Après Olive, place à Bee, l'autrice aime les héroïnes aux prénoms originaux et surtout les romances dans un cadre universitaire et/ou scientifique avec critique de ce monde qu'elle connaît si bien à la clé. Est-ce que ça fonctionne sur moi ? Toujours très partiellement malheureusement même si je trouve ce volet un poil plus réussi que le précédent, mais les mêmes défauts sont encore là…
Comme pour son roman précédent, l'éditeur cette année a surfé sur la vague des belles éditions à jaspage, et du succès de l'autrice sur la toile (enfin TikTok !) pour le proposer son nouveau roman dès sa première sortie aussi bien en édition standard qu'en édition reliée. J'ai toujours la même critique pour ceux qui n'ont pas lu celle que j'ai écrite sur Love Hypothesis concernant le choix des couleurs : l'un en dominance bleu et reflet rose, et l'autre avec les mêmes couleurs en miroir. Si je regrette ce choix et leur côté bleu / rose layette, je reconnais que cela a son petit effet. En revanche, la qualité de l'objet, elle, n'est pas au rendez-vous et est assez cheap, que ce soit la reliure ou le papier qui ne sont pas vraiment de qualité…
Concernant l'histoire maintenant, je n'ai pas l'impression que l'autrice se renouvelle beaucoup d'une production à l'autre. Après avoir suivi une étudiante en doctorat et un professeur reconnu de son université, cette fois c'est au tour d'une chercheuse en neuro-science et son chef de recherche, un ancien camarade de la fac d'une promo bien au-dessus d'elle. On tourne et retourne autour des mêmes sujets… Mais soit. L'autrice a bossé dans le milieu et sait de quoi elle parle. Elle a des choses à y questionner et se sert de ses romances pour le faire, pourquoi pas.
Pas de trope du faux couple en plus cette fois, mais plutôt un ennemi to lovers en mode slow burn où le héros, Levi est amoureux depuis bien bien longtemps de sa partenaire de labo : Bee, qui ne s'est rendue compte de rien et a cru au contraire qu'il la détestait et la snobait, un malentendu qui sera long à être éclairci. Ajoutez à cela une héroïne très présente sur les réseaux sociaux grâce à un compte où elle détourne le personnage de Mary Curie pour parler avec un humour grinçant de la science et aider ses collègues femmes dans les déboires qu'elles y vivent, et où elle chatte avec un certain Junk qui nous rappelle quelqu'un, et vous aurez saisi la dynamique.
J'ai à nouveau eu le même souci avec une plume assez maladroite, qui manque encore de maturité, et donne ainsi l'impression de personnage en décalage dans leurs discours et actions par rapport à leurs descriptions, mais j'ai trouvé l'histoire bien plus amusante à suivre car l'humour me parlait plus et était mieux mis en scène. La dynamique du ennemis to lovers fonctionne super bien pour cela, idem avec le quiproquo/malentendu et en plus quand on y ajoute du sabotage contre Bee dans le labo où elle bosse, cela éclaire sur les nombreuses bourdes et incompréhensions entre les deux qui vont nous amuser. Entre mails non reçus, chat fantôme, souvenirs de moments gênants et j'en passe, ça amuse le lecteur et se lit tout seul.
Le problème, c'est qu'on n'a que le point de vue de Bee, et au vue de la dynamique de l'histoire, du rôle des échanges entre Bee/
Marie Curie et Junk, il aurait été souhaitable d'avoir aussi celui de Levi, ça a manqué. de plus, et c'est personnel, j'ai du mal avec les slow burn aussi slow qui ensuite vont un peu trop vite par manque de pages… du coup, j'ai eu le sentiment de perdre un peu l'image que je m'étais faite des personnages en cours de route et j'ai moyennement aimé. J'ai vite trouvé Bee insupportable dans les derniers chapitres avec des explications psychologiques en carton pâte, vues et revues qui m'ont fait lever les yeux au ciel. Et Levi avec son changement à 180° ne m'a pas convaincu non plus. L'autrice a vraiment du mal à nuancer ses propos, les sentiments de ses personnages ou encore ses choix et cela s'en ressent dans pas mal de scènes à l'écriture maladroite comme encore une fois (!) les scènes de sexe, même si c'est moindre que dans son premier roman, et dans le drama final qui est cliché à mort !
Encore une fois, ce n'est donc pas la romance qui m'a le plus plu dans ce titre et je le regrette vu son intention première quand même. Non, ce que j'ai préféré, c'est le cadre de cette recherche avec la NASA et le discours sur les problèmes que les femmes rencontrent lorsqu'elles font de la recherche entre harcèlement sexuel silencieux, mise au placard au profit d'hommes, sous-estimation de leurs capacités, etc. J'ai aussi apprécié cette remise en question d'un certain système d'acceptation à l'université basé sur un concours externe hyper orienté qui profite comme par hasard à une certaine classe sociale souvent blanche en prime… Et enfin, il y a aussi eu le volet sur les réseaux sociaux et ex-twitter, les communautés, la désinformation, etc, qui était intéressant. Bref, c'est tout le côté sociétal qui m'a plu et non la romance que j'ai trouvé encore un fois un peu trop « jeune » dans son écriture.
Seconde rencontre avec
Ali Hazelwood et s'il y a du mieux, je continue à trouver son écriture trop « jeune » et manquant d'expérience pour moi. Il y a toujours de belles intentions avec un décor riche et pertinent, toujours une certaine addiction à suivre la destinée de ses héros geeks souvent inadaptés en société et un humour mieux dosé cette fois. Mais j'ai lu tellement de plumes plus abouties en romance contemporaine que je reste sur ma faim, voire que je suis frustrée que ce soit elle qui bénéficie de jolies éditions reliées et pas les autrices confirmées de ma bibliothèque T.T
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