Attiré par le nombre d'avis très favorables sur ce livre, j'ai fini par le lire mais sans y prendre beaucoup de plaisir malheureusement. Il m'a fait l'effet de ces candidats de Tout le Monde Veut Prendre Sa Place (pardon pour la comparaison), qui passent plusieurs minutes à raconter un événement marquant de leur vie pour finir leur anecdote par un plat complet. Ceci dit, la fin du récit est réussie, mais pourquoi tant de développements sans grand intérêt pour y parvenir. Une nouvelle de 150 pages aurait suffi. Je n'ai donc pas accroché à cette biographie fictive, sur 500 pages peu dialoguées mais très bavardes (sans action, ni humour, ni grande poésie), retraçant le parcours intellectuel d'un homme au sein d'un organisme tenant des classes préparatoires, du séminaire, de l'université ou de l'abbaye, sorte de ministère de la culture parallèle. C'est à la fois trop théorique pour un roman et trop aéré pour de la philosophie. Et puis, comme dit
Proust : « une oeuvre où il y a des théories est comme un objet sur lequel on laisse la marque du prix ».
Je sauve cependant un beau et émouvant passage, exactement au milieu du récit, sur la vieillesse et la mort d'un sage professeur.
Le roman est suivi de 3 nouvelles, un peu dans l'esprit des Trois
Contes de
Flaubert, le style en moins, les pages en plus. C'est pourtant ces nouvelles qui m'ont le plus intéressé dans la mesure où l'on s'approche davantage du conte épuré: l'impression et la « morale » en sortent renforcées. Au fond le texte progresse ainsi vers l'os et la densité du diamant mais il aurait fallu encore 2 étapes supplémentaires au livre : ajouter des nouvelles encore plus courtes et enfin ajouter une poignée d'aphorismes bien sentis à la
Nietzsche.