— Pauvre Paulina. Elle est tellement adorable, soupira Faith. Et entre Lucas et toi, on en est où, Colleen ?
— Et si on parlait plutôt de Connor, ça vous dit ? Est-ce que quelqu’un ici sait qui il voit ? Je ne parle pas de sa poupée gonflable.
— Je suis là, lança Connor. J’entends tout !
— Ah oui ? Quel choc !
Qu’est-ce que tu veux, Rafe, c’est à cause de notre enfance à problèmes.
— Alors là, je t’arrête tout de suite, répliqua ce dernier, concentré sur le glaçage qu’il appliquait en couche épaisse. Je suis un garçon gay né dans une famille de témoins de Jéhovah et j’ai grandi dans l’est du Texas avec cinq grands frères qui jouaient tous au football. C’était Friday Night Lights qui rencontrerait La Cage aux folles qui rencontrerait Swamp People : Chasseurs de croco. Vous ne m’arrivez pas à la cheville.
Son visage ne laissait rien transparaître, mais ses yeux souriaient. C'était la magie de Lucas.
– Qu’est ce tu fais ? demande une voix grave derrière elle.
Elle eut soudain l’impression d’avoir avalé un bloc de glace qui se serait
coincé en travers de sa poitrine.
Elle se retourna.
Oui, c’était bien Lucas Campbell.
Qui d’autre ? Il était à moins de un mètre d’elle, ses yeux sombres et
pénétrants dardés sur elle.
Sa peau tiraillait, comme si elle s’était soudain rétractée sur ses os.
Bouche : sèche. Cerveau : vide.
Cela n'en resterait pas là, il y aurait forcément des répercussions - Jake était du genre revanchard. Elle allait devoir s'assurer que tout le monde entende parler de son pantalon mouillé pour l'empêcher de nuire encore. Cela dit, cela pouvait aussi avoir l'effet inverse et faire empirer les choses. On ne titillait pas un serpent blessé...
Elle risqua un autre coup d'oeil dans sa direction, se surprit à fixer sottement ses cheveux . Noirs, souples, un peu en bataille . Ils étaient une tentation, un appel . Zut . Si les cheveux pouvaient parler, les siens diraient sûrement (sur la musique de "Aie confiance "chantée par Kaa du "Livre de la jungle" "): " Vas-y glisse tes doigts. Fais-le . Tu ne le regretteras pas ."
Merde.
" Avec tous les pubs qui existent dans le monde , il fallait qu'il ..." ne put-elle s'empêcher de penser .
[Elle] se laissa tomber sur le canapé avec le paquet d'Oreo . Parce que , soyons honnêtes, personne ne mange qu'un seul Oreo .
Quand tout se passait bien, c’était souvent parce que la femme avait subtilement manipulé l’homme pour qu’il se comporte correctement. Il appelait quand il fallait.
Elle aurait pu rester chez elle, lire et faire des câlins à Rufus, son lévrier irlandais, qui ne demandait pas mieux que de la regarder amoureusement dans les yeux pendant des heures. Il n’y avait pas de meilleur baume pour l’ego.