Fan de Dune, ne frappez pas !
Enfin, enfin, enfin, j'en suis venue à bout ! Je n'en peux plus ! Ce livre m'aura certainement valu ma plus belle panne de lecture depuis jamais ! Que ce fut long (et même en faisant des pauses, en le laissant puis en le reprenant).
Plonger dans Dune, ce n'est pas plonger dans une petite lecture légère, tranquille ! C'est ouvrir les portes d'un univers, un peu déconcertant au début. Pendant des dizaines et des dizaines de pages, j'ai eu des allers-retours incessants vers le glossaire (qui fait 30 pages !). J'avoue que c'était amusant au début, j'ai aimé plonger dans cet univers, découvrir, me faire conter ce monde. Mais trop, c'est trop, cela m'a fatiguée. J'ai le sentiment qu'Herbert a finalement été pris à son propre piège ; il a voulu créer un livre monde (et il a réussi) avec de nombreux personnages, des concepts, une religion, un écosystème, un vocabulaire. Mais il s'est perdu dans le trop de nouveautés, et nous avec, en tout cas, et moi avec !
C'est très, trop encyclopédique, et l'on n'avance trop peu en terme de narration. Il y a bien trop d'explications. Et puis je n'ai pas aimé les pensées des personnages faisant souvent irruption dans le récit, comme des coupures assez désagréables.
C'est donc à peu près à la moitié du roman que je me suis d'abord arrêtée. Et puis j'ai vu le film de
Denis Villeneuve. Et alors là, je peux vous le dire, ce film sauve le roman, en tout cas pour moi. C'est forcément plus facile de montrer ce monde imaginaire avec des images, ça va bien plus vite que des mots. La seule chose moins présente dans le film, et regrettable, est la place faite à l'eau. Très intéressant dans le roman cet aspect. Par hasard, le film s'arrête exactement là où j'en étais de ma lecture. J'ai donc eu envie d'y revenir. Et je l'ai terminé !
Et pour cette deuxième partie, on croise un peu plus d'action mais ce qui m'avait rebutée était forcément toujours là ! Nouvelle sensation : il me semble que les scènes d'action qui auraient méritées suspense et développement (comme le premier chevauchement du ver par Paul dont j'attendais beaucoup) sont beaucoup moins détaillées que les circonvolutions intérieures qui, certes, apportent de la profondeur aux personnages mais nous perdent au niveau du rythme, encore...
Enfin, j'ai pu mettre des mots à la fin sur ce qui m'agaçait : c'est trop prophétique, beaucoup trop religieux finalement : le sauveur, les prophéties, les croyances, les visions, les sacrifiés etc. Certaines phrases font très bibliques dans leur tournure. Cela m'a sauté aux yeux dans cette phrase : "Et Paul vit qu'ils avaient peur, maintenant." Et bien moi,
Paul Le sauveur m'a agacée.
Je suis contente de pouvoir dire que je l'ai lu, je peux participer au débat mais franchement, qu'est-ce que j'ai souffert ! Quel dommage que ce style, cette lenteur dans le récit ait gâché le concept qui avait vraiment un très beau potentiel !
PS : je n'ai pas encore lu les appendices en fin de roman. Peut-être sont-ils intéressants. A voir...
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