N'en doutez surtout pas, la mort est un événement tout à fait personnel.
…la plupart des hommes ne sont pas assez forts pour découvrir la liberté à l’intérieur d’eux-mêmes.
Avec quelques ressources, on trouvait toujours de quoi fabriquer quelques bombes artisanales. Les ingrédients étaient à portée de la main. Du sucre, des détergents, des huiles ordinaires, des fertilisants innocents, des plastiques, des solvants, des extraits de la décompositions du fumier. La liste était virtuellement infinie, enrichie sans cesse par l’invention et l’expérience humaines. Même dans une société comme celle qu’il avait créée, où le mélange de la technologie e des idées nouvelles était en principe strictement limité, il ne pouvait espérer empêcher totalement l’apparition de petites armes extrêmement dangereuses. Vouloir exercer un contrôle sur de telles choses relevait de l’utopie, du mythe, et de la chimère. Le problème était en fait de limiter le désir de violence.
Quand on a des boucs émissaires, il faut bien en laisser quelques uns en vie.
Les militaires sont persuadés que par le simple fait de risquer leur vie ils payent le prix de toutes les violences qu’ils peuvent exercer contre un ennemi de leur choix. C’est une mentalité d’envahisseur.
- A quel jeu jouez-vous ?
- Je modifie le désir de guerre des humains.
- Les hommes ne veulent pas de la guerre !
- Ils veulent le chaos. La guerre est la forme de chaos la plus facile à obtenir.
J’avais beau lui dire : « Les extrémistes ne sont à craindre que quand on cherche à les supprimer. Tu devras faire la preuve que tu sais utiliser ce qu’ils ont de mieux à offrir. » Il ne cessait de répéter : « Ils sont dangereux. Ils sont dangereux ». Il croit que la répétition engendre une espèce de vérité.
- J’ai déjà d’excellents administrateur… incorruptibles, sagaces, philosophes et réceptifs quant à leurs erreurs, vifs à prendre des décisions.
- D’anciens révoltés ?
- Pour la plupart.
- Comment sont-ils sélectionnés ?
- On pourrait dire qu’ils se sélectionnent eux-mêmes.
- En survivant ?
- Ça aussi, mais ce n’est pas tout.
Mozart, très vite, l'avait lassé. Prétentieux! Mais Bach... aaah, Bach!
Le souvenir qu'avait Leto était de pure joie.
"J'étais assis à l'orgue et je me laissais imbiber de musique."
Trois fois seulement, dans toute sa vaste mémoire, il avait pu trouver l'égal de Bach.
- La religion mène inévitablement au despotisme rhétorique. [...]
- Le… despotisme rhétorique ?
- Oui ! Il dissimule le mal derrière des cloisons qui sont imperméables à tous les arguments contre le mal. Il se nourrit de significations délibérément perverties afin de discréditer toute opposition.
- A ce point ?
- Les Jésuites appelaient cela « asseoir son pouvoir ». Il en résulte une hypocrisie sans cesse trahie par le décalage entre les actes et leurs explications, qui ne concordent jamais. […] En dernière analyse, il règne en culpabilisant, car cette hypocrisie amène la chasse aux sorcières et la nécessité de trouver des boucs émissaires.