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Dune - Editions Pocket tome 4 sur 7
EAN : 9782266027236
601 pages
Pocket (02/02/2006)
  Existe en édition audio
4.03/5   1416 notes
Résumé :
Plusieurs millénaires se sont écoulés sur Arrakis. Leto Atréides, fils de l'Empereur Paul-Muad'Dib, a consenti à une terrible métamorphose pour rester en vie. C'est d'une main de fer qu'il dirige son empire . Siona, une Atréides elle aussi, fomente une rébellion pour mettre fin à sa tyrannie, ignorant qu'elle fait partie intégrante des plans du despote. Le Sentier d'Or que Leto appelle de ses voeux se paiera au prix fort.
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Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
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A Genève, chaque année au début du mois de décembre on célèbre l'Escalade en criant "Et ainsi périrent les ennemis de la république !". C'est à la suite de cette tirade que l'on envoi un gros coup de poing sur une marmite en chocolat pour la casser. Ensuite on se précipite et on mange tous les morceaux. Hmmm j'adore l'histoire de mon pays.

Quel rapport me direz-vous. Euh, en fait aucun mais il est vraiment dommage que ce livre ne soit pas en chocolat parce que je viens de m'écrier "Et ainsi finirent les aventures de Dune en ce qui me concerne". Puis j'ai envoyé un gros coup de poing et maintenant j'ai mal à la main et je n'ai même pas de chocolat à manger.

Je m'égare encore.... mais à ma décharge je n'ai pas grand chose à raconter sur le 4ème tome de Dune si ce n'est de dire que c'est de loin le plus pénible à lire et que je n'en peux plus.

Pourtant c'était bien parti. Les 100 premières pages étaient prometteuses, il se passaient des choses, la révolte fomentait et puis paf, on retombe dans les mêmes travers que dans le tome 3. C'est long, lourd, pénible, l'histoire évolue très lentement et Frank Herbert à de nouveau consommé trop d'épices, alors il se répète encore et encore, il radote, nous reparle toujours des mêmes choses et on se lasse vraiment.

C'est dommage car l'écrivain est très talentueux, l'histoire est superbe et elle mériterait un peu plus d'action et moins de blabla.

Bon courage à ceux qui vienne de tourner la première page.



Note 2/6
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La tragédie de Léto, re-voir, re-lire, le re-tour du « re »

Pour la 13ème fois je termine la tragédie de Léto II de Franck Herbert à travers « Les enfants de Dune » et l'Empereur Dieu de Dune ».
J'entends la question : 13ème fois ? Pourquoi ?

Comme la tragédie de Paul dans « Dune » et le « Messie de Dune », c'est une tragédie. Qui ne va pas revoir « Phèdre » ou « Roméo et Juliette » au théâtre sous prétexte qu'il l'aurait vu précédemment ? La réponse est dans la mise-en-scène, lale metteureuse en scène.
Un·e lecteuriste est également un·e metteureuse en scène de ses propres lectures. Iel n'est spectateuriste réellement que dans le souvenir de sa lecture.

(Aller, j'arrête avec l'inclusif qui pourtant est nécessaire et je vais plutôt utiliser le féminin qui représente la majorité des lectrices.)

Relire c'est faire l'expérience de sa propre évolution en tant que metteuse en scène, de faire l'expérience de ses propres transformations. Relire est un acte de foi. C'est faire confiance à ses propres métamorphoses et d'être capable d'accepter le constat de ses propres changements intérieurs par la nouvelle mise-en-scène qui va surgir à la re-lecture. C'est accepter de s'aventurer sur une nouvelle création ayant pour base la même chorégraphie des mots.

Je suis un grand digresseur et mes re-lectures bien souvent entraine cette qualité (?) de la digression. L'oraison carmélite est un acte de Foi. Elle demande de faire le silence de l'âme pour vivre l'expérience de la relation amicale avec Dieu. Cette rencontre est intérieure et digressive. La digression est un chemin doré qui permet de ne jamais rester sur une idée fixe, un problème à résoudre par des mots ancrés. Non l'oraison est comme la danse, le Keiko du Kendo ou une partie de jeu de rôle autour de la table avec des joueuses.

La Danse, plus particulièrement la Danse contemporaine qui ne se fixe pas comme la danse classique ou se veut spectaculaire comme les Streets Danses, explore en utilisant et créant un langage non verbal, un langage sacré qui s'aborde par la relation, par la notion de sujet et pas celle d'objet, par la relation subjective et pas l'observation objective, un langage sacré qui provoque une ouverture mystérieuse et profonde chez les danseuses en même temps que les spectatrices.

Léto II. Léto est l'Empereur Dieu. Il est Empereur tenant par ses décisions et son armée si particulière le pouvoir temporel, il est Dieu tenant la puissance éternelle qui exige de son armée d'apprendre à Danser, la danse de la vie, celle toujours inattendue. Il existe et en même temps « était-sera » pour construire le chemin doré, le sentier d'or, la voie de la digression permanente qui ouvre sur l'immortalité de la vie et l'éternité de nos vies, il nous y invite aussi à danser sur cette route en participant à sa création.

Voilà mon RE-DUNE pour la 13ème fois (j'attends avec impatience la sortie des deux derniers tomes, la tragédie du Bene Gesserit dans la collection ailleurs et demain). Je vous invite à vivre l'expérience du « re » comme revoir « sur la route de Madison » revoir les chorégraphies de Pina Bausch ou Dominique Bagouet et Anne Teresa de Keersmaeker et à voir de la danse contemporaine à vous inscrire à du kendo ou tout art martial et à pratiquer le jeu de rôle.

Relisez, empruntez ce sentier d'or. Et si vous le pouvez, poser un acte de foi, priez…
Bonne vie à vous tous.

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Critique de la 12ème lecture de 2018

« En fait, le souvenir ne libère rien du tout. Sans l'angoisse spirituelle, qui est une expression non verbale, il ne peut y avoir de signification nulle part. »
L'Empereur Dieu de Dune est un chef d'oeuvre ! Un chef d'oeuvre littéraire. Herbert nous convie à un voyage dans une histoire écrite avec des mots, et qui, sublime paradoxe, illustre la pauvreté des mots pour décrire le réel.
Décrire le réel ?
Décrire le réel, avec des mots ? Avec tous les mots de toutes les langues de notre histoire humaine ? Cela reste-t-il une supercherie ?
le REEL de l'univers, du Cosmos et même au-delà (ce qui n'est ni « ici », ni « là ») refuse de se laisser enfermer dans des mots et dans leur significations réduite, local en temps et en espace. Et pourtant, humains que nous sommes nous cherchons un Sens !
« Dieu » est un mot !
Mais Non-Dieu est également un mot !
Lire le cycle de Dune, et parvenir au coeur de celui-ci, au plus profond, avant de remonter vers sa reconstruction, c'est vivre une expérience. Vivre un Mystère.
Il n'y a pas de secret dans l'empereur Dieu de Dune. Un secret est une information qui est caché qui sous-entend qu'il y a une vérité à découvrir !
Non, il n'y a pas de secret !
Il n'y a pas de problème à résoudre dans l'univers, car il n'y a pas de solution ultime de l'ingénieur qui puisse nous sauver.
Il y a un mystère ! Oui, il y a un mystère. Et c'est un mystère porté par des mots est une expérience non verbale qui est à vivre.
Nous sommes tous à chercher le sens. le sens de la flèche du temps qui va quelque part. Leto, Enfant et Dieu fait le don d'aimer au-delà de tout et de garder le souvenir de tous les choix que nous n'avons pas fait afin de nous offrir alors le sens que nous cherchons temps, une cible à notre flèche. Car à chaque instant nous vivons l'expérience de vivre avec un corps animé par un psyché qui tente d'ouvrir la porte de l'esprit !
Nous vivons en 2019, 40 ans après l'écriture de l'Empereur Dieu de Dune, nous vivons un temps ou les universitaires en science humaine et sociale nous ânonnent à l'unisson de Nietzsche « Dieu est mort » ! Et Nietzsche devint Fou !

Et nous le voyons ce monde, nous le voyons sombrer dans l'hédonisme le plus crasse, le plus trivial. Un monde où nous en venons à confondre Cupidité (cupidon) et Amour, Intelligence (capacité à relier la matière et l'esprit) et Calcul (Combien cela me rapporte t'il ?) Divertissement et quo-naissance.
Un monde, où nous finissons par nous laisser nous même calculer par tout les algorithmes de nos frères ingénieurs, à la capacité de calcul importante mais à l'esprit totalement muré. le Jihad Butlérien risque un jour de nous devenir une nécessité, si nous voulons avoir un « à venir » !

Même en votant, en ces temps d'élection Européenne, on ne fait que vouloir résoudre un problème de calcul, on ne vit pas l'expérience de l'esprit qui passe par le coeur !

L'empereur n'autoriserait pas le mensonge de la démocratie. Voter ne sera possible que lorsque nous aurions atteint la maturité de ne plus être calculable, par aucun algorithme et aucun Scientiste.

Vivre n'est pas un divertissement !

Lire le cycle de Dune de Herbert n'est pas un divertissement !

Herbert n'est pas Asimov.

Non dieu n'est pas mort, il nous attend depuis toujours et pour l'éternité avec seulement son Amour (Agapè, ni éros, ni Philia) !

Ne lisez pas l'Empereur Dieu de Dune : Relisez-le !




Lien : https://tsuvadra.blog/2023/0..
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J'aborde maintenant les tomes que je n'avais jamais lus dans le cycle de Dune. Après avoir été plongée dans celui-ci, le quatrième de la saga, je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt !

3 500 ans après les événements relatés dans Les Enfants du Dune, Leto II règne toujours sur l'univers connu. Sa transformation (incomplète) en ver lui donne une longévité hors-norme ; et le peuple le considère comme un dieu, conséquence logique de la religion propagée par son père Paul Atréides et de son propre état : il n'est plus tout à fait humain. Ses fidèles lui obéissent aveuglement et lui rendent une grande dévotion, au premier rang desquelles les Truitesses (traduction bizarroïde de Fish Speakers), femmes guerrières qui constituent sa garde rapprochée.

Mais surtout, Leto, qui possède la prescience, est devenu un tyran qui impose La Paix de Leto, une tranquillité forcée, étape de son Sentier d'Or. Il a éliminé toute force ennemie, même si les Bene Gesserit, les Tleilax et les Ixiens jouent leur propre partition, voire aimeraient retrouver du pouvoir. Sa dictature n'a pas supprimé les forces antagonistes, mais son contrôle absolu de l'Épice est sans commune mesure.

Leto est secondé par Moneo, un Atréides descendant de sa soeur Ghani, dont la fille Siona se rebelle et rêve de la fin de la tyrannie ; et par « un Duncan ». Car les Ixiens continuent de cloner l'ancien fidèle en créant des gholas, et après la mort de l'un, un autre exemplaire arrive.

Mais les tensions sont présentes, des attentats sont déjoués, et le lecteur devine que même si Leto II a un plan, la part de hasard qu'il estime nécessaire va précipiter les événements.

J'ai été épatée par la narration, qui se fait principalement à travers des dialogues. La lecture de certains chapitres est passionnante. Leto émet ses aphorismes (beaucoup plus faciles à comprendre que dans le tome précédent), et le lecteur ressent le dirigeant qui a longuement vécu et analysé le passé à travers les âmes des ancêtres qui vivent en lui. Pourtant, l'arrivée d'un nouveau personnage réveillera une part d'humanité qu'il n'a jamais connue, car Leto est surtout solitaire : à la fois un ver géant et un despote retiré en son domaine, il ne peut avoir de relations normales avec les humains. Et il s'ennuie. Mais il continue son grand projet, le Sentier d'Or, pour sauver l'humanité de l'extinction qu'il a vue dans le futur.

Duncan a aussi une très grande place dans ce tome, représentant « l'homme du passé » fidèle à une certaine idée des Atréides et des Fremens qu'il ne reconnaît plus dans leurs descendants. L'ancien guerrier loyal de Leto I et de Paul n'adhère pas à la politique de Leto II, c'est le moins qu'on puisse dire : l'Empereur-Dieu n'hésite pas à exécuter des ennemis et à manipuler, au nom d'une vision que lui seul connaît, avec un despotisme assumé, et il a transformé les planètes en prison selon les propres mots de Duncan. Ce dernier représente le conflit entre la loyauté à une famille, presque à une idée, et la froide réalité imposée par son dirigeant.

Frank Herbert continue sa réflexion sur le pouvoir — y compris son pourrissement sur le long terme — et sur la religion, deux de ses thèmes fétiches. Dans une Dune profondément transformée — ce n'est plus un désert — l'Épice est toujours la source du pouvoir, des richesses, et est l'objet des convoitises.

J'ai nettement préféré ce tome au précédent, car les pensées philosophiques sur le pouvoir et l'humanité sont moins obscures. Hâte de lire la suite !

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En ce qui me concerne, ce tome est la pierre angulaire du Cycle de Dune de Franck Herbert. Plus laborieux que les autres, c'est également celui qui interroge au plus profond les questions de pouvoir, de choix et de destinée abordées dans son oeuvre.

L'Empereur-Dieu est, comme son titre le laisse penser, un véritable tyran. Et pourtant, ayant perçu que toutes les voies possibles menaient l'univers à la destruction, il choisit d'emprunter le seul chemin possible, celui du Sentier d'Or, en semant volontairement les germes de sa propre destruction.

La prescience qui avait permis à Muad' Dib de sauver le peuple Fremen est devenue au fil du temps une malédiction, et le but ultime de son fils est d'en libérer l'humanité, pour créer un destin que nul ne pourra prédire, seul espoir de sauver l'univers.

Herbert se démarquait déjà de la science-fiction classique en intégrant des notions d'écologie, d'histoire, de climatologie, etc. Dans ce livre il interroge la notion de pouvoir et de connaissance absolus, et la responsabilité qui en découle.

La vie de Leto durant un millénaire, la notion de cycle prend ici tout son sens. On comprend que rien n'est jamais figé et que les règles qui valaient dans un contexte ne s'appliquent plus quelques années plus tard. Tout est à réinventer.

Si vous devez lire le Cycle de Dune, lisez au moins jusqu'à l'Empereur-Dieu.
Cela en vaut vraiment la peine, du moins si des questions philosophiques comme celles du destin ou du libre-arbitre vous fascinent autant que l'univers paradoxalement futuriste et médiéval si original de Dune.
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Avec cette saisissante couverture signé Aurélien Police, nous retrouvons donc Leto II, fils de Paul dans cette suite se déroulant des millénaires plus tard. Si le tome précédent avait été un gros coup de coeur et mon préféré jusqu'à présent, le soufflet est quelque peu retombé ici.


Qu'on ne se mente pas, cela reste de la SF diablement prenante à lire, très bien écrite et où la plume de l'auteur devient vraiment de mieux en mieux. le hic ? C'est que malgré cela, j'ai clairement l'impression que le fond devient de plus en plus classique et répétitif. Ce n'est donc plus la claque des débuts.

Pourtant, on ne peut être que fasciné avec un héros comme Leto, cet homme qui s'est laissé transformé en ver des sables géants pour le bien de tous. J'adore tous les passages décrivant celui-ci, son corps mais aussi son état d'esprit et ses sentiments. Il me fascine, certes d'une manière un peu glauque et frissonnante, mais quand même. Je trouve l'idée du saut dans le temps pour le retrouver une fois la transformation bien avancée et son projet politico-écologique également, très bien vue. On se retrouve ainsi face à un nouvel univers, un nouveau paysage et de nouveaux personnages. le hic à nouveau, c'est que l'ensemble reste assez superficiel. L'auteur répète sans cesse les mêmes phrases et l'intrigue tiendrait sur bien moins de pages s'il divaguait moins... J'aurais vraiment aimé plus de force et d'audace.

On se retrouve à la place avec un récit centré à la fois sur le projet de Leto, celui des Ixiens avec sa fiancée Hwi mais aussi des forces de l'Empire qui sont encore pas loin malgré le sommeil qu'on leur impose. Nous découvrons tout cela à travers les Mémoires volées de Leto qui accompagnent chaque chapitre en incipit mais également l'histoire à travers le personnage de Siona, la fille de Moneo, sur laquelle Leto compte beaucoup pour la suite de son mystérieux projet. Et avec eux, nous avons également la société des Truitesses, nouvelle armée d'élite des Atréïdes et les Freemen de musée, qui portent bien leur nom, et ont totalement dépéri. Tout cela donne une ambiance qui se veut assez morose, celle d'un monde sur le déclin, c'est du moins l'apparence qu'il veut donner mais au fond tout bouillonne et c'est là que ça devient passionnant.

Malgré une narration un peu mollassonne et répétitive qui manque de nerf, on ne peut que suivre, fascinée, le plan que Leto tente de mettre en branle à la fois autour du ver qu'il devient et des implications de ceci sur la nouvelle transformation d'Arakis, et également autour de Siona et du nouveau ghola de Duncan pour créer de nouveaux Atréïdes qui échapperaient aux plans des autres instances de pouvoir de l'Empire. Excellent ! Tout se met en place assez lentement et de nombreux coups de théâtre viennent émailler cela, ralentissant et faisant diverger les projets parfois, montrant que même le meilleur plan a des failles.

Ce mélange de politique, d'écologie, de génétique et d'introspection qui se fait ici a de quoi surprendre. On prend une toute autre direction que celle des débuts, je trouve. L'auteur remet à nouveau en question la figure du héros qu'il avait monté avec Paul. Il en donne un nouvel écho déformé qui interroge avec cet Empereur-Dieu martyr qui se sacrifie pour le bonheur du plus grand nombre, du moins selon son idée, mais se comporte en tyran en attendant, donnant une vision assez sombre et sans concession du pouvoir sur la masse populaire. J'aime énormément ces noires nuances.

En revanche, je suis bien plus partagée une fois de plus quant à la question des femmes dans cette oeuvre. L'auteur me met souvent mal à l'aide avec l'utilisation qu'il fait d'elle. Tantôt, il semble créer des personnages d'une grande finesse et/ou force qui m'émeuvent comme Hwi et Siona. Tantôt, il propose une instrumentalisation de celles-ci et de leur sexualité qui me dérange profondément, mais je crois que c'est justement son but et il y réussit donc parfaitement.

La nouvelle proposition de l'auteur pour qu'un "messie" échappe à son destin m'a donc autant fascinée que perturbée. J'ai adoré le personnage de Leto, probablement celui qui m'a le plus fascinée dans la saga avec Alia. Mais j'ai trouvé la narration vraiment bancale dans ce nouveau tome et j'aurais aimé une intrigue moins en huis clos, plus sensationnelle et en écho avec la qualification d' "oeuvre-monde" qu'on donne souvent à la saga. Là, je me suis sentie un peu enfermée, à l'étroit, dans une histoire de famille qui finalement se répète un peu avec ces héros cherchant à protéger leur descendance en échappant à leur destin. Émouvant, remuant et foncièrement intrigant, Dune reste un indispensable dans ma culture SF mais un indispensable non moins dépourvu de failles.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Citations et extraits (92) Voir plus Ajouter une citation
Avec quelques ressources, on trouvait toujours de quoi fabriquer quelques bombes artisanales. Les ingrédients étaient à portée de la main. Du sucre, des détergents, des huiles ordinaires, des fertilisants innocents, des plastiques, des solvants, des extraits de la décompositions du fumier. La liste était virtuellement infinie, enrichie sans cesse par l’invention et l’expérience humaines. Même dans une société comme celle qu’il avait créée, où le mélange de la technologie e des idées nouvelles était en principe strictement limité, il ne pouvait espérer empêcher totalement l’apparition de petites armes extrêmement dangereuses. Vouloir exercer un contrôle sur de telles choses relevait de l’utopie, du mythe, et de la chimère. Le problème était en fait de limiter le désir de violence.
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- L’Empereur affirme que les armées exclusivement masculines étaient trop dangereuses pour leur support civil.
- C’est insensé ! Sans armée, il n’y aurait même pas de…
- Je connais votre argument. Mais il dit que l’armée masculine n’était rien d’autre qu’une survivance de la fonction tampon dévolue aux mâles non reproducteurs de la horde préhistorique. Il dit aussi que, dans cette optique, il est frappant de constater que c’était toujours les mâles les plus âgés qui envoyaient les jeunes au combat.
- Qu’est-ce que cela signifie, « la fonction tampon » ?
- Il s’agit de ceux qui se trouvaient toujours dans la zone de danger, pour protéger le noyau de mâles reproducteurs, de femmes et d’enfants. Ceux qui affrontaient les prédateurs en premier.
- En quoi est-ce dangereux pour les… civils ?
- D’après l’Empereur, lorsqu’elle ne trouvait plus d’ennemi extérieur, cette armée de mâles se retournait toujours et invariablement contre ses propres populations.
- Pour ravir les femelles aux autres ?
- C’est possible, mais il ne croit visiblement pas que l’explication soit si simple.
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Quand j'ai entrepris de guider l'humanité sur mon Sentier d'Or, je lui ai promis une leçon dont ses morts se souviendraient. J'ai connaissance d'un schéma profond dont les humains nient l'existence dans leurs paroles tout en la confirmant dans leurs actes. Ils disent rechercher la sécurité et le calme, cet état des choses qu'ils appellent la paix. Mais en même temps qu'ils parlent, ils disséminent les graines du désordre et de la violence. Et s'il leur arrive d'atteindre leur fameuse sécurité tranquille, ils s'y contorsionnent désespérément, prisonniers d'un incommensurable ennui. Regardez-les donc! Voyez à quoi ils s'occupent pendant que j'enregistre ces paraloles. Ha! Je leur ai donné des millénaires d'une tranquilité forcée qui persiste malgrès tous les efforts qu'ils font pour retomber dans le chaos. Croyez-moi, le souvenir de la Paix de Leto les marquera à jamais. Après cette leçon, ils ne rechercheront plus leur sécurité tranquille qu'avec d'infinies précautions et une préparation soigneuse.

Les Mémoires Volés. Pages 266.
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- La religion mène inévitablement au despotisme rhétorique. [...]
- Le… despotisme rhétorique ?
- Oui ! Il dissimule le mal derrière des cloisons qui sont imperméables à tous les arguments contre le mal. Il se nourrit de significations délibérément perverties afin de discréditer toute opposition.
- A ce point ?
- Les Jésuites appelaient cela « asseoir son pouvoir ». Il en résulte une hypocrisie sans cesse trahie par le décalage entre les actes et leurs explications, qui ne concordent jamais. […] En dernière analyse, il règne en culpabilisant, car cette hypocrisie amène la chasse aux sorcières et la nécessité de trouver des boucs émissaires.
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Un état de guerre incessant finit par engendrer ses propres conditions sociales, qui ont toujours été semblables à toutes les époques. Les gens se mettent en état d’alerte permanent afin de parer les attaques. Les autocrates exercent au grand jour leur pouvoir absolu. Tout ce qui est nouveau devient un dangereux territoire frontalier : planètes nouvelles, nouveaux secteurs économiques à exploiter, idées ou inventions nouvelles, visiteurs étrangers… tout prend un air suspect. Le féodalisme s’implante fermement parfois déguisé en politburo – ou son équivalent – mais toujours présent. La succession héréditaire suit les lignes du pouvoir. Le sang des dirigeants domine. Les vice-régents du ciel ou leurs homologues partagent le gâteau. Ils savent bien qu’ils doivent contrôler l’héritage ou bien laisser le pouvoir s’émietter lentement.
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Avis aux fans de Jules Verne, Isaac Asimov et Frank Herbert, à ceux qui vivraient volontiers sur Mars ou en compagnie d'humanoïdes : vous a-t-on déjà raconté la fabuleuse histoire de la science-fiction ? 
Ce septième épisode se penche au-dessus du (tout) petit tiret qui relie la science à la fiction. Pourquoi avoir accolé deux mots a priori si différents ? Et à quel genre littéraire mutant ont-ils donné naissance ? Deux immenses connaisseurs de la SF, le physicien Roland Lehoucq et son partenaire d'imaginaire le philosophe Vincent Bontems, en dressent la généalogie, complexe et pleine de rebondissements, depuis les voyages sur la Lune de Lucien jusqu'aux derniers avatars du genre, propulsés par les États-Unis entre deux bombes nucléaires. Ce faisant, nos deux compères émettent l'hypothèse suivante : la fiction ne constituerait-elle pas, pour la science, un formidable laboratoire à ciel ouvert ? Tout n'y est certes pas permis, puisque la fiction obéit aussi à des règles, mais les expériences s'y font à moindre frais et à l'infini, nous poussant à interroger le futur de notre humanité. Et si cette pratique rationnelle de l'imaginaire nous permettait de garder les pieds sur terre ?
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