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Terminus Berlin est l'un des pavés de la route d'Edgar Hilsenrath. L'oeuvre est en bonne partie autobiographique — tout comme ses autres livres —, il parle de ses sentiments vis à vis de la population Allemande, et de ce qu'il identifie comme l'éternelle rancoeur européenne à l'égard des juifs.

Une fois la guerre terminée, l'auteur retourne en Allemagne, pour fuir l'hostilité Américaine, et faire une sorte d'expérience avec le « quatrième Reich ». Il veut se rendre compte de l'évolution de la mentalité Allemande, après la mort d'Hitler.
Hilsenrath espère y retrouver un peuple compatissant à l'égard des juifs opprimés ; mais, il est confronté au peuple Allemand aigri et à genoux idéologiquement. A la façon de « Fuck America », il s'agit d'une rapide dissection des nouvelles moeurs.

Ce roman est aussi un éloge à Israël, puisque l'auteur se pose la question de la quête de l'ultime refuge. Ceci est mêlé à sa conception de l'identité, et à la fierté de droit qui le fait rester en Allemagne.

Terminus Berlin mêle plusieurs considérations : sur l'hypocrisie de certains Allemands pendant la guerre, et sur le repentir dont ils doivent faire preuve aujourd'hui.
Il s'agit aussi d'un livre de transition dans le parcours d'auteur d'Hilsenrath ; comme dans ses précédents romans, il raconte la rédaction d'un de ses livres « le nazi et le barbier ». Alors, il faut considérer « Terminus Berlin » comme un des maillons de la chaîne Hilsenrath, et un livre hybride qui crée une cohérence dans le reste de l'oeuvre.


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Après plus de trente ans d'exil en Amérique, l'écrivain Lesche retrouve son pays natal, l'Allemagne. Lui qui a connu le ghetto et a échappé de peu à la déportation découvre un pays profondément transformé, qui, après la chute du Mur, s'offre éperdument au capitalisme et au consumérisme. Un pays où, pourtant, les fantômes de la Shoah restent omniprésents et où le fascisme ne demande qu'à refleurir. Mettant en scène un fidèle alter-ego de l'auteur, Terminus Berlin revient sur la genèse de plusieurs de ses livres tout en évoquant cette période-charnière de sa vie que fut le retour en Europe. Ce dernier roman en forme de bilan comblera les lecteurs des grands romans d'Hilsenrath, de Nuit au Conte de la dernière pensée. Les autres découvriront un auteur à l'humour ravageur, dont la lucidité face aux aspects les plus sombres de la morale et de l'histoire humaine reste, quelques mois après sa disparition, des plus précieuses.
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Je connais bien cet auteur et j'apprécie son style aux termes parfois crus mais aussi son humour et derrière cela une profondeur de raisonnement. J'ai lu plusieurs de ses oeuvres et avec Terminus Berlin il achève son travail autobiographique. Nous nous trouvons plongés dans tout ce qui l'a inspiré mais pas seulement, il tire un bilan de sa vie, de ses aspirations et de ses désillusions aussi. On sent que c'est son dernier travail mais en même temps il y a ce fondamental besoin de vivre et cette énergie qui lui a permis à lui survivant de l'holocauste de continuer son chemin.
Il retourne à Berlin qu'il avait quitté en plein nazisme, mais qu'est devenue cette ville tant d'années fantasmée ?
J'ai refermé ce livre triste de savoir qu'il était le dernier de cet auteur si original.
À recommander à ceux qui connaissent déjà l'auteur car sinon on risque de manquer des éléments intéressants.
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Je lisais ce livre au moment où a eu lieu, à Halle sur Saale, un attentat contre une synagogue par un militant d'extrême droite .L'auteur ,a écrit ce livre en 2006 et l'action se passe en partie à Halle sur Saale ,dans l'ancienne RDA .Il la décrit habitée par de nombreux néonazis et antisémites, même si certains habitants font preuve, au contraire , de beaucoup d'affabilité envers le personnage principal ,juif américain , qui a décidé de revenir en Allemagne , où il est né avant la seconde guerre mondiale . Ce texte m'a donc beaucoup impressionnée par ce qu'il avait de prémonitoire et comme quoi il ne faut jamais baisser sa vigilance , L Histoire peut se répéter sous des formes différentes .
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Edgar Hilsenrath, Terminus Berlin, le Tripode
Dernier ouvrage d'Hilsenrath qui a déposé sa plume définitivement après l'avoir écrit, Terminus Berlin met en scène un Juif allemand, Joseph Leschinsky, dit Lesche, rescapé de la Shoah qui, après des années passées aux États-Unis, revient s'installer en Allemagne, quelque temps avant la chute du Mur. Écrivain, mémorialiste acerbe de la Shoah, Lesche n'a connu que très peu de succès en Amérique où il a vécu de petits boulots. Il n'a jamais pu être publié en Allemagne, sa façon de traiter avec un humour féroce la période nazie ne passe pas. S'il revient en Allemagne, c'est parce qu'il a gardé de son enfance un amour absolu de la langue. L'allemand est sa véritable patrie, ce n'est pas l'Allemagne elle-même, comme les néo-nazis se chargent aussitôt de le lui faire comprendre.
Terminus Berlin est le récit des pérégrinations largement autobiographiques de Lesche à la recherche d'un éditeur. Jamais l'auteur ne se pose en victime, jamais il ne se prend réellement au sérieux. le portait de lui-même qu'il nous livre avec une totale franchise est celui d'un type ordinaire, qui ne songe même pas à dissimuler ses défauts. Ses relations avec les femmes, notamment, feraient dresser les cheveux sur la tête de nos « balanceuses » de porc. Pas la moindre trace, dans ce texte, du portrait idéalisé des rescapés si courant dans les romans qui puisent leur inspiration aux sombres pages de la Deuxième Guerre. Hilsenrath ne nous dévoile que les pérégrinations picaresques d'un homme qui cherche à se faire une place dans un monde auquel les horreurs du passé n'ont décidément pas appris grand-chose.
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En finir avec le récit de la Shoah. Dans une prose à l'ironie aussi alerte que l'understatement qui en soutient douleurs et comiques, Edgar Hilsenrath clôt son oeuvre sur un roman des possibles, des projections. Au-delà du portrait décentré de l'auteur dans son milieu, de l'écrivain dans ses frustrations et autres imaginaires compensations, Terminus Berlin s'avère une satire acerbe de l'Allemagne et de sa mauvaise conscience, des résurgences jamais lointaines.
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Voici un testament magistral où le réalisme, la tristesse et la mélancolie finissent par submerger l'ironie, le sens de l'humour. A recommander aux mémoires courtes et aux aveugles, ou ceux qui font semblant.
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Auteur juif allemand, Edgar Hilsenrath est connu pour son humour noir et ses romans grinçants traitant de l'Holocauste et ses conséquences.

J'avais été attiré par l'auteur suite au partage qu'avait fait @LemonJune de sa lecture du Nazi et le barbier, qui avait été une très belle découverte pour elle.

Dans Terminus Berlin, nous suivons l'alter ego de l'auteur, Joseph Leschinsky alias lesche, qui, comme lui, décide de rentrer en Allemagne après avoir émigré aux Etats-Unis et y avoir vécu plusieurs décennies.
Arrivé à Berlin, le narrateur cherche une maison d'édition qui accepterait de publier ses romans, qu'il juge bons mais refusés pour motifs politiques étant donné le sujet de son oeuvre : la satire du nazisme.
L'Allemagne d'aujourd'hui a du mal à panser les plaies de son passé, entre culpabilité et regain d'intérêt pour le nazisme, l'holocauste y est encore et toujours un sujet très sensible.

J'ai passé un très bon moment de lecture et j'ai très envie maintenant de lire d'autres livres de l'auteur.
La plume est cynique, la réalité décrite de manière franche et incisive. L'humour noir de l'auteur m'a beaucoup plu. Il décrit la société américaine et allemande d'aujourd'hui, consumériste et divisée.
Le monde de l'édition n'est également pas épargné et l'on comprend pourquoi car l'auteur a peiné à se faire publier alors que ces oeuvres ont rencontré un énorme succès une fois à la portée du public. Je salue d'ailleurs les éditions du Tripode qui ont publié toutes ses oeuvres avec de magnifiques couvertures qui mettent vraiment en valeur l'oeuvre de l'auteur.

Le personnage principal décrit aussi ses multiples conquêtes sentimentales, cela m'a moins intéressé, d'autant qu'il m'a énormément rappelé le personnage du Pr Lurie dans Disgrâce de J.M. Coetzee que j'ai lu il y a peu de temps.

Dernière oeuvre de l'auteur, Terminus Berlin est une oeuvre engagée qui brise les tabous, une auto-fiction au ton satirique délectable. A découvrir !
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Dans un style assez humoristique et cynique, l'auteur raconte le retour à Berlin d'un rescapé de l'holocauste, Après 30 années passées dans une Amérique dans laquelle il s'est jamais senti chez lui. Installé à Berlin, il y trouve une place et une petite renommée en tant qu'écrivain et intellectuel, il trouve l'inspiration et l'amour mais également des résurgences du nazisme, de l'antisémitisme quotidien et l'holocausme qu'il voulait affronter le rattrape finalement. Livre assez grinçant dans lequel je me suis laissée embarquer avec tristesse car Lesche, le personnage principal, traumatisé par ce qu'il a vécu dans sa jeunesse (racisme, fascisme, fuite, déportation et mort d'une partie de sa famille, survie dans la forêt, peur, libération et émigration aux usa) a du mal à s'attacher, se construire, aimer. le style grinçant permet d éviter le pathos et nous faire même sourire à des moments qui sont pourtant tristes. La montée du neonazisme ne semble choquer qu'une minorité, les forces de l'ordre étant plutôt passives et une scène rappelle avec beaucoup de tristesse certains crimes antisémites atroces qui ont secoué la France ces dernières années. Devoir de mémoire. Vigilance. Révolte. Est ce suffisant?
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Quel bonheur de retrouver Edgar Hilsenrath!
C'est le 7ème livre de cet auteur que je lis et, donc, le dernier.
Pour moi, "Nuit" reste son meilleur mais celui-ci est, néanmoins, très bon: le lecteur suit les péripéties de Lesche qui, après 36 ans aux USA, décide de partir pour le pays de sa langue de prédilection, l'Allemagne, et choisit Berlin comme destination.
Le parallèle entre Lesche et Edgar Hilsenrath est vite fait; son personnage lui ressemblant comme deux gouttes d'eau. L'humour noir et corrosif si typique de l'auteur se retrouve, comme des perles, égrainé au fil des pages.
Au passage, merci à mon prof d'allemand de m'avoir fait découvrir cet auteur si particulier et si intéressant. Dommage que j'ai maintenant épuisé toute l'oeuvre d'Edgar Hilsenrath (pour rappel, il est décédé le 30 décembre 2018).
Lien : https://letempslibredenath.w..
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