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sur 6942 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Dune" appartient à la famille des sagas emblématiques de la science fiction, un titre qui fait l'unanimité chez les amateurs du genre.
Il s'agit pour moi d'un souvenir particulier et ancien, pensez donc, 1984 !
Je sors de la salle de cinéma où je suis allé voir le film de David Lynch avec un sentiment de frustration énorme, une impression étrange, celle que le film aurait dû être meilleur car j'ai tout de même aimé le contexte d'ensemble et le scénario, il fallait que j'en ai le coeur net...
J'ai donc très vite après lu le livre, et plusieurs fois relu depuis car j'ai bien sûr adoré la complexité de cette saga dans toutes ses composantes.
Une histoire intemporelle qui aurait pu se passer en plein moyen-âge où l'empereur de la galaxie va ordonner la destruction de la maison des Atréides par celle des Harkonnens, le théâtre de ce drame sera la planète Arrakis, appelée plus généralement "Dune" du fait de sa configuration.
Il y sera question de prophétie et de religion, de politique et d'intrigues, de convoitise surtout, car "Dune" a une particularité et une ressource d'une valeur inestimable, c'est la seule planète sur laquelle on trouve "l'épice" qui suscite la plus grande des convoitises.
Une SF complexe avec des acteurs tous aussi intrigants les uns que les autres. Les "mentats" aux capacités mentales stupéfiantes, le Bene Gesserit, le Bene Tleilax et bien sûr les fremens, les fremens dont la legende prédit la venue d'un messie...
Je n'en dirai pas beaucoup plus si ce n'est qu'il s'agit d'un univers particulièrement réussi, complexe certes, mais fascinant et addictif à souhait, une saga mythique et incontournable.
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Kull Wahad ! Me restent de mon voyage quelques mots…traduisez « je suis bouleversée »…Revenue en effet d'un voyage spatio-temporel certes très prisé mais qui n'en reste pas moins époustouflant. Destination : Arrakis, troisième planète du système de Canopus. Plus connue sous le nom de Dune. Propulsée autour de l'an 10200, la Terre reste le berceau des religions primitives et l'espace, constitué de ses multiples systèmes solaires est connu, exploité, habité. Étonnamment, le niveau technologique n'est pas si développé suite à une ancienne croisade lancée contre les ordinateurs et l'intelligence artificielle.

De cette épopée écologique, politique et religieuse, il me reste mille et une sensations. J'ai du mal à atterrir…

J'ai vu les dunes de sable couleur de biscuit, mer de vagues figées sous la lune, plis de sable sur plis de sable se détachant du ciel bleu. Ce paysage de l'infini, comme peut l'être le paysage marin, est propice à la méditation, à la vie intérieure, au cheminement. Les dunes, à la fois toutes semblables et uniques, en constante évolution, sont l'écho de nos pensées, insaisissable et changeantes. Paysage rude qui nous promet en filigrane une quête, comme le fait le vent dans la Horde du Contrevent, j'aime ces mises à l'épreuve proposée par le décor d'une histoire. J'ai vu également les yeux bleus du peuple des sables, complètement bleus, sans le moindre blanc, leur sang étant saturé par le Mélange d'épices. Peau tannée tel un cuir usé, corps déshydratés et yeux bleus, tels furent mes hôtes.

« Jamais il n'avait imaginé qu'il pût y avoir quelque chose d'aussi beau que cet horizon rouge, tourmenté, ces falaises d'ocre et de pourpre. Par-delà le terrain de débarquement, là où la rosée de la nuit avait apporté la vie aux graines hâtives d'Arrakis, il découvrait maintenant des lagunes de fleurs rouges sur lesquelles se posait une trame de violet (…) Puis il aperçut les silhouettes humaines qui se déplaçaient dans les champs de fleurs et qui les balayaient de leurs étranges outils en forme de faucilles. Des ramasseurs de rosée. L'eau était si précieuse ici ».

J'ai senti l'odeur de cannelle émise par cette fameuse épice présente dans le sable. Cette « épice des épices » dont Arrakis constitue l'unique source est utilisée surtout pour ses qualités gériatriques dans l'univers, c'est un prolongateur de vie, et provoque une légère accoutumance voire devient très dangereuse dans le cas d'une absorption importante. Je retiens également avec force l'odeur des maisons souterraines du peuple des sables, odeur si caractéristique, mélange écoeurant de sueurs, de renfermé et de cannelle. Une odeur douceâtre synonyme de foyer. de vie en communauté. J'ai senti les effluves chaudes de la verveine des sables et du buisson créosote.

J'ai entendu le crissement du sable à l'approche des vers des sables aux dimensions colossales, figurez-vous certains font 400 mètres de long ! Ils engloutissent alors leurs proies sans distinction de leur gueule de 80 mètres de diamètre aux dents courbes scintillantes et à l'haleine d'épice…A leur approche des cascades se forment, des montages se déplacent. J'ai entendu avec étonnement et émotion le silence de la marche des sables, cette marche qui vise à imiter les sons du vent sur le sable afin d'éviter d'attirer les vers et que seul le peuple du désert maîtrise…symbole fort, l'humain doit imiter la nature s'il veut survivre et non la soumettre…

« C'était un son que l'on ne pouvait oublier, lorsqu'on l'avait entendu une fois. « Un ver », murmura Paul. Il apparut sur leur droite, avec une majesté sereine. Une dune cheminant entre les dunes, traversant leur champ de vision. Droit devant eux, elle s'éleva un peu, rejetant du sable comme la proue d'un navire rejette de l'eau. Puis cela disparut sur la gauche. Et le sifflement s'estompa, mourut ».

J'ai gouté à l'eau fade de mon distille, ma combinaison faite d'un tissu dont la fonction est de récupérer l'eau d'évaporation de mon corps et de mes déjections organiques. L'eau ainsi recyclée est recueillie dans des poches et peut être à nouveau absorbée à l'aide d'un tube. Eau tiède au goût douceâtre, elle s'est avérée être finalement très désaltérante. J'ai mangé un mélange de chair d'oiseau et de céréale, liées de miel d'épice et enveloppées dans une feuille.

J'ai tremblé lors de l'épreuve du Gom Jabbar, épreuve visant à tester l'humanité d'une personne par une douleur extrême, Paul en l'occurrence au début du roman. Elle consiste à soumettre la main à des aiguilles empoisonnées, toute tentative de retrait de la main entrainant la mort. Tremblé à la vue des sanguinaires Sardaukar, anciens prisonniers devenus militaires.

J'ai compris, je crois, les tensions politiques entre les grandes Maisons telles que les Harkonnens ou les Atréides, l'Empereur et la Guilde, cette dernière a notamment le monopole des transports interstellaires. Tripode dont les ambitions politiques sont entravées par les Fremens, le peuple du vent de sable qui a réussi à s'adapter aux conditions extrêmes du désert, et dont l'objectif suprême mais très lointain est de faire revenir l'eau, les plantes sur Arrakis, objectif écologiques en opposition à ceux, plus dictés par le pouvoir et l'exploitation de l'épice, de la Tripode. Un peuple libre de toute règle impériale. Les ambitions politiques de la Tripode sont également menacées par l'arrivée de Paul. Jeune homme de quinze ans, fils du Duc de Léto qui vient gouverner sur Arrakis, et de Jessica, de la congrégation des Soeurs Bene Gesserit, il arrive de l'agréable planète Cadalan avec ses parents. Est-il le messie décrit par la légende ? Une prophétie dit en effet qu'il leur viendra un chef, l'enfant d'une Bene Gesserit, qui les conduira à la vraie liberté.

J'ai été étonnée, je dois le dire, par la teneur très religieuse du roman, par la façon remarquable qu'a Franck Herbert de nous montrer l'évolution de Paul, tout d'abord enfant de 15 ans au coeur pur, à la grande maturité, dotés de dons manifestes de prescience, du sens aigü de l'observation grâce à l'éducation donnée par sa mère, Jessica ; Paul qui va devenir Duc à la mort de son père, puis Muad-dhib au sein des Frémens auprès desquels il s'intègre et se fond, enfin Lisan al-Gaib, guide religieux dont le destin, on le pressent, est le Jihad. Impossible de ne pas penser aux guerres saintes, à la transformation des personnes en créatures totalement aveuglées et embrigadées par leur chef. L'épice serait la clé des pouvoirs prophétiques de Muad'Dib et, immergé dans le désert, les visions de Paul éclosent soudainement et de façon fulgurante tout au long du roman telles des mirages de chaleur, ondulants et vibrants, flous et fascinants.
Paul est entrainé malgré lui, par la ferveur religieuse de son peuple, et devra accomplir ce qui est. On le voit devenir de plus en plus dur étant entendu que la répression favorise l'épanouissement des religions. Cet aspect là du roman est d'une grande subtilité.

« Quand la loi et le devoir ne font qu'un sous la religion, nul n'est plus vraiment conscient. Alors, on est toujours un peu moins qu'un individu ».

Nous pouvons souligner également que Paul, devenu Fremen, constitue également je pense une menace à la grande ambition écologique de ce peuple. Les liens entre écologie et forces religieuses sont interrogées, balancier allant de la célébration sacrée de la nature au fanatisme à cause duquel, nous le pressentons, la nature peut être saccagée… « Qui peut détruire la ressource la contrôle » ne cesse de dire Paul. Est-ce là la vraie liberté de la prophétie ?

Enfin, j'ai été très touchée par ce peuple Fremen qui vit en symbiose avec son milieu, qui a un objectif écologique à très long terme (il est conscient que ses efforts ne porteront leurs fruits que dans huit générations) troublant à découvrir aujourd'hui. Cela invite à la réflexion et à l'humilité.

J'ai profondément aimé ce voyage dépaysant, toutes ces sensations, ces visions, ces odeurs, ces bruits, qui constituent un univers incroyable. Ma crainte initiale quant à la complexité liée à la dimension politique du récit s'est vite évanouie, même si les relations sont subtiles et jamais manichéennes, elles sont bien expliquées. Les chapitres s'enchainent avec fluidité et chaque chapitre débute par un petit extrait de la légende du Muad' Dib telle qu'elle a été retenue et écrite, extrait empli de préceptes et de leçons de sagesse. C'est enrichissant et apporte au récit une réelle profondeur et une certaine solennité.

Le « tu ne tueras pas » est remplacé, dans la Bible catholique Orange en vigueur, par « Point ne déformeras l'âme. » Cependant, Franck Herbert, vous m'avez quelque peu déformé l'âme avec votre chef d'oeuvre. J'en retiens en moi une essence odorante unique et inimitable dont j'ai finalement bien du mal à expliquer.

« le corps, apprenant qu'une chose est bonne pour lui, interprète favorablement le parfum. Et cette chose, tout comme la vie, ne peut être vraiment synthétisée. »

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Il y a des livres qui demandent à être lus dans des conditions optimales. C'est le cas de Dune, roman si foisonnant, si dense qu'il exige une forte implication intellectuelle de son lecteur. Je n'étais pas dans ses dispositions, fatiguée, des soucis annexes dans la tête... Je n'ai donc pas été en mesure d'appréhender entièrement cette oeuvre. Et pourtant j'ai adoré ma lecture.

J'ai arpenté Arrakis sans en comprendre tout le sens mais j'en ai bien saisi toute la beauté. Si ma lecture a sans doute manqué d'un aspect cérébral, elle a revanche été très sensorielle. Si je n'ai pas été en mesure d'appréhender sa richesse thématique, j'en ai en revanche perçu la splendeur de façon quasi physique. En effet, au-delà de sa portée philosophique, spirituel et de l'aspect politique du récit, "Dune" est un roman d'une beauté chavirante. J'ai été bouleversée par la poésie que dégage le texte, que ce soit dans la peinture évocatrice des paysages, la description des intrigues de cours ou des combats ou les considérations spirituelles, tout m'a semblé gracieux, lumineux, musical, raffiné, formellement sublime. Il y a un côté véritablement envoûtant, enivrant dans ce roman. Jodorowsky est vraiment le seul cinéaste qui aurait pu le porter à l'écran, le seul qui aurait sur retranscrire sous forme d'images le chemiement spirituel de Paul. D'ailleurs, au cours de ma lecture j'ai souvent pensé aux B.D de Jodo, notamment "la caste des méta-barons" et "le lama blanc".

Je ne vais pas m'étendre davantage, je ne vais ps revenir sur la richesse thématique de ce monument ni sur l'admirable travail de création de tout un univers cohérent, et ce dans tous ses aspects... d'autres ont évoqué tout cela mieux que je ne saurais le faire. Je dirais simplement que "Dune" est énorme. Un très grand roman dont le souffle m'a terrassée et qu'il faudra que je relise un jour.
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Après avoir découvert « Dune » dans les années 80, au travers d'un jeu vidéo (sur Amstrad 64 ou encore TO7 /70, début des ordinateurs personnels que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre. Imaginez la définition à l'époque !!!) puis avec un DVD du film de David Lynch (1984) je me lance dans la lecture de ce roman fleuve, ce monument encensé par toutes les critiques.

Pour ceux qui ne connaissent pas l'intrigue (y doivent pas être nombreux, surtout après la sortie au cinéma des deux films « Dune » nouvelle version)
Arrakis est une planète désertique, quoique… Des vers et des humains (les Fremen) y vivent.
Elle est très convoitée parce que dans ses déserts, il y pousse une épice très prisée. Actuellement elle est gouvernée par le Baron Vladimir Harkonnen représentant de la Maison des Harkonnen. L'empereur Padisha décide de changer de gouverneur et confie la planète au Duc Leto Atréides de la Maison des Atréides.
Une guerre sans merci va opposer les deux maisons pour reconquérir, pour l'un, ou garder la planète, pour l'autre. C'est sans compter sur les projets secrets des Bene Gesserit, groupe de « prêtresses », de ceux non moins fourbes de l'empereur avec son armée de Sardaukers et enfin de ceux totalement intéressés de la Guilde.

Dans ce roman de science-fiction, l'auteur nous présente des personnages au caractère très tranché. D'un côté, le Duc Leto Atréides, homme autoritaire mais très humain et confiant, respectant les personnes. de l'autre, le Baron Vladimir Harkonnen, tout aussi autoritaire mais despote, fourbe, traitre, calculateur et manipulateur.
Caractères résumés dans cette citation :
« Ne sais-tu pas que la loyauté des Atréides s'achète avec l'amour tandis que la monnaie d'échange des Harkonnen est la haine ? »
Mon coeur n'a pas balancé beaucoup pour me porter du côté du Duc Leto et de son entourage : Paul, son fils, Jessica, la compagne du Duc et mère de Paul, de son Mentat et de ses lieutenants partageant tous les mêmes valeurs.
Le style est très fluide et les descriptions très réalistes. le simple fait d'indiquer que la cannelle est l'odeur de l'épice m'a permis d'entrer presque physiquement dans l'histoire.
Les épisodes avec les vers sont épiques et le texte est très dynamique
Bref, vous l'aurez compris, ce premier opus m'a fortement séduit. J'ai hâte de lire le second afin de confirmer cette première impression. (Ayant déjà été échaudé dans d'autres sagas où tout le jus était jeté dans le premier tome.)
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Ma première lecture de Dune en septembre 2021 fut merveilleuse, j'avais adoré ce tome 1 qui avait réussi à m'embarquer, à totalement me séduire grâce à son histoire, le développement de l'univers et les thématiques abordées. J'avais trouvé que plus de 50 ans après sa publication, celles-ci étaient encore si ce n'est peut-être même encore plus qu'à l'époque d'une grande modernité.

Oui, Dune est une oeuvre qui m'avait plu, tellement que le titre est resté depuis parmi les 6 livres que j'emporterai sur une île déserte car je savais que même en le lisant plusieurs fois, j'avais peu de risque de m'en lasser. C'est sans doute cette certitude de finir par le relire qui m'a découragé alors à en écrire une chronique et cela d'autant plus face aux très nombreuses et belles chroniques déjà publiées sur ce classique de la science-fiction. Que dire de plus qui n'a déjà été dit ici de fort bien belles manières.

2 ans plus tard pourtant, le tome 2 que j'avais acheté en octobre 2021 m'attend toujours à cause d'une PAL trop grande, d'un trop grand choix de lectures face à des journées de 24 heures seulement. La sortie attendue de la partie 2 de l'adaptation de ce premier tome au cinéma m'a néanmoins motivé à relire ce celui-ci malgré un rythme de lecture d'escargot en ce moment à cause d'un très sympathique trouble d'anxiété généralisée pompant une bonne partie de mon énergie et impactant ma concentration.

Alors j'ai pris mon temps, presque 15 jours pour venir à bout de cette relecture mais c'est avec à chaque fois un grand plaisir que je me suis replongé dans les pages de ce roman où j'ai retrouvé les nombreux éléments qui m'avaient plus lors de ma première lecture.

A vrai dire je ne sais même pas par quoi commencer : l'univers que j'ai trouvé si bien travaillé, tout cet écosystème sur cette planète inhospitalière que l'auteur nous fait découvrir au compte goutte tout au long de la lecture, l'ambiance si singulière, le sable, la chaleur, on s'y croirait. L'auteur parvient vraiment à nous immerger dans son univers. L'histoire si bien maîtrisée, cette intensité dramatique de la première partie que j'ai adoré et qui se poursuit par la suite face à la vision obscure que Paul, le personnage principal, à de l'avenir. La très belle galerie de personnages créée par l'auteur dont aucun de laisse indifférent ces derniers étant tantôt révulsants, mystérieux, passionnants. Les relations et les interactions entre ces derniers et notamment celles entre Paul et sa mère Jessica que j'ai trouvé hyper intéressantes à suivre tant celle-ci est ambiguë, complexe. Les nombreuses thématiques abordées telles que l'écologie et notamment l'exploitation de l'eau, le colonialisme et l'exploitation des ressources d'une terre et de la population qui y vit, la manipulation génétique ou encore l'instrumentalisation de la religion à des fins politiques.

L'ensemble forme un roman d'une grande richesse, qui s'avère aussi divertissant que passionnant même s'il nécessite de faire un petit effort lors des premières pages pour rentrer dedans. J'ai par ailleurs globalement bien aimé l'adaptation de Denis Villeneuve de ce premier tome. Dès mercredi matin j'étais au cinéma pour voir la partie 2. Je l'ai trouvé très impressionnante sur le plan visuel et sonore. C'est une vraie réussite de ce point de vue là et cela vaut vraiment le déplacement en salle de cinéma. Cependant, je suis aussi ressorti un petit peu frustré par cette seconde partie n'y retrouvant pas toute la richesse et la profondeur du roman, certains passages ont été coupés, d'autres modifiés et toutes les explications ne sont pas données. Il n'en demeure pas moins que dans l'ensemble Denis Villeneuve s'en sort tout même vraiment bien et propose une alternative plus que satisfaisante si vous ne souhaitez pas lire ce tome 1.

Pour ma part, j'ai enfin commencé le tome 2 qui m'a attendu bien trop longtemps dans ma PAL.
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Qu'ajouter de plus aux millions d'avis sur le cycle de Dune Tome 1 qui est à la SF, ce que le Seigneur des Anneaux est à la Fantasy. Un chef d'oeuvre d'une étonnante modernité pour un roman paru en 1965, et qui a obtenu les prix les plus prestigieux que l'on puisse espérer pour un auteur. Franck Herbert était un incroyable visionnaire qui aborde des thématiques comme l'écologie, la religion, le combat ou Jihad au nom de cette dernière, la solitude du pouvoir, la complexité des alliances entre familles, le rôle essentiel, fondamental des femmes.. Autant de sujets et tant d'autres. La légende de Paul Muad'Dib ou Paul Atréides prophète d'Arrakis aux pouvoirs dépassant l'imagination, un Dieu parmi les hommes près de 10 000 ans après notre ère. Franck Herbert nous entraîne dans une épopée puissamment évocatrice, un torrent que rien ne retient et des circonvolutions scénaristiques à tomber, des paysages incroyables avec ce désert, ces dunes et ces vers gigantesques. Paul est l'incarnation d'un héros ambiguë dont la destinée est tout sauf linéaire. L'histoire vous la connaissez tous et je n'ai pas besoin de la rappeler ici tant elle est mythique. C'est tout simplement, le meilleur livre que j'ai lu en SF à ce jour pour les multiples raisons explicitées plus tôt. Difficile d'en dire davantage, des dizaines de millions de lecteurs avant moi ont déjà tout dit, et si bien. J'ajoute ici mon modeste avis sur ce cycle de Dune Tome 1 à nul autre pareil. Un voyage où l'Épice, parabole des drogues psychédéliques et autres psychotropes permettant de repousser les limites de la conscience, d'ouvrir des portes restées jusque là inaccessible dans notre esprit. Nul apologie des drogues ici mais le parallèle entre l'Épice et celle-ci est au coeur du livre. J'ai dévoré ce livre qui restera un moment fort de mon expérience de lecteur. Je ne peux qu'encourager les rares fans de SF qui ne l'ont pas lu à le découvrir.
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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Ce que j'ai ressenti: …Une lecture épicée qui appelle l'Or Bleu….

Arrakis, planète inhospitalière? Sans aucun doute… Mais que ce soit les personnages ou le lecteur non averti, cette planète a les pouvoirs de vous séduire! Tel un cobra des sables, il vous envoute d'un regard, vous fait sa jolie danse, et plonge en vous pour mieux vous mordre de l'intérieur! Maladivement accro, vous n'aurez que juste le temps de finir cette saga avant de sombrer vers des contrées inconnues…..

Dune, c'est un Monde à part entière, un fantastique univers enivrant, où le vent vous assoiffe, la chaleur vous étouffe, et le sable s'insinue dans chaque partie de votre corps. Même respirer en devient difficile, mais l'Eau sera votre principal problème.

Le désert reste toujours un lieu de mystère et de danger, il continuera de nous attirer encore et encore, malgré sa fatale réputation. Rien que pour cette richesse du décor, ça vaut vraiment le détour de fouler le sol d'Arrakis. Oui, ça, et la poésie qui se dégage de ses pages…

Tout était plat.
Dans son esprit, il chercha quelque chose de vertical qu'il put greffer sur ce paysage. Mais il n'y avait rien, rien d'un horizon à l'autre sous l'air surchauffé. La brise n'agitait pas la moindre fleur, la moindre plante fragile. Les dunes…Et la falaise, là-bas, sous le ciel d'argent bleui.

A l'Est, un faisceau de lumière grise monta dans la nuit, puis ce fut une opalescence nacrée et les étoiles en furent estompées. Alors vint le long, le lent sillage de l'aube sur l'horizon brisé.

S'il est vrai que Dune est une lecture qui n'est pas des plus faciles, il n'en reste pas moins qu'elle est d'une belle qualité! Elle doit s'apprécier, se déguster avec délectation. Je me suis laissée portée par la magie environnante, la douceur des grains de mots, le spectacle de la réflexion intérieure…

La tache a été ardue au départ, car c'est non seulement tout un monde inconnu qui s'ouvre au lecteur, mais aussi tout un champ lexical assez difficile à maitriser.

Au final, on se dit que toute quête mérite ses épreuves, le trésor n'en est que plus reluisant !

Je ne connais pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

Après, en ce qui me concerne, tout ce qui touche aux jeux politiques, stratégies militaires, trahisons en tout genres, ce n'est pas ma tasse de thé en règle générale. Bien qu'ici , ce soit bien raconté, avec même des phrases off ,pour ne rien perdre des intrigues, je n'ai pas trop accroché à ces tours de dupes.

Tous ses visages bavards l'écoeuraient soudain. Ce n'étaient que des masques dérisoires appliqués sur des pensées infectes et les voix essayaient en vain de dominer le profond silence qui régnait dans chaque poitrine.

Il n'empêche que suivre Paul et Jessica dans leurs combats, reste ce qu'il y a de meilleur. Très sensible à tout ce qui touche à la Magie, j'ai été plus qu'enchantée de leur prescience, leurs pouvoirs… Leur enseignement quelque chose de fascinant.

J'adore contempler leurs destinées hors du commun, entre nouveau prophète ou grande prêtresse, leurs parcours entremêlés est captivant !

Je suis curieuse de voir leur évolution au contact du peuple Fremen et de toutes les péripéties futures qui jalonneront ce grand Cycle.

Une LC avec ma binômette Belette2911, passez voir sa chronique ici, ou aussi sur le blog en suivant le lien.....;)

Lien : https://fairystelphique.word..
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Avec Dune, nous sommes en présence d'un univers extrêmement complexe, mais cohérent, que se partagent différents groupes que nous découvrons au fil du roman.
Nous y croiserons une foison de personnages, mais tous identifiables avec des patronymes choisis pour éviter de se perdre.

Dune est multiple. Il s'agit d'un roman de guerre, avec des combats personnels ou de groupes flamboyants, de la stratégie. Mais aussi une oeuvre politique avec des intrigues, des manoeuvres en tout genre et des luttes pour le pouvoir. Il y a également une dimension religieuse où Paul Atréides va prendre le pouvoir sur les freemen, justement par la religion et faire d'eux une force combattante sans égal dans l'univers.
Et c'est enfin un roman d'amour, où comment Paul, destiné à devenir maître de l'univers connu va tomber amoureux de Chani.

La lecture, peut dans un premier temps paraître un tantinet ardue, mais très rapidement on est pris dans l'histoire et on se passionne, on vibre et on frissonne.

Dune, un livre univers, qui se suffit à lui-même, bien qu'il soit suivi de suites : le messie de dune, Les enfants de dune, L'empereur-dieu de Dune, Les hérétiques de dune, La maison des mères.

Côté dvd, vous pourrez faire l'impasse sur Dune de David Linch, pour vous rabattre sur Dune de John Harrison , plus pauvre au niveau des moyens mais plus cohérent avec l'univers du livre.
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Cela fait bientôt vingt-cinq ans que j'ai foulé pour la première fois le sable d'Arrakis, je venais de Caladan la riante et suivais la famille Atréides pendant son changement de fief. En y repensant, je ressens encore la sécheresse de l'air, du monde environnant. Je sens l'humidité fuir mon corps, m'abandonner, me condamnant à la mort. Quelle planète inhospitalière ! La pire disait-on. le sable et la poussière s'incrustaient partout dans mes vêtements, mon corps. Comment faire pour survivre sur ce monde ? Je me rappelle le bruit des ornithoptères, l'odeur des machines, de l'épice partout, omniprésente, étouffante, même la nourriture en était saturée. J'étais venu innocemment et je ne suis jamais tout à fait repartie, jamais pour bien longtemps en tout cas. Avec Paul, Dame Jessica et les autres, j'ai fuit à travers le désert, j'ai appris à aimer la dureté de la vie, à aimer la lutte pour la survie et à aimer le beau et fière peuple des fremens et leurs yeux sans blanc. Je me suis identifié à eux et abandonné à leurs rites et coutume. N'essayé jamais de me porter affront sinon je serais obligé de sortir mon kriss. Je suis, comme eux, un homme libre. Paul, Duncan et Stilgar j'ai été, sans oublier les autres. Depuis quand j'ai un coup de déprime je revêts mon fremkit et adoptant le pas des fremens, je vais appeler un ver pour une chevauchée sauvage.

Voilà, ce que je ressens en pensant à Dune, l'immense chef d'oeuvre de Frank Herbert. Avant je n'avais jamais lu de science-fiction et l'été de mes quinze ans je me suis enfilé le cycle en entier. Depuis je suis différent ; une petite souris du désert m'habite.

L'histoire prend corps dans un univers dirigé par un l'empereur Padisha Shaddam IV ou s'affrontent des familles ou des corporations chargées de gérer des planètes ou des Guildes. Tout le monde s'affronte pour garder sa position, emmagasiner le plus de richesse. Une lutte permanente pour la survie. Cet empire suite aux terribles combats du Jihad Butlérien a proscrit les machines pensantes, rendant les voyages spatiaux soit long, soit très dangereux, jusqu'à la découverte de l'épice source de prescience. Elle permet aux navigateurs de la Guilde spatiale, humain modifié par la saturation d'épice de trouver leurs chemins à travers les étoiles. La récolte de cette matière précieuse est dangereuse et à la récolter on risque sa vie. J'en ai assez dit sur l'histoire je pense. Mais ce n'est qu'un aperçu.
Dune est un roman ou l'univers est d'une complexité énorme, un univers réaliste au possible. Rien n'est épargner, la politique et ses machinations, la religion ou plutôt les religions tout ça avec un grain de fantastique. du grand art. C'est une société moyenâgeuse que transpose Frank Herbert dans ce livre, avec ses luttes de pouvoirs, ses sociétés, ses corporations comme la Guilde spatiale. Il ne faut pas non ramené l'histoire à une lutte du bien contre le mal. Non ! Personne n'est tout blanc, pour le noir c'est différent.
Un monde flamboyant, réaliste. Faites le voyage et comme moi ne revenez jamais.
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Dune...
Un nom qui résonne dans les arcanes de la science-fiction mondiale depuis des générations...
Dune, de son vrai nom Arrakis, planète inhospitalière recouverte de déserts brûlants, où des vers gigantesques sillonnent les océans infinis de sable, où les Fremen, peuple fier et belliqueux aux yeux bleuis par l'Epice vivent dans les régions reculées, et où les Grandes Maisons se succèdent sur ordre de l'Empereur.
La maison du Duc Leto Atréides vient d'ailleurs prendre possession des lieux et de l'exploitation de l'Epice en succédant aux Harkonnen.
Mais renoncer à le manne financière que représente cette ressource peut-il se faire sereinement ?
Le Baron Harkonnen n'est en effet pas le genre d'homme à jouer dans les règles...

En effet, peu après leur arrivée sur Arrakis, alors que le Duc fait preuve de tact et de diplomatie pour prendre les rênes de la planète, une attaque surprise pousse Paul et Jessica, respectivement son fils et sa concubine à fuir le palais.
Ces derniers se retrouvent dans le désert et croisent une patrouille Fremen menée par le vaillant Stilgar. Ce peuple
croit alors déceler en Paul le Messie qu'il attend depuis des siècles, mais entre les visions des Bene Gesserit, les Mentats, les desseins obscurs de l'Empereur ou encore les propriétés sans équivalents de l'Epice, le trône d'Arrakis n'est acquis pour personne...

J'ai adoré ce roman !
On est immergé puis entraîné dans un ouragan d'événements familiaux, politiques, militaires et mystiques qui font de ces 800 pages une expérience mémorable dans une vie de lecteur/lectrice.
Le style de Frank Herbert peut pourtant rebuter de prime abord...
En effet, si un certain nombre de livre se contente de narrer l'historique de leur univers dans des passages entiers et distincts, ici rien de tel ; l'auteur distille au contraire ses informations dans des phrases anodines qu'il faut néanmoins relever sous peine de ne pas saisir les rancunes et autres haines viscérales entre certains personnages, peuples etc...
Si cela contraint à une attention acérée tout au long de la lecture, cela donne une profondeur et un retentissement fabuleux au texte.
Les personnages sont nombreux et complexes sans tomber dans l'excès, et l'univers extrêmement riche.
L'action est également omniprésente et maintient un rythme soutenu.
Bref, un livre qui pour moi mérite amplement sons statut, et qui doit être lu sous peine d'être abandonné sur une dune d'Arrakis!
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