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EAN : 9782709671309
384 pages
J.-C. Lattès (23/08/2023)
  Existe en édition audio
4.1/5   592 notes
Résumé :
Librement inspiré de la photographie représentant une femme tondue tenant un nourrisson dans ses bras, prise par Robert Capa le 16 août 1944 à Chartres au moment de l'épuration sauvage menée par la population française après la Libération, ce roman met en scène Simone, une femme libre et passionnée qui ne compte pas se laisser abattre par ce déchaînement de haine. Premier roman.
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Critiques, Analyses et Avis (130) Voir plus Ajouter une critique
4,1

sur 592 notes
°°° Rentrée littéraire 2023 # 51 °°°

Si pour de vrai on ne savait rien d'elle ...

... elle, Simone Touseau, 23 ans, surnommée la Tondue de Chartres, immortalisée par le photographe Robert Capa le 16 juillet 1944. le roman s'ouvre sur son double de fiction, Simone Trivise, arrêtée par les FFI, en passe d'être tondue pour avoir collaboré. Si pour de vrai je ne savais rien de Simone Touseau, j'aurais trouvé le bouquin pas mal du tout, bien écrit, vif, décrivant bien les excès de l'épuration à la Libération.

Si pour de vrai je ne savais rien d'elle, j'aurais été touchée par cette narratrice qui se raconte en grande amoureuse, qui a eu la malchance d'aimer un Allemand au mauvais moment, de tomber enceinte et de subir la société patriarcale dans un contexte de tension extrême.

"Vous ne connaissez rien de moi" lui fait dire l'autrice. Ah bon ?

Parce que pour de vrai, on connait beaucoup de choses sur Simone Touseau grâce au travail précis et documenté de nombreux historiens comme Philippe Frétigné ou Gérard Leray. Il est établi que Simone Touseau a été sympathisante nazie, qu'elle a adhéré au Parti populaire français ( parti fascisant et collaborationniste fondé par Jacques Doriot ) a été secrétaire-traductrice à la Kommandantur de Chartres, est partie volontairement travaillée en Allemagne dans le cadre du STO, et finit condamnée à dix ans d'indignité nationale pour fait de collaboration. Tout cela, Julie Héraclès en parle mais cela passe à l'arrière-plan à mesure que le roman avance et bascule dans l'intrigue amoureuse.

Ce qui m'a dérangée, ce n'est pas l'humanisation du personnage l'être humain est empli de nuances de gris. Ce n'est pas qu'un personnage puisse se retrouver 'par accident dans la Collaboration, les parcours de vie sont parfois surprenants, la fameuse "banalité du Mal". Ce n'est pas que le lecteur ressente de l'empathie pour un personnage ayant « fauté ». Pas de tabou en littérature.

Ce qui m'a dérangée, c'est que lorsqu'on lit Julie Heraclès, on passe complètement à côté de la réalité historique du personnage qui était antisémite, collaborationniste convaincue et non une amoureuse chutant par bêtise, inconscience, insouciance ou encore désir de revanche sociale. Comme si une femme ne pouvait être que régie par ses sentiments aveuglants et ne pouvait avoir de convictions politiques.

Or, l'autrice revendique s'être inspirée de Simone Touseau. C'est écrit d'emblée, c'est souligné dans la 4ème de couv' et par le bandeau qui reprend la célèbre photographie de Capa. Elle reprend un maximum d'infos biographiques : les mêmes dates, la même famille, les mêmes études, la même collègue ( condamnée à mort par contumace pour intelligence avec l'ennemi ), le même amoureux etc. Oui, elle parle de ses sympathies nazies mais les évacuent très vite.

Quand on investit un terrain aussi miné et manipulé par certains que celui de l'Occupation et l'Occupation, pourquoi choisir un personnage réel pour en dénaturer sa réalité, pourquoi réécrire l'histoire de Simone Touseau, au point même de lui inventer une improbable amie juive ? Je ne nie absolument la liberté d'un auteur à s'emparer des sujets qu'il veut.

C'est juste que je ne comprends absolument pas pourquoi Julie Héraclés n'a pas choisi de construire un personnage hors de la référence à Simone Touseau, une pâte qu'elle aurait pu modeler à sa guise sans se soucier de toute véracité historique. Pour de vrai, son livre aurait été excellent.

Je referme ce livre pleine d'un réel malaise, malaise d'autant plus fort que je pense, au vue des interviews données par l'autrice, qu'elle a écrit en toute sincérité ( naïveté ? ) sans forcément penser à la portée de ce qu'elle écrivait ( amplifiée par le succès du roman ). Rien à faire, après avoir laissé reposer cette lecture plusieurs semaines, ça ne passe pas.

Bref, c'est le type de chronique que je n'aime pas écrire, sur un livre qui me dérange pour des raisons autres que strictement littéraires.
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La célèbre photographie de Robert Capa, du16 août 1944  , de Simone Touseau, la fameuse tondue de Châtres , tenant son enfant dans les bras, a été l'élément déclencheur , pour Julie Heracles, pour l'écriture de son premier roman, qui est absolument remarquable.
C'est l'histoire de Simone Grivise, vivant avec son père, sa mère et sa soeur, sa meilleure amie, son alliée Madeleine, Un père aigri, une mère qui sombre dans l'alcoolisme, un univers sans amour, sans tendresse, sans aucune affection, ce qui entraînera un grand préjudice moral à leurs filles. Madeleine devient la vraie fille bien rangée, ayant un travail , une vie simple qui lui suffit. Simone rêve d'émancipation, excellente élève, elle souhaite, de tout coeur réussir ses examens, et voler de ses propres ailes, un rêve illusoire et de courte durée, durant cette période. Elle pense vivre dans un monde sans restriction, un monde où tout est réalisable, un monde où rien ne manque, Un monde qui va là conduire , sans qu'elle le sache, dans la déchéance, l'humiliation, mais malgré sa peur , elle gardera toujours la tête haute,
Elle décide de travailler pour les allemands comme traductrice, Elle adule ce pays qu'elle ne connaît pas . Elle tombe éperdument amoureuse d'Otto, soldat du troisième Reich, qui réfute cette guerre. de leur amour , naîtra Françoise. Ce bébé qui sera une source d'oxygène, pour Simone. Elle se façonne des ornières, ne réalise pas le cataplisme du règne de l'Allemagne , , refuse d'accepter, d'ouvrir les yeux sur les atrocités qu'ils ont pu commettre, Elle accuse sa meilleure amie Colette, celle qui portait l'étoile jaune de l'avoir abandonnée . Est-elle naïve à ce point ? Une question qui me titillera tout le long de ma lecture. Simone réalisera très vite, que ce qu'elle idolâtrait, était loin de sa réalité, de ce qu'elle s'imaginait. Elle retombera vite sur pied, mais il sera trop tard pour elle, Elle , cette collabo, cette "embochée", elle sera tondue, comme beaucoup d'autres, et exhibée sur la place publique. Julie Heracles, nous livre, un récit bouleversant, poignant, mettant en avant l'univers du pendant et de l'après seconde guerre, entre les dénonciations, les collaborations .Un roman richement documenté, elle ne laisse rien au hasard. Elle nous plonge avec grande dextérité dans cette histoire.
Le titre « Vous ne connaissez rien de moi «  prend tout son sens à la fin de son roman. Il reflète les pensées de Simone. J'ai fini à avoir énormément d'empathie pour Simone.
Un premier roman remarquable, un livre à découvrir. La plume de l'auteure ne tombe pas dans la pathos, nous sommes dans une réalité bouleversante.
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Elle a choisi son camp. En 1943, Simone travaille pour les allemands. Sans avoir vraiment toutes les données en main, malgré les souvenirs douloureux du père qui a vécu la première guerre contre les boches, et sans tenir compte des craintes de Colette, son amie. Elle se range du côté des vainqueurs, bien décidée à ne pas subir les difficultés du quotidien quand on ne ne bénéficie pas de passe-droit. Pour parachever le tableau, elle s'éprend du bel Otto, officier de la Wehrmacht.
Pourtant on le sait dès le début, la libération est aussi une période où l'épuration ne pardonne rien. Simone en fera les frais.

Elle est intelligente , ses résultats scolaires la promettent à un avenir brillant, et pourtant elle se laisse guider par des motivations vénales sans chercher à connaître réellement ce qui se passe. Sans être anti-sémite, elle se laisse porter par le discours ambiant, et en arrive à considérer qu'identifier les commerces juifs, c'est savoir à qui l'on a affaire. La disparition de Colette, c'est la trahison d'une amie, rien de plus. Les camps de travail en Allemagne, une bonne chose. D'ailleurs, on constate la grandeur de ce pays vainqueur sur les films de propagande. On voit à quel point elle se fourvoie dans ses raisonnements peu étayés.

Malgré son comportement peu responsable, le personnage n'est pas antipathique. Elle représente bien sûr cette majorité silencieuse et mal informée, que de tous temps a finalement pesé lourd dans la destinée politique du pays.

La seule circonstance où sa sincérité est claire, c'est l'amour qu'elle éprouve pour l'officier allemand. Un amour qui rend son jugement encore plus aveugle.

Avec une prose réaliste, un style quasiment oral, qui témoigne de l'inculture de Simone, le roman vous emporte dans un tourbillon de réflexions sur les choix, sur l'opportunisme, sur la facilité de juger et la violence contenue qui peut éclater à tout moment. Un brillant premier roman.

380 pages Lattès 23 août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un livre qui fait polémique, l'autrice s'inspire de la célèbre photo de Robert Capa et de la vie de la Tondue de Chartres, Simone Touseau.
Julie Héraclès indique en préambule de son roman qu'il n'a pas vocation à être une reconstitution historique. Elle rebaptise son personnage, ainsi Simone Touseau devient Simone Grivise. Cela a le mérite d'être clair, mais alors pourquoi utiliser cette photo en couverture ? Voilà qui vient inutilement brouiller les pistes.

Julie Héraclès fait de Simone une petite idiote, qui ne comprend pas grand-chose de la politique ni de l'antisémitisme et ne s'y intéresse pas, amoureuse de l'amour, qui aime un Allemand et en tombe enceinte, une histoire qui n'a rien de banale quand elle survient sous l'occupation nazie.
De surcroit, Simone ne fait pas que s'enticher de son Allemand, elle travaille pour la Feldkommandantur en tant que traductrice, la famille invite régulièrement des Allemands à sa table, sa mère ou Simone elle-même dénonce des voisins français qui écoutent Radio Londres, cinq voisins qui seront déportés à Dachau, et dont deux ne reviendront pas.
La vie de Simone s'avère particulièrement romanesque dans la dernière partie de l'ouvrage, pourtant l'autrice n'a que très peu inventé dans le déroulement des faits.
J'ai été dérangée par le fait que Julie Héraclès cherche à nous la rendre sympathique en édulcorant en partie sa véritable vénération pour le Reich, son enrôlement dans des organisations pronazies en cherchant à nous les faire passer pour de la naïveté, de l'ignorance, un peu de hasard, un soupçon d'opportunisme mais pas trop, le hasard fait bien les choses.
La véritable Simone est très tôt attirée par le discours du Führer, rêve d'un chef semblable à Hitler qui remettrait la France dans le « droit chemin », dessine des swastikas sur ses cahiers d'écolière, et adhère au parti PPF de Doriot.
Je n'ai pas bien compris cette volonté de l'autrice de brouiller les pistes ; de nous parler de Simone Touseau en nous narrant la vie de Simone Grivise, probablement pour se protéger d'attaques en justice de descendants de personnes qui se reconnaitraient dans l'ouvrage.
D'ailleurs les précautions de l'autrice n'auront pas suffi puisque Julie Héraclès se voit reprocher par un des descendants des cinq voisins déportés de vouloir réhabiliter Simone Touseau avec son livre, ce qu'elle nie catégoriquement.
Pourquoi ne pas avoir écrit un roman en s'inspirant simplement des faits et en nous racontant la vie d'une autre femme complètement imaginaire ? J'aurais alors beaucoup plus apprécié ce livre.
Un autre point, assez mineur par rapport à ce que je mentionne plus haut, est que le langage, des mots ou des expressions utilisés par l'autrice sont extrêmement actuels, et me sortaient de la possibilité de croire que je lisais une histoire racontée à la première personne censée se dérouler entre le début des années 30 et 1944.
Julie Héraclès m'a semblé hésiter constamment entre deux positions ; soit partir dans une fiction totale (ce qu'elle fait dans la première partie imaginant l'enfance et l'adolescence de Simone), soit dépeindre Simone Touseau telle qu'elle était réellement. Dans cette dernière option il y avait matière à faire un roman formidable avec tous les éléments rassemblés par les historiens, et le double visage de Simone, d'un côté victime dans sa posture de madone à l'enfant sur la photo de Capa, de l'autre ses actes de collaboration. Un livre qui retrace assez bien l'ambiance de l'époque, mais j'ai été gênée par l'ambivalence du récit qui mêle réalité et fiction sans que le lecteur puisse faire la part des choses.
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Un premier roman impressionnant de maîtrise et d'intensité qui va illuminer la rentrée littéraire.
Avec la citation de Claudel, Julie Héraclès annonce la couleur : « les salauds, les saints, j'en n'ai jamais vus. Rien n'est ni tout noir, ni tout blanc, c'est le gris qui gagne… Les hommes et leur âme, c'est pareil… »
Simone s'est faite embochée - odieux terme pour insulter la petite amie de l'occupant. Incarnation de la disgrâce ? Vous ne savez rien de Simone, de son enfance, de sa souffrance, de son béguin pour Otto Weiss, l'allemand lettré qui honnit la guerre. Simone ressent, et cherche à comprendre. La brutalité et la bêtise des prétendus héros, la douceur et la grandeur des soi-disant monstres.
Julie Héraclès ne tombe jamais dans le piège d'un manichéisme outrancier. Son héroïne, Simone, aimait la langue de Goethe. Elle a cru, un temps, à cette nation fière et forte que promettait le führer (p178). Il n'y a pas de fumée sans feu. Il a pris lentement, une étincelle a suffi. Elle couvait sous les cendres de ses premiers émois corrompus, de ses espoirs fracassés, de toutes les humiliations subites. Pourquoi lui en vouloir ? La grande histoire s'est écrite à l'encre des vainqueurs, a posteriori, sans les précautions d'usage, au détriment des malchanceux et de ceux, le coeur et la morale engourdis, qu'elle a abandonnés à la croisée des chemins.
Un roman puissant dans le fond et dans la forme. Des phrases courtes qui rendent le récit plus alerte, tendu vers l'essentiel. Un bon usage de l'alternance des époques qui donne du relief aux personnages. Des dialogues réalistes qui insufflent à cette histoire tragique sa dimension romanesque.
D'une photo, Julie Héraclès a fait un très beau livre. Si « le baiser » de Robert Doisneau l'inspire, qu'elle n'hésite pas !
Bilan : 🌹🌹🌹
PS : ceci n'est pas un SP mais un prêt de ma libraire. Fidèle à mes principes, je rachèterai le roman au moment de sa sortie officielle.
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critiques presse (3)
LeFigaro
11 septembre 2023
Écrit à la première personne du singulier, dans une langue populaire et ancrée dans la France des années 40, le lecteur est transporté dans la psyché de Simone Touseau.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeFigaro
07 septembre 2023
La romancière s’inspire de la vie de Simone Touseau pour écrire un roman perturbant où la «Tondue de Chartres» devient une collabo revancharde et opportuniste.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
MadmoizellePresse
06 septembre 2023
Un fantastique page-turne, exempt de tout manichéisme.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Chartres, 16 août 1944, à l’aube

Dans trois jours, j’aurai vingt-trois ans. Je vais mourir avant. Ils ne me louperont pas. Une balle dans la tête. Le sang gicle comme un geyser et me barbouille les yeux. Le monde devient cramoisi, puis tout noir. Je m’écroule, la gueule fracassée sur le pavé. Petit tas inerte qu’il faudra charrier dans la fosse commune.
Ces visions m’assaillent depuis des jours. Elles dansent la gigue dans mon cerveau, elles me trouent les entrailles. Il n’y aura pas de pitié pour moi. La pitié n’existe pas. La vengeance, oui. Les Allemands ont fusillé ceux de Chavannes comme des chiens en 42. Aujourd’hui, les vainqueurs ont changé de camp. Je n’aurai droit à aucune clémence. La pute du Boche va être butée.
 
Ça me fait du bien d’imaginer le pire. L’imaginer, c’est comme l’empêcher d’exister. Je me tiens bien droite, assise sur le banc de la table de la cuisine. Il fait sombre. L’électricité a été coupée et le soleil a toujours du mal à pénétrer la pièce. Je les attends. C’est pour ce matin. Plus rien ne les retient. Les Amerloques se sont pointés hier soir. Aucun doute là-dessus, c’est Madeleine qui me l’a dit. Elle sait tout, elle entend tout, Madeleine. « Reste tranquille, tout ira bien, ils vont juste faire déguerpir les derniers Allemands. Tu n’as rien à craindre, ma Simone. » Elle est gentille, ma frangine. Mais je n’écoute jamais ses conseils.
Hier, avant le couvre-feu, des clameurs ont retenti. Elles venaient de la basse-ville. Cris de joie ou cris de peur : j’ai eu envie de savoir. Moi qui me calfeutre depuis des mois, qui prends garde à ne pas respirer trop fort, j’ai déraillé. J’ai collé Françoise dans les bras de Maman et je suis sortie en trombe. Fallait que je respire. Fallait que je voie. C’était peut-être la dernière fois que j’étais libre dans ma ville.

(INCIPIT)
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Une envie impérieuse.
Retrouver ma cathédrale.
Je lève les yeux. Elle est là, à la fois immense et gracile. Ses toits verts. Ses deux clochers imperturbables, l'un ciselé de sculptures, l'autre un peu rustre, sans fioritures. Je ne sens plus mes pieds, mais, étrangement, je n'ai pas froid. Je veux mettre un cierge. Pour le petit enfant qui grandit en moi. Je pousse la porte du pavillon royal. Je m'attends à l'obscurité habituelle. À la place, je suis saisie par une clarté aveuglante. Je crois vivre un miracle. Je revois la petite fille ardente que j'étais, celle qui espérait rencontrer la Sainte Vierge. Je me frotte les yeux. Et je comprends. La neige est entrée dans la nef. Elle s'est déposée dans les allées, elle forme des coussins blancs sur les prie-Dieu, elle veloute les contours des statues. Les panneaux de bois qui remplaçaient les vitraux depuis 1939 n'ont pas tenu le choc face aux intempéries. Des trous béants laissent passer le jour. Et la neige.
(p. 342)
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L’homme à l’appareil-photo nous regarde, sidéré. Ma boule à zéro lui a coupé la chique. Il se recule. Il cadre. Il déclenche son appareil. Un souvenir de cette belle journée existera, quelque part. déjà le photographe se détourne. Déjà, je ne l’intéresse plus.
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Ce qu'il ne sait pas, c'est que pour moi, embochée, ce n'est pas une injure. Il y a eu un moment , dans ma vie, où je me suis sentie plus allemande que française. Il y a même un jour où j'ai vibré en voyant le peuple allemand acclamer son Führer. L'Allemagne allait engendrer un monde nouveau, j'en suis persuadée.Tout ça c'est vrai. Tout ça, j'y ai cru. Même si c'est loin, maintenant. Je ne suis plus la même. À présent, j'ai trouvé d'autres raisons de vivre.
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Il a été constaté qu'il se trouve encore des citoyens français qui ne respectent pas la législation des jours sans alcool édictée par la loi du 23 août 1940. Des sanctions seront prises à l'encontre des personnes prises en flagrant délit. Pour rappel, la consommation d'alcool est interdite les mardis, jeudis et samedis.
P 179
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La romancière Julie Héraclès (vous ne connaissez rien de moi), raconte comment elle s'est formée. #ecrire #écrire #écriture #ecriture #litterature #écrireunroman
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