AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,1

sur 621 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« J'ai aimé, j'ai été aimée » P 98

L'histoire :
Simone vit à Chartres, pendant la guerre, puis l'occupation allemande. Sa vie est banale. Les choses qui comptent pour elle, sont, dans le désordre, avoir son bac, être allemande, du côté des vainqueurs, ne plus avoir faim.
J'ai honte de le dire, mais cette Simone ne me plaît pas. Bien sûr, elle subit la pire des humiliation, se faire raser la tête, ce que je désapprouve vigoureusement, car elle a eu le malheur d' aimer un allemand. « Nous sommes juste Simone et Otto pour l'éternité ». Mais son attitude servile vis-à-vis de l'occupant, ça a du mal à passer. « Je travaille pour la gloire de l'Allemagne » dit-elle P 195 et elle méprise ses compatriotes. Ce n'est que trop tard que ses yeux se dessillent et qu'elle entrevoit l'horrible vérité.
Le style :
Je trouve qu'il y a un hiatus entre l'époque et le vocabulaire employé qui me semble très contemporain.
En résumé, une lecture mi-figue mi-raisin qui me laisse un sentiment de malaise.
Commenter  J’apprécie          426
Pour son premier roman, l'autrice s'est librement inspirée du cliché photographique de Robert Capa pris à Chartres le 16 août 1944, une jeune femme, tondue, front marqué au fer rouge, insultée par la foule, le visage penché sur son nourrisson.
Il fait référence à l'épuration sauvage d'après-guerre et le déchaînement de haine qui s'ensuit.

Que connaît-on de Simone Grivise ? La jeune femme du roman qui se veut libre de ses choix, à l'esprit de revanche, pleine de ressentiments et très opportuniste.
Chartres, 16 août 1944, la Libération est imminente. On vient arrêter Simone chez elle avec ses parents, en présence de son bébé et de sa soeur aînée Madeleine.

La narratrice, Simone, raconte une part de son enfance et de son adolescence, puis ses rencontres, décisives, des tournants pris, certains plus ou moins assumés, durant les années de la Seconde Guerre mondiale.

Dès le début, il est posé que Simone est très tôt fascinée par l'Allemagne et ses idéologies naissantes, un engouement pour le national-socialisme très marqué, et un engagement, conséquence de nombreuses circonstances et de son esprit de vengeance nourri par un puissant ressentiment.
Le roman amène à essayer de comprendre ce qui a pu la conduire sur cette voie.

J'ai trouvé l'écriture assez abrupte et percutante, et cette femme m'a souvent agacée, notamment par ses antagonismes, à ne jamais pouvoir la connaître vraiment. Ses variations hésitent à la cerner totalement. C'était peut-être le but.



Mon ressenti est que le personnage brossé par l'autrice est rempli de contradictions, frôlant l'incohérence parfois – la crédibilité m'a quelquefois échappée. L'autrice prête à la narratrice un vocabulaire sciemment argotique voire vulgaire - parfois décalé - marquant une certaine ambiance.

Même si mon avis reste mitigé, cette lecture ne peut pas laisser indifférent, à mon sens.



Commenter  J’apprécie          150
Un roman sous l'occupation allemande à Chartres. Simone, la vingtaine en 1940 vit dans un milieu modeste à tendance antisémite et effectue de brillantes études pour échapper à sa condition. Peu concernée par la guerre et soucieuse de son bien être, elle est happée par une mouvance collaborationniste dans laquelle elle s'épanouit sans états d'âme. Les attitudes des protagonistes illustrent bien cette zone grise volontairement décrite dans la narration. L'honorabilité de la résistance n'exonère pas Pierre de sa goujaterie vis à vis de Simone et la bienveillance et l'humanité d'Otto l'exonèrent de l'image négative qu'il véhicule dans son uniforme. L'amour est plus fort que tout et triomphe, l'histoire racontée a tout de même tendance à rendre sympathique et attachante l' héroïne en laissant la poussière qu'elle soulève sous le tapis ! Parvenir à procurer du plaisir au lecteur pour un « feel good » dans cet environnement délétère est presque dérangeant.
Commenter  J’apprécie          120
Julie Héraclès est partie d'une photographie historique prise en 1944 par Robert Capa, la Tondue de Chartres, pour dérouler sa fiction.
On y suit Simone, jeune femme précaire qui tentera tout pour se sortir de sa condition familiale, quitte à adopter parfois des convictions avec lesquelles elle n'est pas toujours en accord dans les faits ou auxquelles elle adhère mais sans vraiment connaître le monde qui l'entoure, juste par à-priori. Parce que c'est plus facile de faire des généralités et de croire que tout est de la faute des autres, n'est-ce pas.

J'avoue que le postulat de départ m'intriguait, que la période historique d'après guerre est un de mes sujets préférés et que le petit clin d'oeil aux Âmes grises de Claudel que j'avais adoré me laissait envisager une superbe lecture. Et puis finalement, la mayonnaise n'a pas pris. Pas vraiment.

Ce livre n'est pas dénué d'intérêt et montre bien l'ambivalence humaine. On peut être un héros ET un salaud. On peut avoir des idées nauséabondes mais être droit dans ses bottes de par ses actes, etc. Pour ça, ce livre est bien fait. Et, globalement, les parties sur l'après guerre sont tout à fait satisfaisantes.

Pour le reste, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs, que ça manquait parfois de crédibilité. On nous déroule tout le fil de la misère et de la violence humaine mais plus comme une liste. Comme s'il fallait cocher des cases. C'était trop. Trop long. Trop rocambolesque. Parfois je n'y ai pas cru et ça m'a freiné dans ma lecture.
Commenter  J’apprécie          100
Je ressors de ma lecture avec un ressenti très mitigé....
L'action se passe pendant la seconde guerre mondiale.
Simone, une jeune fille française, adore les Allemands, leur langue, leur culture. Pour elle, les Allemands sont là pour sauver Chartres et la sortir de sa vie misérable ,sa mère Jacqueline une ivrogne et son père, le vieux comme elle l'appelle,est dépassé par les évènements. Ceci dit je l'ai trouvée très impolie et incorrecte envers eux .
Madeleine,sa soeur ainée, la protège et la sauve de ses mauvais choix . Madeleine est beaucoup plus réfléchie que Simone .
Simone prend des décisions irréfléchies, je la trouve naïve.
Elle travaille pour les Allemands en tant que traductrice et se lie d'amitié avec une Allemande.....
Elle tombe amoureuse d'un allemand avec lequel elle aura une fille.

Ce livre a double temporalité :
- pendant la guerre (collaboration avec les allemands)
- après la guerre ( les Américains reprennent Chartres et tondent les femmes pour les punir d'avoir collaborées avec l'ennemi).
Commenter  J’apprécie          70
Un roman que La Souris Jaune a beaucoup aimé. L'écrivaine grâce à une écriture très énergique décrit tout ce que cette photo ne dit pas. Si on réfléchit à cette photo prise par Robert Capa, on peut se poser des questions sur l'évolution du ressenti face à ce qui s'est passé à la libération. Robert Capa a-t-il eu un moment de compassion pour cette femme et son bébé ? Les gens hilares autour de cette femme, et leurs descendants sont ils fiers de leurs rires aujourd'hui ?

Il ne faut pas oublier que cette femme Simone est accusée de collaboration, mais l'auteure pense que c'est plutôt sa mère qui a fait cela : dénoncer ses voisins à une collabo notoire et puissante, cinq seront arrêtés et deux mourront dans les camps allemands. La vindicte populaire est sûrement injuste mais elle avait un fondement dans ce cas précis. Pour moi, ce que de tout temps j'ai trouvé révoltant, c'est qu'on traite les femmes différemment que les hommes, je n'ai aucune considération pour celles qui ont entretenu des relations avec des soldats allemands mais elles méritent un jugement comme les hommes, pas une humiliation de plus parce que ce sont des femmes.
L'auteure s'empare donc de cette histoire et de cette photo pour retracer le parcours de Simone, elle a changé les noms car elle ne veut pas faire oeuvre d'historienne mais créer un roman avec un fondement historique.
Ce qui ressort c'est l'ambiance familiale complètement délétère car la mère, une forte femme, a fait faillite en voulant tenir une crèmerie à Chartres. Cette femmes est remplie de haine et méprise tous ceux qu'elle rend responsable de sa déchéance sociale : son mari qui n'existe jamais à ses yeux car il ne lui a pas apporté la richesse, ses voisins qui, d'après elle, se réjouissent de sa misère actuelle, tous les hommes politiques qui ne savent pas gouverner la France en particulier les juifs comme Léon Blum.

Dans cette famille deux filles, Madeleine qui sera toujours au côté de Simone, la petite sur qui repose tout le désir de revanche sociale de la mère. Elle va réussir ses études et sera comme sa mère attirée par les théories nazies, et méprisera son père qu'elle appelle le vieux.

C'est un roman terrible, car d'une tristesse infinie, sans la guerre cette enfant serait devenue une professeure respectée sans doute mais aurait-elle réussi à surmonter tous les messages de haine ressassés par sa mère. On n'en sait rien, elle a rencontré pendant l'occupation l'amour d'un soldat allemand. Il faut dire que l'image des hommes qu'elle rencontre avant lui est tellement destructrice pour elle. Là aussi on sent le désaveu social, elle a envie de s'élever et de fréquenter un bourgeois (le fis de son professeur d'allemand) mais elle ne ne sera pour lui qu'une « marie-couche-toi-là ». Bref l'Allemand est le premier homme qui l'a respectée !

Un roman trop triste, mais qui sonne vrai. Lors de la discussion du club, on a bien senti que le passé de la collaboration donnait lieu à des ressentis encore très douloureux. Certaines trouvaient que l'auteure excusait trop cette femme qui s'était engagée auprès des Allemands.
Lien : https://luocine.fr/?p=17590
Commenter  J’apprécie          60
Il y a quelque chose qui me gêne beaucoup dans ce livre. C'est qu'Henning Mankell, auteur suédois aujourd'hui disparu, a écrit en 2012 une pièce, disponible sous forme de livre, sur le même thème, exactement. La photo de Capa, l'histoire de Simone... A part ça j'ai trouvé l'écriture assez moyenne avec quelques anachronisme dans les expressions.
Commenter  J’apprécie          51
Je vais passer outre les faits historiques. Sinon, bien sûr, il y a des incohérences énormes, et on passe au-dessus des choses vraiment graves sur cette personne.
Mais là, d'emblée, l'autrice nous conte une histoire fictive, en partant d'une photo.
Dans l'ensemble, j'ai bien aimé cette lecture. C'est fluide, certains personnages sont attachants (Madeleine, Colette..). Ce qui m'a gênée dans ma lecture c'est le ton et le vocabulaire employé. C'était beaucoup trop moderne ! Je n'arrivais pas à me projeter dans une histoire qui se déroule dans les années 30-40. le contexte n'était pas dans le ton et c'est dommage. de ce fait, j'étais moins dans la lecture, et finalement je fus "choquée" par certes terme tellement parce que pour moi ils n'avaient rien a faire là.
J'ai refermé ce livre en sachant qu'il ne resterait pas gravé dans ma mémoire.
Commenter  J’apprécie          40
Outre une belle plume et un sujet passionnant, je dois avouer que j'ai été quelque peu dérangée par l'histoire de Simone. Bien que l'autrice précise ne s'être qu'uniquement inspirée de Simone Touseau pour l'écriture de ce roman, force est de constater qu'à plusieurs reprises, le déroulé des faits est quand même particulièrement semblable à la réalité…

J'ai été tiraillée tout au long de ma lecture. En effet, j'ai eu la sensation que l'autrice elle-même n'a pas réussi vraiment à se décider entre écrire une véritable fiction ou bien raconter la vie de Simone Touseau. Dans « Vous ne connaissez rien de moi », la vie de l'héroïne est retracée de A à Z, de son enfance et adolescence, mais aussi de ses amours et de ses opinions politiques. J'ai évidemment été dérangée par cette façon de la raconter.

Le fantôme de Simone Touseau hante chaque ligne de ce roman et il est extrêmement difficile de s'en détacher. Plusieurs fois j'ai été gênée d'avoir de l'empathie pour la Simone fictive en pensant à la vraie Simone : sympathisante nazie, employée par la Kommandantur, adoratrice du Fürher et antisémite. Je doute que l'autrice ait eu la volonté de banaliser l'horreur mais l'équilibre entre fiction et réalité manque, selon moi, de maîtrise. Et le résultat est que l'on referme ce livre avec une certaine confusion.
Lien : https://www.instagram.com/ju..
Commenter  J’apprécie          30
La lecture de ce livre a été très particulière. J'ai été partagée entre incrédulité et gêne. La naïveté pour ne pas dire la stupidité de Simone ne m'a pas semblée très cohérente. Difficile au fil du livre de lui trouver des excuses, c'est parfois à la limite du glauque. Sa soeur Madeleine est, elle, bien, plus humaine et sympathique. Que cela tourne autour d'une histoire d'amour entre Simone et un allemand responsable de la propagande n'arrange rien à l'affaire. J'ai lu jusqu'à la fin mais même si la base concerne une autre Simone, réelle , celle là c'est un thème qui aurait pu être traité autrement au vu de la réalité historique. Il ne s'agit pas de juger mais de donner mon ressenti désagréable à la fin de cette lecture
Commenter  J’apprécie          30




Autres livres de Julie Héraclès (1) Voir plus

Lecteurs (1439) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3206 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}