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Un grand classique roman de crime(s) de 1957 que je viens de relire avec le même intérêt et plaisir qu'il y a bien longtems pour l'esprit diabolique de son auteure, Patricia Highsmith (1921-1995).

Dans la petite ville fictive de Little Wesley en Louisiane vit le couple van Allen. Lui, Victor (Vic), 36 ans, riche et propriétaire d'une imprimerie d'art. Elle, Melinda, un peu plus jeune et frivole.
Ils ont une petite fille, Trixie (Béatrice) de qui s'occupe essentiellement Vic, et un chiot boxer, baptisé Roger des Bois.

Un jour à un des amants de son épouse, le beau garçon Joël Nash, Vic explique calmement qu'il ne perd pas son temps "à casser la figure" aux gens qui lui déplaisent vraiment, mais qu'il les tue.
Et il cite en exemple l'ex-amant de Melinda, un certain Malcolm McRae, dont on a retrouvé le corps dans son appartement à Manhattan et qui a été manifestement assassiné.

La fausse nouvelle, car Vic n'a pas zigouillé ce pauvre Mal, se répand à une vitesse quasi olympique dans la petite communauté de Little Wesley, où Vic, contrairement à sa femme, jouit d'une excellente réputation. À ce point même que le jeune donjuan n'ose plus continuer ses avances et que Melinda se trouve un autre amoureux, dans la personne de Charles de Lisle, un jeunot qui joue au piano dans le bar de l'unique hôtel de l'endroit.

Peu de temps après, le 13 juin exactement, Charley se noie dans la piscine d'amis au cours d'une petite fête avec Vic dans ses parages immédiats.
Pour Melinda il n'y a aucun doute, c'est bien son mari qui a éliminé son jeune aspirant. Elle n'hésite pas à l'accuser formellement et en plus répète ses accusations à l'inspecteur de police, qui mène une enquête.

Vu l'absence d'indices, l'incrédulité des paroissiens de Wesley et la longue liste d'amants de l'accusatrice, l'investigation est relativement vite close sans suite.

Mais qu'en est-il : est-ce que Melinda a raison et est-ce ce que Vic van Allen n'est point le gentleman pour qui on le prend localement, mais au contraire un sinistre meurtrier ?

Celles et ceux qui ont vu le film éponyme de Michel Deville de 1981 avec un impressionnant Jean-Louis Trintignant dans le rôle de Vic et une admirable Isabelle Huppert comme son épouse, connaissent, bien entendu, la réponse.
De même que celles et ceux qui auraient vu la version américaine "Deep Water" par Adrian Lyne de 2002 avec Ben Affleck comme Vic et l'actrice cubano-espagnole Ana de Armas dans le rôle de Melinda.

Pour les autres une merveilleuse occasion de passer un moment mémorable dans l'atmosphère impitoyable mais subtile de Patricia Highsmith, qui n'a pas gagné par hasard en 1975 le Grand Prix de l'Humour Noir, de la littérature policière américaine en 1957 et britannique en 1964, ainsi que 2 fois le prix Edgar-Allan-Poe, en 1951 et 1956.
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" Deep water", un titre tout à fait bien choisi par Patricia Highsmith... Les profondeurs d'une piscine, l'eau qui dort et se réveille brutalement, les sombres abysses de l'âme humaine...

Tout au long de ma lecture, Vic et Melinda étaient pour moi incarnés par Jean-Louis Trintignant et Isabelle Huppert, formidables acteurs du film adapté de Michel Deville, que j'ai vu il y a un certain temps, bien avant de lire le roman. Je ne me souvenais que de l'ambiance malsaine, délétère et du jeu de chat et de la souris entre les deux personnages.

Vic a la quarantaine, il est marié à Melinda, croqueuse d'hommes, ils ont une petite fille de six ans, Trixie, dont la mère s'occupe peu. Vic semble jusque là supporter stoïquement les aventures de sa femme, au grand dam de son entourage amical, qui ne comprend pas le flegme, l' indifférence qu'il manifeste envers les amants de Melinda. C'est un homme intelligent, curieux de tout, mystérieux, voire inquiétant. Melinda est elle aussi complexe, belliqueuse, impulsive et enfantine parfois.

L'art de l'auteure est de ne pas commencer classiquement par un meurtre. Non, elle retourne en arrière, pour analyser l'évolution de ce couple atypique, aux relations toxiques, et ce qui conduira effectivement Vic à certains agissements...

le final violent éclabousse la surface de l'eau, longtemps d'apparence tranquille...
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Vic van Allen et sa femme Melinda forment un couple de la classe aisée de l'Amérique des années 50. Ils vivent dans une petite bourgade tranquille et affichent tous les signes d'une vie confortable : belle maison, deux voitures, grand jardin, une enfant unique, Trexie, et pour se distraire des réceptions chez leurs amis. Malgré tout Vic dort à l'écart de sa charmante épouse et s'est installé au dessus du garage où en plus de son métier d'éditeur de luxe, il s'adonne à d'étranges lobbies comme l'élevage d'escargots ou de punaises...Il semble tolérer avec beaucoup de fair-play les amants de sa femme qui sont invités régulièrement à la maison. Jusqu'au jour où…

Un ancien amant de Melinda ayant été assassiné, il se prétend le meurtrier. Protégé par sa notoriété, personne ne le croit sauf évidemment les amants du moment...qui filent sans demander leur reste. Melinda n'est pas dupe mais se tient à carreaux. Bientôt le coupable est retrouvé et tout va recommencer. Un nouvel amant se présente, Melinda s'affiche avec lui et Vic perd pied...Mais les apparences sont sauves, ses amis le soutiennent et Melinda n'est après tout qu'une femme légère, peu maternelle et portée sur la boisson...Mais loin d'être stupide…

Très bon thriller psychologique qui met en scène un couple pris par un jeu malsain dans lequel il va être englouti, le mari, pervers narcissique entrainant sa proie dans une descente aux enfers diabolique. Ce qui fait sa force c'est qu'aucun des personnages n'est sympathique , l'orgueil de l'un faisant face au désir de vengeance de l'autre, la folie de l'un rejoignant l'amoralité de l'autre, piégés tous les deux par leurs propres démons...Une plongée vertigineuse dans les eaux parfois très troubles de l'âme humaine.
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L'art de la pression psychologique pour ce roman de Patricia Highsmith. En quelques pages, on connaît tous les personnages comme si on les avait rencontrés. On imagine les scènes d'un film en noir et blanc à la Hitchcock avec gros plans sur les visages (oui je sais Michel Deville en a fait un film en couleur mais je ne l'ai pas vu).
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Comment partir d'une simple affaire de couple à une sérieuse affaire de police, d'un homme indulgent à un meurtrier sadique, d'un mari cocu à tout point de vue à un terrible vengeur, de la surface l'auteure nous entraîne dans les profondeurs des eaux avec ce livre...

Vic van Allenes un mari cocu qui ne se plaint pas de sa situation, au contraire il semble s'incruster ingénieusement dans sa situation, pendant ce temps sa femme n'arrête pas de collectionner des aventures amoureuses, mais quand un de ses amants est assassiné, le mari est frappé d'une illusion qui essaie de remettre de l'ordre au dedans de lui, qui l'incite à recouper son honneur d'homme alors tout se suspend en lui...ha non, il juge bon de se faire passer pour le meurtrier...échec, le vrai meurtrier est trouvé...mais en tout cas le deuxième meurtre, ça sera pour lui, il a compris comment venger toutes ces années de souffrances d'un mari cocu....

La réussite de ce livre est la subtilité avec laquelle l'auteure nous livre ses personnages, leur conduite psychologique est parfois affolante!

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Un super polar qui m'a captivée tout le long de l'histoire... Patricia Highsmith a un véritable don pour dépeindre la complexe psychologie de ses personnages et nous immerge complètement dans leur vie. Résultat, lorsque survient le premier meurtre à la page 150, j'ai bondi de mon siège et j'ai du relire le passage pour y croire. J'étais tellement prise par l'histoire que je n'ai rien vu venir (pourtant, l'atmosphère devenait tellement électrique chez les van Allen que ça devait exploser!)
Vic van Allen est aussi passionnant qu'un M. Ripley, et en refermant le livre, je suis rassurée de ne pas l'avoir connu en vrai. Il m'aurait terrifiée.
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Vic van Allen assiste impuissant aux nombreuses tromperies de sa femme Melinda, dont certaines ont lieu sous son propre toit. Habitué depuis longtemps à ce comportement irrespectueux, de surcroît devant leur petite fille Trixie, il n'en reste pas moins agacé de ces hommes qui pavanent chez lui et s'approprient à la fois sa femme et son argent. Pour faire fuir le dernier en date, Vic lui annonce qu'il a assassiné le précédent, qui a effectivement été tué, mais pas par Vic. L'amant s'enfuie sans demander son reste. Melinda commence donc une nouvelle liaison, qui ne plaît toujours pas à Vic, qui, cette fois, assassine de ses mains son amant.

La situation est cocasse et peu banale. Les histoires d'adultères sont pourtant monnaies courantes dans la vie quotidienne ou dans les histoires fictionnelles, en revanche, des affaires d'infidélités qui ont lieu ouvertement, sous les yeux du mari, cela est assez inédit. Ces situations donnent lieu à des moments de tensions pour le couple, des moments de malaise, d'incrédulité, de stupeur et parfois d'écoeurement pour le lecteur. On est parcouru par un panel d'émotions et on a du mal à se mettre à la place des protagonistes, que ce soit le mari trompé, qui assiste médusé à ces scènes sans jamais réagir ; ou la femme trompeuse, qui, sans vergogne ni aucune honte, se pavane avec de nombreux hommes devant sa petite fille, son mari et l'ensemble des habitants de leur village. Pour moi, l'un et l'autre ont des tords injustifiés et injustifiables et aucun des deux n'est particulièrement attachant. de ce fait, une certaine tension s'installe, en raison de l'imprévisibilité des deux protagonistes, que nous n'arrivons pas à cerner. Jusqu'où sont-ils capables d'aller par amour ou par vengeance ?

Malgré tout, j'ai trouvé que ce livre manquait de rythme, avec des scènes parfois répétitives ou d'autres qui s'étendaient en longueurs avec de nombreux détails cités qui n'avaient pas forcément d'intérêt et plombaient le récit.

Une lecture en demie-teinte, avec d'un côté un thriller psychologique bien mené, mais de l'autre, des lacunes narratives qui ne permettent pas de savourer pleinement le récit.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Voci un polar qui m'a glacé les os lorsque je l'ai lu. Et je n'ai du coup pas renouvelé mon expérience avec cet auteur. L'analyse psychologique est fine et bien menée, mais ce livre m'a véritablement fait peur. Et comme un livre d'horreur de Stephen King, j'évite à présent. Mais c'est un bon livre qu'apprécieront tous ceux qui aiment les montées d'adrénaline.
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Vic et son épouse Mélinda ont passé quelques années heureuses. La richesse de Vic lui permet de travailler dans une imprimerie qui édite des livres de luxe sans beaucoup de profits et a sa femme de ne pas travailer. Ils ont une petite fille Trixie dont Melinda ne s'occupe pas et à même du mal à supporter. Elle s'offre des amants que son mari semble accepter à la grande surprise de ses amis. Plusieurs décèdent sans que l'on puisse le soupçonner.

Un thriller efficace.

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Un roman magistral, dans la lignée de "L'inconnu du Nord-Express" et du "Talentueux M. Ripley". Patricia Highsmith n'a pas son pareil pour extraire de la glaise des personnages aux facettes multiples et tisser entre eux des rapports où attraction et répulsion se disputent un duel acharné, jusque dans les dernières pages.

L'action se situe dans les années 50 dans la bourgade de Little Wesley, ville imaginaire du Massachusetts. Vic (Victor) et Melinda forment un couple dépareillé, qui ne partage plus aucune intimité et ne tient plus qu'à la signature d'un contrat de mariage qu'aucun ne se résout pourtant vraiment à rompre.
La charmante et frivole Melinda multiplie les aventures avec des hommes de passage, qu'elle n'hésite pas à inviter aux réceptions où le couple est régulièrement convié.
Vic supporte ces affronts avec un flegme et une magnanimité qui suscitent la compassion des femmes et l'irritation de ses amis, lesquels aimeraient le voir remettre son épouse et ses amants en place. Pourtant, Vic n'est pas Charles Bovary. Douloureusement conscient des incartades de sa femme, il finit par reprendre la main en prétendant être le meurtrier de son dernier amant.
L'imprimeur érudit, éditeur de livres rares, le père tendre et attentif de Trixie, une petite fille ignorée comme lui par Mélinda, l'homme prévenant avec ses employés et apprécié par toute la ville, apparaît désormais sous un jour inquiétant.
Patricia Highsmith distille, à travers les dialogues et l'observation acérée de tous les personnages qu'elle étudie comme une entomologiste, une atmosphère trouble, un air vicié, une tension qui ne font que croître au fil des pages. Les moments d'accalmie, savamment orchestrés, ne sont que de courts répits.
Je n'ai pas souvenir d'avoir ressenti à d'autres lectures les effets physiques du suspense et de la peur.
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