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4,1

sur 620 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La célèbre photographie de Robert Capa, du16 août 1944  , de Simone Touseau, la fameuse tondue de Châtres , tenant son enfant dans les bras, a été l'élément déclencheur , pour Julie Heracles, pour l'écriture de son premier roman, qui est absolument remarquable.
C'est l'histoire de Simone Grivise, vivant avec son père, sa mère et sa soeur, sa meilleure amie, son alliée Madeleine, Un père aigri, une mère qui sombre dans l'alcoolisme, un univers sans amour, sans tendresse, sans aucune affection, ce qui entraînera un grand préjudice moral à leurs filles. Madeleine devient la vraie fille bien rangée, ayant un travail , une vie simple qui lui suffit. Simone rêve d'émancipation, excellente élève, elle souhaite, de tout coeur réussir ses examens, et voler de ses propres ailes, un rêve illusoire et de courte durée, durant cette période. Elle pense vivre dans un monde sans restriction, un monde où tout est réalisable, un monde où rien ne manque, Un monde qui va là conduire , sans qu'elle le sache, dans la déchéance, l'humiliation, mais malgré sa peur , elle gardera toujours la tête haute,
Elle décide de travailler pour les allemands comme traductrice, Elle adule ce pays qu'elle ne connaît pas . Elle tombe éperdument amoureuse d'Otto, soldat du troisième Reich, qui réfute cette guerre. de leur amour , naîtra Françoise. Ce bébé qui sera une source d'oxygène, pour Simone. Elle se façonne des ornières, ne réalise pas le cataplisme du règne de l'Allemagne , , refuse d'accepter, d'ouvrir les yeux sur les atrocités qu'ils ont pu commettre, Elle accuse sa meilleure amie Colette, celle qui portait l'étoile jaune de l'avoir abandonnée . Est-elle naïve à ce point ? Une question qui me titillera tout le long de ma lecture. Simone réalisera très vite, que ce qu'elle idolâtrait, était loin de sa réalité, de ce qu'elle s'imaginait. Elle retombera vite sur pied, mais il sera trop tard pour elle, Elle , cette collabo, cette "embochée", elle sera tondue, comme beaucoup d'autres, et exhibée sur la place publique. Julie Heracles, nous livre, un récit bouleversant, poignant, mettant en avant l'univers du pendant et de l'après seconde guerre, entre les dénonciations, les collaborations .Un roman richement documenté, elle ne laisse rien au hasard. Elle nous plonge avec grande dextérité dans cette histoire.
Le titre « Vous ne connaissez rien de moi «  prend tout son sens à la fin de son roman. Il reflète les pensées de Simone. J'ai fini à avoir énormément d'empathie pour Simone.
Un premier roman remarquable, un livre à découvrir. La plume de l'auteure ne tombe pas dans la pathos, nous sommes dans une réalité bouleversante.
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Elle a choisi son camp. En 1943, Simone travaille pour les allemands. Sans avoir vraiment toutes les données en main, malgré les souvenirs douloureux du père qui a vécu la première guerre contre les boches, et sans tenir compte des craintes de Colette, son amie. Elle se range du côté des vainqueurs, bien décidée à ne pas subir les difficultés du quotidien quand on ne ne bénéficie pas de passe-droit. Pour parachever le tableau, elle s'éprend du bel Otto, officier de la Wehrmacht.
Pourtant on le sait dès le début, la libération est aussi une période où l'épuration ne pardonne rien. Simone en fera les frais.

Elle est intelligente , ses résultats scolaires la promettent à un avenir brillant, et pourtant elle se laisse guider par des motivations vénales sans chercher à connaître réellement ce qui se passe. Sans être anti-sémite, elle se laisse porter par le discours ambiant, et en arrive à considérer qu'identifier les commerces juifs, c'est savoir à qui l'on a affaire. La disparition de Colette, c'est la trahison d'une amie, rien de plus. Les camps de travail en Allemagne, une bonne chose. D'ailleurs, on constate la grandeur de ce pays vainqueur sur les films de propagande. On voit à quel point elle se fourvoie dans ses raisonnements peu étayés.

Malgré son comportement peu responsable, le personnage n'est pas antipathique. Elle représente bien sûr cette majorité silencieuse et mal informée, que de tous temps a finalement pesé lourd dans la destinée politique du pays.

La seule circonstance où sa sincérité est claire, c'est l'amour qu'elle éprouve pour l'officier allemand. Un amour qui rend son jugement encore plus aveugle.

Avec une prose réaliste, un style quasiment oral, qui témoigne de l'inculture de Simone, le roman vous emporte dans un tourbillon de réflexions sur les choix, sur l'opportunisme, sur la facilité de juger et la violence contenue qui peut éclater à tout moment. Un brillant premier roman.

380 pages Lattès 23 août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un premier roman impressionnant de maîtrise et d'intensité qui va illuminer la rentrée littéraire.
Avec la citation de Claudel, Julie Héraclès annonce la couleur : « les salauds, les saints, j'en n'ai jamais vus. Rien n'est ni tout noir, ni tout blanc, c'est le gris qui gagne… Les hommes et leur âme, c'est pareil… »
Simone s'est faite embochée - odieux terme pour insulter la petite amie de l'occupant. Incarnation de la disgrâce ? Vous ne savez rien de Simone, de son enfance, de sa souffrance, de son béguin pour Otto Weiss, l'allemand lettré qui honnit la guerre. Simone ressent, et cherche à comprendre. La brutalité et la bêtise des prétendus héros, la douceur et la grandeur des soi-disant monstres.
Julie Héraclès ne tombe jamais dans le piège d'un manichéisme outrancier. Son héroïne, Simone, aimait la langue de Goethe. Elle a cru, un temps, à cette nation fière et forte que promettait le führer (p178). Il n'y a pas de fumée sans feu. Il a pris lentement, une étincelle a suffi. Elle couvait sous les cendres de ses premiers émois corrompus, de ses espoirs fracassés, de toutes les humiliations subites. Pourquoi lui en vouloir ? La grande histoire s'est écrite à l'encre des vainqueurs, a posteriori, sans les précautions d'usage, au détriment des malchanceux et de ceux, le coeur et la morale engourdis, qu'elle a abandonnés à la croisée des chemins.
Un roman puissant dans le fond et dans la forme. Des phrases courtes qui rendent le récit plus alerte, tendu vers l'essentiel. Un bon usage de l'alternance des époques qui donne du relief aux personnages. Des dialogues réalistes qui insufflent à cette histoire tragique sa dimension romanesque.
D'une photo, Julie Héraclès a fait un très beau livre. Si « le baiser » de Robert Doisneau l'inspire, qu'elle n'hésite pas !
Bilan : 🌹🌹🌹
PS : ceci n'est pas un SP mais un prêt de ma libraire. Fidèle à mes principes, je rachèterai le roman au moment de sa sortie officielle.
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Elle est dans les livres d'Histoire, chapitre “Seconde Guerre Mondiale”. Elle est le symbole d'une honte nationale. Elle représente toutes celles qui ont pactisé avec l'ennemi et qui méritent donc d'être humiliées, torturées, violées voire même tuées pour cela… La femme sur la photo c'est elle: Simone Touseau, “la Tondue de Chartres”, immortalisée par Robert Capa le 16 Août 1944, alors que le vent de la Libération souffle dans les rues de France et que l'on fait la chasse aux collabos, aux traitres, aux “putes à boches”, aux “embochées”.

Sous la plume de Julie Héraclès, cette femme serrant fort son nourrisson dans ses bras, devient Simone Grivise, une jeune adolescente à l'esprit revanchard. Cette fille de prolétaires, élevée dans la rancoeur d'une mère rendue aigrie par ses propres échecs et dans l'absence d'un père effacé et soumis, n'est ni meilleure, ni plus mauvaise qu'une autre. Elle a seulement décidé de prendre en main son destin afin de s'élever de sa condition sociale.
Élève brillante, passionnée par la langue allemande, la jeune fille est aveuglée, comme tant d'autres, par le prestige d'une nation unie par un même credo. Elle va tracer son chemin, comme elle le peut, jusqu'à sa rencontre avec Otto Weiss, chef de la propagande allemande à Chartres, fermement opposé à la guerre… Cette rencontre va progressivement faire naître chez Simone une prise de conscience de l'Histoire qui se joue sous ses yeux et à laquelle elle participe elle aussi…

Et bien, pour un premier roman, je dois dire que je l'ai trouvé bluffant de maîtrise! Julie Héraclès a assurément su donner une voix, un ton, à son personnage, donnant vie et corps à cet être de papier glacé. Avec sa narration à la première personne, elle fait de Simone une héroïne vibrante, exaltée mais aussi égoïste et égocentrique, qui tour à tour, nous émeut ou nous indigne.

Le langage, avec son phrasé court, est vif et familier. On est entraîné par ce flot rapide des mots qui s'enchaînent et des émotions qui se déchaînent. C'est vivant, fluide et addictif. le jeu sur la temporalité avec des allers-retours entre le jour où la photo a été prise par Robert Capa et la jeunesse de Simone, crée une dynamique intéressante qui rend le roman difficile à lâcher! On voit ainsi grandir Simone, avec la rage chevillée au corps, presque indépendamment de l'Histoire en marche.

Sous couvert de nous offrir une lecture d'un pan de l'Histoire de France, l'autrice nous livre surtout un portrait éblouissant de l'adolescence et du passage, parfois difficile, à l'âge adulte. Portrait qui m'a saisie par sa justesse et son réalisme et que j'ai trouvé passionnant de voir évoluer au fil des pages… Simone se construit au gré de ses expériences, laissant peu à peu derrière elle la haine et la rancoeur qui l'habitent pour laisser place à l'amour. D'inconséquente, la jeune femme s'éveille, trop tard peut-être, mais assez tout de même pour rester touchante.

Loin de se poser en juge, Julie Héraclès ne cherche pas à donner une vision moralisatrice de cette époque et de ces femmes. Rien n'est toujours tout noir ou tout blanc, comme c'est très justement rappelé dans la citation de Claudel, en préambule au roman. Tout n'est que nuances et la question n'est pas de condamner ou de disculper tel ou tel choix, seulement de rendre leur humanité à des femmes qui ont pu aimer la bonne personne dans le mauvais contexte. Un roman doux-amer, à la fois touchant et sensible, que j'ai trouvé captivant. Assurément une belle découverte de cette rentrée littéraire!
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Je suis habituée à écouter des livres audio mais là, je pense que si vous souhaitez découvrir cette forme de lecture c'est vraiment avec cette écoute qu'il faut commencer !

Par son jeu de voix Amélie Belohradsky a su sublimer le très beau premier roman de Julie Héraclès. J'ai vécu ardemment cette écoute où l'on découvre le personnage de Simone Trivise, une jeune femme dont le personnage a été inspiré par Simone Touseau, une Chartraine qui a été immortalisée par le photographe Robert Capa après avoir été tondue à Chartres en août 1944 et tenant dans ses bras son nourrisson ayant pour père un Allemand de l'Allemagne Nazie d'Hitler.

J'ai tout de suite été plongée dans ce récit que j'ai trouvé captivant qui reflète une époque et une société où la lutte des classes est importante. Par ailleurs, ne lisant finalement très peu de livres sur la Seconde Guerre mondiale et des histoires d'amour, je ne pensais pas que la plume de Julie Héraclès couplée à la voix Amélie Belohradsky allaient autant me transporter surtout lorsque l'on se rend compte de la sensibilité du sujet. Par les descriptions faites de l'auteur de Chartres de sa ville de naissance, j'ai vraiment eu l'impression d'accompagner Simone au fil des années.

Vous l'aurez compris, je me suis complètement immergée dans cette histoire qui a tendance à rappeler qu'avant d'être des citoyens de tels ou tels pays, nous sommes avant tous des humains et que les sentiments ne se contrôlent pas.

Concernant les nombreuses polémiques qu'il y a eues concernant cet ouvrage, j'avoue que j'ai apprécié qu'Audiolib propose à la fin du récit une interview qui se révèle très intéressante avec Julie Héraclès ce et qui apporte un éclairage sur la question. Il n'en reste pas moins que l'horreur de la guerre a malheureusement bien existé.

Je tiens à remercier Audiolib et Netgalley France pour cette écoute qui fut très riche pour moi. Je retiendrai au travers les pages de ce roman et de manière plus générale que rien n'est tout blanc ou tout noir et que si l'on se retrouve face à certaines situations dans des contextes difficiles, il est parfois compliqué de faire le bon choix qui sera regrettable par la suite avec du recul...
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"Le 16 août 1944 à Chartres, le photographe Robert Capa a immortalisé une femme, tondue, le visage incliné vers son nourrisson conspuée par la foule." Inspiré de cette photographie, Julie Héraclès nous livre un récit alternant la fatidique journée du 16 août 1944 à Chartres et la vie de Simone de 1921 à 1944.

Dès les premières pages, Simone capte, hypnotise, émouvoit le lecteur, cette jeune femme attirée par la propagande allemande uniquement par esprit de vengeance sans se douter des causes et des conséquences. Simone est obnubilée par les fantômes de son passée qu'elle veut à tout pris faire souffrir. Puis, cette histoire d'amour avec un allemand qui vire au tragique, qui rabat les cartes et fait ouvrir petit à petit les yeux de Simone.

Julie Héraclès livre un roman complètement puissant que ce soit sur le fond comme sur la forme. Tout dans ce premier roman est de la haute voltige, en apnée au côté de Simone jusqu'à la chute vertigineuse. Julie Héraclès questionne au-delà de l'image, à travers des dialogues réalistes, une plume fluide, addictive, imagée, pour au final nous poser la question : qu'aurons-nous fait à sa place ?

Gros coup de coeur pour ce premier roman extrêmement bien réussi, une histoire bouleversante qui ne laisse pas indifférent tant par la détermination de Simone que par sa soeur Madeleine prête à tout pour aider et protéger Simone. L'idée de partir d'une photographie pour en faire un roman est très astucieuse ainsi que le travail de recherche sur cette période de l'Histoire.

"Dans trois jours, j'aurai vingt-trois ans. Je vais mourir avant. Ils ne me louperont pas. Une balle dans la tête". Voici le début du roman, même si nous connaissons à peu près la fin, la tension est au maximum à chaque chapitre, les pages s'enchainent, le palpipant à chaque phrase.

Un roman impressionnant de réalisme, d'une intensité rare, une incroyable performance pour un premier roman et le portrait d'une femme qui assume tout, ses choix, ses ambitions, sa liberté d'esprit.. Un récit qui ne laissera personne indifférent !
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Ce qui m'a amenée à ce primo-roman, c'est avant tout la photo de couverture, qui a été réalisée par Robert Capa le 16 août 1944; elle ne m'était pas inconnue mais je ne l'avais alors que survolée. Cette fois, avant d'entamer le roman, je m'en suis pénétrée car elle dit tant de choses sur cette époque, sur le courage des lâches, sur le courage d'une mère qui n'a d'yeux que pour son enfant. Julie Heraclès a su magistralement mettre des mots sur ce cliché, en en conservant l'âme et le message.
Tout se passe en une journée, celle du 16 août 1944 où Simone, parmi d'autres femmes, est tondue, marquée au fer rouge, rappelant la flétrissure en place publique des prostituées, insultée pour avoir aimé un soldat allemand et avoir eu une petite fille de lui. C'est au cours de cette journée que Simone se souvient de son enfance, de la rage qui l'habitait d'être méprisée par les gens de "la haute", son désir de vivre dans l'opulence, son admiration pour l'Allemagne, dont elle parle la langue. Puis elle fait la connaissance d'Otto, dont elle devient amoureuse, qui lui fait comprendre l'horreur du national-socialisme. On voit évoluer Simone, qui d'adolescente en colère devient, devant nous, une jeune femme mature, une femme et une mère. Et toujours en quête de liberté même si les moyens pour y parvenir sont discutables.
Julie Héraclès nous livre un tableau sensible et non manichéen de la Libération où un soldat allemand peut faire preuve de plus d'humanité qu'un Français qui a changé de bord lorsque les choses ont commencé à sentir le roussi, que des hommes qui se sont parfois improvisés résistants à l'arrivée des Alliés et dont le seul fait d'armes aura été de tondre des femmes sans défense, de les jeter à la vindicte populaire.
Le style est parlé, c'est celui du milieu social de Simone, sans fard, direct, parfois grossier, sans travestissement qui donne toute sa force au texte.
Un premier roman qui donne la parole à des femmes méprisées, rejetées, condamnées sans procès. Une belle réussite.
#Vousneconnaissezriendemoi #NetGalleyFrance
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"J'ai aimé. Et j'ai été aimée."
"Vous ne connaissez rien de moi."

Si je pouvais résumer à deux phrases ce livre bouleversant, ce serait ces deux phrases-là.

Je ne veux pas rentrer dans la polémique.
Ce n'est pas utile.
Tout simplement parce qu'il s'agit d'un roman (c'est écrit sur la couverture, juste en-dessous du titre).
C'est étrange que certains ne l'aient pas vu...

Il y a un proverbe arabe qui dit en substance que, tant que l'on n'a pas les braises brûlantes dans les mains, on ne peut pas savoir ce qu'est une brûlure.
C'est exactement ça.
Qui peut juger ? Qui peut savoir ce qu'on aurait fait par amour pendant ces périodes troublées ?
Je l'ai déjà mentionné, certains de mes ancêtres sont revenus des camps avec un numéro tatoué sur le bras. D'autres ne sont pas revenus.
Donc on ne peut me taxer ni d'indulgence ni de laxisme.

Cette Simone m'a bouleversée.
De part son courage, sa ténacité, son caractère fort et juste.
Sa jeune vie n'a pas été une bordée de roses.
Elle en a vécu des épreuves...
Elle a toujours rebondi, pleine de vie.
Cette vie de prolétaire avec une mère alcoolique et un père (qui n'est pas le sien...) débile et invisible. Sa soeur, Madeleine, l'adore et l'aide tant qu'elle peut.

Comme d'habitude, je ne ferai pas de résumé, pour moi, ça ne sert à rien.
On ne peut résumer ce livre si riche et si proche de la réalité. Il faut le lire.
Mais certains commentaires agressifs m'interrogent: est-ce que ces donneurs de leçons, ces auteurs de jugements à l'emporte-pièce, ont lu ce livre ??
Rien ne nous est épargné mais doucement, sans brutalité littéraire (coucou Mr Bouysse...), ni voyeurisme exacerbé.

C'est un premier ROMAN extraordinaire, mature, sensible, avec un accent de sincérité incroyable. Et si bien écrit.

Qu'on lui fiche la paix à Simone ; elle a suffisamment souffert comme ça.
Et souvenez-vous du proverbe cité plus haut qui donne à réfléchir : qu'aurions-nous fait dans cette France mutilée ?
Aurions-nous été meilleur ou pire ?

À chacun ses réponses.

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Une formidable pépite de cette rentrée littéraire 2033.

Chartres, 16 Août 1944. À la libération, la vindicte populaire fait la chasse aux traîtres. Simone Grivise est l'une d'entre elles: être tombée amoureuse d'un homme allemand, voilà sa faute.

Un roman dévorant qui retrace la vie de la jeune et désinvolte Simone, de sa jeunesse à l'aube de la guerre, à sa vie de jeune femme sous l'occupation. Une témoignage de cette période de purge tue car honteuse.
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16 août 1944. A Chartres, les FFI viennent chercher Simone pour son humiliation publique. La jeune femme est coupable d'avoir « fricoté » avec un soldat allemand, et pire, d'avoir porté son enfant. Elle ne sait pas ce qui va lui arriver, ni à elle, ni à ses parents qui ont aussi été emmené. Même après avoir été marquée au fer et tondue, elle garde la tête haute, veut juste retrouver son enfant dont c'est l'heure de la tétée. C'est cette photo de Simone, tondue, son enfant dans les bras, que le photographe Robert Capa immortalisera.
Au delà de cette photo, la romancière imagine qui est cette jeune femme. Elle fait de Simone la fille d'un couple malheureux, avec un père faible et une mère aigrie. Elle imagine Simone très intelligente, mais rebelle, déjà enfant. Et puis, c'est la passion pour l'allemand, la passion pour un garçon qui aboutit sur beaucoup de chagrin et de rage. Avant de rencontrer l'amour, ce soldat allemand, Otto Weiss.
C'est un livre qui est très à contre courant de ce que l'on peut lire habituellement. Peu de livres prennent le parti de patriotes germanophiles, de jeunes gens peu au fait de ce qu'il se passe pour les juifs. Mais cela sonne pourtant assez juste.
C'est une très belle découverte que cette auteur. Je ne sais pas si le livre suscitera des polémiques à la rentrée littéraire, mais je m'attends à le retrouver sur plusieurs pré sélections de prix.
Merci à Netgalley et JC Lattès pour cette lecture.
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