Adam Snow, marchand de livres rares, anciens et précieux, prospecte pour de très riches clients bibliophiles. Alors qu'un soir d'été il roule dans la campagne anglaise, il s'égare sur un chemin qui le mène à une vaste demeure abandonnée, enfouie dans la végétation… Il se risque à atteindre l'immense jardin envahi par les broussailles et c'est là que se produit un événement qui semble surnaturel mais qu'il éprouve comme totalement réel : il sent une petit main d'enfant se glisser dans la sienne…
Dès les toutes premières pages, nous sombrons dans l'univers envoûtant de ce roman à la lisière du fantastique. Comme pour
La Dame en noir, nous sommes emportés par la belle écriture, simple et classique, de
Susan Hill et sa puissance d'évocation « en douceur ». Jusqu'à la fin de l'histoire nous serons pour notre plus grand plaisir « happés » par un monde à la fois inquiétant et empreint de quiétude et de spiritualité. L'image du couple âgé Merriman, assis au crépuscule en compagnie d'Adam dans le parc de leur domaine, d'où l'on aperçoit la mer dans le lointain, est si évocatrice que l'on partage avec eux ce moment de sereine immobilité. Une image qui reste gravée en nos esprits.
La main de la nuit possède les mêmes qualités que le beaucoup plus connu
La dame en noir, il partage avec lui les même ressorts et caractéristiques (un personnage solitaire livré à lui-même, l'immersion en des lieux désolés, le pouvoir maléfique, irrésistible, d'une âme malheureuse…), mais il est encore plus subtil et dégage une infinie poésie. Longtemps après, son univers reste en suspens dans nos esprits.