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Ces ombres dans la rue, qui ont donné son titre au roman de Susan Hill, ce sont des jeunes filles ou femmes, autochtones ou immigrées, qui bradent leur corps, pour des motifs rarement dus à un excès de richesse ou de bonheur. Presque toutes rejetées par leurs familles, elles sont souvent mamans célibataires, et même aimantes, elles vivent dans la terreur que les services sociaux placent leurs marmots. La drogue ou l'alcool les aident à faire passer le reste. Toutes rêvent de mettre de l'argent de côté et de changer de vie au bout de quelques années de tapin. C'est ce rêve, cette espérance dans une vie meilleure qui les aide à tenir. En attendant : « Elles étaient prêtes à risquer une rencontre avec un tueur, car elles avaient besoin d'argent, généralement pour la drogue, parfois juste d'argent. Elles n'étaient pas stupides, la plupart d'entre elles tâchaient d'être prudentes, elles connaissaient la musique et elles se surveillaient mutuellement, mais elles étaient toujours là, à faire le trottoir, à espérer des clients, à prier pour que ceux avec qui elles partiraient soient normaux».


Susan Hill prend tout le temps qu'elle juge nécessaire pour bien imprégner ses lecteurs de la psychologie et des difficultés quotidiennes de ces esclaves, qu'elle décrit dans leurs moindres détails : le manque de thé ; les repas aléatoires le plus souvent distribués par des associations ; la monnaie nécessaire pour alimenter le compteur électrique ; la méfiance à l'égard des hôpitaux où elles hésitent à faire soigner maladies et gnons ; les vexations des flics rigolards face à une putain qui déclare un viol – comme si c'était possible - ; l'opportunisme de l'Eglise moralisante toujours prompte à vouloir les ramener dans son giron pour les remettre dans le droit chemin. Et puis il y a le froid qui pimente méchamment leurs déambulations nocturnes.


Susan Hill, par le truchement d'un roman étiqueté policier, met ces filles de l'obscurité en lumière. Que dis-je ? Elle braque un projecteur sur leurs conditions d'asservissement. Certes, le lecteur retrouve Simon Serrailler, son héros-flic récurrent ainsi que sa famille : sa soeur Cat, veuve récente avec ses 3 orphelins à élever ; Judith, la seconde épouse de son père et bien d'autres. Certes, il y a une enquête mollassonne sur les meurtres de prostituées. Mais Des ombres dans la rue est surtout un puissant roman sociétal dont les personnages principaux sont des êtres humains invisibles réduits au plus inhumain des commerces.
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