Je ne suis pas fan de science fiction mais, ce livre m'a énormément plu.
L'auteur est très connu avec le cycle de Dune, alors que toute sa vie il a beaucoup écrit sans réussir à faire publier ses romans.
Ce livre High-Opp est une oeuvre de jeunesse qui daterait de 1953 (refusée à l'époque !) publiée pour la première fois et c'est tant mieux.
Au début, j'ai pris des notes car j'avais un peu peur de me perdre avec les appellations des différents bureaux (Bur-Cont, Bur-Trans, Bur-Psy..) mais au final toute cette organisation gouvernementale se met en place progressivement au fil de l'histoire.
Un gouvernement bureaucratique basé sur les sondages et la dictature de l'opinion ("puisse la Majorité toujours diriger") dirige le monde.
Au sommet se trouve le coordinateur(le Coor) il fait parti des High-Opp,les puissants qui habitent de luxueuses villas et à l'opposé se trouve les personnes de peu d'importance : les Low-Opp qui vivent dans les Terriers,ville surpeuplée,sale et bruyante.
Le héros Daniel Movius est chargé de la liaison entre les différents organes de direction,victime d'un complot il se retrouve éjecté de son poste et perd tous ses privilèges, il va être contacté par l'organisation rebelle les Seps(séparatistes, dont le slogan est "Chaque Homme Un Individu Séparé") et il va organisé une révolution.
High-Opp est une histoire qui peut paraître complexe mais qui est avant tout passionnante, avec des coups de théâtre et un passage que j'ai trouvé fort drôle, l'épisode du gaz toxique (pages 108/109).
L'auteur y dénonce l'oppression, la tyrannie, le pouvoir et nous dit l'importance de l'humain.
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Ce roman d'anticipation, publié pour la première fois en 2012, daterait du milieu des années 50.
C'est une dystopie politique, dans laquelle on retrouve une société divisée en deux classes sociales : les high-opps, citoyens privilégiés travaillant pour le gouvernement, habitant les grands appartements dans les hautes tours de la ville et les low-opps de la classe ouvrière, habitant les Terriers, « immenses tapis crasseux et enfumés » d'appartements minuscules des quartiers éloignés du centre.
Le gouvernement est mondial et centralisé et un coordinateur suprême a autorité sur des bureaux, équivalents de ministères (Bur-Opp, le Bureau des Opinions, Bur-Cont, Bur-Psy, Bur-Trans et autres .....) qui bien sûr se livrent à d'incessantes luttes d'influence, d'où la fonction du Liaitor, chargé d' assurer l'entente entre eux.
Le gouvernement tire sa légitimité de l'opinion publique qui s'exprime quotidiennement par sondages. Daniel Movius, en charge du Liator va en faire les frais :
« Pour des raison d'économies fiscales, seriez-vous en faveur de l'élimination du département surnuméraire du Liaitor ? »
Et parce qu'il y a eu 79 % de Oui, «La fonction gouvernementale de Liaitor est déclarée abolie . Puisse la Majorité toujours diriger », et Daniel Movius perd son travail et est « low-oppé ».
Mais le Bur-Psy et les Seps ( les Séparatistes) s'intéressent à lui, et il devient le leader de la révolution qui couve.
Ce qui est décrit ici est un système politique en apparence parfaitement démocratique, mais où la population est manipulée par des sondages soigneusement orientés (on connaît l'importance de la formulation des questions dans lesdits sondages ! ) le roman est aussi une charge contre l'hyper bureaucratisation et les privilèges et inégalités qu'elle suscite et met en scène un « héros » qui agit d'abord par vengeance personnelle mais qui devient, un peu malgré lui, un leader révolutionnaire.
J'avoue avoir eu du mal au début avec toutes les abréviations, les différents bureaux et leurs chefs et les luttes intestines entre ces bureaux.... Passé cet obstacle, on a envie de savoir comment toute cette histoire va se terminer et on ne peut pas s'empêcher de lui trouver une certaine modernité....
« Pour des raisons d'économies fiscales, seriez-vous prêts à.... / en faveur de .... » A vous de compléter !
Et bien sûr « Puisse la Majorité toujours diriger » !
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Une oeuvre de jeunesse est toujours porteuse de maladresses et de promesses. Celle-ci ne fait pas exception.
Derrière la fable, la plume est acide avec une époque où la loi du nombre prime, où la majorité a raison parce qu'elle est majoritaire et où les masses se font manipuler parce qu'elles ont abdiqué leur liberté et leur esprit d'analyse, où la sémantique sublime la propagande...finalement, une époque pas si éloignée que cela de notre temps.
La lecture de ce livre comme certains soirs d'élection nous apprend à nous méfier des sondeurs et cela ne peut qu'être bon...
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