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EAN : 9791023620894
252 pages
Publishroom Factory (11/10/2021)
4/5   1 notes
Résumé :
Je vous parlerai d’une horde de sauvages, de rites de passage, de capotes sous cloche ou encore de course-poursuite. Une condition humaine en quelque sorte, en vase clos et sur quelques mois. Voyez-le comme un roman initiatique, d’aventure et exotique. “ Un texte résolument moderne mais qui ne tombe pas dans le piège de la facilité linguistique. Une réelle originalité dans l’angle de traitement des situations du quotidien. Un sens de l’observation aigu. Un témoignag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voici un livre qui vous fera voyager, tout en nous plongeant dans l'univers très réaliste de la Marine nationale. A lire absolument pour les fans !
Écrit sous forme de journal de bord, ce récit raconte le voyage de l'auteur à bord de "la Jeanne", entendez du croiseur porte-hélicoptères français "la Jeanne-d 'Arc", construit par l'arsenal de Brest entre 1959 et 1964.
Ce célèbre porte-hélicoptères a achevé sa dernière mission en mai 2010 et a été retirée du service le 7 juin de la même année.
La Jeanne-d 'Arc était destinée à servir de bâtiment-école pour les officiers de Marine (Groupe Ecole d'application des officiers de Marine, ou GEAOM). Il s'agissait d'une mission annuelle de la Marine nationale qui durait six mois et permettait de mettre en application les acquis plus théoriques découverts les années précédentes, un stage pratique de fin de scolarité en quelque sorte.
Étaient concernés par cette mission, les officiers de marine issus de l'École navale (ce sont les officiers élèves, appelés tout simplement OE à bord), et les officiers issus du monde maritime militaire (médecins militaires, commissaires des armées, administrateurs des affaires maritimes... ).
L'auteur n'a que 25 ans lorsqu'elle embarque sur la Jeanne pour la première fois en octobre 2003. Elle participera à deux campagnes en 2003-2004 et décembre 2004-2005. Sa mission a elle, c'est avant tout de donner des cours d'anglais aux officiers-élèves (les OE donc) et aux autres personnels. Elle donne aussi des cours de français aux officiers-élèves étrangers. Aux escales, elle peut être amenée à servir d'interprète, à fair visiter le bâtiment aux journalistes ou officiels du coin, et elle en profite aussi pour visiter les lieux autant qu'elle le peut, acheter des souvenirs pour elle ou pour ses proches, s'amuser un peu...
Comme elle ne tient pas en place et a peur de s'ennuyer à bord, elle s'est en parallèle inscrite en DEA, au Certificat militaire de langue d'italien (premier niveau) et au concours d'Officier sous-contrat. Rien que ça !
Quinze ans après, elle décide de publier son aventure qu'elle nous présente comme un roman initiatique et exotique.
Il faut dire aussi que lorsque comme moi, on ne connait rien à la Marine nationale, son récit ne manque pas d'intérêt.
Elle ne nous cache rien des instants difficiles : le mal de mer, les rites de passage, les hommes trop machos ou carrément voyeurs.
Elle fait des rencontres fabuleuses à bord mais aussi durant les escales, des personnes importantes dans leurs pays (même un roi), des journalistes, des écrivains comme Jean-François Deniau.
Elle est interviewée, croise des personnes aux métiers variés, comme des intermittents du spectacle, des photographes, des mannequins et même des prostituées. Elle rencontre et parle à de nombreux autochtones mais aussi à des expatriés.
C'est une manière de voyager beaucoup plus authentique finalement, même si étant militaire, les relations avec les autres lors des escales peuvent être parfois faussées...
Elle visite des lieux paradisiaques, touristiques, classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, ou plus sauvages... Elle découvre les manchots du cap, la baie de Rio et son ambiance particulière avec les favelas dans l'envers du décor, la Guadeloupe...passe l'équateur et le cercle polaire, visite l'Islande lors d'une escale où son amoureux est venu jusqu'à elle, traverse le canal de Suez, fait connaissance à Djibouti, avec le rituel du café thiop, découvre Madagascar et bien d'autres endroits...
Au passage, elle nous raconte l'histoire de ces sites, nous fait goûter aux produits locaux, fréquenter les lieux à la mode.
Elle connaît des moments intenses et douloureux lors de leur arrivée en Indonésie après le tsunami...alors qu'au départ elle devait rester à bord, elle découvre la désolation, les ravages causés par cette catastrophe sur la population et sur les constructions, les camps de réfugiés, les secours d'urgence mis en place...ils apporteront leur pierre à ces jours "d'après".
L'auteur se décrit comme une personne plutôt naïve, mais je trouve qu'elle n'a pas froid aux yeux pour entreprendre un tel périple et certains passages où elle nous raconte les détails de ses "aventures" sont pleins d'humour, car vus aussi avec la fraicheur de sa jeunesse.
Bien entendu, il faut replacer le récit dans le contexte du début des années 2000, où internet n'avait pas encore pénétré dans tous les foyers, et où le monde ne nous apparaissait qu'à travers les médias de l'époque...
C'est exotique et dépaysant !

Voilà une lecture plaisante. L'auteur divise son récit en deux parties correspondant chacune à une des deux "missions" passées en mer.
J'ai aimé qu'elle partage avec nous ses découvertes des autres pays, son ressenti en mer, tant côté paysages que côté ambiance entre les marins ou la hiérarchie. Bien entendu, être une jeune femme au milieu de tous ces hommes n'est pas tous les jours facile. Mais elle a du caractère et sait se défendre...elle traquera jusqu'à le trouver un intrus, "voyeur" lors de sa deuxième campagne.
Les journées se suivent et ne se ressemblent pas, tantôt l'ennui guette les marins, d'autres jours, c'est la baisse du moral parce qu'ils sont tous éloignés de leur famille, d'autres jours encore ce qu'ils vivent est plus intense. le passage de la ligne (l'équateur) donne l'occasion d'un baptême un peu spécial pour les néophytes.
J'ai appris bien évidemment beaucoup de choses sur la vie quotidienne à bord, de l'organisation des repas aux opérations...Au détour d'une phrase elle nous décrit même le sens de certaines expressions couramment employées dans notre langue et qui trouvent leur origine dans l'armée, la marine ou les combats.
Le sport, la compétition, les blagues de potaches, sont indispensables à la bonne marche de l'ensemble et ne manqueront pas de rappeler à certains lecteurs l'ambiance qu'ils ont peut-être connue, lors de leur service militaire.
La mission du GEAOM, appelée aujourd'hui "Mission Jeanne d'Arc", est en fait une mission 4 en 1.
Il y a :
- les opérations qui sont clairement identifiées comme celle en Indonésie après le tsunami, appelée l'opération Béryx, que l'auteur nous détaille dans son récit.
- La coopération qui sont des exercices pratiques avec les marines des autres nations.
- le rayonnement lorsque le porte-avion fait escale. Visite du bâtiment, conférences, et cocktails sont de rigueur.
- et enfin, à bord, la formation qui se poursuit...comme par exemple le perfectionnement des langues à bord dont l'auteur assure les cours.
Pas d'inquiétude, côté compréhension, tous les sigles et autres appellations sont expliqués dans le texte ou par des notes de bas de page. Et à la fin de chacune des parties, photos et cartes permettent de se repérer. Les hélicoptères sont décrits avec précision ainsi que toutes les opérations. C'est parfois technique pour une novice comme moi, mais très intéressant et instructif !
Le seul bémol que je mettrais à ce récit bien écrit et très rythmé, c'est que par moment je me suis un peu lassée des descriptions des nombreuses fêtes pratiquées lors des escales, beuveries en boîtes de nuit...qui sont pourtant nécessaires pour le bon moral des troupes, j'en conviens, surtout après des semaines en mer.
Mais cela est sans doute lié à mon âge, les sorties de nuit ne m'intéressant plus du tout !
Il est vrai aussi que même si l'auteur nous livre avec beaucoup de sincérité son ressenti face à sa découverte des populations pauvres, ici ou là sur la planète, le contraste entre l'argent dépensé pour les missions (dont elle nous donne souvent des détails), et la vie des autochtones, saute immédiatement aux yeux du lecteur, mais ce n'est pas le sujet bien évidemment, vous l'aurez compris.
Merci à l'éditeur Publishroom pour ce service de presse instructif et inattendu...
Bonne lecture !

Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
...j'ai adoré voir l'hélico repartir après s'être posé, le suivre, regard fixé sur lui, nuque qui embrasse son mouvement et visage qui se lève en sa direction. L'observer gagner en hauteur, passer quasiment au-dessus de moi, le voir se détacher, masse sombre sur ce ciel d'encre constellé d'étoiles, et le voir littéralement traverser les étoiles...Magique. L'absence totale de bruit parasite, hormis celui des vagues fouettant la coque du bâtiment et le bruit de l'hélicoptère, crée une atmosphère étrange...
pour la novice que j'étais, le spectacle était de toute beauté.
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Il y a de la misère, les gamins pieds nus qui demandent un sou, les vendeurs qui interpellent ou suivent les touristes pour vendre leurs bricoles...
Cela dit, c'est fatiguant au bout d'un moment et personnellement ça m'embête de dire "non" à des gens qui ont besoin d'entendre "oui". Mais la vie est comme ça, on ne peut guérir le monde, aider tous ceux qui en ont besoin ; alors j'évite de faire des jaloux, et puis dans l'absolu, cela ne change rien à leur vie...Mais c'est vrai que ça peut être déchirant de ne pas tendre la main.
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La vie : un don magnifique pour quiconque sait saisir les opportunités et provoquer son destin. Ces deux campagnes sont un cadeau. Le cadeau professionnel d'une vie qui ne se refuse pas, et qu'on accueille le cœur battant...
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"A présent, je peux mourir", voilà ce que j'ai pensé en 2005, alors âgée d'à peine 26 ans, de retour de ma deuxième campagne GEAOM. J'ai réalisé que j'avais fait, vu et vécu tellement plus de choses que l'immense majorité des hommes et des femmes sur cette planète, que cela résonnait en moi sereinement. Je réalisais la chance inouïe que j'avais eu de vivre tant d'expériences différentes en même pas un an de vie, cumulé.
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Cette scène, je ne suis pas près de l'oublier. Être entourée de ces gamins qui rient, sont contents d'être là malgré les circonstances et s'amusent d'un rien, ça ne laisse pas indifférents...
C'est clairement cette force de vie, ces sourires affichés, ces bras levés en guise de bonjour. Malgré tout ce qui les accable et malgré la misère dans laquelle ils vivent, ils n'abandonnent pas.
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