J'ai toujours connu ce Tintin, avant même de savoir lire, je l'avais déjà feuilleté des milliers de fois. Comme j'aimais cette fusée avec son look de Rallye ! ces scaphandres orange, et Tintin qui fait du lasso sur la fusée pour attraper le Capitaine Haddock, les Dupont avec leur pilosité improbable.
Cet album est tout écorné, tout abimé, les pages ont des taches brunes, il y a quelqu'un qui a fait du coloriage, ce n'est pas moi, je n'ai jamais colorié dans les livres, (sauf un livre d'école où je m'étais amusé à faire des barbes et des moustaches comme celle des Dupont justement, qu'est-ce que j'avais pris avec la maîtresse !). C'est une très ancienne édition, que ma mère avait eu en cadeau dans son enfance (Je suis né en 1964), que son petit frère (oh tonton !) a gribouillé, et dans un état si déplorable que sa valeur ne dépasse pas le prix du sentimental.
Et puis un jour les hommes ont marché sur la lune, pfff, Tintin et le Capitaine Haddock l'avait déjà fait avant. Et au fil des lectures successives l'histoire c'est constituée - le truc de la fusée qui se retourne, ah oui, bien sûr, c'est pour qu'elle retombe sur ses pieds. Et un jour j'ai fini par comprendre que Neil Armstrong était vraiment le premier homme a avoir marché sur la lune, mais ça c'est anecdotique.
Ce qu'il y a de formidable avec Tintin, c'est cette capacité d'avoir de l'intérêt quelque soit le niveau du lecteur. Il y a de la science, de la science fiction, du burlesque, du suspens, le p'tit chien chien mignon et l'espionnage au même niveau, et chaque lecteur et même chaque lecture différente d'un même lecteur peut y trouver son compte.
On est là non pas dans la simple lecture jeunesse, mais bien dans le cadre du phénomène d'icône. L'interêt réciproque de Hergé pour Roy Lichtenstein, artiste du mouvement Pop Art qui reprend des images de comics pour les mettre sur toile, et Andy Warhol n'est pas un accident. Chaque image, chaque vignette d'Hergé est une icône en soi, qui imprègne notre mémoire. Et finalement, la justification politique de son oeuvre, argument à la mode pour justifier et sacraliser l'oeuvre d'Hergé, n'est qu'un élément noyé parmi tant d'autres. Voyez le design de la fusée, cette ligne «claire» indémodable et inoubliable, vous l'avez vu une fois, vous l'aurez dans votre mémoire toute votre vie. Et cette rencontre de l'extraordinaire et du trivial, comme la scène du char sur la lune avec le Capitaine Haddock qui se cogne le nez contre le cockpit, au moment ou le paysage, la découverte, la nouveauté scientifique devrait accaparer notre attention, c'est le nez du capitaine qui nous retient. La science c'est du burlesque et vice versa.
Et à l'arrivée, on a une oeuvre que n'auraient pas dénigré les théoriciens du Pop Art, une oeuvre qui a imprégné tant de générations, une oeuvre qui fait partie de notre mémoire visuelle universelle.
Quand même, quelle classe cette fusée...
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J'ai beau l'avoir lu et relu depuis mon enfance, je ressens toujours le même suspens à la lecture de cet album rempli de péripéties, comme les autres bien sûr, mais de différente nature forcément puisqu'il s'agit d'une aventure totalement inédite;
Il y a déjà cette image du capitaine Haddock qui s'éloigne peu à peu de la fusée, flottant dans l'espace et entraîné par une météorite qui l'attire dans son orbite. Puis la porte de la fusée qui se ferme une première fois alors que Tintin et le Capitaine sont à l'extérieur... bref, des signes annonciateurs de la tragédie qui va bientôt se jouer;
Mais il y a aussi les Dupondt qui viennent déranger l'ordre établi et qui se font insulter par le Capitaine qui n'est pourtant pas en reste, ici, lorsqu'il s'agit de faire des imbécillités.
Un beau voyage que celui-ci qui avait bien fait cogiter mon cerveau d'enfant lors de mes premières lectures. Pour moi, un album majeur.
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Dans « Objectif Lune », nous avions laissé Tintin, Milou, Haddock, Tournesol et son adjoint Wolff, sans connaissance alors que la fusée qui les transporte sur la lune vient de décoller. Ils vont se réveiller, bien sûr… et découvrir qu'ils ont emmené bien malgré eux les Dupont…
Suit la découverte de la Lune à laquelle va se mêler une sombre histoire d'espionnage… Mais Tintin veille…
Même si je dois me répéter au sujet de ce deuxième tome qui correspond avec « Objectif Lune » à ma découverte de Tintin (j'avais douze ans), je dirai que j'ai beaucoup aimé ce diptyque… et que je l'aime toujours autant. Il s'agit en fait de mon Tintin préféré avec « le secret de la Licorne » et « Tintin au Tibet », même si ce point de vue n'est pas très original…
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Les aventures de Tintin ont bercé mon enfance. C'étaient les seules bandes dessinées (avec les Petzi) que mon père possédait et je devais en prendre le plus grand soin.
Et s'il en est une dans la collection que j'ai lue une bonne vingtaine de fois, c'est bien celle-ci ! Déjà à l'époque, la "science-fiction" m'attirait, on me disait toujours que j'étais "dans la lune" et avec Tintin, c'était vraiment le cas ! Encore aujourd'hui, en la feuilletant avec mes yeux d'adulte, je n'en démords pas : c'est vraiment ma préférée ! Tous les ingrédients sont là : l'humour avec les Dupont et Dupond, le fond "scientifique", le suspense. Et, même si la conquête de l'espace n'est plus aujourd'hui considérée comme de la "science fiction", cette BD continue de faire rêver les petits et les grands.
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Comme la première partie de l'histoire Objectif Lune, On a Marché sur la Lune fait partie de mes aventures préférées de Tintin car je garde une certaine forme de fascination pour ce voyage sur la lune imaginé bien avant l'heure. En plus, les péripéties s'enchaînent, souvent drôles, et l'histoire est pleine de suspense : y aura-t-il assez d'oxygène pour rentrer sur Terre ?
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