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Citations sur Hildegarde (30)

Orlando est vieux comme le siècle. Ne reste de lui qu'un crane tendu de cuir usé, la béance d'une bouche sans dents et les trous jumeaux de grands yeux aqueux.
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Les mots qu'elle dit s'échappent, glissent sur la table avec des tintements d'épingles. Ils coulent et s'enfuient, prennent leur essor, volent sous les branches comme des moineaux apeurés. Aucun d'eux n'existe.
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Souffler la bougie. Allonger ce corps las. Laisser venir les songes. Les jours ne sont pas si nombreux qui nous séparent du terme. Chacun d’eux, pourtant, est infini.
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Le jaune de juillet, dans la lucarne, est frémissant et fiévreux.
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Restent des échos de chansons sous la voûte. Des souvenirs de voix qui murmurent. La légende d’Eimich de Leisingen et de ses cavaliers fantômes. Celle du bon Barberousse dans son château souterrain, attendant l’heure de ressurgir de terre. Restent les chroniques, les livres, et cette impression de réel qui naît de notre besoin d’y croire. Reste la magie. Le saint sang des comtes des Flandres repose à Bruges dans l’église Saint-Basile : quelques gouttes noires dans une ampoule sertie d’or, conservées dans un reliquaire et entourées de calme, de silence, de siècles de dévotion et de ferveur patiente.
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Car le langage, ainsi, poursuit son œuvre, alors même que se sont éteints les derniers échos des dernières voix humaines.
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Restent les chroniques, les livres, et cette impression de réel qui naît de notre besoin d’y croire. Reste la magie
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Voilà où aboutissent les efforts de Trithème, pour qui le monde n’est qu’une affaire de signes, pour qui les caractères écrits contiennent la totalité de ce qui est. Corollaire à cette conception : mélangerez les lettres et vous brouillerez le monde. Détruisez la cohérence du langage, et l’univers cessera de faire sens. Le temps n’est plus à décrire le réel, à le comprendre, à en tirer des lois ou des listes, et à tout consigner. Cela a déjà été fait, et amplement, au cours des siècles écoulés. Ce qu’il faut, désormais, c’est compiler, combiner et assembler les savoirs. Les passer au filtre de la comparaison, les faire dialoguer. Tirer une vérité plus grande de leur accumulation. Tendre au secret. Trithème lit tout, aime tout découvrir, les fables, les exemples, les traités, les digressions. Par-dessus, encore, il a le goût des mystères, des bribes de connaissance cryptées, des révélations à demi-mot sur la nature élémentaire, sur la génération humaine, sur les acides et les esprits, sur l’élixir, sur la pierre philosophale, la sexualité des femmes, les magiciens antiques, le cryptage, l’art de ressusciter les morts et celui de muter les vins, sur la magie naturelle, les métamorphoses, la kabbale hébraïque. Son acharnement à connaître, sa folie livresque, en font un archétype de son temps et de son lieu. Jean Trithème est le moine bibliomane de la Nef des fous de Brant. Il est le docteur Faust, sacrifiant sa vie terrestre et son âme immortelle dans l’espoir toujours déçu de pouvoir, un jour, comprendre. Il est l’incarnation de l’Ars magna de Lulle, le combinateur logique à même de produire toutes les vérités par interversion de toutes les prémisses. Il est le savant fou dont la folie est la science même. De son vivant, Trithème est accusé de magie, d’alchimie, de démonologie. Pour qui l’observe, pourtant, il se contente d’acquérir, de lire, d’écrire des livres.
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Voici Ursule.
Jeune. Blonde. Blanche. Du miel et de la porcelaine, un éclat de verre à l’eau parfaite. Un réceptacle pour la lumière céleste. Ursule a quatorze ans, son père est roi, sa mère est reine. Elle vit dans un palais aux plafonds hauts, au cœur d’un pays de culture et de foi. Il est difficile d’aimer Ursule, qui est bien trop parfaite et qui en cela seul se montre un peu attachante ; Ursule est un idéal, une tension irrésolue vers l’absolu, une fonction de récit. C’est une bille de cristal dans laquelle les plus hautes aspirations viennent se mirer. Un récipient. Un masque.
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Voici Hélendrude.
On peut préférer l’appeler Elyndruda, ce qui sonne mieux, peut-être, à nos oreilles, et choisir en toute impunité de maquiller ses traits, de la décrire comme ceci ou comme cela, et reconstituer autour d’elle un monde bâti de matériaux imaginaires, ombres de pierre, ombres d’eaux et de carpes énormes, ombre de l’ombre des arbres centenaires. Hélendrude est une moniale. Elle vit en dehors du siècle, dans un temps cyclique rythmé par les cent cinquante psaumes de l’Ancien Testament et le passage des astres. Comme son monde de reflets, elle avance en cercles de plus en plus larges, tendant aux rivages ternes de la fin des temps, cette grève où, tous, nous patientons en stase, dans l’attente d’un verdict à nul autre pareil.
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