Cycle tenté quand j'étais jeune, trop jeune sans doute, abandonné en route.
Cycle retenté un peu moins jeune, le film aidant à visualiser certains passages. Et malgré ça, avec quel acharnement j'ai dû m'accrocher ! La lecture me fut laborieuse les 600 premières pages (oui, j'ai bien parlé d'acharnement, ce n'était pas juste pour faire joli) principalement à cause d'une construction qui annihile tous sentiments. le lecteur n'est pas là pour s'approprier quoi que ce soit, l'identification, on n'en parle pas, même si d'habitude, ce n'est pas un critère pour moi, l'émotion n'a pas sa place dans ce récit. Mais ça n'est pas non plus comme si nous étions dans un récit historique. Non, c'est autre chose...
Dès les premières pages, on sait que la Révérende Mère tire les ficelles, que le Duc va y passer, que Paul est Muad'Dib, et j'en passe.
Les moments "off" de pensées des personnages m'ont sortie plus d'une fois de la lecture, où je leur ai dit : mais enfin, j'aime les subtilités, j'aime les double jeu, mais est-ce une raison pour nous les offrir en brut, comme ça, sans jouer avec les double sens et l'intelligence du lecteur ?
J'avais l'impression d'être à une représentation théâtrale avec les mots que les personnages se balancent et aussitôt dit, ils se retournent sur le public et avouent en chuchotant : "non, j'ai dit ça mais je n'en pensais pas un mot, je voulais voir comment il allait réagir, et j'ai bien fait, parce que ça signifie..."
Ca m'a gonflé.
Cette technique a bien failli avoir raison de moi.
Mais l'univers, messieurs-dames, l'univers vaut quand même le détour des cacahouètes.
Mieux, toute l'arrière boutique est ce qui tient la machine debout, tous les non-dits (enfin, même s'ils sont un peu dits, là je comprends la raison de la technique gonflante car les rouages politiques faites par les hommes sont bien complexes !), toutes les manigances, ce rapport aux mythes, aux prophéties, cette question d'échapper ou non au destin, cette volonté de créer un monde à son image, cette particularité d'avoir l'impression de faire ses propres choix bafouée par un doute léger : est-ce vraiment le cas ?, Arrakis, le pouvoir, la génétique, la technologie, la vengeance, le courage, l'abnégation...
Tout ça, on le ressent dès le départ, on sent qu'il y a plus qu'un contrôle de l'épice, et plus ça avance, plus nous sommes pris le tourbillon, dans ces questions philosophiques, on se dépatouille avec leurs consciences et on assiste, impuissant, aux pièges qui se referment... Seront-ils assez forts pour faire éclater ces pièges ou finiront-ils avalés par un faiseur ? Mystère mystère...
En cela, ce premier tome est du génie.
J'attends la suite, il parait qu'une fois que les bases sont posées, c'est encore plus hallucinant.
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J'ai toujours une appréhension en lisant un livre après avoir vu une adaptation cinématographique, peur de ne pas aimer ou de ne pas entrer dedans car je connais déjà l'histoire.
Le livre est aussi bien voir mieux que les films, c'est lent, on voyage dans le désert d'Arrakkis. Bien que les films retranscrivent bien l'histoire et l'atmosphère des livres, les livres rajoutent du détail et des histoires. Magnifique épopée, hâte de lire la suite.
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On ne présente plus Dune, ce chef d'oeuvre de la science fiction.
Découverte totale de ce riche univers pour ma part, n'ayant pas vu les films.
Peu habituée à lire de la science fiction, je m'inquiétais de me sentir dépassée par le nombre d'informations et de personnages.
Ça n'a pas été le cas ; on se laisse porter par ces descriptions, et tout s'image - petit à petit -.
J'ai aimé suivre ces personnages, m'acclimater à cette planète, de la même manière que les protagonistes, et être sans cesse baladée entre diverses émotions. On se sent un peu sur Dune, nous aussi.
Accepter par moment de ne pas tout comprendre (la compréhension arrive au bout d'un moment, quoi qu'il arrive.)
Je m'impatiente de lire la suite !
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Franchement c'est très cool mais c'est pas la claque que j'attendais.
Points positifs :
- L'univers. Que se soit les questions géopolitiques, religieuses ou culturelles c'est poil. Ça m'a fait penser à la Horde du Contrevent : on prend un pont de départ (y'a peu d'eau) et on construit un ensemble super cohérent avec. J'adore.
- L'intrigue en général et bonne.
- J'ai vu des commentaires disant qu'il fallait s'accrocher pour la première partie. Je suis pas d'accord, elle se laisse lire.
Points négatifs
- Je suis un peu frustré parce que y'a trois roman efait. Les choses vont tellement vite. Je comprend pourquoi on dit qu'il est inadaptable.
- y'a pas assez d'humanité dans ce roman. L'intrigue est très bien mais je n'était jamais vraiment attaché au personnage. Jessica fait un peu exception.
- le suspens ! On a pas une scène de bataille ! Pas une ! C'est dommage. C'est un partie pris de l'auteur et les combats au couteau sont pas mal mais …
- l'intrigue principale c'est surtout les visions et c'est pas m'a préféré, j'aurais aimer que ce sois plus politique. Mais c'est juste moi.
Je paraît négatif mais en réalité c'est excellent. C'est juste que j'avais des espérances qui n'ont pas été satisfaite. Je vais lire la suite sans aucun doute.
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Désolé, mais je n'y arrive pas. J'ai pourtant acheté les trois premiers tomes. J'ai écouté moult émissions sur son oeuvre. Les thèmes évoqués par Herbert devraient m'emballer. Mais la forme me pose problème. Existe-t'il une "épice" me permettant d'entrer dans ses romans?
Quand j'ai "osé" dire à mon libraire mon sentiment sur Dune, il a fait de gros yeux. Mais bon, il n'a jamais vu un seul épisode de Star Trek.
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Chef d'oeuvre.
Mais le dire juste comme ça serait un peu court...
L'écologie, d'abord. Oui Dune est un livre écolo - au vrai sens du terme. Herbert a réalisé l'exploit d'aborder ce sujet à une époque ou le pétrole (l'épice ?) coulait à flot sans que personne ne s'en soucie. Il était peu cher, et si la pollution était un sujet émergeant, il était le plus souvent abordé d'une manière plus politique ou culturelle qu'autre chose. Herbert n'est pas un hippie qui nous suggère d'être végétarien ou résume son discours à la pollution - il va largement plus loin.
La politique ensuite - ah bien sur, on n'est pas forcément passionné par le sujet. Sauf que traité par Herbert c'est difficile de ne pas aimer - à mon avis. Les intrigues s'imbriquent, certaines sont visibles et simples à comprendre, d'autres plus complexes ou à peine esquissées - au lecteur de découvrir. Les acteurs de pouvoir sont nombreux - et pas tous "officiels". le Landsraat n'est pas forcément le centre politique de l'Univers de Dune...
La religion, bien sûr. Jihad, croisades, messie, prêtres et prêtresses - Herbert utilise toute une panoplie de personnages, d'événements et d'intrigues pour aborder un sujet complexe et inépuisable. Il esquisse - sans jamais tomber dans l'excès ni le simplisme - les liens indissociables qui lient la religion avec la politique - mais aussi l'économie, la sociologie. Passionnant.
Et l'économie, puisqu'on en parle... publié en 1965, Dune met au centre de son intrigue une planète désertique où est récoltée la seule substance connue permettant de voyager. Cette substance est évidemment d'une valeur incalculable et enrichit au delà de toute imagination celui qui la possède - au détriment du peuple qui habite le territoire d'où elle provient - mais elle fait aussi de la planète le centre de toutes les attentions - économiques, politiques et religieuses. J'avais parlé de pétrole ?
Bref au vu de ce pitch, dire qu'Herbert fut visionnaire est un euphémisme - mais il ne s'est pas arrêté pas là... il traite aussi de l'intelligence artificielle, des programmes de manipulation génétique, du commerce du corps humain, de psychologie, de sociologie, des techniques de manipulation des masses... et vous en découvrirez plus en le lisant.
Car donc oui, il faut absolument lire ce livre - et pas qu'une fois.
Pourquoi ? Principalement parce qu'il est tout à fait extraordinaire dans sa variété de traitements. Certains sujets sont mis sur la table et décortiqués, quand pour d'autres, beaucoup de choses sont dites mais sans que ce soit explicite - il faut lire, comprendre, puis déduire pour les découvrir. La conséquence directe, c'est donc qu'il il faut lire Dune plusieurs fois - au moins deux, mais plutôt trois ou quatre - pour en vraiment savourer l'essence.
N'hésitez pas - cela demande des efforts, mais ils seront récompensés au centuple. Les lectures "faciles" ne font pas le poids.
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