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4,1

sur 620 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Un livre qui fait polémique, l'autrice s'inspire de la célèbre photo de Robert Capa et de la vie de la Tondue de Chartres, Simone Touseau.
Julie Héraclès indique en préambule de son roman qu'il n'a pas vocation à être une reconstitution historique. Elle rebaptise son personnage, ainsi Simone Touseau devient Simone Grivise. Cela a le mérite d'être clair, mais alors pourquoi utiliser cette photo en couverture ? Voilà qui vient inutilement brouiller les pistes.

Julie Héraclès fait de Simone une petite idiote, qui ne comprend pas grand-chose de la politique ni de l'antisémitisme et ne s'y intéresse pas, amoureuse de l'amour, qui aime un Allemand et en tombe enceinte, une histoire qui n'a rien de banale quand elle survient sous l'occupation nazie.
De surcroit, Simone ne fait pas que s'enticher de son Allemand, elle travaille pour la Feldkommandantur en tant que traductrice, la famille invite régulièrement des Allemands à sa table, sa mère ou Simone elle-même dénonce des voisins français qui écoutent Radio Londres, cinq voisins qui seront déportés à Dachau, et dont deux ne reviendront pas.
La vie de Simone s'avère particulièrement romanesque dans la dernière partie de l'ouvrage, pourtant l'autrice n'a que très peu inventé dans le déroulement des faits.
J'ai été dérangée par le fait que Julie Héraclès cherche à nous la rendre sympathique en édulcorant en partie sa véritable vénération pour le Reich, son enrôlement dans des organisations pronazies en cherchant à nous les faire passer pour de la naïveté, de l'ignorance, un peu de hasard, un soupçon d'opportunisme mais pas trop, le hasard fait bien les choses.
La véritable Simone est très tôt attirée par le discours du Führer, rêve d'un chef semblable à Hitler qui remettrait la France dans le « droit chemin », dessine des swastikas sur ses cahiers d'écolière, et adhère au parti PPF de Doriot.
Je n'ai pas bien compris cette volonté de l'autrice de brouiller les pistes ; de nous parler de Simone Touseau en nous narrant la vie de Simone Grivise, probablement pour se protéger d'attaques en justice de descendants de personnes qui se reconnaitraient dans l'ouvrage.
D'ailleurs les précautions de l'autrice n'auront pas suffi puisque Julie Héraclès se voit reprocher par un des descendants des cinq voisins déportés de vouloir réhabiliter Simone Touseau avec son livre, ce qu'elle nie catégoriquement.
Pourquoi ne pas avoir écrit un roman en s'inspirant simplement des faits et en nous racontant la vie d'une autre femme complètement imaginaire ? J'aurais alors beaucoup plus apprécié ce livre.
Un autre point, assez mineur par rapport à ce que je mentionne plus haut, est que le langage, des mots ou des expressions utilisés par l'autrice sont extrêmement actuels, et me sortaient de la possibilité de croire que je lisais une histoire racontée à la première personne censée se dérouler entre le début des années 30 et 1944.
Julie Héraclès m'a semblé hésiter constamment entre deux positions ; soit partir dans une fiction totale (ce qu'elle fait dans la première partie imaginant l'enfance et l'adolescence de Simone), soit dépeindre Simone Touseau telle qu'elle était réellement. Dans cette dernière option il y avait matière à faire un roman formidable avec tous les éléments rassemblés par les historiens, et le double visage de Simone, d'un côté victime dans sa posture de madone à l'enfant sur la photo de Capa, de l'autre ses actes de collaboration. Un livre qui retrace assez bien l'ambiance de l'époque, mais j'ai été gênée par l'ambivalence du récit qui mêle réalité et fiction sans que le lecteur puisse faire la part des choses.
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Julie Heraclès donne une autre voix à la jeune femme photographiée par Robert Capa, le 16 juin 1944, que l'on nomme la “Tondue de Chartres”. En alternant les chapitres qui enchevêtrent le présent de l'arrestation et son passé, une Simone Grivise se raconte et se dévoile, différente de la femme photographiée, dans ce premier roman.

Brins d'histoire

Dans la ville de Chartres, son enfance est assez choyée dans un foyer de commerçants. Sa mère est aigrie par les faillites successives et se réfugie facilement dans l'alcool. Son mari est toujours effacé et subit les invectives incessantes de sa femme. Néanmoins, assez rapidement, Simone découvre que cet homme n'est certainement pas son père. Madeleine, sa soeur, devenue institutrice, est considérée depuis toujours comme la bonne à tout faire de la maison.

Mais la petite Simone bénéficie d'un statut privilégié en intégrant des écoles privées tenues par des religieuses. Pourtant, elle se vit comme une victime, harcelée et dévalorisée. C'est en priant Sainte Bernadette qu'elle découvre la force de se battre. Simone garde une propension à se sentir victime, rejetée, incomprise et toujours mise à l'index.

D'ailleurs lorsque son amie Colette Klein est obligée de fuir les violences antisémites, Simone est incapable d'empathie et vit son départ comme un abandon et même une désertion !

Puis, vint l'adolescence où va s'accélérer toute son histoire!

Simone Grivise très différente de la vraie “Tondue”

Outre que la Simone de Julie Héraclès a une fâcheuse tendance à parler comme une jeune femme d'aujourd'hui, ce n'est pas ce qui m'a le plus dérangée dans ce roman. Néanmoins, dès le début, il est difficile d'adhérer à son propos tant le décalage est prégnant.

L'histoire de Simone Touseau, la vraie “Tondue” de Chartres, a été racontée par des historiens à partir de documents d'archives et de la rencontre des survivants.

Julie Heraclès transforme Simone Touseau, aux positions notoirement fascistes en une Simone Grivise, toujours déçue par les autres, son amour avec Otto, soldat allemand, l'apaisant d'un traumatisme.

Mais, dès 1935, la vraie “Tondue” de Chartres dessine sur des cahiers des svastika (croix gammées). Et, son adhésion au PPF (seul et unique parti nazi français) signifie sa véritable approbation aux valeurs fascistes nazies, et non un compagnonnage de proximité, comme le laisse sous-entendre Julie Héraclès.

Est-ce vraiment important ?

La photo de Robert Capa illustre dans notre inconscient collectif la période trouble de l'épuration à la Libération, ressentie pas l'Extrême droite de l'époque comme une véritable humiliation. Gommer les encagements connus, volontaires et assumés, de Simone Touseau pour servir une Simone Grivise, aigrie, ayant épousé les thèses nazies juste par opportunité et par attirance amoureuse me déplaît fortement !

Et, mettre en avant cette Simone Grivise, c'est à mon sens, estomper pour rendre plus acceptable le parcours de Simone Touseau pour tenter d'effacer les valeurs qu'elle a défendues, revendiquées et mises en pratique dans sa propre ville, selon les recherches des historiens.

C'est aussi mettre en avant, dans notre société du buzz permanent, la Collaboration qui a sévi à une certaine époque. D'ailleurs, en ce sens, le titre est très réussi ! Et comme, l'histoire de Simone Grivise épouse fortement les thèmes actuels (le traumatisme sexuel, le harcèlement, l'abandon, etc.), il est aisé de s'identifier et d'en comprendre son succès.

En résumé

Le roman, Vous ne connaissez rien de moi, est une fiction librement inspirée de la photographie de Robert Capa. Il n'a rien à voir avec la véritable histoire de Simone Touseau, la femme appelée depuis “La Tondue de Chartres”.

Julie Héraclès présente une forme édulcorée, certes bien écrite, même si la manière de raconter sa Simone semble peu crédible. Seulement, son parti pris, en donnant à l'héroïne une nouvelle vie romancée, banalise le vécu des collaborationnistes de la seconde guerre mondiale, c

https://vagabondageautourdesoi.com/2023/08/31/julie-heracles/
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En s'inspirant de la célèbre photo de Robert Cappa “La tondue de Chartres” prise en août 1944 à Chartres Julie Héraclès signe une fiction historique, avec la Seconde Guerre mondiale en toile de fond et prête vie à cette femme tondue portant son bébé.

Simone, fascinée par la langue et la puissance de l'Allemagne, est prête à tout pour sortir de sa condition sociale, quitte à y brûler ses ailes.

Je suis très partagée quant à cette lecture.

J'ai apprécié la plume sans fioriture de l'auteure, la gouaille de Simone qui malgré son instruction, manque cruellement d'éducation, d'empathie pour les autres. On peut d'ailleurs se dire que le manque d'amour de ses parents la pousse à l'extrême. Toutefois, ce serait minimiser le fait qu'elle n'ait eu aucune compassion même pour sa meilleure amie, juive qui doit fuir. Elle vit son départ, comme un abandon… Comme si tout ne devait tourner qu'autour d'elle, de ses désirs et ses choix.

J'ai parfois eu de la compassion pour cette jeune fille, et même si j'ai parfois été tentée de me focaliser sur son histoire d'amour et ses sentiments, je n'ai pu, ni voulu, oblitérer ce qui se passe en périphérie de sa vie. Simone, écrase, broie, ignore et regarde de haut, ceux qui ne pensent pas comme elle, ceux qui l'empêcheraient d'obtenir ce qu'elle veut. Elle rêve sa vie, comme si le moule dans lequel elle est n'était pas le sien. Elle se jure d'être libre, d'être aimée, tout cela sans un regard pour les dommages collatéraux.

Mais il m'est impossible de comprendre que l'on puisse, par soif d'élévation sociale, ne pas voir ce qui se passe autour de soi. J'ai voulu la croire naïve, mais quelques phrases me font dire qu'elle ne l'était pas tant que ça.

J'ai à la fois détesté Simone et à la fois eu beaucoup de compassion pour elle, pour sa vie, son amour. Mais je ne peux cautionner sa collaboration. Sa jeunesse n'excuse pas tout.

Simone Grivise, personnage fictif de Simone Touseau, 23 ans, connue pour ses affinités affichées avec les soldats nazis pendant l'Occupation, et pour avoir entretenu une liaison avec Erich Göz, dont elle a eu un enfant. En 1943, Simone Touseau adhère au Parti populaire français (PPF), parti collaborationniste fondé par Jacques Doriot. Ce qui lui vaudra une peine de dix ans d'indignité nationale, prononcée par la chambre civique ainsi que deux ans et dix mois de prison.

On découvre, donc, la vie romancée d'une jeune femme reconnue coupable de collaboration pendant la guerre. J'ai parfois eu le sentiment que l'auteure lui trouvait des excuses, mais peut-on en trouver ? L'âge, est-il une excuse ? Je ne crois pas. du moins, j'ose espérer que non. Je suis déjà révoltée par toutes ces femmes et ces hommes qui ont retourné leur veste pendant cette sombre période, alors je ne peux pas excuser ce manque d'empathie, ni de compréhension.

Je peux comprendre que l'on puisse tomber amoureux d'une personne de l'autre camp, mais il ne faut pas minimiser les choses. Surtout qu'ici, Julie Héraclès, prête plus d'empathie à l'homme aimé qu'à Simone elle-même.

Les tondues ont servi d'exutoire et ce n'est effectivement pas glorieux, sachant que certains, étaient du côté de l'occupant…

Julie Héraclès assume l'histoire romancée : « Ce que j'ai fait, ce ne sont pas des recherches d'historien, ce sont plutôt des recherches pour m'imprégner d'une époque, de la manière dont on vivait, dont on parlait. J'ai lu des ouvrages d'historiens, mais très peu. » « J'ai ajouté des épisodes aux événements qu'on connaît déjà, c'est pour ça que c'est un roman. J'ai pris beaucoup de libertés avec la vérité historique. »

L'histoire de la vraie Simone a été largement décortiquée dans La Tondue de Gérard Leray et Pierre Frétigné et ce n'est certainement pas la victime qu'en fait l'auteure.

Même si je n'oublie pas que ce sont deux histoires différentes, je ne peux me détacher de la grande Histoire.

« Les salauds, les saints, j'en ai jamais vu. Rien n'est ni tout noir, ni tout blanc, c'est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c'est pareil… » – Philippe Claudel : Les Âmes grises

Je reconnais pourtant de belles qualités dans le récit, des réflexions intéressantes sur le bien et le mal, une plume très visuelle et rythmée, même si parfois, j'ai trouvé que la narratrice avait plus de la jeune fille actuelle que de celle des années 40.

Je suis par ailleurs, assez surprise car ce livre ressemble étrangement à "Des jours et des nuits à Chartres" de Henning Mankell....

Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Il y a deux façons de lire ce roman à mon avis . La première qui à mon sens est erronée serait de voir ce livre comme un récit historique respectant les faits réels , ce qui n'est pas le cas . La seconde comme un roman ayant en toile de fond une période de l'histoire bien précise mais dont les faits sont totalement imaginaires et dans ce cas alors le roman est plaisant à lire .
Je l'ai lu dans cette seconde optique et j'ai pris du plaisir à sa lecture même si étant passionné par cette époque je n'ai pas pu m'empêcher de pester contre les erreurs et les contrevérités qui parsèment ce roman.
Autre reproche que je pourrais émettre est que la manière de penser et de parler de Simone est celle d'une jeune femme de 2024 et certainement pas de 1944.
Un livre que se lit rapidement et qui s'oublie aussitôt refermé.
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Attirée par ce livre parce qu'il se déroulait à Chartres, ville dont je suis très proche, je me suis laissée tentée bien qu'ayant lu beaucoup de livres sur cette période, j'avais une appréhension.

Appréhension qui s'est révélée juste, puisqu'on n'y apprend rien à part la contextualisation sur Chartres et ses environs.

De plus, en lisant certains avis, je me rends compte qu'il y a déjà eu des choses écrites et vérifiées historiquement sur cette dame alors moi, qui départ me disait pourquoi pas partir sur cette hypothèse de la jeune fille ingénue et amoureuse qui expliquerait le pourquoi du comment ..
Mais, force est de constater que non, il y a une vérité historique donc je trouve cela très indélicat de prêter de fausses intentions à quelqu'un qui en avait de véritables et pas des plus sympathiques.

Comme beaucoup, je ne comprend pas cette "balle dans le pied" qu'elle se tire .. Pourquoi ne pas partir sur quelqu'un de totalement fictif et mettre en avant une part d'hitorique pour broder autour des hypothèses farfelues ???
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Cette lecture m'a été particulièrement pénible, et je referme ce livre médusée… mais qu'avait donc en tête cette auteure ?!
Comment prétendre innocemment utiliser le parcours d'une Simone tondue à Chartres, lui attribuer des sentiments, des émotions et des opinions, puis nier toute intention d'humanisation, voire de réhabilitation d'une vraie Simone identique ?!
Incompréhensible... Il aurait été tellement plus clair d'opter pour une héroïne de fiction.
Heureusement le personnage du roman est tellement imbuvable qu'il ne réhabilite rien du tout!
Idiote opportuniste, incapable d'empathie, elle reste centrée sur son propre intérêt et se montre pleine d'avidité et de hargne pour quiconque se met en travers de son ambition.
A mes yeux le seul intérêt de ce récit tient dans sa description de mécanismes qui peuvent mener à la violence, au meurtre, au terrorisme : on entrevoit comment des raisonnements simplistes associés à un processus de victimisation peuvent être déclencheurs de rancoeur, de rage, de malveillance et de déchainement de violence.
Un livre très dérangeant.
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Chers amis je vais être synthétique :

J'AI AIMÉ :
le fait de nous donner ce point de vue de l'Histoire, depuis une femme tondue à la libération est très intéressant.

J'AI DÉTESTÉ :
L'argot omniprésent, très vulgaire, inutile et anachronique.
Les petits arrangements avec l'histoire pour tenter de réhabiliter un personnage qui était selon les documents historiques une véritable admiratrice du régime nazi.
Les débordements littéraires de roman de gare complètement indécents.

Voilà. À bientôt.
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Cette histoire, inspirée de la photo de Robert Capa aurait pu me captiver. Ces femmes qui ont eu des rapports avec les allemands pouvaient avoir leurs raisons, nous ne sommes pas là pour juger.
Mais cette Simone m'a été dès les premières pages particulièrement antipathique, grossière, méchante.
Je ne sais pas pourquoi l'auteure lui a fait endosser ce rôle.
Elle est plutôt intelligente puisque nous découvrons assez rapidement qu'étant issue d'un milieu pauvre, elle veut réussir, passer son bachot... Elle devrait donc rentrer un peu plus dans le "moule" pour justement y arriver.
Elle ne veut en fait qu'une chose, c'est tirer son épingle du jeu et se sert de toutes les personnes possibles afin d'y arriver : de manger à sa faim, de s'habiller, de s'amuser.
Bien sûr elle est très jeune, mais sa jeunesse ne pardonne pas tout. Elle est toujours dans la critique, de ses parents, qui le méritent peut-être, mais elle rejette souvent sa soeur, sa seule alliée et ne parlons pas des voisins...
Le fait qu'elle soit tombée amoureuse... je n'y crois pas un instant. C'est trop gros quand on voit le personnage.
Et partir comme ça retrouver un allemand blessé... C'est n'importe quoi.
Mais je pense que pour moi, le plus dérangeant c'est réellement cette façon de parler : elle est parfois vulgaire, et quelques pages plus tard, elle retrouve un langage châtié.
Pour moi, la photo a été vraiment mal interprétée. Ratage complet.
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Ce roman se propose de s'intéresser à la figure de la fameuse Tondue de Chartres, prise par Robert Capa le 16 août 1944, lorsque l'épuration sauvage faisait rage. Par une alternance de point de vue entre présent et passé, on découvre alors Simone, jeune femme qui en pleine guerre, décide pleinement de verser dans la collaboration et d'adhérer à des idéaux antisémites, brusquement condamnée à la Libération, déchue publiquement.

J'ai lu ce livre sans grand entrain, presque inconfortablement. Pourquoi ? Parce que j'ai eu un énorme souci avec Simone, avec son traitement. Alors on ne peut pas enlever le fait que l'autrice s'est beaucoup documentée pour coller au plus près de la réalité historique cependant, j'ai presque eu le sentiment qu'on « humanisait » outre mesure cette femme, en dépit de ses actions. Comprendre que la collaboration pouvait être nuancée (j'entends par là qu'on a pu y participer pour des raisons autres que foncer pleinement dans cette horreur parce qu'on adhère aux idées d'emblée), je suis la première à valider parce que c'est important de comprendre les différentes facettes de cette partie de notre Histoire. Mais l'éclipser presque, la lier à une histoire d'amour qui semblerait presque « dédramatiser », ça m'a beaucoup perturbée ; sans dire qu'il s'agit de la volonté de l'autrice, c'est l'impression qui m'a en tout cas frappée. Et de manière générale, j'ai détesté Simone, aucune de ses réactions ou pensées ne m'a touché, ne m'a donné l'envie de la découvrir davantage. Et puisque tout le roman ne tourne qu'autour d'elle, autant dire qu'on partait déjà mal. Au niveau de l'écriture, là non plus je n'ai pas été franchement emballée ; c'était sympa, plutôt fluide, mais j'aurai peut-être apprécié davantage quelques envolées littéraires, quelques phrases plus « travaillées » / « recherchées » par moment. La construction est plutôt classique et la fin l'est tout autant… Je veux dire, je n'ai pas eu de réelles surprises, pas de vrai plaisir dans ma lecture ni de curiosité à l'égard de la figure principale du roman. Bref, ça ne l'a pas fait pour moi, la lecture a beaucoup traîné parce que je n'avais aucune envie de le terminer (j'y suis quand même parvenue) mais d'un autre côté, je salue le travail de recherches que l'on ressent dans ce texte (sans valider tout à fait la version de Simone qui nous est proposée).
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Ce roman aurait pu être intéressant si ce n'est la scandaleuse polémique qui l'entoure. Je comprends qu'on puisse apprécier le style volontairement argotique (voire vulgaire) à la première personne, le personnage romanesque, la mise en scène de la vie quotidienne sous l'occupation du point de vue collaborationniste. J'ai personnellement apprécié la mise en scène tout au long du roman de la cathédrale de Chartres.
Toutefois, prendre des libertés avec l'histoire me semble inapproprié. L'image de la couverture sous entend clairement (et ce malgré l'avertissement) que c'est l'histoire de la véritable Simone que l'on va lire. Si en plus on en tire le film apparemment prévu, c'est sans doute cette version qui restera dans les têtes. Même si on ne sait pas tout sur cette fameuse Simone, s'il reste des parts d'ombre dans son rôle de dénonciatrice, il aurait mieux valu choisir carrément un personnage totalement de fiction, par respect pour L Histoire et tous ceux qui ont souffert à cette période.
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