Présenté par certains comme le maître-ouvrage d'
Hermann Hesse, vanté plus que de raison par
Thomas Mann,
le Jeu des Perles de Verre déçoit le lecteur pourtant averti que je suis et plutôt enclin à aimer cet auteur allemand qui a choisi comme
Romain Rolland de se situer
au-dessus de la mêlée dès l'instant où son pays, l'Allemagne a choisi de faire la guerre à la France et à la Grande-Bretagne en 1914. de son refuge en Suisse, de sa thébaïde, il aurait pu donner au monde une oeuvre plus inspirée que ce pavé indigeste, au discours verbeux, aussi lourd et peu spirituel que
Narcisse et Goldmund - son vrai chef-d'oeuvre - fut aérien et superbe. L'histoire est certes intéressante, et l'on voit bien le cheminement du héros principal, prétexte à faire un roman d'initiation ou d'apprentissage à la mode goethéenne ; mais la référence, par excellence dans le genre, le Wilhelm Meister, n'est justement pas détrônée. On a là des pages qui se succèdent et qui ne présentent pas - ou plus - un grand intérêt, comme si ce livre qui aurait pu être le couronnement de toute la production de Hesse avait manqué son objectif, celui d'être un beau témoignage de l'utilité d'une vie spirituelle par opposition au monde matérialiste construit au XXe siècle et tout autant en ce premier quart de XXIe siècle. Hesse est passé à côté de ce qui aurait pu faire date dans son travail littéraire.
Ce livre est plein de longueurs et parfois il assomme et finit par ennuyer. C'est du moins mon ressenti. Je reste le l'admirateur inconditionnel d'autres romans.