeur, le travail de réflexion devant un ordinateur dans un bureau, la rencontre au Smithsonian Museum, les déambulations dans les couloirs impersonnels de la base militaire, etc. de temps à autre, le lecteur remarque que l'artiste se fait plaisir avec une case un peu particulière, soit un clin d'oeil à cliché visuel, soit un traitement de l'image particulier. Dans la première catégorie, il y a Samantha Coepland s'éloignant de l'immeuble où elle pilotait une opération clandestine à distance, alors que l'appartement explose. Dans la deuxième catégorie, il y a cette retouche d'une photographie pour un hangar abritant un atelier de montage d'avions. S'il le souhaite le lecteur peut s'amuser à comparer le travail d'Atilio Rojo pour ces épisodes, avec les pages de la minisérie Eden's Fall dessinée juste avant et constater les progrès réalisés.

Ce troisième tome de la série The Tithe conserve toute l'originalité de la série avec des casses spectaculaires, pilotés par une hackeuse, et un niveau de crédibilité assuré par un scénariste passionné par son sujet. Atilio Rojo effectue une mise en images remarquable de qualité, réussissant à insuffler de la vie dans les personnages, mettant à profit ses qualités de metteur en scène pour réaliser des séquences parlantes et adaptées au scénario. 5 étoiles.

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- Eden's Fall : crossover entre 3 séries crées par Matt Hawkins : Postal avec Bryan Hill & Isaac Goodhart, Think Tank avec Rahsan Ekedal, et The Tithe également avec Rahsan Ekedal. Il comprend les 3 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2016, coécrits par Matt Hawkins & Bryan Hill, dessinés, encrés et mis en couleurs par Atilio Rojo.

Il existe aux États-Unis, une petite ville appelée Eden, non répertoriée sur les cartes, même par Google, dans laquelle le gouvernement envoie les criminels qu'il préfère ne pas voir réapparaître, sans pour autant pouvoir les supprimer. Laura Shiffron est la maire de cette ville, et Mark Shiffron (son fils, atteint du syndrome d'Asperger) en est le postier. Récemment, Eden a dû accueillir Thornton, un suprématiste blanc ayant commis des actes terroristes anti-islamistes sur le sol des États-Unis. Dwayne Campbell, Jimmy Miller et Samantha Copeland avaient réussi à l'identifier et à prouver sa culpabilité. Ils savent qu'il est encore vivant et ils sont bien décidés à lui faire payer ses crimes. Ils bénéficient de l'aide du docteur David Loren, un jeune scientifique non conformiste, employé de la DARPA, une agence du département de la Défense des États-Unis chargée de la recherche et du développement des nouvelles technologies destinées à un usage militaire.

Grâce à des faveurs officieuses, David Loren, Dwayne Campbell, Jimmy Miller et Samantha Copeland apprennent où se trouve Thornton. Ils décident que James Miller se rendra à Eden, sous une fausse identité, comme s'il s'agissait d'un criminel à mettre au vert. La prise en charge se fait par un groupe cagoulé, de nuit, sur une route déserte, et ils lui mettent un sac sur la tête. Laura Shiffron lui explique rapidement les règles de la vie à Eden. Miller pose quelques questions discrètes à quelques habitants pour savoir s'il y a eu une autre arrivée récente. Cela a tôt fait d'attirer l'attention sur lui. Malheureusement sa liaison par satellite avec le reste de l'équipe présente des dysfonctionnements chroniques.

Il n'est pas sûr qu'un lecteur qui n'ait aucune connaissance préalable des trois séries concernées par ce crossover, au moins de Postal et The Tithe, puisse réussir à s'impliquer dans ce récit. Il s'agit d'un récit assez court (3 épisodes de 20 pages chacun). Les personnages n'ont pas beaucoup le temps d'exister, et leurs motivations proviennent de leurs séries respectives. Dans ces conditions, il reste une histoire d'infiltration rondement menée, ainsi que l'accomplissement d'une vengeance, avec quelques problèmes majeurs, le troisième épisode apportant une résolution tranchée. Il s'agit tout de même d'une opération clandestine, à plus d'un titre puisque la ville d'Eden est censée ne pas exister, avec plusieurs surprises en cours de route. le lecteur constate également que cette histoire bénéficie d'un bon dessinateur : Atlio Rojo. Il dessine dans un registre descriptif avec un bon niveau de détails.

Atilio Rojo a réalisé lui-même la mise en couleurs. Il s'en sert pour ajouter des textures discrètes et des ombrages sur les surfaces, ainsi que pour augmenter un peu le relief des surfaces. Cela lui permet également de n'utiliser les traits d'encrage que pour détourer les formes, sans hachures ou croisillons à l'intérieur desdites formes. Il utilise également des aplats de noir lorsque le faible éclairage le justifie. Il utilise la couleur à des fins expressionnistes à une ou deux reprises, dont une page comprenant 4 cases de la largeur de la page baignant dans un rouge sang pour marteler la violence physique. Il l'utilise également pour rendre compte d'éclairages artificiels, comme celui diffusé par l'écran d'un ordinateur. le lecteur constate que l'artiste sait reproduire l'apparence de tous les personnages des différentes séries. Il reconnaît sans mal Mark Shiffron et ses culottes courtes, Laura Shiffron et sa silhouette âgée, Maggie Pendrowski dans son uniforme de serveuse, Samantha Copeland belle et passionnée, Dwayne Campbell imposant et mature, ou encore le facétieux David Loren, et Jimmy Miller impétueux et indigné.

Le récit emmène le lecteur dans des chambres d'hôtel, dans les rue d'Eden, dans un diner traditionnel, sur une pelouse enherbée, dans une église, etc. le lecteur constate qu'il identifie rapidement chaque endroit et que les cases sont facilement lisibles. Les couleurs habillent chaque surface. Il apparait également que bien souvent, sous les couleurs, les lieux sont dessinés de manière basique, sans beaucoup de détails. Néanmoins la somme des traits et des couleurs aboutit à des lieux consistants et différenciés. En tant que metteur en scène, Atilio Rojo se montre assez compétent, évitant les enfilades de cases avec uniquement des têtes en train de parler, pour des prises de vue plus sophistiquées. Les séquences d'affrontement transcrivent bien la violence des coups portés, les blessures infligées, ainsi que la tension engendrée par les menaces physiques. Pour autant, les dessins ne se complaisent pas dans un voyeurisme gore malsain.

Pour un lecteur familier des séries Postal et The Tithe, l'enjeu narratif est plus important. Il se demande ce qu'il va advenir de la clandestinité de la ville d'Eden, et si le groupe de The Tithe va réussir à accomplir sa vengeance. L'incertitude quant à l'issue du récit est renforcée par le fait que le lecteur ne sait pas qu'elle est l'espérance de vie de ces 2 séries mères qui ont un lectorat très confidentiel. À la lecture, il apparaît que l'importance de David Loren est plus relative, sa participation étant surtout d'ordre logistique. Matt Hawkins avait préparé cette intrigue dès le deuxième tome de la série The Tithe Islamophobia. Il ne s'agit donc pas d'un événement créé artificiellement, mais du chapitre suivant de la série The Tithe. le lecteur éprouve donc un intérêt pour les personnages du fait de son investissement dans les 2 autres séries. de la même manière, il se demande comment Laura Shiffron va gérer ce nouveau pensionnaire, d'autant plus que Thornton a un certain niveau d'exigence (à commencer par un drapeau américain et un exemplaire de la Bible) et qu'il ne semble prêt à ne faire aucun effort pour se conformer aux règles de la communauté qui lui sert de refuge.

Ainsi le lecteur se retrouve plongé dans un thriller dont l'issue est incertaine, avec des personnages auxquels il s'est attaché du fait de leurs valeurs morales, évoluant au milieu d'autres qui ne reculeront devant rien pour assurer leur survie. Comme il est d'usage dans ce genre de récit, le fond de l'affaire est de confronter la justice à la morale, et les idéaux au pragmatisme. de ce point de vue, les coscénaristes accomplissent ces confrontations avec un véritable savoir-faire. le dernier épisode vient apporter une expérience cathartique d'autant plus appréciable que certains personnages se sont heurtés à la dure réalité, et aux limites de leurs capacités.

Cette histoire s'adresse avant tout aux lecteurs déjà familiers des séries Postal et The Tithe. Ils découvrent l'épilogue du deuxième tome de The Tithe, pour une conclusion bien noire. Ils assistent à la manière dont le système d'Eden fonctionne pour protéger son anonymat. Il constate avec plaisir qu'Atilio Rojo est un artiste qui réalise des planches agréables à l'oeil, d'un bon niveau de professionnalisme, avec une narration graphique solide. 5 étoiles pour une histoire mêlant des personnages attachants, au sein d'un thriller corsé.
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