Ce qui fait battre nos coeurs

Transformer un être humain en cafard serait déshumanisant, n’est-ce pas, vu que nous ne sommes pas de même nature ? Essayer de transformer un humain en plus qu’un humain, ou en autre chose qu’un humain, l’est aussi, avec la même logique.

Afin de mieux comprendre ce que soulève la prise d’otages qui est en cours, menée par le jeune Agostino, nous vous proposons la rediffusion d’un entretien que nous avions eu avec M. Léon Bass, le mois dernier, à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage : Sauvons l’humain.

Au départ, j’imaginais un gros dur qui réclamerait une rançon, et je me suis trouvée face à un jeune homme frêle et tremblant. Ça m’a amusée, d’abord, jusqu’à ce que je comprenne ce qu’il réclamait. Maintenant je veux l’aider. Mais ce n’est pas par calcul, ce n’est pas pour me faire bien voir. C’est parce que son combat me touche énormément.

« Franck Varan a jalousement gardé secrète l’existence de son fils jusqu’à ce qu’il atteigne ses vingt ans et qu’il se soit montré dans le monde. Auparavant, il vivait caché. On ignore qui est la mère. Il semblerait que Noah Varan seconde son père dans ses activités... »

Kidnapper quelqu’un pour obtenir ce qu’on veut, comme c’est facile !Toute cette violence est inutile.S’en prendre à des innocents, quelle lâcheté !Tout se gagne en ce monde. Tu ferais mieux de chercher un boulot !

Les médias les plus influents sont dans notre poche, mais c’est un arrangement fragile. Les journalistes tiennent à leur liberté d’expression, figurez-vous. Si Esteban Agostino passe pour un martyr, ils n’hésiteront pas à révéler le scandale. On a vu le peuple français se révolter pour moins que ça. Et les élections présidentielles sont dans à peine deux mois !

Vous voulez avoir sur la conscience la mort de la fille qui coûte le plus cher au monde ? Je croyais que vous ne compreniez que ça, pourtant, dans cette société de merde : le fric, le fric, le fric !

Cette fille est un poids. Et surtout, je ne sais pas ce qu’elle fout là. Ce serait mieux qu’elle parte.

Ça fait dix-sept ans que je vis dans un pays où on me demande d’être raisonnable et où je n’ai rien en retour. Je suis désolé, mais je n’ai plus confiance. C’est pas ma faute, faut bien comprendre ça. C’est pas ma faute. Messieurs les policiers, je n’ai rien contre vous en particulier, mais laissez-nous passer, et la libération des otages ne sera qu’une question d’heures puisque vous semblez prêts à répondre à ma demande.

À quatorze ans, on ne comprend pas certains regards. Puis, quand on les comprend, on se demande ce qui les provoque. Quand on a compris ce qui les provoque, on se déteste. C’était moi qui étais la cause de ce trouble chez Mars. Et c’était moi la cause de cette ambiance pourrie dans la maison. C’était ce que je pensais...